FIG 2013 – J.-F. HUCHET – Vers un nouveau mode de croissance de l’économie chinoise ? 3
Des problèmes se posent dans l’immobilier et l’industrie lourde pour absorber l’offre. Les
cas de passage devant l’OMC se multiplient pour « dumping » et « réactions
protectionnistes » (qui sont « normales » en raison des problèmes rencontrés).
Le système qui finance sa croissance par la dette bancaire et en injectant de plus en plus
d’argent pour des investissements de moins en moins rentables (comme dans le cas de
l’URSS des années 1960) va « droit dans le mur » (c’est le même problème qu’au Japon,
depuis l’éclatement de la bulle des années 1990, où la dette dépasse les 200 % du PIB et
le système fonctionne avec injection constante de liquidités pour relancer l’économie).
De plus, la croissance s’oriente sur les industries lourdes, des constructions, soit des
activités très consommatrices d’énergie, dont beaucoup de charbons (qui ne sera pas
« propre » avant longtemps) et du pétrole importé, avec des répercussions importantes
sur le plan environnemental.
Les dirigeants chinois ne se sont donc pas attaqués au cœur du problème.
La question du partage des richesses reste la plus difficile problème à
résoudre
Les inégalités s’avèrent fortes (révélées par le coefficient de Gini de 0,61), même si
environ 10 % des richesses sont « masquées », cachées par les habitants (revenus
« gris » ou pas déclarés), surtout par les plus riches (argent lié à la spéculation, ou qui
repart à l’étranger) ; le système n’est donc pas stimulant.
Se pose également le problème de la croissance démographique
On assiste à un vieillissement accéléré de la population : cette transition démographique a
commencé au Japon quand le revenu par tête atteignait 14 900 $, en Corée à 16 000 $ ;
en Chine, il n’est que de 4 000 $.
Ce sont surtout les classes d’âge 30-40 ans qui diminuent, c’est-à-dire la main-d’œuvre
potentielle, issue des campagnes entre autre.
En 1992, le Gouvernement a pris des décisions pour encadrer et limiter un mouvement
ouvrier qui aurait pu se développer, se structurer et influencer l’évolution (comme en
Corée, à Taïwan… où on a privilégié le patronat) ; il y a bien eu des grèves et des
protestations, mais pas de structuration des ouvriers parce que la réaction du
Gouvernement est très forte.
Aujourd’hui, le surplus de main-d’œuvre non employé (surtout des migrants) concerne
surtout les plus de 40 ans.
Cette situation fait évoluer la question des salaires, qui augmentent plus rapidement
depuis 2008.