Seconde partie 3
Neurobiologie de la cognition 3
La biologie : démon et tabou ; explications ; exigences de discernement 5
Le mauvais héritage de la biologie : le nazisme, l’apartheid, l’eugénisme, le « darwinisme
social » 5
Nazisme, apartheid, eugénisme : la diversité biologique n’induit aucune valeur morale ni
ne légitime aucune mesure politique 7
Darwin, la théorie 8
Les détournements politiques de la théorie darwinienne 10
Un autre danger de croyance fausse et de ségrégationnisme inspiré par la biologie :
Wickliffe Draper et le Pionner Fund 12
Michael Ruse : la « méta-éthique » ne peut pas fonder l’éthique normative 12
La « sélection naturelle » n’est ni intentionnelle, ni violente, ni finaliste 13
Avoir conscience des risques de détournement de la biologie, sans pour autant « jeter le
bébé avec l’eau du bain » 15
Deux illustrations des capricieuses relations entre biologie et dignité morale : la
dyslexie et l’homosexualité 16
La vérité scientifique déniée et condamnée au nom de principes « moraux » : le cas
Debray-Ritzen 16
Le naturalisme est-il ségrégationniste ou humaniste ? La controverse de l’homosexualité 18
Des leçons de la dyslexie et de l’homosexualité pour notre sujet de recherche 20
De la nécessaire distinction entre « vrai » et « bien » 21
Comment est née la vie ? Rappel de quelques connaissances fondamentales 24
L’hypothèse du « Big-Bang » : quarks, noyaux, atomes 24
Des atomes aux petites molécules organiques : alcools, sucres, acides aminés 25
Les macro-molécules : protéines, acides nucléiques 26
La « caisse d’aimants légo » 27
« Molécule », « goutte », « cellule » 27
Algue, bactérie... et les premiers organismes vivants sont là 28
Qu’appelle-t-on « intelligence » ? 29
Les conceptions de « l’intelligence » avant la neurobiologie et l’environnementalisme 30
Gall et la phrénologie, Broca 30
Binet, l’avènement et l’histoire de la psychométrie 31
Utilisations discutables du test de Binet-Simon aux États-Unis : Terman, Yerkes et
Brigham 31
Le « facteur g » et sa controverse : Spearman, Jensen, Thurstone, Carroll, Sternberg 32
Howard Gardner et les « intelligences multiples » 34
Le « QI » mesure-t-il l’intelligence de manière fiable ? Flynn et les tests « dynamiques » 35
Comment définir aujourd’hui « l’intelligence » ? 37
Linda Gottfredson et l’actualité du « facteur g » 37
L’intelligence et la mémoire 40
Le déni de la notion « d’intelligence » : « utilité » et limites 41
Le relativisme est-il une bonne façon de défendre l’égalité de dignité entre les hommes ? 41
Le relativisme est une posture « utile » à la défense de l’idéologie égalitaire... et à la
promotion involontaire d’idéologies ségrégationnistes 42
« Intelligence », « caractères cognitifs », génotype, ADN 43
2
Un comportement observable n’est pas dicté par un gène mais l’effet d’un assemblage de
différents « caractères » 43
Un « caractère » naturel est le produit d’un seul ou plusieurs gènes ; « monogénie » et
« plurigénie » 44
Les gènes sont regroupés sur « l’ADN » et constituent le « génotype » 45
L’exploration récente et à venir des gènes responsables du fonctionnement cognitif 50
Un caractère est le produit de plusieurs gènes ; un même gène nourrit plusieurs caractères 50
Le caractère complexe et indirect de l’action des gènes sur les caractères ne doit pas être
interprété a contrario comme une indépendance des caractères cognitifs à l’égard des
gènes 51
Ni détermination génétique directe, ni émancipation génétique du caractère 51
Les indices de caractères cognitifs naturels 52
Les travaux sur les capacités cognitives des jumeaux 53
Quelques pathologies cognitives d’origine naturelle : trisomies, phénylcétonurie,
lyssencéphalie, craniosténose, Alzheimer, dyslexie... 55
Le point de vue matérialiste implique une influence naturelle des phénomènes cognitifs 61
Neurobiologie générale 62
Le cerveau, structure physiologique des phénomènes cognitifs 62
Les différentes parties du cerveau humain et leurs fonctions essentielles 62
Les fonctions des différentes parties du cerveau 63
Le cortex (« l’écorce ») 63
La composition du cortex : neurones, axones, synapses, neurotransmetteurs 64
La formation du cortex 65
L’activité du cortex 66
Les phénomènes cognitifs 67
Neurobiologie du comportement 67
Neurobiologie de la mémoire et de l’apprentissage : Georges Chapouthier 71
Le langage, structure naturelle : Noam Chomsky 81
L’historique « controverse de Royaumont » entre Chomsky et Piaget : un tournant
naturaliste dans l’histoire de la cognitivité 82
L’aspect génétique de la cognitivité : de l’ADN au neurone 85
L’ADN, support des caractères héréditaires à la conception 85
L’ADN, programmateur de la corticogenèse 86
L’ADN, molécule active au sein du cerveau 87
Génétique et capacités cognitives 87
Comment le « pathologique » éclaire le normal en matière de capacités cognitives et de
génétique 91
Pourrait-on vraiment comprendre les différences de réussite scolaire sans
connaissance des phénomènes cérébraux ? 91
Résumé de la seconde partie 92
3
Seconde partie
Neurobiologie de la cognitivité
ou
« Quelles sont les fondements naturels
des différences de potentialités ? »
4
« On doit se rappeler que toutes nos connaissances psychologiques provisoires doivent être un
jour établies sur le sol des substrats organiques. » Sigmund Freud
« Rien ne s’oppose plus désormais, sur le plan théorique, à ce que les conduites de l’homme
soient décrites en termes d’activités neuronales. » Jean-Pierre Changeux
« L’information qui donne à chaque individu de chaque espèce ses traits caractéristiques
innés tant sur le plan anatomique que sur les plans de la physiologie ou du comportement, est
stockée dans les molécules d’ADN des chromosomes des cellules. (...) Les bases innées du
comportement sont portées par les molécules chimiques d’ADN. (...) Un certain nombre de
travaux montre l’existence de relations entre les gènes et les capacités d’apprentissage ».
