Quelles sont les causes des maladies mentales

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Qu'est-ce qu'une maladie mentale ?
Malheureusement, même de nos jours, la maladie mentale fait peur. Elle est souvent associée,
à tort, à une faiblesse, à une perte de contrôle ou encore à des événements pénibles mais
spectaculaires, tels les suicides collectifs, qui sont souvent médiatisés.
Cependant, pour une grande majorité de personnes, la maladie mentale est une souffrance
soigneusement cachée. Par exemple, on peut côtoyer des personnes atteintes de phobie sans
même s'en rendre compte. À cause de tous ces préjugés entourant la maladie mentale,
seulement une personne atteinte sur trois consultera un professionnel de la santé. Pourtant, la
maladie mentale peut être traitée et souvent, guérie.
Par maladie mentale, on désigne l'ensemble des problèmes affectant ce que l'on appelle
l'esprit. En fait, il s'agit de manifestations d'un dysfonctionnement psychologique et souvent
biologique. Ces perturbations provoquent différentes sensations de malaises, des
bouleversements émotifs et/ou intellectuels, de même que des difficultés de comportement.
Quelles sont les causes des maladies mentales ?
En dépit de la recherche réalisée dans ce domaine, on ne connaît pas encore les causes de
chacune des maladies mentales. On sait toutefois qu'il existe des facteurs déclenchants,
souvent des événements douloureux qui peuvent favoriser son apparition comme, par
exemple, la perte d'un être cher, un divorce, la perte d'un emploi, un accident ou une maladie
grave.
De plus, on reconnaît aujourd'hui une origine biologique à certaines maladies. Grâce à la
technologie moderne, le cerveau est de mieux en mieux connu et les chercheurs ont identifié
certaines substances, entre autres la sérotonine, un neurotransmetteur jouant un rôle important
dans le développement des maladies mentales comme la dépression.
La santé mentale dans la famille
La vie est ponctuée d’une série d’évènements présentant chacun leurs propres difficultés et
facteurs de stress. Vous trouverez dans cette section des renseignements conçus pour aider les
gens à vivre certains des changements les plus stressants de la vie.
Être parent peut être une des expériences les plus merveilleuses. Mais il arrive par moment que le
rôle de parent soit très exigeant et crée des tensions, sans parler du manque de sommeil! Vous
trouverez dans cette section des manières de conjuguer avec les exigences et les plaisirs d’être
parent.
La séparation ou le divorce est un événement difficile à vivre pour chaque membre de la
famille. Les parents ont en plus la responsabilité de rassurer leurs enfants et de préserver leur
bien-être émotionnel. Cette section présente des suggestions pour toute la famille.
Passer d’enfant à fournisseur de soins pour ses parents vieillissants peut être très difficile.
Comme les gens vivent plus longtemps, de plus en plus d’enfants sont confrontés à des
dilemmes concernant les soins à offrir à leurs parents âgés. Les sentiments de culpabilité, de
colère et de frustration sont communs. Vous trouverez dans cette section des conseils, des
renseignements et des ressources sur ces questions.
Les plus récentes données sur les maladies mentales démontrent que les patients qui en sont
atteints restent à l’hôpital deux fois plus longtemps que les autres patients
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On estime que 1 Canadien sur 5 éprouvera une maladie mentale à un moment
quelconque durant sa vie. (Source : Association canadienne pour la santé mentale).
Des dix principales causes d’incapacité à l’échelle mondiale, cinq sont dues à des
troubles mentaux : dépression majeure, schizophrénie, trouble bipolaire, trouble de
consommation d’alcool et trouble obsessivo-compulsif. (Source : Association
canadienne pour la santé mentale).
Les maladies mentales touchent des personnes de tous âges, niveaux d’instruction,
niveau de revenu et cultures. (Source : Rapport sur les maladies mentales au Canada,
octobre 2002).
Une interaction complexe de facteurs génétiques, biologiques, de personnalité et
d’environnement cause les maladies mentales. (Source : Rapport sur les maladies
mentales au Canada, octobre 2002).
La plupart des gens atteints de maladie mentale s’en rétablissent et peuvent vivre une
vie satisfaisante pourvu qu’ils reçoivent les traitements et le soutien convenables.
(Source : Rapport sur les maladies mentales au Canada, octobre 2002).
De 1990 à 2020 l’impact des maladies mentales et des troubles neurologiques
augmentera de 40,5 %. (Source : Un institut universitaire en santé mentale pour la
région de Québec et pour les régions de l’est du Québec, 2003).
