80SG/2A Original : anglais 25 mai 2012 SITUATION ZOOSANITAIRE MONDIALE EN 2011 ET DEBUT 20121 Plusieurs événements régionaux majeurs concernant des maladies de la liste de l’OIE ont été notifiés en 2011 et début 2012. Ce rapport débute par un aperçu des tendances qui se dégagent des événements sanitaires exceptionnels déclarés sous la forme de notifications immédiates par les Pays Membres en 2011 et début 2012 et diffusés par l’OIE. Il décrit ensuite la situation actuelle des populations d’animaux d’élevage et des personnels vétérinaires dans le monde. Enfin, il fait le point sur l’infection due au virus de Schmallenberg, la fièvre aphteuse, l’influenza aviaire hautement pathogène due au sérotype viral H5N1 (IAHP H5N1) et la morve chez les animaux terrestres ainsi que sur les infections à Xenohaliotis californiensis et à l’herpèsvirus de l’huître 1 (OsHV-1) chez les animaux aquatiques. 1. Événements épidémiologiques exceptionnels notifiés à l’OIE Entre le 1er janvier 2011 et le 25 mai 2012, l’OIE a reçu 258 notifications immédiates de 86 pays concernant des événements épidémiologiques exceptionnels relatifs à 63 maladies différentes. Cinquante-sept pour cent de ces événements exceptionnels se rapportaient à 11 maladies : fièvre aphteuse (16 %), influenza aviaire hautement pathogène (10 %) ; influenza aviaire faiblement pathogène chez la volaille (6 %) ; maladie de Newcastle (5 %) ; fièvre charbonneuse (4 %) ; peste des petits ruminants (3 %) ; fièvre catarrhale du mouton (3 %) ; rage (3 %) ; infection due au virus de Schmallenberg (3 %) signalé comme maladie émergente ; maladie des points blancs (2 %) et clavelée et variole caprine (2 %) (Figure 1). Figure 1. Les principaux événements épidémiologiques exceptionnels notifiés entre le 1er janvier 2011 et le 25 mai 2012 Copyright © 2012, Service de l’Information Sanitaire - OIE 1 Rapport préparé par le Service de l’information sanitaire de l’OIE OIE • 12, rue de Prony • 75017 Paris • France Tél. +33 (0)1 44 15 18 88 • Fax : +33 (0)1 42 67 09 87 • www.oie.int • [email protected] 2. Les populations d’animaux d’élevage et les Services vétérinaires 2.1. Les populations d’animaux d’élevage Les Pays Membres de l’OIE ainsi que certains pays non membres portent à la connaissance de l’OIE les statistiques relatives à leur population animale au moyen des rapports annuels du Système mondial d’information sanitaire (WAHIS). Ce sont ces données qui ont été exploitées pour analyser la population moyenne par catégorie d’animaux dans le monde durant la période 2005-2011 (Tableau 1). Pour éviter d’introduire un biais dans l’analyse, seuls les pays ayant fourni des informations sur au moins quatre des sept années de la période 2005-2011 ont été pris en compte Les données manquantes ont été estimées lorsqu’elles concernaient une ou deux années2. C’est dans ce contexte que le cheptel a été ventilé par catégorie d’animaux à partir du nombre suivant de pays : volailles : 154 pays ; porcins : 148 pays ; ovins et caprins : 168 pays ; bovins (populations de bovins ou de buffles, selon le cas) : 172 pays. Les volailles constituaient la catégorie la plus importante (avec une moyenne de 35 102 335 230 animaux), suivies des ovins et des caprins (moyenne de 2 186 913 704 animaux), des porcins (moyenne de 1 601 642 232 animaux), puis des bovins (moyenne de 1 594 191 606 animaux). Par rapport à l’année de référence de 2005, les tendances principales ont été les suivantes pour chacune de ces quatre catégories : la population avicole a diminué en 2006 (impact de la crise épizootique d’IAHP) puis a augmenté les années suivantes ; la population porcine a diminué en 2007 car la Chine (Rép. pop. de), le plus grand producteur porcin, a diminué sa production cette année-là, qui depuis est restée relativement stable ; les populations ovine, caprine et bovine sont demeurées relativement stables. (Figure 2). Tableau 1 : Distribution de la population mondiale d’animaux d’élevage durant la période 2005-2011 Population Catégorie Moyenne 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 Oiseaux 33 566 324 436 32 738 709 620 33 512 062 107 34 935 909 324 36 061 572 006 37 275 260 731 37 626 508 388 35 102 335 230 Ovins/ Caprins 2 202 079 365 2 278 022 667 2 140 155 192 2 094 604 654 2 169 667 450 2 203 953 683 2 219 912 921 2 186 913 704 Suidés 1 631 498 883 1 650 885 180 1 493 347 296 1 558 308 703 1 609 683 075 1 628 284 211 1 639 488 275 1 601 642 232 Bovins 1 596 601 199 1 591 031 289 1 562 055 553 1 566 827 873 1 588 320 463 1 629 480 891 1 625 023 974 1 594 191 606 D’après les informations obtenues durant cette période, deux pays, la Chine (Rép. pop. de) et le Brésil (dans l’ordre décroissant) représentaient 57 % de la population avicole totale. Trois pays, la Chine (Rép. pop. de), l’Inde et le Nigéria, abritaient quelque 43 % des populations ovine et caprine. Cinq pays, la Chine (Rép. pop. de), les Etats-Unis d’Amérique, le Brésil, le Vietnam et l’Allemagne rassemblaient 78 % de la population porcine. Trois pays, l’Inde, le Brésil et la Chine (Rép. pop. de), concentraient 41 % de la population bovine. Figure 2 : Variation (%) de la population mondiale d’animaux d’élevage par catégorie depuis 2005 Copyright © 2012, Service de l’Information Sanitaire - OIE 2 2 L’estimation était la moyenne des valeurs des années précédant et suivant immédiatement la donnée manquante. Situation zoosanitaire mondiale en 2011 et début 2012 Sur la période 2005-2011, 100 Pays Membres (56 %) dans le monde ont communiqué des informations sur leur production d’animaux aquatiques, mais pas de façon régulière et de ce fait les tendances de ces productions n’ont pu être analysées. L’absence de données chiffrées sur la production d’animaux aquatiques dans 78 Pays Membres (44 %) et le déficit de statistiques actualisées pour plusieurs pays limitent les possibilités de comparaison des tendances de production des animaux aquatiques dans le monde. Il convient d’attirer l’attention des Membres sur l’importance de fournir régulièrement leurs chiffres de production animale, y compris de l’aquaculture et des pêcheries, dans les rapports annuels adressés à l’OIE. 2.2. Les Services vétérinaires Les Pays Membres de l’OIE ainsi que plusieurs pays non membres communiquent à l’OIE, au moyen des rapports annuels WAHIS, le nombre de vétérinaires et de para-professionnels vétérinaires 3 relevant des Autorités vétérinaires et ceux accrédités du secteur privé impliqués dans des activités vétérinaires du secteur public. Ces informations permettent d’analyser les ressources humaines des Services vétérinaires4 à l’échelle mondiale et d’établir des comparaisons entre les différents pays et régions. Dans un premier temps, la répartition des vétérinaires entre les différents domaines d’activité a été analysée à la lumière des informations recueillies dans les rapports annuels 2011. Les données des rapports annuels 2010 ont été utilisées lorsqu’elles n’étaient pas disponibles pour l’année 2011. Un total de 855 523 vétérinaires a été annoncé par 159 pays : à l’échelle mondiale, 64 % d’entre eux (546 198 vétérinaires) étaient impliqués dans des activités de santé animale et 26 % (223 376 vétérinaires) dans des activités de santé publique vétérinaire ; 6 % (47 265 vétérinaires) travaillaient dans des laboratoires et 5 % (38,684 vétérinaires) dans des établissements universitaires et centres de formation (Figure 3). Une comparaison des différentes régions a été réalisée à partir des informations communiquées par les pays ayant fourni des renseignements pour toutes les catégories de vétérinaires. En Amérique du Nord (2 pays) et en Océanie (7 pays), entre 88% et 89% des vétérinaires exerçaient leur activité dans la santé animale, alors qu’entre 2 et 5 % des vétérinaires professionnels étaient impliqués dans la santé publique vétérinaire (abattoirs, hygiène alimentaire, etc.). En Amérique du Sud (12 pays) et en Afrique (49 pays), 76% des vétérinaires exerçaient leur activité dans la santé animale, alors qu’entre 9% et 15 % des vétérinaires professionnels étaient impliqués dans la santé publique vétérinaire. En Europe (46 pays), 66% des vétérinaires travaillaient dans la santé animale contre 21% dans la santé publique vétérinaire. En Amérique Centrale (14 pays) et en Asie (39 pays), de 55% à 61% des vétérinaires exerçaient leur activité dans la santé animale, alors que 4% et 37 % des vétérinaires professionnels étaient impliqués dans la santé publique vétérinaire respectivement. Le pourcentage des vétérinaires travaillant en laboratoire variait de 1 % en Amérique du Nord à 32 % en Amérique Centrale. Figure 3 : Pourcentage de vétérinaires dans les différents domaines d’activité par région en 2011 Copyright © 2012, Service de l’Information Sanitaire - OIE Le Code sanitaire pour les animaux terrestres de l’OIE a défini le « para-professionnel vétérinaire » comme « une personne qui, en application des dispositions énoncées dans le Code terrestre, est habilitée par l’organisme statutaire vétérinaire à remplir, sur le territoire d’un pays, certaines fonctions qui lui sont assignées (qui dépendent de la catégorie de para-professionnels vétérinaires à laquelle cette personne appartient), sous la responsabilité et la supervision d’un vétérinaire. Les fonctions dont peut être investie chaque catégorie de para-professionnels vétérinaires doivent être définies par l’organisme statutaire vétérinaire en fonction des qualifications et de la formation des personnes concernées et selon les besoins ». 3 Le Code sanitaire pour les animaux terrestres de l’OIE a défini les « Services vétérinaires » comme « les organismes publics ou privés qui assurent la mise en œuvre, sur le territoire d’un pays, des mesures relatives à la protection de la santé et du bien-être des animaux, ainsi que celle des autres normes et recommandations figurant dans le Code terrestre, ainsi que dans le Code sanitaire pour les animaux aquatiques de l’OIE. Les Services vétérinaires sont placés sous la direction et le contrôle directs de l’Autorité vétérinaire. Les organismes du secteur privé, les vétérinaires, les paraprofessionnels vétérinaires et les professionnels de la santé des animaux aquatiques sont normalement agréés par l’Autorité vétérinaire ou habilités par elle à exercer les missions qui leur ont été déléguées ». 