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Réunion trimestrielle du 30 septembre
2014
Compte-rendu de réunion
10h00 : Actualités
Actualités des réseaux d’aires protégées et agenda trimestriel
Michel Badré, Thierry Lefebvre, Jean-François Sys
Présentation des principaux éléments d’actualité du dernier trimestre et de l’agenda national et
international jusqu’en décembre. Un tour de table a été proposé pour compléter cette
présentation (agendas des réseaux, conférences). A terme, le programme aires protégées va
développer une revue de presse en ligne qui sera mise à disposition des membres et des
réseaux.
Lettre d’information du programme aires protégées
Jean-François Sys
Une lettre d’information a été présentée pour proposition à la commission aires protégées avec
les points suivants qui ont été soulevés :
- Quelle structure ?
- Quelle périodicité ? Elle doit être fréquente pour qu’il existe un intérêt
- Quelle contribution des experts ?
- Comment s’approvisionner en articles ?
La Commission aires protégées souhaiterait la réalisation d’un dossier de fond.
Point d’information sur la protection du Massif du Mont-Blanc (note)
Michel Fourcade
Options proposées suite à la réunion commission aires protégées :
- Une revue mensuelle
- Une synthèse mensuelle factuelle
- Un dossier de fond : un format qui ne parait pas optimal. Néanmoins, les experts peuvent
proposer des articles de fond mais il n’y aura pas de périodicité régulière.
Le choix qui semblerait pouvoir être retenu est la synthèse mensuelle factuelle. Un n°0 sera
présenté lors de la prochaine réunion de la commission aires protégées.
Elle sera transmise sous un format électronique.
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La dernière note de situation concernant la protection du massif du Mont-Blanc adressée au
Comité français de l’UICN le 20.02.2013 avait pour objet de l’informer au terme du programme
européen de coopération transfrontalière ALCOTRA (2006-2012) .
Ce programme comportait un Plan Intégré de Territoire (PIT) pour l’Espace Mont-Blanc (EMB
le massif proprement dit et ses territoires périphériques : 34 communes trois pays). Ce PIT
avait, à la suite du Schéma de Développement Durable (SDD) de l’EMB adopté en 2006 par la
Conférence Transfrontalière Mont-Blanc (la CTMB, créée par les trois Etats en 1991), retenu ,
dans un Plan de Gestion, le projet d’inscription du massif du Mont-Blanc au Patrimoine Mondial
de l’UNESCO. Ce plan de gestion n’ayant pas été réalisé au terme du programme ALCOTRA,
un projet de développement durable de l’EMB, plus global, intitulé « Stratégie d’avenir du Mont-
Blanc », placé comme le PIT sous la tutelle de la CTMB, lui avait succédé (présenté aux
associations le 7.02.2013).
Dans la mesure où le projet d’inscription du massif à l’UNESCO, soutenu depuis 2003 par le
Comité français, n’était plus conservé comme projet structurant dans la Stratégie d’avenir du
Mont-Blanc, le Comité français a accepté la proposition de centrer désormais son action pour
la protection du massif sur ses aires protégées, les Réserves naturelles et le Site classé du
Mont-Blanc. Celles-ci en effet, situées presque en totalité en altitude, bénéficient d’un statut
spécifique reconnu juridiquement (plan de gestion pour les Réserves naturelles, loi de 1930 sur
les sites classés ou inscrits pour le site classé du Mont-Blanc) qui permet d’y appliquer des
mesures de protection plus concrètement et rapidement que dans les vallées de l’Espace Mont-
Blanc, sans statut particulier et soumises aux pressions d’un urbanisme en expansion et au
tourisme de masse.
La présente note se propose, après avoir donné un aperçu sur la situation générale qui
caractérise, à ce jour, selon l’auteur de la note, la protection de la montagne dans les Alpes, de
présenter pour le massif du Mont-Blanc (élargi) et de manière plus explicite, les actions menées
au cours de la période 2013 2014 principalement dans le cadre des groupes de travail de la
Stratégie d’avenir du Mont-Blanc.