Georges Chapouthier
« Nous allons en apprendre des vertes et des pas res. Le génome ne sera pas politiquement
correct. Il y aura beaucoup d’éléments qui nous apporteront des surprises. (...) Je pense que nous
apparaîtrons beaucoup plus étroitement déterminés qu’on ne le croit aujourd’hui. »
François Jacob
« Au XVII° siècle, certains prélats avaient refusé de regarder dans la lunette astronomique de
Galilée. Qui sait ce qu’ils auraient pu être contraints d’admettre ! » Frans de Waal
1
« Ce qui est démocratique, ce n’est pas l’affirmation dogmatique d’une égalité factuelle entre
les hommes. (…) On peut reconnaître la part de l’inné. (…) Au lieu de dissimuler (…) ce qui serait
censé gêner l’égalitarisme démocratique, il vaudrait mieux (…) se donner la peine de penser
démocratiquement d’éventuelles inégalités. » Luc Ferry
1
2001, Quand les singes prennent le thé, Paris, Fayard, p. 52 ;
5
Les connaissances en sociologie ne suffisent pas pour comprendre les phénomènes
d’inégalité sociale. Certaines théories, nous l’avons vu, ont essayé d’expliquer la reproduction
des inégalités, mais elles ne parviennent pas à expliquer les « trajectoires atypiques » et
l’origine d’une différenciation sociale entre les hommes. Aussi apparaît-il nécessaire, pour
comprendre les réussites et échecs scolaires qui échappent aux « déterminants sociaux », de
s’intéresser à ce qui se passe à l’intérieur du cerveau de l’élève lorsqu’il est en situation
d’apprentissage. Ce qui se passe à l’intérieur du cerveau de l’enfant s’inscrit dans le champ de
la « neurobiologie », c’est-à-dire de la « biologie » du cerveau.
Ce terme de « biologie » fait peur. Il est bien souvent repoussé et condamné dans le milieu
des sciences de l’éducation et des sciences sociales en général. Cette peur est-elle justifiée ?
Quelles sont ses causes ?
La biologie : démon et tabou ; explications ; exigences de discernement
Qui invoque des éléments de biologie dans le cadre des sciences de l’éducation ou de la
sociologie des inégalités socio-scolaire est immédiatement perçu comme un vecteur potentiel
d’idéologie ségrégationniste, ou à tout le moins fataliste ou conservatrice. Cette réaction, tout
d’abord, est étonnante, puisque la biologie, science objective au même titre que l’astronomie
ou la géométrie, n’a aucunement ni l’intention ni le pouvoir de faire le lit de quelque idéologie
que ce soit. Cette réaction, ensuite, est nocive, puisqu’en repoussant a priori la biologie, elle
empêche de mieux comprendre les mécanismes inégalitaires et, partant, d’adopter des mesures
pertinentes pour une meilleure justice socio-scolaire. Comment lever donc cette censure qui
empêche d’intégrer des éléments de biologie aux explications sociologiques et de mieux
comprendre le fonctionnement des phénomènes ? Essayons d’analyser les raisons du « tabou »
naturaliste et peut-être les dangers politiques de la biologie.
Le mauvais héritage de la biologie : le nazisme, l’apartheid, l’eugénisme, le
« darwinisme social »
La biologie traîne à son pied un héritage politique pesant, vieux de cent cinquante ans. Le
souvenir le proche et le plus vif aussi est celui du nazisme : cette idéologie
ségrégationniste et exterminatrice pensait « légitime » de fonder sa pensée sur de prétendues
« données scientifiques », d’ordre biologique, selon lesquelles certaines races seraient
« supérieures » à d’autres, comme si le génotype d’un Tzigane était « inférieur » à celui d’un
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