4 Situation zoosanitaire mondiale en 2011 et début 2012 3 Comme prévu, les activités de santé animale occupaient le plus grand nombre de vétérinaires dans toutes les régions. Toutefois, ces activités étaient aussi très tributaires des para-professionnels vétérinaires, notamment dans les pays en développement. L’importance relative dans les différentes régions des vétérinaires et des paraprofessionnels vétérinaires qui exerçaient leur activité dans le domaine de la santé animale a fait l’objet d’une seconde analyse, reposant sur les données de 155 pays ayant fourni des informations sur les catégories de personnels vétérinaires impliqués dans la santé animale. Les résultats de cette analyse indiquent qu’à l’échelle mondiale 52% des activités de santé animale sont assurées par des para-professionnels vétérinaires contre 48 % par des vétérinaires (Figure 4). Toutefois, des différences régionales ont été constatées. En Océanie (7 pays), les activités de santé animale sont principalement le fait des vétérinaires (93%) et, dans une moindre mesure, des para-professionnels (7 %). L’Europe (35 pays) présentait une situation analogue : 14 % des personnels vétérinaires impliqués dans les activités de santé animale étaient des para-professionnels vétérinaires. La participation des para-professionnels vétérinaires à la santé animale était proportionnellement plus élevée dans les Amériques (28 pays) puisque ce domaine d’activité accueillait 42 % des personnels vétérinaires en Amérique du Nord, 47% en Amérique Centrale et 55% en Amérique du Sud. Enfin, en Asie (36 pays) et en Afrique (47 pays), les activités de santé animale dépendaient essentiellement des para-professionnels vétérinaires plutôt que des vétérinaires : en effet, dans ces deux régions, les para-professionnels vétérinaires représentaient respectivement 69% et 80 % des personnels vétérinaires impliqués dans ces activités. Figure 4 : Catégories des personnels vétérinaires impliqués dans les activités de santé animale par région en 2011 Copyright © 2012, Service de l’Information Sanitaire - OIE La répartition des personnels entre vétérinaires et para-professionnels vétérinaires était très variable selon les régions, comme l’illustre la figure 4. La contribution relative des vétérinaires et des para-professionnels aux activités de santé animale dans les pays des différentes régions a été évaluée lors d’une troisième analyse destinée à mieux appréhender l’organisation des Services vétérinaires nationaux. Pour ce qui concerne les 156 pays ayant fourni des statistiques sur les vétérinaires et les para-professionnels vétérinaires impliqués dans la santé animale, le ratio a été déterminé en divisant le nombre de para-professionnels vétérinaires par le nombre de vétérinaires. Un ratio inférieur à 1 signifie dès lors que les activités de santé animale dépendent principalement des vétérinaires alors qu’un ratio supérieur à 1 indique que ces activités sont essentiellement tributaires des para-professionnels vétérinaires. Une catégorie spéciale a été créée pour les pays dont le ratio était supérieur à 10, ce qui indiquait que les activités de santé animale relevaient quasi exclusivement des para-professionnels vétérinaires. Comme le montre la figure 5, la quasi-totalité des pays européens avait un ratio inférieur à 1. Les autres régions présentaient toutefois des situations plus contrastées. Alors que de nombreux pays d’Océanie présentaient un ratio supérieur à 1, les résultats globaux pour l’ensemble de la région montrent que les activités de santé animale reposaient principalement sur les vétérinaires. Le tableau était également très contrasté dans les Amériques puisque 14 pays présentaient un ratio inférieur à 1 et 14 pays un ratio supérieur à 1. En Asie, la vaste majorité des pays avaient un ratio supérieur à 1 indiquant que les activités de santé animale étaient principalement exercées par des para-professionnels ; le ratio de quelques pays était supérieur à 10 témoignant d’une dépendance quasi exclusive à l’égard des para-professionnels pour les activités de santé animale. Enfin, presque tous les pays d’Afrique avaient un ratio dépassant 1 et un nombre significatif d’entre eux se caractérisaient par un ratio supérieur à 10 (pouvant atteindre 120 pour certains d’entre eux). Cette situation reflète bien l’importance, dans ces régions, des para-professionnels au sein des Services vétérinaires. 4 Situation zoosanitaire mondiale en 2011 et début 2012 Figure 5 : Ratio entre les para-professionnels vétérinaires et les vétérinaires impliqués dans la santé animale en 2011 La quantification des ressources humaines mises à la disposition des Services vétérinaires constitue un indicateur précieux quant aux capacités d’un pays à mener des activités de détection précoce, de surveillance et de contrôle des maladies. Des différences considérables existent entre les régions ainsi qu’entre les pays d’une même région, en particulier lorsque l’on compare la contribution des vétérinaires et des para-professionnels vétérinaires aux activités de santé animale. Les Services vétérinaires de certains pays, et notamment des pays en développement, dépendent davantage des para-professionnels vétérinaires que des vétérinaires. La fourniture d’informations sur les ressources humaines vétérinaires par la totalité des pays aurait permis une analyse plus exhaustive de la situation. 2.3. La relation entre les populations d’animaux d’élevage et les Services vétérinaires Les chiffres relatifs aux populations d’animaux d’élevage ainsi qu’au nombre de vétérinaires et de paraprofessionnels vétérinaires mentionnés précédemment permettent d’analyser la relation existant entre ces populations et la disponibilité de personnels vétérinaires par pays. Cet aspect est important car il permet d’évaluer les ressources humaines vétérinaires mobilisables pour encadrer les populations d’animaux d’élevage existantes et obtenir des indications sur la couverture zoosanitaire de cette population. Les données concernant les populations d’animaux d’élevage ont été converties en unités gros bétail (UGB) pour se prémunir contre tout biais lors de l’exploitation des valeurs relatives aux différentes espèces animales. Le coefficient de conversion employé dans WAHID5 pour obtenir l’équivalent de la population animale en UGB a été utilisé. La figure 6 illustre la répartition mondiale des populations animales par UGB. A l’échelle mondiale, les populations d’animaux d’élevage se composent principalement de volailles, de porcins, de bétail (bovins et buffles), d’ovins et de caprins. En 2011, 103 Pays Membres ont fourni des informations sur leurs populations avicole, porcine, bovine, ovine et caprine ; pour 49 Pays Membres n’ayant communiqué aucune information en 2011, une estimation basée sur leurs données des années antérieures a été utilisée. Cinq Pays Membres n’ont transmis aucune information sur leurs populations d’animaux d’élevage durant la période 2005-2011. Au total, les données de 152 Pays Membres et neuf Pays/territoires non membres ont été exploitées dans cette analyse. 5 Estimation de l’UGB : 1 UGB = 250 kg ; 1 volaille = 1,5 kg ; 1 bovin = 250 kg ; 1 buffle = 350 kg ; 1 ovin = 20 kg ; 1 caprin = 20 kg ; 1 porcin = 30 kg. Situation zoosanitaire mondiale en 2011 et début 2012 5 Figure 6 : Production mondiale d’animaux d’élevage par UGB en 2011 Le nombre des vétérinaires et des para-professionnels vétérinaires impliqués dans les activités de santé animale en 2011 a été pris en compte dans cette analyse. Pour ce domaine d’activité, 546 198 vétérinaires et 582 664 para-professionnels vétérinaires ont été rapportés par 153 pays. Le nombre des vétérinaires travaillant dans le secteur de la santé animale par pays était compris entre 3 et 111 100 (médiane : 296). Le nombre de para-professionnels vétérinaires engagés dans le secteur de la santé animale par pays était compris entre 0 et 269 000 (médiane : 220). La carte de la figure 7 a été obtenue en croisant les chiffres des populations d’animaux d’élevage (exprimés en UGB) avec le nombre de vétérinaires impliqués dans le secteur de la santé animale dans chaque pays. Toutefois, dans la mesure où les para-professionnels vétérinaires jouent un rôle prépondérant dans les activités de santé animale de certains pays, les chiffres concernant les vétérinaires ne reflètent pas les capacités réelles des Services vétérinaires. La figure 8 a été obtenue en croisant les chiffres des populations d’animaux d’élevage (exprimés en UGB) avec le nombre combiné de vétérinaires et de para-professionnels vétérinaires impliqués dans le secteur de la santé animale par pays. Figure 7 : Répartition mondiale des vétérinaires impliqués dans les activités de santé animale par 100 000 UGB en 2011 6 Situation zoosanitaire mondiale en 2011 et début 2012 Figure 8 : Répartition mondiale des vétérinaires et des para-professionnels vétérinaires impliqués dans les activités de santé animale par 100 000 UGB en 2011 Le ratio entre les effectifs des Services vétérinaires et les populations d’animaux d’élevage existant est un paramètre à prendre en considération lors de l’évaluation de la situation zoosanitaire d’un pays donné. 