Situation générale
La protection de la montagne dans les Alpes, de façon générale, que ce soit en France ou dans
les autres pays alpins, s’inscrit de plus en plus dans un contexte très contrasté, caractérisé par:
- d’une part, une plus grande volonté des pouvoirs publics et des élus, aux niveaux régional et
local, pour mettre en œuvre des politiques, pour certaines d’entre elles déjà programmées
et/ou réalisées en partie, destinées à renforcer la protection de l’environnement en altitude mais
surtout dans les vallées, celles-ci connaissant de plus en plus des problématiques de type
urbain ou néo-urbain, avec l’application de mesures concernant la préservation des paysages
et de la biodiversité, la qualité de l’air, la transition énergétique , les transports
- d’autre part, la création , le plus souvent par les sociétés de remontées mécaniques, dans les
espaces d’altitude accueillant les touristes, en été et/ou en hiver, de nouvelles remontées plus
performantes en termes de capacité et de fréquence ainsi que différentes installations
destinées à « l’animation » de ces espaces (musique techno sur les pistes de ski, panneaux
d’affichage très agressifs, parcours de « découvertes et d’aventures » …). Les impacts de ces
nouveaux aménagements en augmentant l’artificialisation de la haute montagne avec ses effets
sur les paysages, la flore et la faune, y compris dans les aires protégées limitrophes des
espaces concernés, vont ainsi à l’encontre, et de manière paradoxale, aux objectifs de
protection précités.
Situation dans le massif du Mont-Blanc, élargi à l’Espace Mont-Blanc
L’Espace Mont-Blanc présente une situation contrastée identique entre aménagement et
protection.
L’aménagement :
Il faut noter l’importance des chantiers entrepris par la Compagnie du Mont-Blanc qui vient de
signer avec la Municipalité de Chamonix un nouveau contrat, d’une durée de 40 ans, de
délégation de service public des domaines skiables.
Ces chantiers, situés pratiquement en totalité dans le Site classé du Mont-Blanc font partie d’un
programme de requalification des sites qui a été approuvé, bien qu’avec quelques réserves
pour certains, par la Commission Supérieure des Sites, Perspectives et Paysages (CSSPP) :
- En 2011, pour l’Aiguille du Midi
- En 2012, pour le domaine skiable des Grands-Montets
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- En 2013, pour le site du Montenvers (revalorisation, accès à la Mer de Glace).
Pour les remontées mécaniques, le programme a souligné que plusieurs installations existantes
étaient supprimées et étaient remplacées par de nouvelles plus performantes par
l’augmentation de leur capacité et de leur fréquence. Bien que la Commission ait suivi le rapport
de l’inspectrice de la DREAL qui ne reconnait pas d’impact de ces nouvelles installations sur le
paysage, il faut reconnaître que celui-ci sera malgré tout atteint en raison du volume des
nouvelles gares de départ et d’arrivée.
Quant à l’ « animation » des sites , la compagnie du Mont-Blanc est très engagée dans ce
domaine avec la diffusion de musique et la mise en place de nombreux panneaux d’affichage
en altitude. De même, à l’Aiguille du Midi, une cinquantaine de chantiers sont ouverts à cet
effet. Comme le déclare le président directeur général de la Compagnie du Mont-Blanc « Notre
philosophie : c’est sensation, émotion et esprit » !
La protection :
Les initiatives des élus :
La municipalité de Chamonix a pris, au cours de la période, plusieurs initiatives pour renforcer
son image de station faisant la promotion de l’écotourisme :
La création d’une maison de village à Argentière hébergeant un pôle environnement
comprenant une antenne d’ASTERS (Conservatoire d’espaces naturels, gestionnaire des
réserves naturelles de Haute-Savoie dont celles de l’Espace Mont-Blanc, les Contamines-
Montjoie, Aiguilles Rouges , Carlaveyron, Vallon de Bérard) et un point d’information de la
Convention Alpine.
La nomination de Chamonix « Ville des Alpes de l’année 2015 » pour son engagement dans la
mise en œuvre de la Convention Alpine notamment dans le domaine de l’énergie et des
mobilités (application des Plans Energie Climat et Protection de l’Atmosphère, Rénovation de la
ligne ferroviaire St-Gervais - Martigny , le Mont-Blanc Express).
La transition énergétique appliquée dans les refuges, au mois de septembre, la Ministre de
l’Ecologie a inauguré le nouveau refuge du Goûter, bâtiment à haute qualité environnementale
et le Président de la région Rhône-Alpes une micro centrale hydro-électrique au refuge du Lac
Blanc lui assurant son autonomie énergétique. Les élus et les représentants des pouvoirs
publics ont marqué leur intérêt et leur soutien à ce type de réalisation à généraliser dans les
bâtiments d’altitude.
La Stratégie d’avenir du Mont-Blanc :
Présentation : La Stratégie d’avenir du Mont-Blanc qui a succédé, à partir de mars 2013, au
Plan de gestion du Plan Intégré Transfrontalier du dernier programme de coopération
transfrontalière ALCOTRA (2006-2012) (voir introduction) se propose de faire de l’Espace
Mont-Blanc « un territoire exemplaire pour la préservation des ressources naturelles et leur
valorisation au profit des populations » avec comme objectifs prioritaires « la préservation de la
Biodiversité, la prise en compte des effets du réchauffement climatique, le développement
d’activités porteuses de valeur ajoutée pour les acteurs du territoire, un tourisme éco
responsable , la création d’un GECT (Groupement Européen de Coopération Territoriale) en
vue d’obtenir pour l’Espace Mont-Blanc un budget et une capacité juridique propres ».
