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Original : anglais
25 mai 2012
SITUATION ZOOSANITAIRE MONDIALE EN 2011 ET DEBUT 2012
1
Plusieurs événements régionaux majeurs concernant des maladies de la liste de lOIE ont été notifiés en 2011 et début
2012. Ce rapport débute par un aperçu des tendances qui se dégagent des événements sanitaires exceptionnels déclarés
sous la forme de notifications immédiates par les Pays Membres en 2011 et début 2012 et diffusés par lOIE. Il décrit
ensuite la situation actuelle des populations d’animaux d’élevage et des personnels vétérinaires dans le monde. Enfin, il
fait le point sur l’infection due au virus de Schmallenberg, la fièvre aphteuse, linfluenza aviaire hautement pathogène
due au sérotype viral H5N1 (IAHP H5N1) et la morve chez les animaux terrestres ainsi que sur les infections à
Xenohaliotis californiensis et à lherpèsvirus de lhuître 1 (OsHV-1) chez les animaux aquatiques.
1. Événements épidémiologiques exceptionnels notifiés à lOIE
Entre le 1er janvier 2011 et le 25 mai 2012, lOIE a reçu 258 notifications immédiates de 86 pays concernant des
événements épidémiologiques exceptionnels relatifs à 63 maladies différentes. Cinquante-sept pour cent de ces
événements exceptionnels se rapportaient à 11 maladies : fièvre aphteuse (16 %), influenza aviaire hautement
pathogène (10 %) ; influenza aviaire faiblement pathogène chez la volaille (6 %) ; maladie de Newcastle (5 %) ;
fièvre charbonneuse (4 %) ; peste des petits ruminants (3 %) ; fièvre catarrhale du mouton (3 %) ; rage (3 %) ;
infection due au virus de Schmallenberg (3 %) signalé comme maladie émergente ; maladie des points blancs (2 %)
et clavelée et variole caprine (2 %) (Figure 1).
Figure 1. Les principaux événements épidémiologiques exceptionnels
notifiés entre le 1er janvier 2011 et le 25 mai 2012
1
Rapport préparé par le Service de l’information sanitaire de l’OIE
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2 Situation zoosanitaire mondiale en 2011 et début 2012
2. Les populations danimaux délevage et les Services vétérinaires
2.1. Les populations danimaux délevage
Les Pays Membres de lOIE ainsi que certains pays non membres portent à la connaissance de lOIE les
statistiques relatives à leur population animale au moyen des rapports annuels du Système mondial
dinformation sanitaire (WAHIS). Ce sont ces données qui ont été exploitées pour analyser la population
moyenne par catégorie danimaux dans le monde durant la période 2005-2011 (Tableau 1). Pour éviter
dintroduire un biais dans lanalyse, seuls les pays ayant fourni des informations sur au moins quatre des sept
années de la période 2005-2011 ont été pris en compte Les données manquantes ont été estimées lorsquelles
concernaient une ou deux années
2
. Cest dans ce contexte que le cheptel a été ventilé par catégorie danimaux à
partir du nombre suivant de pays : volailles : 154 pays ; porcins : 148 pays ; ovins et caprins : 168 pays ; bovins
(populations de bovins ou de buffles, selon le cas) : 172 pays.
Les volailles constituaient la catégorie la plus importante (avec une moyenne de 35 102 335 230 animaux),
suivies des ovins et des caprins (moyenne de 2 186 913 704 animaux), des porcins (moyenne de
1 601 642 232 animaux), puis des bovins (moyenne de 1 594 191 606 animaux). Par rapport à lannée de
référence de 2005, les tendances principales ont été les suivantes pour chacune de ces quatre catégories :
la population avicole a diminué en 2006 (impact de la crise épizootique d’IAHP) puis a augmenté les années
suivantes ; la population porcine a diminué en 2007 car la Chine (Rép. pop. de), le plus grand producteur
porcin, a diminué sa production cette année-, qui depuis est restée relativement stable ; les populations ovine,
caprine et bovine sont demeurées relativement stables. (Figure 2).