3. Sélection de maladies animales 3.1. Les maladies des animaux terrestres 3.1.1. L’infection due au virus de Schmallenberg En décembre 2011, des rapports émanant de pays européens ont alerté l’OIE sur l’apparition d’une nouvelle maladie encore inconnue liée à la présence d’un virus de la famille des Bunyaviridae. Le virus a été dénommé « virus de Schmallenberg », d’après le nom du village allemand où les premiers cas confirmés en laboratoire avaient été détectés. Le mode de transmission du virus de Schmallenberg a été déterminé comme étant principalement associé à des moucherons piqueurs (Culicoïdes), ainsi qu’à une transmission verticale par voie placentaire. Jusqu’à présent, l’infection due au virus de Schmallenberg s’est manifesté uniquement chez les ruminants, avec des cas signalés chez les ovins, les caprins et les bovins. La présence du virus semble associée à des anomalies congénitales (malformation des membres, hydrocéphale et scoliose) observées chez les agneaux, les chevreaux et les veaux mort-nés ou nouveaunés. Des fœtus malformés liés à des dystocies et des avortements ont également été constatés. Les Pays-Bas ont été le premier pays à notifier à l’OIE des épisodes d’infection due au virus de Schmallenberg apparus dès le 19 décembre 2011. Au 25 mai 2012, 631 cas (369 cas ovins, 252 cas bovins et 10 cas caprins) avaient été signalés dans 345 exploitations couvrant l’ensemble du territoire (Figure 9). La Belgique a été le deuxième pays à notifier la présence de foyers à l’OIE qui ont éclaté le 14 décembre 2011 et, au 25 mai 2012, 27 cas ovins et un cas bovin avaient été déclarés dans 15 exploitations. L’Allemagne a été le troisième pays à signaler les premiers cas ayant débuté le 27 décembre 2011. Au 25 mai 2012, 3 073 cas avaient été signalés dans 1 222 exploitations (2 498 cas ovins, 497 cas bovins, 55 cas caprins et 23 cas dans des troupeaux mixtes d’ovins et de caprins). Comme aux Pays-Bas, les élevages concernés étaient répartis sur l’ensemble du territoire (Figure 9), ce qui semble attester d’une distribution ubiquitaire du virus/vecteur. Au Royaume-Uni, les premiers foyers d’infection due au virus de Schmallenberg avaient éclaté le 14 janvier 2012, sur la côte sud-est de l’Angleterre. Au 25 mai 2012, la maladie avait été signalée dans 266 exploitations (481 cas chez des agneaux et 49 cas chez des veaux). Les élevages atteints se situaient dans des zones présentant un « risque » d’introduction du vecteur à partir de l’Europe continentale, principalement sur la côte sud de l’Angleterre (Figure 9). Situation zoosanitaire mondiale en 2011 et début 2012 7 En France, le premier foyer a été identifié le 20 janvier 2012 dans le nord-est du pays (Figure 9). Au 25 mai 2012, 1 471 exploitations au total avaient été touchées. L’Italie avait dépisté un cas d’infection due au virus de Schmallenberg le 6 février 2012 en Vénétie, dans le nord du pays (voir Figure 9), chez une chèvre dont le fœtus malformé dystocique s’est révélé positif au virus. Au 25 mai 2012, quatre nouveaux cas ont été signalés chez des chèvres et un cas chez les bovins. Le Luxembourg rejoignait la liste des pays atteints le 7 février 2012. Au 25 mai 2012, douze élevages étaient touchés ; ils impliquaient cinq cas dans des exploitations ovines, un cas dans une exploitation de production mixte (ovins/caprins) et six cas dans un élevage bovin. En Espagne, le virus de Schmallenberg a été détecté le 6 mars 2012 en Andalousie (partie méridionale du pays) (Figure 9) chez un agneau avorté provenant d’une exploitation mixte d’ovins et de caprins. Figure 9 : Répartition géographique des foyers de l’infection liée au virus de Schmallenberg notifiés entre décembre 2011 et le 25 mai 2012 Les anomalies congénitales constatées dans les différents pays sont généralement associées à une faible morbidité/mortalité. Les données spécifiques transmises notamment par la Belgique et l’Allemagne font état d’un taux de morbidité et de mortalité intra-troupeau d’environ 3 % chez les agneaux nouveau-nés. Jusqu’à présent, le diagnostic repose sur la technique de la transcription inverse couplée à l’amplification en chaîne par polymérase en temps réel (RRT-PCR) et le séquençage viral. Toutefois, la mise au point récente d’épreuves et de tests sérologiques rapides (par exemple, ELISA) permettrait une détection plus précoce de la présence virale et contribuerait à accroître la sensibilité de la détection virale. Il n’existe actuellement ni vaccin ni traitement antiviral efficace. Les pays atteints ont principalement recours au contrôle des vecteurs arthropodes potentiels comme moyen de lutte. Jusqu’à présent, aucun cas n’a été découvert chez l’homme. À ce jour, les analyses de risque et les études épidémiologiques menées chez les animaux et l’homme semblent écarter un potentiel zoonotique. 8 Situation zoosanitaire mondiale en 2011 et début 2012 3.1.2. La fièvre aphteuse Sept sérotypes immunologiques distincts du virus de la fièvre aphteuse ont été identifiés, à savoir les sérotypes A, O, C, SAT 1, SAT 2, SAT 3 et Asia 1. Leur répartition géographique dans le monde peut varier, comme l’illustre la figure 10. Figure 10 : Répartition du virus de la fièvre aphteuse par sérotype en 2011 et début 2012 Selon les événements exceptionnels déclarés entre le 1er janvier 2011 et le 25 mai 2012, les 11 pays suivants ont notifié la réapparition de la fièvre aphteuse : Afrique du Sud, Botswana, Bulgarie, Israël, Kazakhstan, Libye, Namibie, Paraguay, Russie, Tadjikistan et Zambie. Des foyers étaient toujours en cours dans les huit pays et/ou territoires suivants : Angola, Chine (Rép. pop. de), Corée (Rép. de), Corée (Rép. dém. pop. de), Mozambique, Myanmar, Taipei chinois et Zimbabwe, ainsi que les Territoires autonomes palestiniens et le Vietnam, où la maladie est endémique. En 2012, l’Égypte a signalé la première apparition de la fièvre aphteuse de sérotype SAT 2. Afrique La fièvre aphteuse est présente dans de nombreuses parties du continent. Cinq sérotypes (A, O, SAT 1,SAT 2 et C) ont été rapportés en 2011 et début 2012. Quelques événements épidémiologiques exceptionnels dus aux sérotypes O, SAT 1 et SAT 2 du virus de la fièvre aphteuse ont été notifiés dans les parties septentrionale et australe du continent. En Afrique du Nord, la Libye a signalé en février 2011 la réapparition de la fièvre aphteuse dans deux foyers impliquant des bovins près de Tripoli. Le Laboratoire de référence pour la fièvre aphteuse de l’OIE à Pirbright, au Royaume-Uni, a confirmé la présence du sérotype O du virus aphteux. En décembre 2011, la Libye a notifié la réapparition de la fièvre aphteuse de sérotype O dans la partie occidentale et orientale du pays. Trente-huit foyers ont été recensés dans le pays impliquant des bovins, des ovins et des caprins. La maladie s’est propagée à la partie orientale du pays suite au transport d’animaux issus de l’ouest vers un marché local. En outre, la Libye a constaté, en février 2012, la réapparition du sérotype SAT 2 de la fièvre aphteuse ; il s’agissait de la première apparition de ce sérotype depuis juillet 2003. Le premier foyer a été observé dans une exploitation possédant des animaux en pacage provenant d’Afrique Sub-saharienne. Cinq des animaux du nouveau troupeau sont morts soudainement trois jours après leur introduction. L’Égypte a notifié la première apparition de la fièvre aphteuse de sérotype SAT 2 dans le pays le 14 mars 2012. L’événement, qui impliquait des bovins et des buffles à Kafr Qeretna, dans le gouvernorat de Gharbeya, a débuté le 18 février 2012. À la date du 4 avril 2012, 43 foyers impliquant des bovins, des ovins, des caprins et des buffles avaient été signalés. Situation zoosanitaire mondiale en 2011 et début 2012 9 En février 2011, le Botswana a rapporté un foyer de fièvre aphteuse à sérotype SAT 2 à Maun (en dehors des zones indemnes de fièvre aphteuse officiellement reconnues). Cet événement a été déclaré clos en juin 2011. En avril 2011, un autre foyer du même sérotype est apparu à Francistown. Celui-ci était situé dans la partie orientale du pays, dans l’une des deux zones reconnues par l’OIE comme zones indemnes de fièvre aphteuse où n’est pas pratiquée la vaccination. Le Botswana a indiqué que le dernier cas clinique recensé dans la zone de confinement remontait au 31 juillet 2011 et impliquait un bovin. Le premier cycle de surveillance clinique et sérologique des porcins, caprins et ovins prévu dans le cadre du programme destiné à confirmer l’absence de fièvre aphteuse dans la zone de confinement a démarré en février 2012 et a fait suite à la mise en œuvre d’une politique d’abattage sanitaire des bovins. Un autre cycle de surveillance sérologique des petits ruminants a été effectué au niveau des districts entre le 22 mars 2012 et le 5 avril 2012. Les porcins n’étaient pas concernés par les prélèvements sériques de cette phase étant donné que les épreuves sérologiques antérieures avaient produit des résultats négatifs. Un autre foyer à sérotype SAT 2 situé dans le district de Selibe-Phikwe (zone 7) a été rapporté en mai 2011. La zone 7 est une zone de l’OIE indépendante (indemne de fièvre aphteuse où n’est pas pratiquée la vaccination) des autres zones du Botswana. L’apparition d’un foyer de fièvre aphteuse dans la zone 7 n’a donc aucune répercussion sur les déplacements d’animaux bi-ongulés dans le reste du pays. La sortie des animaux bi-ongulés et de leurs produits dérivés frais de la zone 7 est soumise à des restrictions. En outre, une interdiction totale des déplacements d’animaux bi-ongulés et de leurs produits dérivés frais à l’intérieur et à destination de la zone 7 a été mise en place avec effet immédiat. Des mesures de surveillance à grande échelle sont en cours pour déterminer l’étendue de la propagation de la maladie dans le district. Un autre foyer dû au même sérotype a été notifié en septembre 2011 dans le district de Ngamiland (Maun), dans la zone où la vaccination contre la fièvre aphteuse est pratiquée. Le protocole concernant les déplacements d’animaux et de produits dérivés en place avant la réapparition de la fièvre aphteuse n’autorisait pas le déplacement d’animaux bi-ongulés ou de leurs produits dérivés frais en dehors de la zone. Par conséquent, la réapparition de la fièvre aphteuse dans la zone 2d6 n’a aucune incidence sur le statut sanitaire des autres zones. Suite à la surveillance extensive menée pendant six mois, aucun autre cas clinique de fièvre aphteuse n’a été observé. Par conséquent, le foyer a été maitrisé et fermé le 15 mai 2012. Entre mai et juin 2010, le Zimbabwe a déclaré 204 cas (dus au même sérotype) dans cinq foyers situés dans une zone proche de la frontière avec le Botswana. L’infection à SAT 2 a été associée à un contact avec des animaux infectés au pâturage et/ou au point d’eau. Ces foyers ont trouvé leur origine dans les déplacements illégaux de bovins à partir d’une zone endémique. Ils ont été maîtrisés par la vaccination et le contrôle des déplacements. Cet événement a été déclaré clos en mai 2011. En septembre 2010, le Mozambique a signalé huit foyers bovins et ovins dus au sérotype SAT 2 dans la province de Gaza. Des déplacements illégaux d’animaux semblent avoir été à l’origine de ces foyers. Trois autres foyers ont été notifiés. L’événement a été rapporté comme « en cours » et le dernier rapport de suivi a été soumis le 17 juin 2011. En Afrique du Sud, 46 nouveaux foyers ont été déclarés entre février et avril 2011, après le dépistage d’une infection subclinique (à sérotype SAT 1) chez des bovins dans le KwaZulu-Natal. La zone atteinte était partiellement située dans la zone indemne de fièvre aphteuse de l’Afrique du Sud. Cet événement a été déclaré clos en juillet 2011. Entre le 30 décembre 2011 et le 24 avril 2012, trois foyers de fièvre aphteuse de sérotype SAT 2 impliquant 22 cas parmi 2 751 bovins sensibles ont été identifiés dans la province de Mpumalanga. En novembre 2011, la Namibie a signalé la réapparition de la fièvre aphteuse à sérotype SAT 1 dans un foyer impliquant des bovins dans le Caprivi. Trois autres foyers ont été constatés ultérieurement dans la même région jusqu’au 5 janvier 2012 ; 282 cas ont été recensés sur un total de 5 523 bovins sensibles. Les Autorités vétérinaires namibiennes considéraient la région de Caprivi comme déjà infectée en raison de sa situation géographique. Le foyer a été attribué à un contact avec des buffles d’Afrique (Syncerus caffer). Les bovins de la zone concernée sont en cours de vaccination. La Zambie a signalé la réapparition de la fièvre aphteuse dans un foyer bovin déjà notifié en janvier 2012 dans le district de Mbala (Mwamba Kaka), dans la province du Nord, à proximité de la frontière tanzanienne. Ce diagnostic est toujours en attente de confirmation par le laboratoire. 