Pour définir les actions à mener, soit en commun dans les trois Territoires nationaux concernés
(Haute-Savoie et Savoie, Val d’Aoste, Valais), soit séparément dans chacun d’eux, et les
traduire en projets destinés à l’approbation de la Commission européenne en vue de sa
participation à leur financement, six groupes de travail thématiques ont été constitués :
Espace aérien, Espaces Naturels, Gestion de la fréquentation, Réchauffement climatique,
Prospective socio-économique, Stratégie foncière.
Les travaux des groupes porteront sur les questions spécifiques à chacun des deux grands
ensembles (dynamiques territoriales) considérés : les espaces d’altitude et les espaces
valléens et urbanisés.
La participation des associations : L’engagement des associations dans la stratégie d’avenir
s’est
porté dans les quatre premiers groupes et pour le Comité français de l’UICN en priorité dans
le groupe « Espaces naturels et Biodiversité » en étroite collaboration avec ASTERS
(conservatoire
des Espaces naturels de Haute-Savoie, membre du Comité) tout en se tenant informé des
travaux
des trois autres groupes.
Ces groupes se sont réunis en 2014, une année après le lancement de la Stratégie d’avenir :
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Le groupe Espaces Naturels : Le 11 mars et le 26 mai, des sous-groupes thématiques ayant
été
constitués , ASTERS a animé le sous-groupe « Gestion des Espaces naturels et Biodiversité »
qui a retenu plusieurs actions à mener dont le renforcement des échanges et connaissances
entre les trois territoires nationaux (importance soulignée de la cartographie) et le
développement de la coopération pour la mise en œuvre des « corridors transfrontaliers ».
Le groupe Espace aérien : s’est prononcé pour la limitation de l’usage de l’hélicoptère,
notamment pour les vols de découverte (tourisme). A ce sujet, il faut noter l’action du collectif
pro Mont-Blanc et celle de Mountain Wilderness France en vue de diminuer les nuisances
causées par le survol du massif, notamment sonores, en proposant la mise en place d’une
réglementation transfrontalière harmonisée : vols à moins de 1000 mètres d’altitude réservés
aux seules missions de service public.
Le groupe Gestion de la fréquentation : s’est réuni à plusieurs reprises, avec la participation des
élus locaux et des représentants des pouvoirs publics (préfecture) , la gestion de la
fréquentation des alpinistes en particulier des candidats à l’ascension du Mont-Blanc, constitue
une question de la première importance. Aucune décision n’a encore été prise pour trouver un
compromis entre le maintien du principe de liberté pour les alpinistes et la nécessité de mieux
maitriser l’accès au Mont-Blanc pour limiter les conséquences (sécurité, pollution, incivilités …)
de cette fréquentation de masse.
Le groupe Réchauffement climatique : le 9.09.2014, une réunion a été organisée en Val
d’Aoste portant sur la « Gestion des voies d’accès aux refuges et cabanes de haute-montagne
suite aux changement climatique » regroupant 40 participants dont 4 membres du collectif pro
Mont-Blanc. Le changement climatique, observé notamment avec le recul des glaciers, a des
effets sur « l’accessibilité, la vulnérabilité, l’économie ». Cette question est préoccupante et
devra faire l’objet d’une attention soutenue et se traduire par des actions communes dans les
trois territoires.
Le CREA, le Centre de Recherches sur les Ecosystèmes d’Altitude, implanté à Chamonix, à
l’Observatoire Vallot, participe notablement également à la protection du massif par ses
recherches sur la Biodiversité Alpine et l’évolution de celle-ci face au changement climatique.
Son projet Phenoclim observe l’évolution des cycles de végétation pour analyser l’impact du
changement climatique.
L’ATLAS scientifique du Mont-Blanc (www.atlasmontblanc.org) en cours d’élaboration constitue
l’un des projets majeurs du centre. Déjà intégré dans le dernier programme européen
ALCOTRA, il continuera à l’être dans le prochain programme. L’axe principal de travail de
l’Atlas est l’évolution du massif au cours du temps, pour le climat, les écosystèmes, les glaciers,
avec le développement de modèles de l’évolution du climat et de la flore jusqu’en 2100.
Le Comité français de l’UICN entretient des relations étroites avec le CREA (Commission des
écosystèmes - groupe montagne). Le Comité a participé en 2013 à la campagne de soutien au
CREA qui a réussi à maintenir le centre à l’Observatoire Vallot, dont le terrain avait fait l’objet
d’un projet de vente par l’Etat.