Tableau 1 : Distribution de la population mondiale d’animaux d’élevage
durant la période 2005-2011
Catégorie
Population
Moyenne
2005
2006
2007
2009
2010
2011
Oiseaux
33 566 324 436
32 738 709 620
33 512 062 107
36 061 572 006
37 275 260 731
37 626 508 388
35 102 335 230
Ovins/
Caprins
2 202 079 365
2 278 022 667
2 140 155 192
2 169 667 450
2 203 953 683
2 219 912 921
2 186 913 704
Suidés
1 631 498 883
1 650 885 180
1 493 347 296
1 609 683 075
1 628 284 211
1 639 488 275
1 601 642 232
Bovins
1 596 601 199
1 591 031 289
1 562 055 553
1 588 320 463
1 629 480 891
1 625 023 974
1 594 191 606
Daprès les informations obtenues durant cette période, deux pays, la Chine (Rép. pop. de) et le Brésil (dans
lordre décroissant) représentaient 57 % de la population avicole totale. Trois pays, la Chine (Rép. pop. de),
l’Inde et le Nigéria, abritaient quelque 43 % des populations ovine et caprine. Cinq pays, la Chine (Rép. pop.
de), les Etats-Unis d’Amérique, le Brésil, le Vietnam et l’Allemagne rassemblaient 78 % de la population
porcine. Trois pays, l’Inde, le Brésil et la Chine (Rép. pop. de), concentraient 41 % de la population bovine.
Figure 2 : Variation (%) de la population mondiale d’animaux d’élevage
par catégorie depuis 2005
2
L’estimation était la moyenne des valeurs des années précédant et suivant immédiatement la donnée manquante.
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Situation zoosanitaire mondiale en 2011 et début 2012 3
Sur la période 2005-2011, 100 Pays Membres (56 %) dans le monde ont communiqué des informations sur leur
production danimaux aquatiques, mais pas de façon régulière et de ce fait les tendances de ces productions
n’ont pu être analysées. Labsence de données chiffrées sur la production danimaux aquatiques dans 78 Pays
Membres (44 %) et le déficit de statistiques actualisées pour plusieurs pays limitent les possibilités de
comparaison des tendances de production des animaux aquatiques dans le monde. Il convient dattirer
lattention des Membres sur limportance de fournir régulièrement leurs chiffres de production animale, y
compris de laquaculture et des pêcheries, dans les rapports annuels adressés à lOIE.
2.2. Les Services vétérinaires
Les Pays Membres de lOIE ainsi que plusieurs pays non membres communiquent à lOIE, au moyen des
rapports annuels WAHIS, le nombre de vétérinaires et de para-professionnels vétérinaires
3
relevant des
Autorités vétérinaires et ceux accrédités du secteur privé impliqués dans des activités vétérinaires du secteur
public. Ces informations permettent danalyser les ressources humaines des Services vétérinaires
4
à léchelle
mondiale et détablir des comparaisons entre les différents pays et régions.
Dans un premier temps, la répartition des vétérinaires entre les différents domaines dactivité a été analysée à
la lumière des informations recueillies dans les rapports annuels 2011. Les données des rapports annuels 2010
ont été utilisées lorsquelles nétaient pas disponibles pour lannée 2011. Un total de 855 523 vétérinaires a été
annoncé par 159 pays : à l’échelle mondiale, 64 % dentre eux (546 198 vétérinaires) étaient impliqués dans
des activités de santé animale et 26 % (223 376 vétérinaires) dans des activités de santé publique vétérinaire ;
6 % (47 265 vétérinaires) travaillaient dans des laboratoires et 5 % (38,684 vétérinaires) dans des
établissements universitaires et centres de formation (Figure 3).
Une comparaison des différentes régions a été réalisée à partir des informations communiquées par les pays
ayant fourni des renseignements pour toutes les catégories de vétérinaires. En Amérique du Nord (2 pays) et en
Océanie (7 pays), entre 88% et 89% des vétérinaires exerçaient leur activité dans la santé animale, alors
qu’entre 2 et 5 % des vétérinaires professionnels étaient impliqués dans la santé publique vétérinaire (abattoirs,
hygiène alimentaire, etc.). En Amérique du Sud (12 pays) et en Afrique (49 pays), 76% des vétérinaires
exerçaient leur activité dans la santé animale, alors qu’entre 9% et 15 % des vétérinaires professionnels étaient
impliqués dans la santé publique vétérinaire. En Europe (46 pays), 66% des vétérinaires travaillaient dans la
santé animale contre 21% dans la santé publique vétérinaire. En Amérique Centrale (14 pays) et en Asie (39
pays), de 55% à 61% des vétérinaires exerçaient leur activité dans la santé animale, alors que 4% et 37 % des
vétérinaires professionnels étaient impliqués dans la santé publique vétérinaire respectivement. Le pourcentage
des vétérinaires travaillant en laboratoire variait de 1 % en Amérique du Nord à 32 % en Amérique Centrale.