6 La zone 2 est subdivisée du nord au sud en quatre sous-zones : 2a, 2b, 2c et 2d. 10 Situation zoosanitaire mondiale en 2011 et début 2012 Asie En septembre 2010, les bovins du Myanmar ont été touchés par le sérotype A de la fièvre aphteuse. Le foyer a été éradiqué en février 2011 à l’issue d’une vaccination périfocale et de la désinfection des installations contaminées. En novembre 2010, la République de Corée a signalé la réapparition du sérotype O de la fièvre aphteuse avec 155 foyers recensés en avril 2011. Aucune information complémentaire n’a été apportée depuis avril 2011. Par ailleurs, en décembre 2010, la République populaire démocratique de Corée a déclaré la réapparition du sérotype O de la fièvre aphteuse avec 139 foyers constatés jusqu’en avril 2011. Cet événement a été déclaré résolu en avril 2011. Le Taipei chinois a déclaré plusieurs foyers de fièvre aphteuse dus au sérotype O début février 2009 (l’apparition précédente remontait à 2001) et a continué de signaler de nouveaux foyers en 2010, 2011 et début 2012. En mars 2011, deux foyers ont été notifiés dans deux élevages porcins de l’île P’Eng-Hu où 140 cas ont été recensés parmi les 999 animaux sensibles. Une procédure d’abattage sanitaire a été mise en place. Dix foyers de fièvre aphteuse dus au même sérotype ont été signalés entre mars et décembre 2011. En janvier 2012, un nouveau foyer imputable au sérotype O a été identifié sur l’île de P’Eng-Hu. L’origine des foyers a été attribuée à des porcs d’engraissement placés en quarantaine après leur transfert de l’île de Taïwan vers l’île de P’Eng-Hu qui s’étaient révélés porteurs de lésions vésiculaires. Tous les porcs ont été abattus et les établissements désinfectés. L’événement a été résolu le 29 mars 2012. La première apparition du topotype South-East Asia (SEA) du sérotype O du virus aphteux a été détectée dans quatre élevages porcins de la Municipalité de Kinmen. Une procédure d’abattage sanitaire a été mise en place. En février 2012, au cours de la surveillance active de routine, la fièvre aphteuse due au sérotype O a été identifiée dans 3 élevages porcins. A la date du 25 mai 2012, trois autres foyers avaient été signalés sur le territoire avec 66 cas chez les porcins. La Chine (Rép. pop. de) a déclaré un événement impliquant plusieurs foyers de fièvre aphteuse de sérotype O. L’événement a débuté en février 2010 et le dernier foyer a été éradiqué le 9 janvier 2012. Au total, 7 925 bovins, ovins, caprins et porcins ont été abattus dans les 26 foyers signalés dans le pays. Un nouvel événement lié à la réapparition de la fièvre aphteuse de sérotype O dans un village du Gucheng (Pengyang, Guyuan, Ningxia) a été notifié le 19 février 2012. Le foyer concernait quatre cas bovins dans une population de 51 bovins et de sept petits ruminants. Des mesures d’abattage sanitaire et de vaccination périfocale des bovins, porcins et petits ruminants ont été appliquées. Les Territoires autonomes palestiniens déclaraient la fièvre aphteuse de sérotype O comme endémique depuis Février 2009. En avril 2012, une nouvelle souche de la fièvre aphteuse a été notifiée avec un foyer dû au sérotype SAT 2 à Rafa, dans la Bande de Gaza où 3 cas ont été recensés parmi 120 bovins sensibles. L’élevage était situé à 3 km de la frontière égyptienne. Le foyer a été imputé à l’introduction de nouveaux animaux vivants. La vaccination a été pratiquée après la découverte du foyer. Europe Durant la période concernée par le présent rapport, des événements exceptionnels imputables au sérotype O de la fièvre aphteuse ont été déclarés par la Bulgarie, Israël, le Kazakhstan et la Russie. Le sérotype Asia 1 a été signalé par le Tadjikistan, tandis qu’un événement exceptionnel impliquant le sérotype A a été notifié par le Kazakhstan. En 2011, Israël a déclaré 21 foyers bovins, ovins et caprins à Hazafon. Le sérotype O a été identifié. Le 22 mars 2012, Israël a signalé un foyer de fièvre aphteuse de sérotype O à Hadarom (Rahat, BeerSheva). Un nouveau foyer, toujours à Hadarom, a éclaté le 26 mars 2012. Trente ovins étaient concernés par la maladie. L’infection a été imputée à l’introduction d’agneaux d’origine inconnue dans le troupeau. La vaccination a été pratiquée après la découverte du foyer. Cet épisode a été résolu en avril 2012. En janvier 2011, la Bulgarie a signalé la réapparition de la fièvre aphteuse de sérotype O dans la zone de Burgas, à environ 2 km de la frontière avec la Turquie. Le premier cas a été détecté chez un sanglier abattu par des chasseurs. L’analyse du virus aphteux en laboratoire a établi qu’il appartenait au sérotype O, au topotype ME-SA et à la souche PanAsia-2ANT-10. Il possédait plus de 99,5% d’affinité avec les échantillons isolés en 2010 en Iran et en Turquie. Onze foyers supplémentaires ont ensuite été signalés Situation zoosanitaire mondiale en 2011 et début 2012 11 chez des bovins, des petits ruminants, des porcins et des buffles. Une procédure d’abattage sanitaire de ces espèces a été mise en place pour contrôler la propagation de la maladie. L’événement a été déclaré clos en juin 2011. En mars 2011, la Russie a notifié un foyer dû au sérotype O dans le village d’Us’t-Imalka, situé à 18 km de la frontière mongolienne, dans la zone tampon contre la fièvre aphteuse. Dans cette zone, les Autorités vétérinaires pratiquent la vaccination des bovins, ovins et caprins avec un vaccin trivalent contre les sérotypes O, A et Asia 1. Cet événement a été résolu en mai 2011. En mars 2012, la Russie a signalé la réapparition du sérotype O de la fièvre aphteuse dans les villages d’Usachevka et de Pospelovka (région de Khorol et kraï de Primorsk). Les deux foyers impliquaient 89 bovins et 22 ovins et caprins sur un cheptel de 609 bovins, 10 porcins et 47 petits ruminants. Selon les résultats du séquençage des nucléotides suivi d’une analyse phylogénétique, l’isolat appartient à la lignée génétique PanAsia de type O et est génétiquement proche des isolats observés dans les foyers de fièvre aphteuse apparus en Chine (Rép. pop. de) et au Kazakhstan oriental en 2011. Le kraï de Primorsk fait partie de la zone tampon où les bovins et le petit bétail sont vaccinés annuellement contre la fièvre aphteuse. L’événement a été résolu en avril 2012. En mai 2011, le Kazakhstan a signalé la réapparition de la fièvre aphteuse de sérotype O dans la zone d’Ural’sk, dans le Kazakhstan occidental. Deux foyers impliquant 62 cas exclusivement bovins ont été signalés dans une population sensible de 972 bovins et de 2 974 ovins et caprins. Une procédure d’abattage sanitaire et de vaccination périfocale des bovins et des petits ruminants a été mise en place pour contrôler la propagation de la maladie. En août 2011, un autre événement impliquant 1 772 vaches et 2 782 petits ruminants et n’ayant aucun lien épidémiologique apparent avec les foyers précédents a été déclaré dans la zone de Karashilik (Kurchumsk), dans le Kazakhstan oriental. Outre la mise en place d’une procédure d’abattage partiel, 19 847 bovins, 53 905 ovins et 72 porcins ont été vaccinés. L’événement n’est pas encore clos. Le Kazakhstan a signalé un autre événement exceptionnel en mars 2012 dans la zone de Moyinkumsky (Dzhambul). Cet événement était lié au sérotype A, une nouvelle souche dans le pays. Au total, 217 cas ont été constatés chez les bovins et trois cas chez les ovins. L’abattage sanitaire et la vaccination périfocale au moyen d’un vaccin trivalent (contre les sérotypes A, O et Asia 1) ont été pratiqués. À la date du 25 mai 2012, l’événement n’était pas encore clos. En novembre 2011, le Tadjikistan a signalé la réapparition de la fièvre aphteuse de sérotype Asia 1 dans le district de Shurobod (Khalton), à proximité de la frontière afghane. Le foyer a été détecté suite à un suivi anatomopathologique. Trente et un cas ont été détectés chez des bovins et 14 cas chez des petits ruminants. L’abattage partiel a été pratiqué après la découverte des foyers et 178 bovins ainsi que 366 petits ruminants ont été vaccinés contre la fièvre aphteuse avec un vaccin trivalent (A, O, Asia 1). Cet épisode a été résolu en décembre 2011. Amériques En 2011, un événement exceptionnel de fièvre aphteuse a été notifié dans les Amériques, à savoir la réapparition du sérotype O de la fièvre aphteuse au Paraguay. Le foyer, qui est apparu en septembre 2011 à Sargento Loma (San Pedro), impliquait 13 cas parmi 819 bovins. Il s’agissait de la première réapparition de la fièvre aphteuse au Paraguay depuis juillet 2003. L’épisode a été résolu le 25 septembre 2011 à l’issue d’un abattage sanitaire. Un nouveau foyer a éclaté le 30 décembre 2011 à Aguaray Amistad (San Pedro). L’abattage sanitaire de tous les animaux sensibles a été achevé le 9 janvier 2012 et a concerné 163 bovins (154 bovins dans l’exploitation touchée et neuf bovins exempts de signes cliniques dans des établissements jugés liés épidémiologiquement) et cinq porcins sans signes cliniques. L’événement a été considéré clos ce même jour. La notification de la présence de la fièvre aphteuse dans plusieurs régions du monde a mis en évidence la menace constante de propagation de cette maladie en tant que maladie transfrontalière majeure. Les déplacements transfrontaliers d’animaux et de produits d’origine animale ont contribué à la propagation des sérotypes de la fièvre aphteuse. La persistance de la fièvre aphteuse dans plusieurs continents a indiqué la nécessité de poursuivre les efforts de lutte contre la maladie.et son introduction dans les zones indemnes. 