La dépression
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Environ 8 % des adultes souffriront d’une dépression majeure dans leur vie. (Source :
Rapport sur les maladies mentales au Canada, octobre 2002).
Il est possible de guérir jusqu’à 60 % des cas de dépression en associant
judicieusement les antidépresseurs et la psychothérapie. (Source : Rapport sur la santé
dans le monde 2001, Organisation mondiale de la santé).
De 15 à 20 % des personnes dépressives mettent fin à leurs jours. (Source : Rapport
sur la santé dans le monde 2001, Organisation mondiale de la santé).
Les troubles dépressifs ont augmenté de 36 % entre 1995 et 2000 au Canada (Source :
La Presse, 15 avril 2001)
En 1995, la dépression était la quatrième cause de consultation d’un médecin, elle
passait à la deuxième position en 2000, derrière l’hypertension artérielle (Source : La
Presse, 15 avril 2001).
La schizophrénie
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La schizophrénie affecte 1 % de la population canadienne. (Source : Rapport sur les
maladies mentales au Canada, octobre 2002).
La schizophrénie apparaît habituellement au début de la vie adulte. (Source : Rapport
sur les maladies mentales au Canada, octobre 2002).
Sa fréquence est à peu près identique pour les deux sexes. Elle tend à apparaître plus
tardivement chez la femme, avec une évolution plus favorable après le traitement.
(Source : Rapport sur la santé dans le monde 2001, Organisation mondiale de la santé
- OSM).
Les rechutes peuvent disparaître pour plus de 80 % des schizophrènes après un an de
traitement par des neuroleptiques associés à une intervention familiale. (Source :
Rapport sur la santé dans le monde 2001, Organisation mondiale de la santé)
Avec une personne sur 100 atteinte de schizophrénie, cela en fait une maladie
beaucoup plus courante que la sclérose en plaques, la fibrose kystique ou la dystrophie
musculaire. (Source : FFAPAMM, Le programme «Les préjugés… J’connais pas»,
1998).
Environ un dixième des personnes
interrogées a été repéré comme
ayant connu un épisode dépressif
au cours des deux semaines
précédant l’enquête
11 % des personnes interrogées ont
été repérées comme ayant connu un épisode
dépressif au cours des deux dernières
semaines précédant l’enquête
(tableau 1)1 , et pour 6 % d’entre elles,
ce trouble dépressif peut être considéré
comme récurrent (sur la vie entière).
Deux autres troubles de l’humeur concernent
moins de 3 % de la population :
la dysthymie et l’épisode maniaque (encadré
3).
Le terme « dépression » est utilisé
la vie entière, et épisode dépressif sur
deux semaines par exemple).
Les résultats ainsi obtenus pour la
dépression sont comparables à ceux de
l’enquête Santé et protection sociale
(SPS) de l’Institut de recherche et documentation
en économie de la santé
(Irdes) de 1996-1997, qui avait utilisé la
partie du questionnaire Mini concernant
les épisodes dépressifs. Toutefois,
l’Irdes avait modifié la période d’observation
des symptômes en retenant deux
semaines au cours du mois précédant
l’enquête et non pas les deux dernières
semaines, et avait interrogé la population
âgée de 16 ans et plus2 . Dans cette
enquête, 12 % des personnes de 16 ans
et plus avaient connu un épisode dépressif
récent selon le repérage par le
Mini3 .
D’autres enquêtes ont par ailleurs de manière polysémique tant dans la littérature
générale que scientifique. Le
questionnaire Mini utilisé ici est construit
en référence à la Classification internationale
des maladies de l’OMS,
dixième version (Cim 10) et suit donc
ce schéma d’analyse (encadrés 2 et 3).
La définition des épisodes dépressifs
retenue par le Mini apparaît à cet égard
plus large que celle de « l’épisode dépressif
majeur » décrit par le DSM IV,
et aboutit logiquement à une prévalence
plus forte. En outre, si la Cim 10 regroupe
sous l’expression « troubles de
l’humeur » l’ensemble des troubles liés
à une modification pathologique de
l’humeur (dépressive ou maniaque), ce
regroupement n’a pas été effectué ici, dans la mesure où les périodes de référence
utilisées pour mesurer la
prévalence de ces pathologies ne sont
pas identiques (épisode maniaque sur
cherché à évaluer la prévalence des troubles
dépressifs (tableau 2), comme l’enquête
European Study of Epide-miology
of Mental Disorders (ESEMeD). Relativement
récente, cette enquête utilise un
questionnaire différent, le Composite
International Diagnostic Interview
(WMH-CIDI, version 2000), sur un
échantillon de l’ordre de 3 000 personnes.
