der Natur]. Un être qui n’a aucun objet [Gegenstand] en dehors de lui n’est pas un être objectif.
Un être qui n’est pas lui-même objet pour un troisième être [pour un tiers, si l’on veut : für ein
drittes Wesen
], n’a aucun être pour objet sien [hat kein Wesen zu seinem Gegenstand], c.-à-d.
qu’il ne se comporte [verhält sich] pas objectivement, son Être n’est rien d’objectif [sein Sein ist
kein gegenständliches
].
||XXVII| Un être non objectif [ein ungegenständliches Wesen
] est un monstrueux non-être
[ein Unwesen
].
Posez un être qui n’est pas lui-même objet et n’a pas plus un objet. Un tel être serait déjà
[erstens
] l’être unique, il n’existerait pas d’être en dehors de lui, il existerait solitaire et tout
seul [einsam und allein]. Car aussitôt qu’il y a [es gibt] des objets en dehors de moi, aussitôt que
je ne suis pas tout seul, je suis quelque chose d’autre [ein andres], une autre réalité effective
[Wirklichkeit
] que lui, c.-à-d. son objet. Un être qui n’est pas objet d’un autre être suppose donc
qu’aucun être objectif n’existe. Aussitôt que j’ai un objet, cet objet m’a pour objet. Mais un être
non-objectif est un être sans réalité effective [unwirklich], dépourvu de sensibilité [unsinnlich],
c.-à-d. un être seulement imaginé [eingebildet], un être de l’abstraction. Être sensible, c.-à-d. être
effectivement réel, c’est être objet du sens [des Sinns (i. e. de la faculté sensible, de sentir etc.)],
être objet sensible, donc avoir des objets sensibles en dehors de soi, avoir des objets [à portée] de
sa sensiblilité [Sinnlichkeit]. Être sensible, c’est être leidend.
30) MARX (esquisse préalable de sa « position philosophique fondamentale », épistémologie 1)
Denken und Sein sind […] zwar unterschieden, aber zugleich in Einheit miteinander.
Pensée et être sont […] à vrai dire différents, mais tout aussi bien en [une] unité l’un avec
l’autre.
31) MARX (esquisse préalable de sa « position philosophique fondamentale », épistémologie 2)
La conscience [das Bewußtsein] ne peut jamais être quelque chose d’autre que l’être conscient
[das bewußte Sein], et l’être [das Sein] des hommes, c’est le processus effectivement réel de leur
vie [ihr wirklicher Lebensprozess].
Où Marx résume le développement suivant :
La production des idées, ou représentations, de la conscience, est d’abord immédiatement
imbriquée dans l’activité matérielle et le commerce matériel [materieller Verkehr] des hommes,
elle est le langage de la vie réelle. L’activité de représenter [das Vorstellen], la pensée [Denken],
le commerce spirituel [geistiger Verkehr] des hommes, apparaissent […] comme découlant
directement de leur comportement matériel [als direkter Ausfluß ihres materiellen Verhalten]. Et
il en est de même pour la production spirituelle [geistige Produktion] qui s’expose dans le
langage de la politique, des lois, de la morale, de la religion, de la métaphysique etc., d’un
peuple. Ce sont les hommes qui sont les producteurs de leurs représentations, idées etc., mais les
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« pour autrui », traduisent inconsidérement, mais à coup sûr intentionnellement (conformément à l’interprétation
“rubelienne” du « jeune Marx » comme promoteur d’« une éthique informulée parce que vécue [!!!] » ), Jean Malaquais et
Claude Orsoni ! Alors que ce que Marx dit là n’est ni plus ni moins que ce qui est à proprement parler, c’est : 1) l’objet
qu’est tout étant, 2) l’ensemble des objets hors de lui dont il fait partie sans pour autant être, immédiatement du moins, en
rapport avec tous, et 3) l’objet hors de lui dont il se trouve être lui-même l’objet – « comme la plante est l’objet du soleil »,
par exemple, – condition sine qua non de son objectivité à lui !
Malaquais et Orsoni : « son existence est immatérielle » !
M&O insistent : « un être immatériel » !
M&O se contentent de : « un monstre » ! Pour ma part, j’oserais dire, moyennant explications : « un monstre de “non-
étantité” [puisque “non-substanciel”] » !
On ne trouve pas de « zweitens » plus loin !
M&O se contentent de : « une réalité » !
ÖPM, pp. 578-579 / ÉP, pp. 129-131.
ÖPM, p. 539 / ÉP, p. 82. Où s’entend l’écho (médiatisé par la conception hégélienne de l’« esprit [Geist] ») du Fragment
III du Poème de Parménide : « τὸ γὰρ αὐτὸ νοεῖν ἐστίν τε καὶ εἶναι [ainsi le même est penser & être]. »