12 Situation zoosanitaire mondiale en 2011 et début 2012 3.1.3. L’influenza aviaire hautement pathogène (H5N1) Informations générales La première apparition consignée de l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) due au sérotype H5N1 (IAHP H5N1) a été détectée en 2003, dans une exploitation avicole de Hong Kong (RAS-RPC). Fin 2003 et courant 2004, l’IAHP H5N1 s’est cantonnée au Sud-Est asiatique avant de se propager, en 2005, à l’Asie centrale, à la Russie et à l’Europe de l’Est. Elle a atteint pour la première fois le continent africain et le Moyen-Orient en 2006, avant de gagner l’Europe occidentale où le virus a principalement infecté des oiseaux sauvages. En 2006, 47 pays et/ou territoires ont rapporté la présence de la maladie à l’OIE. En 2008, 24 pays et/ou territoires ont notifié la réapparition de l’IAHP H5N1 après une éradication antérieure ou sa présence en tant que maladie endémique, indiquant de la sorte que le virus poursuivait sa circulation. Il s’agissait des pays et/ou territoires suivants : Allemagne (animaux sauvages), Arabie saoudite, Bangladesh, Cambodge, Chine (Rép. pop. de), Corée (Rép. de), Égypte (endémique), Hong Kong (RAS-RPC), Inde, Indonésie (endémique), Iran, Israël, Japon, Laos, Nigeria, Pakistan, Russie, Suisse, Thaïlande, Togo, Turquie, Ukraine, Royaume-Uni et Vietnam. En 2009, des foyers étaient toujours en cours dans les huit pays et/ou territoires suivants : Bangladesh, Cambodge, Égypte, Inde, Indonésie, Japon, Togo et Vietnam. Les sept pays et/ou territoires suivants ont notifié la réapparition de la maladie : Allemagne (oiseaux sauvages), Chine (Rép. pop. de), Hong Kong (RAS-RPC), Laos, Mongolie, Népal et Russie. Le Népal a signalé la réapparition de l’IAHP H5N1 en janvier 2009 (deux foyers chez des volailles de basse-cour). L’Allemagne a déclaré la réapparition de la maladie chez un canard colvert (Anas platyrhynchos). Des échantillons prélevés simultanément sur d’autres oiseaux se sont révélés négatifs. Le site sur lequel les oiseaux ont été prélevés fait partie d’une zone à risque où, par conséquent, les exploitations avicoles de plein-air sont interdites. Il n’existe aucun élevage avicole dans le voisinage. En 2010, le Bhoutan a notifié la première apparition de la maladie chez des volailles en liberté ; par ailleurs, des foyers non résolus étaient toujours en cours dans les six pays/territoires suivants : Bangladesh, Chine (Rép. pop. de), Hong Kong (RAS-RPC) et Vietnam, ainsi que l’Égypte et l’Indonésie où la maladie est endémique. Durant l’année, les 13 pays et/ou territoires suivants ont notifié la réapparition de la maladie : Bulgarie (oiseau sauvage), Cambodge, Chine (Rép. pop. de), Corée (Rép. de), Inde, Israël, Japon, Laos, Mongolie (oiseaux sauvages), Myanmar, Népal, Roumanie et Russie (oiseau sauvage). Situation de l’IAHP due au sérotype H5N1 chez les animaux en 2011 et début 2012 En 2011 et début 2012, les pays/territoires suivants ont signalé la réapparition de la maladie : Bhoutan, Cambodge, Chine (Rép. pop. de), Corée (Rép. de), Hong Kong (RAS-RPC), Inde, Iran, Israël, Japon, Mongolie (oiseaux sauvages), Myanmar, Népal et Territoires autonomes palestiniens. Des foyers étaient toujours en cours dans les pays et/ou territoires suivants : le Bangladesh et le Vietnam, ainsi que l’Égypte et l’Indonésie où la maladie est endémique. En Afrique, la maladie est toujours déclarée endémique en Égypte. En 2011, 218 797 cas ont été déclarés dans 317 foyers. Depuis la première apparition de la maladie, l’Asie est le continent qui a déclaré le plus grand nombre de foyers. L’Indonésie, où la maladie est toujours déclarée endémique, a signalé 63 057 cas dans 18 foyers dans son premier rapport semestriel 2011. Dix-sept pays ont notifié la maladie en 2011 et début 2012. En Corée (Rép. de), des échantillons ont été prélevés sur 39 oiseaux sauvages capturés en novembre 2010 dans le cadre d’un programme de surveillance continue de l’influenza aviaire. Un canard colvert s’est révélé positif. Quatre nouveaux foyers de 24 cas ont été signalés à la suite d’épreuves supplémentaires de dépistage de l’influenza aviaire réalisées sur des oiseaux sauvages capturés dans un site. La surveillance clinique et la désinfection des exploitations avicoles voisines ont été renforcées. Entre le 29 décembre 2010 et le 16 mai 2011, 39 649 cas recensés dans 53 foyers ont été déclarés chez des volailles ; 1 396 376 volailles ont été abattues. Les mesures prises ultérieurement pour maîtriser les foyers, qui comprenaient le dépeuplement et la désinfection, ont porté sur 6 472 711 oiseaux. Les mesures de désinfection, de suivi et de surveillance clinique ont été durcies dans un rayon de 10 km Situation zoosanitaire mondiale en 2011 et début 2012 13 autour des exploitations touchées. Aucun virus de l’IAHP H5N1 ou de l’influenza aviaire faiblement pathogène (H5, H7) n’a été détecté depuis le 23 août 2011. La République de Corée déclare avoir recouvré son statut de pays indemne d’influenza aviaire hautement pathogène à compter du 23 août 2011. Au Japon, un foyer d’IAHP impliquant des volailles a été confirmé en décembre 2010 dans la préfecture de Shimane. Le virus aurait été apporté dans le voisinage de l’élevage atteint par des oiseaux migrateurs car le foyer a éclaté pendant la saison où les oiseaux migrateurs venant du nord se rendent au lac Nakaumi, à proximité de l’exploitation. Entre janvier et mars 2011, les préfectures de Miyazaki, Kagoshima, Aichi, Oita, Mie, Wakayama, Nara et Chiba ont confirmé 24 foyers dans divers élevages. Toutes les volailles de ces exploitations ont été abattues (1 858 844 volailles). La déclaration du dernier foyer remonte au 16 mars 2011 et le Japon s’est déclaré indemne d’influenza aviaire à déclaration obligatoire à compter du 25 juin 2011. D’autre part, concernant la faune sauvage, en décembre 2010, un autre foyer d’IAHP a été confirmé chez un cygne tuberculé sauvage vivant en captivité (Cygnus olor) dans la Préfecture de Toyama. Au total, 46 foyers et 64 cas ont été signalés dans l’avifaune sauvage entre décembre 2010 et le 9 mai 2011 (date de publication des derniers résultats de laboratoire), c’est-àdire durant la période coïncidant avec la migration hivernale des oiseaux sauvages. L’événement a été considéré clos en mars 2011. En janvier 2011, le Myanmar a notifié la présence de 10 foyers impliquant des volailles dans l’État de Rakhine et à Sagaing. Ces foyers, dans lesquels 56 237 cas ont été constatés, ont entraîné la mort de 1 935 oiseaux et la destruction de 60 831 oiseaux supplémentaires. Afin de contenir efficacement les foyers, le Département pour l’élevage et la médecine vétérinaire (Livestock Breeding and Veterinary Department) a appliqué les mesures de lutte suivantes : abattage des volailles (dans un rayon de 1 km autour des élevages infectés), nettoyage et désinfection des établissements contaminés, restriction des déplacements et interdiction de la vente de volailles ou de leurs produits dérivés dans les zones infectées. En février 2012, deux foyers impliquant des volailles ont été signalés à Bago et à Sagaing ; 144 cas ont été recensés et 2 830 volailles ont été abattues. Aucun lien épidémiologique n’a été confirmé entre les deux foyers. L’événement a été résolu en avril 2011. Le Cambodge a rapporté trois événements en 2011. Le premier d’entre eux, en janvier 2011, concernait un foyer impliquant des volailles à Prek Doung, dans la province de Kandal. Le deuxième événement, en juillet 2011, se rapportait à un foyer de 29 cas découvert dans un centre de secours où des oiseaux sauvages sont nourris pour leur éviter la malnutrition. Le troisième événement concernait trois foyers notifiés entre le 21 juillet et le 7 novembre 2011 et situés dans les régions de Meanchey et de Battambang. Une équipe a été envoyée sur place par les autorités provinciales et centrales pour maîtriser les foyers et procéder à l’abattage sanitaire ; 4 156 volailles au total (53 poulets, 97 canards, 6 oies et 4 000 poulets de chair) ont été abattues. En 2011, Hong Kong (RAS-RPC) a notifié trois événements impliquant des oiseaux et des oiseaux sauvages. Le premier événement a débuté en janvier 2011. Les tests réalisés sur les cadavres de plusieurs oiseaux sauvages se sont révélés positifs pour l’IAHP H5N1. Les espèces concernées étaient un shama dayal (Copsychus saularis), un corbeau à gros bec (Corvus macrorhynchus) et une mouette rieuse (Chroicocephalus ridibundus). Il s’agit d’espèces résidentes communes très répandues ou de visiteurs hivernaux fréquemment rencontrés (de novembre à avril) à Hong Kong (RAS-RPC). Par ailleurs, les tests pratiqués sur les cadavres d'un poulet et d'un canard avaient donné des résultats positifs ; le canard avait été ramassé au bord du lac Tai O. Le système de surveillance intensive mis en place couvre tous les élevages de volailles, les marchés de volailles, les magasins d’oiseaux de compagnie et les oiseaux sauvages à Hong Kong (RAS-RPC). Le second événement a débuté le 13 décembre 2011. Une autre mouette rieuse ramassée à Yuen Long s’est avérée positive aux tests de laboratoire. Rien n’indique que la maladie se soit propagée. Comme il s’agissait du seul cas déclaré pour cet événement, la date de fin de l’événement a été jugée identique à la date de notification. Tous les oiseaux sauvages infectés par le virus H5N1 ont été détectés dans le cadre du programme de surveillance des oiseaux sauvages en cours. Le troisième événement, qui impliquait les cadavres d’un poulet découvert à Cheung Sha Wan et d’un shama dayal, a été notifié en décembre 2011. Au total, 19 451 volailles, dont 15 569 poulets, 810 pigeons, 1 950 faisans et 1 122 poules soie, ont été abattues le 21 décembre 2011 au marché provisoire de volailles de gros à Cheung Sha Wan. Entre le 1er janvier et le 25 mai 2012, cinq shamas dayals (Copsychus saularis), quatre mouettes rieuses (Chroicocephalus ridibundus), trois aigrettes (Egretta garzetta), trois faucons pèlerins (Falco peregrinus calidus), un héron cendré (Ardea cinerea), un épervier à queue tachetée (Accipiter trivirgatus), un martin huppé (Acridotheres cristatellus) et une corneille de l’Inde (Corvus splendens) se sont révélés positifs aux tests. S’agissant de foyers impliquant des oiseaux sauvages, la date de fin des foyers a été jugée identique à la date de découverte des oiseaux. 