Figure 3 : Pourcentage de vétérinaires dans les différents domaines dactivité par région en 2011
3
Le Code sanitaire pour les animaux terrestres de l’OIE a défini le « para-professionnel vétérinaire » comme « une personne qui, en application des
dispositions énoncées dans le Code terrestre, est habilitée par l’organisme statutaire vétérinaire à remplir, sur le territoire d’un pays, certaines
fonctions qui lui sont assignées (qui dépendent de la catégorie de para-professionnels vétérinaires à laquelle cette personne appartient), sous la
responsabilité et la supervision d’un vétérinaire. Les fonctions dont peut être investie chaque catégorie de para-professionnels vétérinaires doivent être
définies par l’organisme statutaire vétérinaire en fonction des qualifications et de la formation des personnes concernées et selon les besoins ».
4
Le Code sanitaire pour les animaux terrestres de l’OIE a défini les « Services vétérinaires » comme « les organismes publics ou privés qui assurent
la mise en œuvre, sur le territoire d’un pays, des mesures relatives à la protection de la santé et du bien-être des animaux, ainsi que celle des autres
normes et recommandations figurant dans le Code terrestre, ainsi que dans le Code sanitaire pour les animaux aquatiques de l’OIE. Les Services
vétérinaires sont placés sous la direction et le contrôle directs de l’Autorité vétérinaire. Les organismes du secteur privé, les vétérinaires, les para-
professionnels vétérinaires et les professionnels de la santé des animaux aquatiques sont normalement agréés par l’Autorité vétérinaire ou habilités par
elle à exercer les missions qui leur ont été déléguées ».
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4 Situation zoosanitaire mondiale en 2011 et début 2012
Comme prévu, les activités de santé animale occupaient le plus grand nombre de vétérinaires dans toutes les
régions. Toutefois, ces activités étaient aussi très tributaires des para-professionnels vétérinaires, notamment
dans les pays en développement. Limportance relative dans les différentes régions des vétérinaires et des para-
professionnels vétérinaires qui exerçaient leur activité dans le domaine de la santé animale a fait lobjet dune
seconde analyse, reposant sur les données de 155 pays ayant fourni des informations sur les catégories de
personnels vétérinaires impliqués dans la santé animale.
Les résultats de cette analyse indiquent quà léchelle mondiale 52% des activités de santé animale sont
assurées par des para-professionnels vétérinaires contre 48 % par des vétérinaires (Figure 4). Toutefois, des
différences régionales ont été constatées. En Océanie (7 pays), les activités de santé animale sont
principalement le fait des térinaires (93%) et, dans une moindre mesure, des para-professionnels (7 %).
LEurope (35 pays) présentait une situation analogue : 14 % des personnels vétérinaires impliqués dans les
activités de santé animale étaient des para-professionnels vétérinaires. La participation des para-professionnels
vétérinaires à la santé animale était proportionnellement plus élevée dans les Amériques (28 pays) puisque ce
domaine dactivité accueillait 42 % des personnels vétérinaires en Amérique du Nord, 47% en Amérique
Centrale et 55% en Amérique du Sud. Enfin, en Asie (36 pays) et en Afrique (47 pays), les activités de santé
animale dépendaient essentiellement des para-professionnels vétérinaires plutôt que des vétérinaires : en effet,
dans ces deux régions, les para-professionnels vétérinaires représentaient respectivement 69% et 80 % des
personnels vétérinaires impliqués dans ces activités.
Figure 4 : Catégories des personnels vétérinaires impliqués dans les activités de santé animale
par région en 2011
La répartition des personnels entre vétérinaires et para-professionnels vétérinaires était très variable selon les
régions, comme lillustre la figure 4.
La contribution relative des vétérinaires et des para-professionnels aux activités de santé animale dans les pays
des différentes régions a été évaluée lors dune troisième analyse destinée à mieux appréhender lorganisation
des Services vétérinaires nationaux. Pour ce qui concerne les 156 pays ayant fourni des statistiques sur les
vétérinaires et les para-professionnels vétérinaires impliqués dans la santé animale, le ratio a été déterminé en
divisant le nombre de para-professionnels vétérinaires par le nombre de vétérinaires. Un ratio inférieur à 1
signifie dès lors que les activités de santé animale dépendent principalement des vétérinaires alors quun ratio
supérieur à 1 indique que ces activités sont essentiellement tributaires des para-professionnels vétérinaires. Une
catégorie spéciale a été créée pour les pays dont le ratio était supérieur à 10, ce qui indiquait que les activités
de santé animale relevaient quasi exclusivement des para-professionnels vétérinaires.