Conclusions :
Au cours de la période, comme on l’a vu, des initiatives pour la protection du massif et de
l’Espace Mont-Blanc ont été prises :
D’une part, par les Collectivités territoriales dans les domaines de la qualité de l’air, de la
transition énergétique et des transports en raison principalement de leurs effets sur la vie des
populations résidantes.
D’autre part, par les associations, qui se sont engagées dans les groupes de travail de la
Stratégie d’avenir du Mont-Blanc en donnant la priorité à des actions concernant les effets du
changement climatique et de la fréquentation.
Il reste cependant à constater que, comme par le passé, très peu d’actions concrètes visant à
la protection, stricto sensu, des milieux montagnards de l’Espace Mont-Blanc n’ont encore été
mises en œuvre, la Conférence Transfrontalière Mont-Blanc, 23 ans après sa création, ne
semblant pas porter une attention prioritaire aux enjeux de protection.
Ce constat conforte la décision du Comité français de l’UICN, prise en 2013, de soutenir les
actions menées dans les aires protégées de la partie française de l’Espace Mont-Blanc, les
Réserves naturelles et le Site classé du Mont-Blanc.
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Ainsi, les Réserves naturelles, gérées par ASTERS, offrent-elles un refuge unique pour la flore
et la faune et un territoire de « tranquillité » pour les randonneurs en été et en hiver, les
mesures adéquates pour ce faire étant regroupées dans le plan de gestion de chaque Réserve.
Pour le Site classé, soumis aux chantiers de construction/rénovation de la Compagnie du Mont-
Blanc, un contact étroit a été maintenu avec les représentants des associations qui siègent
dans les Commissions départementale (74) et supérieure des sites dont les décisions
conditionnent la réalisation des travaux. La connaissance des dossiers de chacun des projets,
qui nous sont adressés, permet de mieux en contrôler la réalisation. A cet égard les
observations sur le terrain menées en liaison avec les représentants des associations avec
lesquels nous collaborons sont indispensables.
Congrès mondial des parcs : délégation et interventions françaises
Thierry Lefebvre
La France est l’un des dix pays les plus représentés :
- 60 personnes soit 1% du nombre total de congressistes (plus de représentants français qu’à
Durban).
- place de la francophonie : 8%.
Ce sont les organismes et les réseaux d’aires protégées qui sont surtout représentés en ce qui
concerne la France. Les territoires d’outre-mer seront bien représentés à travers la Nouvelle-
Calédonie et la Polynésie française.
Les interventions françaises portent en majorité sur la thématique gestion des espaces
protégés.
Les gouvernements de Polynésie française et des Marquises seront également présents (6
personnes).
10h45 : Travaux en cours
Travaux du Groupe Liste verte des aires protégées : bilan des ateliers de Nairobi et
Séville, candidatures françaises, congrès mondial des parcs
Sophie Coste
Depuis le mois de mai, plusieurs étapes ont été finalisées :
- les standards ont été finalisés au mois d’avril
- le système d’assurance a été préparé selon les principes d’ISEAL (consultant) afin d’assurer
la crédibilité des standards
- le nombre de pays qui se sont engagés dans le processus liste verte a augmenté (Mexique,
Japon, Croatie, Algérie, Maroc et Tunisie)
- Le comité international de la liste verte a été établi
- le déroulement au congrès mondial des parcs a été établi : réunion préalable des groupes de
référence pilotes, remise des nominations des aires protégées candidates, atelier technique,
sessions ouvertes au pavillon Protected planet…
- le groupe de référence français comprend 8 membres permanents mais des confirmations
sont attendues de la part d’experts sollicités.
- les cinq aires protégées candidates (Les parcs nationaux des Pyrénées et de Guadeloupe, La
réserve naturelle nationale de Cerbères-Banyuls, l’Espace naturel sensible du marais d’Episy et
le Parc naturel marin d’Iroise) ont été validées par le groupe de référence national.
En ce qui concerne l’avenir de la liste verte en France, dans de nombreux cas, ce sera la tutelle
qui proposera la candidature d’une aire protégée et non pas le gestionnaire lui-même. Il ne
s’agira pas d’une démarche volontaire du gestionnaire mais d’une stratégie de l’Etat.
Sur la communication, il faudra insister sur le fait que ce n’est pas une couche de plus dans le
mille-feuille d’outils existants.
Ensuite, un gros travail de traduction doit-être réalisé par rapport aux indicateurs pour une
bonne transposition dans le système français.
La question du coût a également été soulevée car la liste verte engendre un travail important.
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