14 Situation zoosanitaire mondiale en 2011 et début 2012 En février 2011, les Territoires autonomes palestiniens ont déclaré un foyer impliquant 2 000 cas dans un élevage de dindes dans la province de Cisjordanie. L’événement a été clos en mars 2011. En février 2011, l’Inde a notifié deux foyers de 2 578 cas dans le Tripura qui ont entraîné la destruction de 20 520 oiseaux. Deux autres foyers impliquant des volailles de basse-cour ont été signalés en août 2011 ; 3 721 cas ont été recensés et 63 141 oiseaux ont été abattus. L’abattage sanitaire de toutes les volailles domestiques a été pratiqué dans un rayon d’environ 3 km autour des foyers et accompagné d’un programme d’indemnisation des éleveurs. La campagne intensive organisée dans une zone de 10 km de rayon comprenait la fermeture des marchés de volailles, l’interdiction de la vente et du transport des produits avicoles dans la zone infectée, ainsi que la désinfection des établissements après l’abattage et, si nécessaire, la pose de scellés sur les bâtiments d’élevage. En février 2012, l’Inde a notifié la présence de la maladie chez des corbeaux (Corvus macrorhynchus) avec des foyers apparus entre octobre et février 2012, dans quatre localités des États de Bihar, Jharkhand, Maharashtra et Orissa. L’événement a été considéré clos le même mois. En janvier 2012, l’Inde a rapporté un nouvel événement, avec 7 foyers apparus chez des volailles entre le 3 janvier et le 7 mai 2012 dans l’est du pays. Une enquête épidémiologique est en cours. En mars 2011, Israël a signalé la réapparition de la maladie (l’apparition précédente remontait à février 2010) avec un foyer détecté dans un enclos de dindes dans la partie occidentale du pays. Les dindes des deux autres enclos situés dans la même colonie ont été abattues. Mille cas ont été recensés et 12 800 volailles ont été détruites. L’apparition d’un autre foyer dans les colonies israéliennes de Cisjordanie a été notifiée en avril 2011. Un busard des roseaux (Circus aeruginosus) présentant des problèmes respiratoires a été trouvé dans la nature. L’oiseau malade n’avait eu aucun contact avec d’autres oiseaux entre le moment de la découverte et sa mort. Les autres oiseaux sauvages présents à l’Hôpital vétérinaire de la faune sauvage ont fait l’objet de prélèvements et ont été placés en quarantaine. En mars 2012, Israël a notifié deux événements à Adarom, dans le sous-district d’Ashkelon (district Sud). L’un de ces événements, signalé au titre de réapparition chez des oiseaux, impliquait 19 500 cas et 10 500 morts. L’autre événement a été rapporté en tant que modification dans l’épidémiologie suite à la découverte de la maladie chez des chats. Des chats, qui avaient été aperçus en train de manger des cadavres de dindes infectées, ont présenté des signes cliniques environ une semaine plus tard. Douze cas et sept morts ont été recensés. Dix-huit chats ont été euthanasiés. Jusqu’à présent, seul le sérotype H5 a été identifié. Ces deux derniers événements liés d’IAHP ont été résolus en mars 2012. En avril 2011, la Mongolie a notifié un foyer chez des cygnes chanteurs (Cygnus cygnus). Trois cas ont été signalés au total. L’événement a été clos en mai 2011. En octobre 2011, l’Iran a déclaré un événement dans le cadre du programme de surveillance passive impliquant des canards élevés en liberté (basse-cour) dans la province de Mazandaran. Mille deux cent cinquante cas ont été recensés et 4 478 abattus. La province de Mazandaran accueille des oiseaux aquatiques migrateurs en provenance du nord. Les mesures de lutte suivantes ont été appliquées : destruction des oiseaux dans les villages atteints, nettoyage et désinfection des établissements infectés, établissement de zones de surveillance et de protection autour des foyers et restriction des déplacements. Pendant la surveillance active mise en place suite à la découverte des foyers, tous les villages ont été inspectés dans les zones de surveillance afin de détecter d’autres villages éventuellement infectés. L’événement a été clos en janvier 2012. Entre novembre 2011 et mars 2012, le Népal a notifié 13 foyers chez des volailles et des oiseaux sauvages ; 31 429 cas ont été recensés et 12 210 volailles ont été abattues. Quatre cas ont été identifiés chez des oiseaux sauvages (corbeaux). Les corbeaux sont massivement présents dans toutes les zones résidentielles du Népal. Un abattage sanitaire ainsi que les opérations de nettoyage et de désinfection ont été entrepris. Des opérations de surveillance intensive de l’influenza aviaire fondées sur des analyses de risques sont menées sur l’ensemble du territoire, notamment dans les zones à grande concentration d’oiseaux sauvages. Les opérations post-surveillance ont été réalisées conformément au plan national de surveillance. En décembre 2011, la Chine (Rép. pop. de) a notifié un foyer impliquant 290 oiseaux à Lhassa, dans le district du Tibet, à proximité de la frontière avec le Bhoutan. L’apparition de ce foyer a conduit à la destruction de 1 575 oiseaux. Un autre foyer concernant deux oiseaux d’élevage a ensuite été signalé à YuXi, dans le district de HongTa (province du Yunnan) ; 35 018 oiseaux ont été détruits. Deux autres foyers ont été rapportés à Ningxia et Liaoning impliquant 23 885 cas et 84 809 oiseaux détruits. En janvier 2012, le Bhoutan a notifié la réapparition de la maladie avec un foyer qui avait éclaté en décembre 2011 (l’apparition précédente remontait à mars 2010). Un total de 11 foyers de 396 cas, dont Situation zoosanitaire mondiale en 2011 et début 2012 15 370 mortels, a été déclaré chez des volailles. Au total, 5 542 animaux ont été détruits. Les foyers sont apparus dans la province de Chukha, près de la frontière méridionale avec l’Inde, ainsi que dans le district de Thimphu, dans le nord-ouest du pays. Au Vietnam, 38 foyers et 35 419 cas avaient été signalés en 2011. À la date du 25 mai 2012, 22 foyers et 12 968 cas ont été notifiés, ainsi que la destruction de 24 326 oiseaux. Les méthodes de lutte mises en place pour maîtriser les foyers comprennent le dépistage, le zonage et la vaccination. Le Bangladesh a déclaré 170 foyers en 2011 (97 811 cas et 585 958 oiseaux détruits) et 22 foyers entre le 1er janvier et le 25 mai 2012 (12 879 cas et 103 217 oiseaux détruits). L’IAHP due au sérotype H5N1 : tendances principales En 2004, 254 384 cas d’IAHP H5N1 ont été déclarés. La figure 11 illustre la variation en pourcentage du nombre total de cas d’IAHP H5N1 notifiés chaque année, par rapport à l’année de référence 2004. Entre 2005 et 2011, cette variation met en évidence, après un point culminant en 2006 (3 258 591 cas), un recul initial du nombre de cas notifiés annuellement dans le monde, avant de devenir stable. En 2009 et 2010, le nombre de cas déclarés a même été plus faible qu’en 2004. Il a augmenté après 2010. En 2011, une légère augmentation du nombre de cas par rapport à 2004 a pu être constatée. Figure 11 : Variation en pourcentage du nombre de cas d’IAHP due au sérotype H5N1 notifiés annuellement chez les animaux, par rapport à l’année de référence 2004 Copyright © 2012, Service de l’Information Sanitaire - OIE Une quantité suffisante de données a été recueillie depuis le début de l’épizootie pour établir le profil saisonnier des nouveaux foyers d’IAHP H5N1. Comme l’illustre la figure 12, la tendance annuelle s’est caractérisée par une concentration des cas sur les mois de décembre à avril, suivie d’une baisse de leur nombre. Figure 12 : Distribution du nombre total de cas d’IAHP H5N1 chez les animaux ventilé par mois pour la période 2006-2011 Copyright © 2012, Service de l’Information Sanitaire - OIE 16 Situation zoosanitaire mondiale en 2011 et début 2012 La volaille d’élevage, la volaille de basse-cour et les oiseaux sauvages ont tous étés touchés dès le début de l’épizootie. Ces trois catégories peuvent être considérées comme des unités épidémiologiques distinctes. La figure 13 illustre la distribution annuelle des cas d’IAHP H5N1 par catégorie d’unités épidémiologiques pour la période 2005-2011. Comme on le voit, la proportion relative des unités épidémiologiques touchées a évolué durant la période. Au fil des ans, les épisodes d’IAHP H5N1 ont diminué dans les élevages avicoles et le niveau de maladie est resté stable chez les oiseaux sauvages et dans la volaille de basse-cour. Les améliorations apportées aux techniques de biosûreté déployées par l’industrie avicole et l’efficacité des programmes de détection précoce, réponse rapide et vaccination ont contribué à limiter les apparitions de l’IAHP H5N1 dans certains pays. Figure 13 : Distribution des cas d’IAHP H5N1 notifiés entre 2005 et 2011, ventilés par catégories d’unités épidémiologiques et par année La carte de la figure 14 représente la distribution des cas d’IAHP H5N1 notifiés en 2011 et ventilés par catégorie d’unités épidémiologiques atteintes. Les foyers ont été principalement déclarés chez des volailles d’élevage. Figure 14 : Distribution des cas d’IAHP H5N1 notifiés en 2011 et ventilés par catégorie d’unités épidémiologiques atteintes Situation zoosanitaire mondiale en 2011 et début 2012 17 L’IAHP H5N1 a eu un impact significatif sur la production avicole mondiale, notamment en 2006, l’année coïncidant avec le pic de l’épizootie. Depuis lors, le nombre total de cas d’IAHP H5N1 a reflué chez les animaux, tandis que la production avicole mondiale progressait au cours des dernières années. Grâce aux informations accumulées au fil des ans, il est possible de faire ressortir quelques observations intéressantes comme, par exemple, le profil saisonnier de l’apparition des foyers d’IAHP H5N1 et les changements intervenus entre 2005 et 2011 dans les populations touchées. L’évolution à la baisse de l’épizootie d’IAHP H5N1 dans les élevages avicoles a débuté en 2007 et le virus s’est maintenu à bas bruit dans la volaille de basse-cour et les oiseaux sauvages. La diminution du nombre de cas chez la volaille pourrait s’expliquer par le renforcement de la biosûreté dans l’industrie avicole et une mise en œuvre plus efficace des programmes de vaccination dont la conduite s’avère plus aisée dans un contexte industriel. 