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La dernière note de situation concernant la protection du massif du Mont-Blanc adressée au
Comité français de l’UICN le 20.02.2013 avait pour objet de l’informer au terme du programme
européen de coopération transfrontalière ALCOTRA (2006-2012) .
Ce programme comportait un Plan Intégré de Territoire (PIT) pour l’Espace Mont-Blanc (EMB –
le massif proprement dit et ses territoires périphériques : 34 communes – trois pays). Ce PIT
avait, à la suite du Schéma de Développement Durable (SDD) de l’EMB adopté en 2006 par la
Conférence Transfrontalière Mont-Blanc (la CTMB, créée par les trois Etats en 1991), retenu ,
dans un Plan de Gestion, le projet d’inscription du massif du Mont-Blanc au Patrimoine Mondial
de l’UNESCO. Ce plan de gestion n’ayant pas été réalisé au terme du programme ALCOTRA,
un projet de développement durable de l’EMB, plus global, intitulé « Stratégie d’avenir du Mont-
Blanc », placé comme le PIT sous la tutelle de la CTMB, lui avait succédé (présenté aux
associations le 7.02.2013).
Dans la mesure où le projet d’inscription du massif à l’UNESCO, soutenu depuis 2003 par le
Comité français, n’était plus conservé comme projet structurant dans la Stratégie d’avenir du
Mont-Blanc, le Comité français a accepté la proposition de centrer désormais son action pour
la protection du massif sur ses aires protégées, les Réserves naturelles et le Site classé du
Mont-Blanc. Celles-ci en effet, situées presque en totalité en altitude, bénéficient d’un statut
spécifique reconnu juridiquement (plan de gestion pour les Réserves naturelles, loi de 1930 sur
les sites classés ou inscrits pour le site classé du Mont-Blanc) qui permet d’y appliquer des
mesures de protection plus concrètement et rapidement que dans les vallées de l’Espace Mont-
Blanc, sans statut particulier et soumises aux pressions d’un urbanisme en expansion et au
tourisme de masse.
La présente note se propose, après avoir donné un aperçu sur la situation générale qui
caractérise, à ce jour, selon l’auteur de la note, la protection de la montagne dans les Alpes, de
présenter pour le massif du Mont-Blanc (élargi) et de manière plus explicite, les actions menées
au cours de la période 2013 – 2014 principalement dans le cadre des groupes de travail de la
Stratégie d’avenir du Mont-Blanc.
Situation générale
La protection de la montagne dans les Alpes, de façon générale, que ce soit en France ou dans
les autres pays alpins, s’inscrit de plus en plus dans un contexte très contrasté, caractérisé par:
- d’une part, une plus grande volonté des pouvoirs publics et des élus, aux niveaux régional et
local, pour mettre en œuvre des politiques, pour certaines d’entre elles déjà programmées
et/ou réalisées en partie, destinées à renforcer la protection de l’environnement en altitude mais
surtout dans les vallées, celles-ci connaissant de plus en plus des problématiques de type
urbain ou néo-urbain, avec l’application de mesures concernant la préservation des paysages
et de la biodiversité, la qualité de l’air, la transition énergétique , les transports…
- d’autre part, la création , le plus souvent par les sociétés de remontées mécaniques, dans les
espaces d’altitude accueillant les touristes, en été et/ou en hiver, de nouvelles remontées plus
performantes en termes de capacité et de fréquence ainsi que différentes installations
destinées à « l’animation » de ces espaces (musique techno sur les pistes de ski, panneaux
d’affichage très agressifs, parcours de « découvertes et d’aventures » …). Les impacts de ces
nouveaux aménagements en augmentant l’artificialisation de la haute montagne avec ses effets
sur les paysages, la flore et la faune, y compris dans les aires protégées limitrophes des
espaces concernés, vont ainsi à l’encontre, et de manière paradoxale, aux objectifs de
protection précités.
Situation dans le massif du Mont-Blanc, élargi à l’Espace Mont-Blanc
L’Espace Mont-Blanc présente une situation contrastée identique entre aménagement et
protection.
L’aménagement :
Il faut noter l’importance des chantiers entrepris par la Compagnie du Mont-Blanc qui vient de
signer avec la Municipalité de Chamonix un nouveau contrat, d’une durée de 40 ans, de
délégation de service public des domaines skiables.
Ces chantiers, situés pratiquement en totalité dans le Site classé du Mont-Blanc font partie d’un
programme de requalification des sites qui a été approuvé, bien qu’avec quelques réserves
pour certains, par la Commission Supérieure des Sites, Perspectives et Paysages (CSSPP) :
- En 2011, pour l’Aiguille du Midi
- En 2012, pour le domaine skiable des Grands-Montets