La liberté est-elle le contraire de la contrainte ? Spontanément, on

La liberté est-elle le contraire de la contrainte ?
Spontanément, on dirait que celui qui est libre est celui qui n'a pas de contrainte. On a
tendance comprendre la volonté en tant que « faire ce que l'on veut ». Le problème est de
savoir ce que dissimule la contrainte, en sachant qu'on confond cette notion avec
l'obligation.
Contrainte
Nécessité naturelle (ex. la faim, la soif)
Obligation
Se soumettre à des choix, on y adhère
librement (ex. règlement intérieur qu'on a
accepté en signant une charte)
I - Celui qui vit sous la contrainte n'est pas libre
A) L'esclave est la figure de l'homme qui subit la contrainte
L'esclave est-il libre en apparence ?
Le travail est imposé à l'esclave par le maitre. Le travail signale l'asservissement à la
nécessité naturelle comme chez l'animal, son activité est donc une contrainte. L'esclave est
soumis au maitre, il n'est donc pas libre.
Le maitre est-il, par opposition, et en apparence, celui qui exerce sa liberté ?
Il est libre d'exercer les activités de son choix (philosophie, politique, loisir), qui ne sont pas
contraignantes. L'homme libre serait celui qui vit selon ses propres choix et voies qu'il décide
de suivre. Il exclut donc la contrainte de l'existence.
B) Etre libre consisterait à s'affranchir de la contrainte
S'affranchir serait-ce alors devenir libre ?
L'histoire nous montre plusieurs exemples dont Spartacus qui a mené une révolte contre la
domination qu'il subissait ou encore Épictète, philosophe stoïcien ancien esclave affranchi
par son maitre.
Est-ce réellement légitime de considérer le maitre comme libre ?
Il y a un rapport dialectique entre le maitre et l'esclave: Phénoménologie de l'esprit Hegel. Le
philosophe pense que l'esclave par son travail va se reconnaitre comme sujet conscient. Il
peut réaliser que son maitre dépend de lui pour survivre (potentialité, possibilité en
puissance). En effet le maitre lui apparait dans son égoïsme, il va comprendre que sa volonté
a plus d'ampleur, il pourra donc renverser cette domination pour devenir le maitre du
maitre. Ce dernier devenu dépendu des services de son esclave, vit cet asservissement
comme contrainte, plus qu'une obligation qu'il a choisit librement. Il devient alors, esclave
de son esclave.
C) La liberté comme exercice du libre arbitre
Comment repenser la liberté ?
Aristote soutenait que les esclaves avaient une nature non humaine. Pourtant il est à
affranchi sur son lit au moment de mourir. Est-ce une incohérence de la part de Descartes ?
Certes dans l'Antiquité le travail est de nature servile, mais l'homme n'est pas comme
l'animal livré à l'arbitraire. Il peut user de sa volonté pour agir, c'est son libre-arbitre:
capacité d'exercer librement sa volonté.
Qu'est-ce que le libre-arbitre ?
Descartes, Méditations métaphysiques IV: "Car elle (la volonté) consiste seulement en ce
que nous pouvons faire une chose ou ne la faire pas, (c'est-à-dire affirmer ou nier,
poursuivre ou fuir) ou plutôt seulement en ce que pour affirmer ou nier, poursuivre ou fuir
les choses que l'entendement nous propose, nous agissons en telle sorte que nous ne
sentons point qu'aucune force extérieure nous y contraigne." L'être humain est capable de
choisir arbitrairement une action.
Est-ce raisonnable de concevoir la liberté comme telle ?
Cette liberté d'indifférence, qui consiste à faire ce que l'on veut, est le plus bas degré de la
liberté. En effet, il s'agirait d'exercer sa volonté sans l'éclairer par la raison, qui permettrait
les choix les plus judicieux pour son bien personnel et par conséquent pour les autres.
II - Les contraintes s'imposant à tous les hommes conduisent à
penser que la liberté est une illusion
A) L'homme est un être déterminé
A quelles formes de déterminisme l'homme est-il soumis ?
Déterminisme Naturel
Déterminisme Social
Déterminisme Psychologique
L'homme est inévitablement Au sein de la société, Freud montre que nous ne
soumis aux lois de la nature l'homme agit comme un être somme pas entièrement
(gravité ...).
déterminé, il est le produit conscient.
de l'éducation donc du
phénomène de reproduction
sociale.