3.1.4. La morve La morve est une infection zoonotique causée par Burkholderia mallei, un bacille à Gram négatif, immobile, non encapsulé et non sporulé appartenant à la famille bactérienne des Burkholderiaceae. La bactérie responsable, anciennement dénommée Pseudomonas mallei, est liée sur le plan évolutif à Burkholderia pseudomallei, l’agent de la mélioïdose. Ses hôtes sont les équidés, l’homme, et occasionnellement les félidés, ainsi que d’autres espèces sensibles. Alors que les ânes, et dans une moindre mesure les mulets, sont les plus sensibles à la maladie, les chevaux font preuve d’une certaine résistance à ses formes chroniques, notamment dans les zones endémiques. La sensibilité à la morve a été démontrée chez les camélidés, l’ours, le loup et le chien. Les carnivores peuvent être contaminés en mangeant de la viande infectée. Les bovins et les porcins sont résistants. Les petits ruminants peuvent également être infectés en cas de contact rapproché avec des chevaux infectés (d’après la fiche technique de l’OIE sur la morve). Moyen-Orient Depuis janvier 2011, quatre pays ont notifié la présence de la morve, à savoir l’Afghanistan, Bahreïn, l’Iran et le Liban. La morve est considérée présente en Iran depuis janvier 2008. En 2011, l’Iran a déclaré 22 foyers de 49 cas ; tous les animaux ont été abattus. Bahreïn a déclaré la première apparition de la morve en avril 2010 et l’abattage de six chevaux qui s’étaient révélés positifs aux tests de laboratoire. Bahreïn a indiqué dans son rapport que les deux premiers chevaux positifs exempts de signes cliniques de la morve étaient arrivés six mois plus tôt à Bahreïn en provenance du Koweït. Sur les 54 cas positifs détectés en mai 2010, cinq chevaux sont morts et les 49 autres ont été euthanasiés. La surveillance a d’abord commencé dans les zones où les chevaux infectés avaient été trouvés auparavant. Les échantillons prélevés ont été testés au Laboratoire de référence de l’OIE (Laboratoire central de recherche vétérinaire à Dubaï, Émirats Arabes Unis) et au Laboratoire vétérinaire national de Bahreïn par l’épreuve de fixation du complément et l’épreuve ELISA par compétition. En avril 2011, Bahreïn a notifié la réapparition de la morve dans le nord du pays, avec trois foyers à Shakhoura et un foyer à Janosan. Ils sont apparus chez des chevaux mis en observation en raison de résultats négatifs à l’épreuve de fixation du complément et positifs à l’épreuve ELISA par compétition sans signes cliniques. Ces deux chevaux sont morts, l’un en janvier et l’autre en février 2011, après avoir présenté des signes cliniques de la morve. Une épreuve de la malléine a également été réalisée sur les deux autres cas et s’est avérée positive. Les chevaux ont été euthanasiés et B. mallei a été isolé. Aucun cas positif pour la morve n’a été signalé pendant une période de plus de six mois depuis l’abattage du dernier cas, le 20 septembre 2011, et un programme de surveillance renforcée démontrant l’absence de la maladie a été appliqué conformément aux recommandations générales sur la surveillance de la santé animale du Chapitre 1.4. du Code sanitaire pour les animaux terrestres de l’OIE. Par conséquent, conformément au Chapitre 12.10 portant sur la morve du Code sanitaire pour les animaux terrestres de l’OIE (2011), le Délégué du Bahreïn déclare que son pays recouvre son statut indemne de morve. Le Koweït a lancé un programme de détection de la morve dans l’ensemble de la population équine du pays. Dans le cadre de ce programme, le Koweït a notifié 22 cas positifs au cours du premier semestre 2009 chez des chevaux qui furent ensuite euthanasiés. En 2010, 11 cas positifs ont été détectés ; trois chevaux sont morts et les huit autres chevaux ont été euthanasiés. Le Koweït a procédé au puçage de ses chevaux et amélioré les capacités de son personnel de laboratoire à dépister la maladie. Le dernier cas équin positif a été identifié le 19 décembre 2010. Dans la mesure où six mois se sont écoulés depuis le dernier cas positif, la Déléguée a déclaré que son pays avait recouvré son statut indemne de morve à 18 Situation zoosanitaire mondiale en 2011 et début 2012 partir du 11 mars 2012, conformément aux dispositions de l’Article 12.10.2. du Code sanitaire pour les animaux terrestres de l’OIE. Le Koweït a déclaré qu’il poursuivra son programme de surveillance de la morve au cours des trois prochaines années, voire au-delà. En 2011, le Liban a notifié la première apparition de la morve dans le pays. Le foyer a éclaté le 14 avril 2011 dans la région de Beyrouth. Trois cas positifs ont été observés et 23 chevaux ont été abattus. L’origine des foyers a été attribuée au transport illégal d’animaux. Le Liban a lancé un programme de surveillance active. D’après les statistiques officielles de 2010, le Liban avait une population de 2 278 équidés composée de 1 776 chevaux et de 205 mulets et ânes. Au total, 1 235 échantillons d’origine équine devaient faire l’objet d’une sérologie ; il avait été prévu également de procéder à l’analyse d’échantillons aléatoires prélevés sur des mulets et des ânes lorsque tous les chevaux auraient été testés. Plus de 750 échantillons ont été analysés au Laboratoire de référence de l’OIE pour la morve (Friedrich-Loeffler Institute, Jena, Allemagne) par l’épreuve de fixation du complément et immunoblot. Depuis avril 2011, 1 618 chevaux (plus de 90 % de la population équine du Liban) ont été soumis à des tests sérologiques pour la morve par fixation du complément. Durant ce programme de surveillance, 23 animaux ont été euthanasiés pour cause de sérologie positive et deux animaux sont morts. Aucun cas n’a été signalé dans les six mois qui ont suivi l’abattage du dernier cas, le 23 août 2011 et, compte tenu de l’absence de maladie démontrée par le programme de surveillance active mis en place conformément aux recommandations générales sur la surveillance de la santé animale du Chapitre 1.4. du Code sanitaire pour les animaux terrestres de l’OIE, le Délégué du Liban a déclaré son pays indemne de morve à compter du 23 mars 2012. La présence de la morve en Afghanistan avait déjà été suspectée. En août 2011, l’Afghanistan a confirmé des cas de morve chez des chevaux à Dahsabaz (Kaboul), suite à une inspection durant laquelle l’équipe d’épidémiologistes avait trouvé deux chevaux malades présentant des signes cliniques de morve et un animal mort. Une surveillance sérologique a été mise en place à l’issue de cette première inspection réalisée en octobre et novembre 2011 et 240 échantillons sériques ont été prélevés sur des chevaux et des ânes de la région. Tous ces échantillons, de même que les deux autres échantillons de sérum prélevés dans l’élevage infecté en juin 2011 (soit 53 échantillons provenant d’ânes et 189 de chevaux) ont été envoyés au Laboratoire central de recherche vétérinaire à Dubaï (Émirats Arabes Unis) le 10 décembre 2011. Les résultats ont été obtenus le 25 décembre 2011. Dix échantillons équins se sont avérés positifs. Les échantillons issus des établissements des huit propriétaires de la région présentaient une séroprévalence de 5,3 % (10/189) pour les chevaux et de 4,1 % (10/242) pour l’ensemble des animaux. À cet égard, il conviendrait de noter que, selon les informations épidémiologiques recueillies sur le terrain, des déplacements d’animaux auraient lieu entre le Pakistan et la région touchée de l’Afghanistan. Des chevaux séjourneraient régulièrement au Pakistan pendant environ 4 mois et le reste du temps en Afghanistan. Asie En 2011, la Mongolie et le Pakistan ont notifié la présence de la maladie sans fournir de données chiffrées. Au cours du premier semestre 2011, l’Inde a signalé trois cas positifs associés à trois foyers dans la région de l’Uttar Pradesh. Au cours de la deuxième moitié de 2011, Myanmar a notifié un foyer comprenant deux cas positifs dans l’état de Shan. Amériques En 2011, le Brésil a déclaré la présence de la morve dans une zone englobant les États d’Alagoas, Amazonas, Para, Paraiba, Pernambuco et Rio Grande do Norte. Quarante cas positifs, dont un animal mort, ont été recensés dans 17 foyers. Les 39 autres chevaux ont été euthanasiés. Le 22 mai 2012, le Brésil a notifié un foyer supplémentaire comprenant deux animaux positifs qui furent par la suite euthanasiés au sein de l’élevage, dans le Minas Gerais. Le foyer fut détecté à la suite de contrôles effectués sur les déplacements d’animaux, mis en place par les Services vétérinaires officiels. La conduite d’activités de surveillance, d’inspection clinique des animaux ayant été en contact avec les cas, ainsi que des investigations dans le but de déterminer la source ou l’origine de la maladie a été entreprise par les Services vétérinaires officiels. Situation zoosanitaire mondiale en 2011 et début 2012 19 Afrique L’Éthiopie a notifié une suspicion de présence de la maladie en 2011. L’Érythrée a signalé la présence de la maladie en 2010. Aucun autre rapport n’a été transmis pour les années 2011 et 2012. La figure 15 illustre la distribution de la morve en 2011 notifiée au moyen des notifications immédiates, rapports de suivi et rapports semestriels. Figure 15: Distribution de la morve rapportée en 2011 Depuis 2010, la situation sanitaire concernant la morve s’est améliorée dans plusieurs pays du MoyenOrient grâce à la mise en place de programmes de surveillance et d’éradication. Il est très probable que la morve soit sous-déclarée dans plusieurs pays, notamment en Asie et en Afrique, en raison de l’absence de surveillance passive et active de la maladie. Il est important, compte tenu des conséquences potentiellement graves pour les êtres humains, de pratiquer des tests réguliers lors des déplacements internationaux d’équidés et de mettre en œuvre des plans nationaux de surveillance en vue d’évaluer la situation dans les pays où la maladie est présumée absente ou de clarifier la situation en cas d’incertitude. L’expertise des Laboratoires de référence de l’OIE pour la morve devrait être utilisée pour aider les Membres de l’OIE à améliorer leurs propres compétences techniques sur cette maladie. Une publication illustrée a été élaborée à cet effet par l’OIE. 3.2. Sélection de maladies des animaux aquatiques Entre 2005 et 2011, un total de 1 157 notifications immédiates d’événements épidémiologiques exceptionnels concernant 96 maladies terrestres et aquatiques différentes ont été soumises à l’OIE. Sur ce total, 76 notifications immédiates (6,5 %) portaient sur des maladies animales aquatiques, 28 pays ayant déclaré 20 maladies différentes. Cinquante-cinq pour cent de ces événements aquatiques exceptionnels étaient liés à cinq maladies : l’herpèsvirose de la carpe koï (13 % ; notifiée initialement comme nouvelle maladie avant son inclusion dans la liste de l’OIE), l’herpèsvirus de l’huître 1 (OsHV-1) (12 % ; notifiée comme maladie émergente), la maladie des points blancs (12 %), la peste de l’écrevisse (9 %) et l’infection à Bonamia ostreae (9 %) (Tableau 2). 