Elle repère des prévalences d’épisodes
dépressifs majeurs plus faibles
que l’enquête SMPG, bien que la période
d’observation soit plus longue (douze
mois au lieu de deux semaines).
De même, l’enquête Depres de 1995
repère des épisodes dépressifs majeurs
(sur six mois) selon la classification
DSM III. D’après les résultats de cette
enquête, environ 9 % de la population
souffrait à l’époque de ce trouble.
Les différences entre ces études
sont en partie inhérentes aux variations
de méthodologie : instrument de repérage
(Mini, Cidis, Dis…), classification
de référence (Cim 10 ou DMS IV), et
mode de recueil (téléphonique, autoquestionnaires,
enquêteurs au domicile…).
Pour les épisodes dépressifs,
comme cela a été rappelé plus haut, le
Mini (Cim 10) aboutit à des prévalences
un peu plus élevées que si l’on utilisait
les critères du DSM IV qui repère les
épisodes dépressifs « majeurs » et tient
compte de l’impact des symptômes dépressifs
sur le fonctionnement social
des personnes.
Les épisodes dépressifs
sont plus fréquemment repérés
chez les femmes
que chez les hommes
Bien que les indicateurs sociaux recueillis
dans l’enquête SMPG soient limités
(pas d’information sur les réseaux
sociaux ou les événements de vie par
exemple), il est cependant possible
d’analyser, pour les principaux troubles
détectés, les variations de prévalence
repérées en fonction des caractéristiques
sociodémographiques collectées
lors de l’enquête. Toutefois, ce type
d’analyse reste descriptif et non explicatif,
et ne peut en aucun cas être interprété
en terme de causalité.
Ainsi, dans l’enquête SMPG, les épisodes
dépressifs, récurrents ou non,
sont plus fréquemment repérés chez les
femmes que chez les hommes. Une
femme a 1,4 fois plus de risque qu’un
homme présentant les mêmes caractéristiques
sociodémographiques d’avoir
eu un épisode dépressif. C’est l’inverse
pour les épisodes maniaques qui ont été
repérés chez 2 % des hommes et 1,2 %
des femmes sur la vie entière.
Être séparé, divorcé
ou au chômage sont des facteurs
très liés aux épisodes dépressifs
La présence d’un épisode dépressif
dans les deux semaines précédant l’enquête
a plus fréquemment été repérée
chez les personnes veuves, divorcées
ou célibataires que chez les personnes
mariées : c’est ainsi le cas pour 17,4 %
des personnes séparées ou divorcées,
13,2 % des célibataires, et 13,8 % des
veuf(ve)s, contre 8,5 % des personnes
mariées au moment de l’enquête5 .
« Toutes choses égales par
ailleurs », c’est selon la situation matrimoniale
des personnes au moment de
l’enquête que la prévalence des épisodes
dépressifs repérés comme tels varie
le plus. A âge, sexe, situation vis-àvis
de l’emploi et niveau d’études
égaux, une personne divorcée a ainsi
2,2 fois plus de risque d’avoir eu un
épisode dépressif dans les deux semaines
précédentes qu’une personne mariée6
et un célibataire 1,5 fois plus. Bien
entendu, cette corrélation statistique ne
permet en rien de déduire que la situation
matrimoniale des personnes est un
facteur de causalité en la matière. Il est
en effet aussi possible qu’elle en soit
la conséquence ou qu’il existe un autre
facteur explicatif non repéré dans l’enquête.
Ces résultats corroborent cependant
ceux obtenus à partir d’autres études
ou enquêtes. Selon l’enquête SPS
réalisée par l’Irdes en 1996-1997, 22 %
des personnes séparées ou divorcées
(soit près de deux fois plus que la
moyenne sur cette enquête) étaient
ainsi repérées à partir du Mini comme
ayant vécu un trouble dépressif, et
10,6 % chez les célibataires (de 16 ans
et plus). En revanche, contrairement à
l’enquête SMPG, la prévalence repérée
chez les personnes mariées âgées de
16 ans et plus (11,3 %) était plus élevée
que pour les célibataires, et les personnes
veuves avaient une prévalence de
23 %, ce qui est largement plus élevé
que dans l’enquête SMPG (13,8 %).
Si les prévalences d’épisodes dépressifs
sont assez différentes entre les
hommes et les femmes mariés (6,2 %
pour les hommes mariés et 10,8 % pour
les femmes), les écarts sont moins importants
pour les personnes séparées
ou divorcées, ces épisodes touchant,
d’après l’enquête SMPG, 16,4 % des
hommes et 18,3 % des femmes séparés.
