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Les psychiatres ainsi peuvent-ils être entendus directement aux audiences des applications des peines 
ou  même  peuvent-ils  donner  des  certificats  de  situation  détaillée  ?  Il  y  a  un  double  écueil  entre 
l'injustice qu'il y aurait à priver quelqu'un de la possible exploitation du bénéfice d'un traitement bien 
conduit et d'un retour sur lui-même ayant amené une évolution positive (alors qu'on certifierait sans 
état d'âme dans n'importe quel autre domaine somatique les résultats de la thérapeutique et le pronostic 
pour laisser le malade en disposer), avec le risque évident que si le médecin accepte pour certains de 
donner  un  certificat,  l'absence  de  certificat  pour  d'autres  soit  interprété  comme  l'évidence  d'une 
évolution ou d'un pronostic péjoratif. 
 
La  question  de  la  réincarcération intercurrente d'un patient  qui  était en  liberté sous  le  coup  d'une 
mesure de suivi socio-judiciaire posera aussi au médecin coordonnateur quelques problèmes. Il n'est 
pas  prévu  a  priori  qu'il  intervienne  auprès  des  médecins  de  l'institution  pénitentiaire,  nouveaux 
médecins traitant du patient, mais l'expérience montre que les médecins traitants dans la plupart des 
cas, en matière d'auteurs d'infraction à caractère sexuelle, n'ont pas de contact avec les médecins du 
milieu pénitentiaire, soit délibérément pour maintenir le plus possible la thérapie hors des avatars de la 
réalité, soit par manque d'information. 
 
Le  médecin  coordonnateur  devrait  d'après  les  dispositions  légales  et  réglementaires  passer  bien 
davantage de temps comme partenaire du médecin traitant que comme partenaire du juge. Cela ne va 
pas sans nouvelles difficultés. Ne sera-t-il pas co-thérapeute de fait ou ne risque-t-il pas de s'impliquer 
à côté de sa fonction dans une espèce de deuxième écoute où le médecin traitant peut ne pas trouver 
facilement sa place. 
 
Cette question rejoint en fait celle de la "formation appropriée". 
 
Si on peut comprendre que les instances de formation spécialisées soient associées à l'élaboration des 
souhaits  des  autorités  de  tutelle  concernant  ces  formations  et  leur  validation,  il  serait  trop  lourd, 
inefficace et très vite décourageant pour les médecins traitants et les médecins coordonnateurs que ces 
formations soient de type pédagogique ou universitaire exclusivement. 
 
Bien au contraire, l'expérience de la prise en charge des auteurs d'infraction à caractère sexuel doit 
nous rendre  particulièrement sensible  à  la  perversion naturelle de  la relation thérapeutique par les 
phénomènes  d'identification  projective  et  les  transmissions  de  l'excitation,  par  les  risques  de 
développement de relation d'emprise ou  de fascination,  etc…  face  à  ces  risques  thérapeutiques,  la 
réponse  n'est  pas  forcément  celle  d'un  traitement  psycho-dynamique  d'une  quelconque  obédience 
idéologique mais elle ne peut en tout cas qu'être une mise en commun du vécu et des expériences : le