Comme le montre la figure 5, la quasi-totalité des pays européens avait un ratio inférieur à 1. Les autres
régions présentaient toutefois des situations plus contrastées. Alors que de nombreux pays dOcéanie
présentaient un ratio supérieur à 1, les résultats globaux pour lensemble de la région montrent que les activités
de santé animale reposaient principalement sur les vétérinaires. Le tableau était également très contrasté dans
les Amériques puisque 14 pays présentaient un ratio inférieur à 1 et 14 pays un ratio supérieur à 1. En Asie, la
vaste majorité des pays avaient un ratio supérieur à 1 indiquant que les activités de santé animale étaient
principalement exercées par des para-professionnels ; le ratio de quelques pays était supérieur à 10 témoignant
dune dépendance quasi exclusive à légard des para-professionnels pour les activités de santé animale. Enfin,
presque tous les pays dAfrique avaient un ratio dépassant 1 et un nombre significatif dentre eux se
caractérisaient par un ratio supérieur à 10 (pouvant atteindre 120 pour certains dentre eux). Cette situation
reflète bien limportance, dans ces régions, des para-professionnels au sein des Services vétérinaires.
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Situation zoosanitaire mondiale en 2011 et début 2012 5
Figure 5 : Ratio entre les para-professionnels vétérinaires et les vétérinaires
impliqués dans la santé animale en 2011
La quantification des ressources humaines mises à la disposition des Services vétérinaires constitue un
indicateur précieux quant aux capacités dun pays à mener des activités de détection précoce, de surveillance et
de contrôle des maladies. Des différences considérables existent entre les régions ainsi quentre les pays dune
même région, en particulier lorsque lon compare la contribution des vétérinaires et des para-professionnels
vétérinaires aux activités de santé animale. Les Services vétérinaires de certains pays, et notamment des pays
en développement, dépendent davantage des para-professionnels vétérinaires que des vétérinaires.
La fourniture dinformations sur les ressources humaines vétérinaires par la totalité des pays aurait permis une
analyse plus exhaustive de la situation.
2.3. La relation entre les populations d’animaux d’élevage et les Services vétérinaires
Les chiffres relatifs aux populations d’animaux d’élevage ainsi quau nombre de vétérinaires et de para-
professionnels vétérinaires mentionnés précédemment permettent danalyser la relation existant entre ces
populations et la disponibilité de personnels vétérinaires par pays. Cet aspect est important car il permet
dévaluer les ressources humaines vétérinaires mobilisables pour encadrer les populations d’animaux d’élevage
existantes et obtenir des indications sur la couverture zoosanitaire de cette population. Les données concernant
les populations d’animaux d’élevage ont été converties en unités gros bétail (UGB) pour se prémunir contre
tout biais lors de lexploitation des valeurs relatives aux différentes espèces animales. Le coefficient de
conversion employé dans WAHID
5
pour obtenir léquivalent de la population animale en UGB a été utilisé.
La figure 6 illustre la répartition mondiale des populations animales par UGB.
A l’échelle mondiale, les populations d’animaux d’élevage se composent principalement de volailles, de
porcins, de bétail (bovins et buffles), dovins et de caprins. En 2011, 103 Pays Membres ont fourni des
informations sur leurs populations avicole, porcine, bovine, ovine et caprine ; pour 49 Pays Membres nayant
communiqué aucune information en 2011, une estimation basée sur leurs données des années antérieures a été
utilisée. Cinq Pays Membres nont transmis aucune information sur leurs populations d’animaux d’élevage
durant la période 2005-2011. Au total, les données de 152 Pays Membres et neuf Pays/territoires non membres
ont été exploitées dans cette analyse.
5
Estimation de l’UGB : 1 UGB = 250 kg ; 1 volaille = 1,5 kg ; 1 bovin = 250 kg ; 1 buffle = 350 kg ; 1 ovin = 20 kg ; 1 caprin = 20 kg ;
1 porcin = 30 kg.
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