Le fait d’être au chômage constitue
le deuxième facteur le plus corrélé aux
épisodes dépressifs7 . À âge, sexe, situation
maritale et niveau de formation
égaux, une personne au chômage a deux
fois plus de risque d’avoir eu un épisode
dépressif qu’une personne en
emploi au moment de l’enquête. Le fait
d’être inactif (par exemple les femmes
au foyer ou les étudiants) est beaucoup
moins corrélé au risque d’avoir un trouble
de l’humeur.
Selon l’enquête SMPG, parmi l’ensemble
des personnes âgées de 18 ans
et plus, au chômage au moment de l’enquête,
près d’une sur cinq avait ainsi
connu un épisode dépressif repéré à
partir du Mini dans les deux dernières
semaines, tandis qu’une sur 25 avait
été repérée comme dysthymique dans
les deux dernières années, et 3 %
auraient connu un épisode maniaque
au cours de leur vie (prévalences systématiquement
plus élevées que la
moyenne).
Les personnes cumulant le fait
d’être séparées ou divorcées et au chômage
lors de l’enquête sont encore plus
fréquemment repérées comme ayant des
troubles de l’humeur : 30 % ont connu
un épisode dépressif repéré à partir du
Mini dans les deux semaines précédant
l’enquête et 13 % un trouble dépressif récurrent.
Halte au silence ! Levons le voile sur la maladie mentale
Journée mondiale de la santé mentale 10 Octobre 2006
L’OMS a consacré son rapport annuel de 2001 à la santé mentale dans le monde et il
commence en déclarant « Chez chacun de nous, la santé physique et la santé mentale sont
intimement liées et étroitement interdépendantes…Malheureusement, dans la plupart des
régions du monde, la santé mentale n’est pas considérée comme aussi importante que la santé
physique. De fait, elle a été largement ignorée ou négligée. Dans les pays en développement,
la plupart des personnes gravement atteintes doivent supporter du mieux qu’elles peuvent
divers maux tels que la dépression, la démence, la schizophrénie. »
S’il est une maladie qui est absente du débat public au Maroc, c’est bien la santé mentale qui
évolue dans une faiblesse flagrante des moyens publics et dans un silence inacceptable quand
on sait la souffrance des malades et celle de leur famille. En dehors des familles et des
professionnels, la société et les hommes politiques ignorent tout des conditions de vie des
malades mentaux et de leurs familles. Si la souffrance des malades est immense, celle des
familles est indicible et l’une alimente l’autre, fragilisant encore plus les uns et les autres.
La santé est absente des priorités de l’Etat
Au Maroc, la Santé publique partage avec l’Education nationale la marque profonde et
douloureuse de la défaillance de l’Etat en matière de services sociaux offerts à la population,
surtout aux groupes les plus pauvres qui ne peuvent avoir accès aux services privés. Par
rapport à son niveau de développement économique, le Maroc consacre peu de ressources au
bien-être de sa population : c’est ainsi que le rapport sur le développement humain dans le
monde arabe montre que le Maroc se situe au 12ème rang pour son PNB/habt mais ses performances sociales sont
inférieures à ses potentialités économiques puisqu’il descend au 14ème pour son niveau de développement humain, dépassé en cela par
l’Egypte et la Syrie, pays plus pauvres économiquement mais qui consacrent plus de ressources aux besoins sociaux, santé et éducation, de
leurs populations respectives. Ces chiffres n’appellent aucun commentaire supplémentaire ; bien plus, ils sont confirmés par les statistiques
du PNUD qui a repris celles de l’OMS lors du classement des systèmes de santé dans le monde : notre pays est classé au 15ème rang arabe et
au 151ème rang mondial pour la qualité de son système de santé telle que mesurée par deux indicateurs à savoir la réactivité/réceptivité et
l’équité.
La misère de l’infrastructure psychiatrique publique
L’infrastructure psychiatrique nationale actuelle a été, majoritairement, mise en place pendant la période coloniale et peu de créations ont été
réalisées depuis l’indépendance du pays en 1956 alors que les besoins se sont démultipliés.
Þ Le Maroc ne dispose que de 1934 lits psychiatriques soit 0,8 lits psychiatriques pour 10 000 habitants alors que
l’Egypte et la Tunisie en ont 1,3, tous trois étant loin derrière la France avec ses 12,06 lits. Les normes internationales
recommandent 4,5 lits pour 10 000 habitants.
Þ 1.396 lits, soit 72.2 % sont localisés dans 7 provinces ou chefs lieux de région
Þ 47 % des provinces ne disposent d’aucune structure psychiatrique.
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