1) Premier axe : les approches pédagogiques favorisant la coopération entre apprenants
Pour tenter de circonscrire ce champ, d’en préciser les frontières et d’en spécifier les
caractéristiques, nous proposons de chercher, à travers chaque contribution,
a. à expliciter la conception de la coopération en classe de chaque auteur, ses finalités, objets
d’étude et cadres conceptuels. (En ce qui concerne les finalités et objets d’étude, la figure
1 peut offrir des repères favorisant une réflexion commune.)
b. à dégager des perspectives pour l’enseignement, la recherche et la formation.
2) Deuxième axe : liens entre savoirs de recherche et savoirs d’expérience
Au carrefour entre des besoins effectifs du terrain et un champ de recherche reconnu, la
pédagogie de la coopération se prête bien à une réflexion sur les liens entre ces deux types de
savoirs. Comment les pratiques et les recherches dans le domaine de la coopération entre
apprenants intègrent-elles dans leur construction savoirs de la recherche et savoirs
d’expérience ? Deux manières complémentaires de traiter du fil rouge commun aux divers
symposiums sont proposées :
a. En intégrant dans les contributions un certain nombre de réflexions liées à cette
problématique. Par exemple : Dans quelle mesure la recherche s’intéresse-t-elle à des
questions préoccupantes aux yeux des praticiens et/ou intègre-t-elle les savoirs
d’expérience, par exemple dans l’élaboration des situations ou dans l’interprétation des
résultats ? A l’inverse, dans quelle mesure les praticiens intègrent-ils des apports de la
recherche à leurs réflexions ? Peut-on dégager une évolution dans ces interactions au
cours des années ? Comment ces savoirs coexistent, se complètent, s’ignorent voire se
nuisent dans les pratiques de formation initiale et continue ?
b. En nous penchant toutes et tous sur un même corpus de données, par exemple un extrait
d’interactions entre élèves, pour en dire quelque chose, chacun à sa manière, en utilisant
ses outils d’analyse ou de réflexion. Cette opération permettrait de renforcer la cohérence
de nos travaux et d’approfondir nos échanges.
Conclusion
Ces propositions ne constituent qu’un outil de travail. Les orientations ci-dessus sont
relativement précises pour susciter les remarques, les réflexions, mettre à la disposition de
toutes et tous un lieu d’échange et offrir le plus possible de chance à nos travaux de clarifier la
situation existante et de construire ensemble un objet cohérent, que cela soit par l’articulation
ou la non articulation des approches représentées par les uns ou les autres.
Références bibliographiques
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Universitaires de France.
Brown, J. S., Collins, A., & Duguid, P. (1989). Situated cognition and the culture of learning. Educational
Researcher, 18(1), 32-42.
Brown, A. L., & Campione, J. C. (1995). Concevoir une communauté de jeunes élèves: Leçons théoriques et
pratiques. Revue Française de Pédagogie, 11-34.
Doise, W. & Mugny, G. (1997). Psychologie sociale et développement cognitif. Paris : Armand Colin.
Gilly, M. (1988). Interactions entre pairs et constructions cognitives : Modèles explicatifs. In A.-N. Perret-
Clermont & M. Nicolet (Ed.), Interagir et connaître : Enjeux et régulations sociales dans le
développement cognitif (pp. 19-28). Cousset (Fribourg) : DelVal.