20 Situation zoosanitaire mondiale en 2011 et début 2012 Figure 16 : Répartition des notifications immédiates d’événements épidémiologiques exceptionnels liés à des maladies aquatiques (2005-2011) Copyright © 2012, Service de l’Information Sanitaire - OIE 3.2.1. L’infection à Xenohaliotis californiensis Xenohaliotis californiensis est une bactérie intracellulaire de la famille des Anaplasmataceae. L’infection des cellules épithéliales du tractus gastro-intestinal par X. californiensis est à l’origine d’une maladie dénommée « syndrome du dépérissement » chez les ormeaux d’élevage et sauvages (Haliotis spp). Les signes macroscopiques les plus visibles sont l’atrophie des muscles pédieux, l’apparition de taches sur la glande digestive, l’anorexie, l’affaiblissement et la léthargie. En mars 2011, le Japon a notifié la présence d’un foyer dans la province de Tottori qui marquait la première apparition de la maladie dans le pays. Le foyer a éclaté en janvier 2011 dans un élevage d’ormeaux (Haliotis discus discus) en milieu semi-fermé (eau salée). Six mille six cents cas mortels ont été observés sur les 6 600 cas recensés. Les autres 13 400 ormeaux ont été détruits. Entre 2005 et 2011, la présence de la maladie a été signalée par le Chili (depuis 2006) et par la France (depuis 2009). L’Irlande a signalé la présence de l’infection entre 2006 et 2009 et une suspicion de présence après 2009. Les États-Unis d’Amérique ont déclaré la présence de la maladie en 2006. 3.2.2. L’herpèsvirus de l’huître 1 (OsHV-1) L’herpèsvirus de l’huître 1 (OsHV-1) est une maladie émergente qui a été signalée en Europe et en Océanie depuis 2008. La maladie est associée à une forte mortalité chez l’huître creuse (Crassostrea gigas) aux différents stades de production. Chez l’adulte, la mortalité est de 10 à 30 % ; elle est beaucoup plus élevée chez les juvéniles où elle varie de 60 à 100 %. Si la cause de l’infection reste inconnue, le rôle de nombreux facteurs favorisants a été évoqué tels que le changement climatique et l’environnement aquatique. Rien ne permet de penser que les huîtres infectées pourraient constituer un problème de sécurité sanitaire. L’herpèsvirus de l’huître 1 (OsHV-1): situation générale Depuis mai 2008, les ostréiculteurs français ont observé un taux de mortalité élevé à tous les stades de production des huîtres cultivées le long des côtes françaises. En août 2008, la France a déclaré neuf foyers qui concernaient uniquement l’huître creuse (Crassostrea gigas). Les mesures de gestion appropriées ont été mises en œuvre pour contenir la maladie et prévenir sa propagation. À l’issue d’une surveillance et de résultats négatifs aux épreuves, les autorités françaises ont autorisé les conchyliculteurs à reprendre des activités normales à compter de septembre 2008. Toutefois, depuis avril 2009, la quasi-totalité du littoral métropolitain était concernée par la détection de 15 nouveaux foyers. Les causes semblent reposer sur un modèle général d’interactions multifactorielles impliquant l’animal, son environnement et des agents infectieux. Les effets de l’environnement sur l’huître et la présence d’agents infectieux sont les deux hypothèses principales, non mutuellement exclusives, pouvant expliquer l’apparition de cette maladie. Des mesures de restriction, s’appuyant sur le taux de mortalité constaté, ont été mises en place pour les déplacements d’huîtres creuses (larves et naissains) provenant de zones ou établissements dans lesquels des mortalités importantes avaient été relevées Situation zoosanitaire mondiale en 2011 et début 2012 21 (généralement supérieures à 50 %). De fortes mortalités ont été notifiées en avril 2010 et, en juillet 2011, la maladie était déclarée endémique dans le pays. L’Irlande a signalé deux événements liés à l’OsHV-1 : l’apparition de 15 foyers en juin 2009 et un autre épisode impliquant 17 foyers en mai 2010. La mortalité liée à ces deux événements a été considérable, notamment au niveau du naissain. Les huîtres creuses (Crassostrea gigas) en pleine croissance et les adultes dans certaines zones étaient également concernés par cette mortalité, mais à un degré moindre. Une transmission de site à site et par l’eau a probablement eu lieu. Toutefois, la présence du virus dans toutes ces zones, éventuellement sous des formes latentes, ne permet pas de déterminer avec certitude si l’infection provenait de l’introduction de stocks issus d’une zone infectée ou d’infections latentes dans les populations existantes. Au Royaume-Uni, l’herpèsvirus de l’huître (OsHV-1) a été détecté en juillet 2010 dans un élevage conchylicole du sud de l’Angleterre. L’infection semblerait avoir été introduite lors d’un transport légal de naissain en 2009. Les mesures de lutte prévues par loi ont été appliquées pour empêcher les transferts d’huîtres vivantes à partir de la zone atteinte. En 2010 et en 2011, le Royaume-Uni a lancé un vaste programme de surveillance du virus OsHV-1 dans toutes les zones conchylicoles du territoire où se pratique la culture des huîtres creuses. En l’absence de nouveaux indices de la présence du virus OsHV1 dans ces zones, l’événement a été clos en janvier 2012. En décembre 2010, la Nouvelle-Zélande a notifié la maladie dans une population d’huîtres d’élevage. La maladie a été déclarée suite à une mortalité accrue chez l’huître creuse (Crassostrea gigas). Cette mortalité, qui a été particulièrement élevée chez les jeunes huîtres, pourrait être exacerbée par une hausse de la température de l’eau. Alors que la mortalité normale dans les élevages était de 5 à 10 %, des pertes de 50 à 80 % ont été constatées dans les naissains en présence du virus. Ce dépérissement n’a été observé que chez les huîtres d’élevage ; il n’a été détecté ni dans les populations sauvages ni chez l’huître plate du Chili (Tiostrea chilensis). La mortalité des jeunes huîtres dans ces événements a été attribuée à la combinaison de facteurs environnementaux et d’une infection à OsHV-1. En janvier 2011, l’herpèsvirus de l’huître (OsHV-1) a été notifié par l’Australie. L’événement a débuté en novembre 2010 avec la détection d’un foyer dans des élevages en concession d’huîtres creuses (Crassostrea gigas) dans la baie de Woolooware (Baie de Botany) en Nouvelle-Galles du Sud. Des huîtres malades ont été détectées après qu’un panache d’eau décolorée ait été observé dans la zone après des pluies. Le dépérissement a par ailleurs été observé dans les environs, chez des huîtres creuses sauvages. Aucune mortalité n’a été constatée chez d’autres espèces de mollusques, y compris les huîtres de Sydney (Saccostrea glomerata). Chez l’huître creuse, la mortalité a atteint 100 % pour le naissain. Les mesures de contrôle comprenaient la quarantaine et la restriction des déplacements (tout déplacement de mollusques et d’équipements associés a été officiellement interdit dans l’estuaire, à l’exception du transport des produits vers les points de vente). En juin 2011, les Pays-Bas ont notifié un foyer dans une population sauvage d’huîtres creuses (Crassostrea gigas) en Zélande. L’événement a été clos en novembre 2011. La figure 16 illustre les foyers notifiés au moyen des notifications immédiates et des rapports de suivi. 22 Situation zoosanitaire mondiale en 2011 et début 2012 Figure 17 : Distribution des notifications de l’herpèsvirus de l’huître 1 (OsHV-1) entre 2008 et 2011 L’impact économique de la maladie La production ostréicole de la France, premier producteur européen, est tombée de 130 000 à 80 000 t (une chute de 38 %) en 2010, entraînant une hausse de près de 20 % du prix de gros7. La France, dont l’industrie ostréicole a été valorisée à 400 millions d’euros en 2010, envisageait d’importer du Japon des jeunes huîtres de Miyagi, plus résistantes aux maladies infectieuses que les autres espèces, à des fins d’élevage. Ces plans ont été remis en question par le tsunami qui a ravagé les pêcheries de la préfecture de Miyagi (Japon) en mars 2011. Le virus frappe certes la France, mais aussi l’ensemble d’une filière qui, à l’échelle mondiale, ne représentait pas moins de 3,3 milliards de dollars en 2009 6. En Irlande, le second producteur européen, près de la moitié des baies où se pratiquait l’ostréiculture des huîtres creuses ont été infectées par le virus entre 2008 et 2010 6. L’ostréiculture australienne comprend 550 entreprises situées principalement dans les trois États de de l’Australie méridionale, la Nouvelle-Galles du Sud et de la Tasmanie 8 . La production ostréicole australienne a été estimée à 16 446 000 de douzaines pour une valeur de 100 millions de dollars en 20077. Les exploitations contaminées du fleuve Georges ont subi des pertes économiques considérables 9. La production annuelle de la Nouvelle-Zélande s’élève à environ 3 millions de douzaines10. L’impact du virus a été plus faible en Nouvelle-Zélande où la filière dépend principalement de naissains sauvages, qui ont connu une mortalité moins importante. La production a néanmoins reculé de 25 à 33 %8. Le virus a principalement infecté les huîtres de moins d’un an. Étant donné que les huîtres ont besoin de trois ans pour arriver à maturité, ses premiers effets sur l’offre se sont fait ressentir durant l’hiver 20102011 et la situation risque de s’aggraver après 20126. 7 Bloomberg News [résumé adapté] (http://www.bloomberg.com/news/2011-05-17/japan-quake-dashes-effort-to-overcome-oyster-herpes-infrance.html) 8 Oyster Australia (http://www.oystersaustralia.org.au/who-where-how) 9 Rapport final OsHV-1 μVar Ostreid herpesvirus-1 μVar Atelier international (http://www.oysterstasmania.org/downloads/Oyster-Herpes-VirusWorkshop-Final-Report-111107.pdf) 10 Aquaculture New Zealand, Pacific oyster (http://aquaculture.org.nz/industry/pacific-oysters/) Situation zoosanitaire mondiale en 2011 et début 2012 23 L’apparition de l’herpèsvirus de l’huître 1 (OsHV-1) a contraint les pays touchés à mettre en place une surveillance et des stratégies destinées à éviter la propagation de la maladie à d’autres zones. Cette maladie montre l’importance pour l’industrie ostréicole d’appliquer les mesures requises lors de l’importation de naissains, notamment à partir de zones infectées (en gardant à l’esprit le caractère latent de l’OsHV-1). Une surveillance visant à détecter la présence de la maladie durant les périodes de hausse de la température de l’eau pourrait contribuer au dépistage de l’infection. ______________ 24 Situation zoosanitaire mondiale en 2011 et début 2012 © Organisation mondiale de la santé animale (OIE), 2011 Le présent document a été préparé par des spécialistes réunis par l’OIE. En attendant son adoption par l’Assemblée mondiale des Délégués de l’OIE, les points de vue qui y sont exprimés traduisent exclusivement l’opinion de ces spécialistes. Toutes les publications de l’OIE (Organisation mondiale de la santé animale) sont protégées par la législation internationale sur le droit d’auteur. 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