Le Zen

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Le Zen
1. Introduction
Nous allons d’abord vous définir ce qu’est le Zen. Le Zen permet l’épanouissement de soi
par la recherche de l’éveil ou Satori. Elle nous donne un véritable chemin de vie.
L’abandon de son ego pour un esprit de non profit ou un esprit de non pensées. Le Zen est
notre esprit de chaque jour, à chaque instant, ici même. Le Zen japonais est bien antérieur
de son équivalent chinois, le Ch’an. Le Zen est l’héritier de tous les mouvements de
pensée. Il vient du Ch’an chinois qui se rapprochait de l’enseignement de Bouddha et du
Taoïsme. Il a été ensuite exporté par Bodhidharma au Japon. C’est lui qui aurait fondée le
monastère Shao-lin sur le mont Song.
On confond souvent le Zen avec la pratique de la méditation, le Zazen alors que le Zen est
plus large. La pratique du Zazen est cependant le centre du Zen, nous développerons le
Zazen plus tard mais celui-ci est un temps de méditation variable ou tout simplement le
fait de s’asseoir et d’admirer un paysage.
a) Concept
Pour débuter, voici quelques concepts qui peuvent aider une meilleure compréhension du
Zen.
Mushotoku : C’est une méthode d’éducation liée au Zen et aux Arts martiaux, il signifie
« Esprit qui ne cherche pas à obtenir ». Sans sa pratique, le Zazen s’avère inauthentique
Puisqu’il définit l’attitude où l’esprit ne s’attache à rien et ne s’attend à rien.
Hisiryo : Il signifie “penser sans pensées”. Il s’agit d’une pratique dans le Zen qui consiste
à
Laisser passer les pensées et réflexion et de ne leur prêter aucune attention. Il permet
d’élargir
L’esprit et l’inconscient et peut accorder une alliance parfaite entre corps, esprit et
cosmos.
Satori : C’est la raison d’être du Zen, c’est un terme bouddhiste qui signifie « illumination
» ou
L’éveil spirituel. Il désigne une expérience qui se prolonge et se peaufine afin d’en faire
un état
Permanent. Il désigne plus particulièrement l’état de transition pour l’éveil.
b) Ecoles
Soto : Cette école vit le jour en Chine pour ensuite être importée au Japon au XIIIème
siècle par maitre Dogen. Cette école pratique surtout le Zazen afin d’arriver à l’Eveil,
afin
D’optimiser leur capacité à méditer, ils développent également leur condition physique.
Ainsi que pour perfectionner leur attitude pendant le Zazen. Il est également à signaler que
c’est cette école qui a le plus de succès dans le monde aujourd’hui, dès qu’on parle de
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zen, on pense directement aux disciplines de Soto qui reste assis à méditer durant de
longues heures.
Rinzai : Apparu en Chine au IXème siècle par le maitre Linji, elle arrivera au Japon dans
la fin du XIIème siècle par le maitre Eisai. Cette école met en avant l’étude des koan
puis la pratique du Zazen qui demande également un entretien de sa condition physique.
Là où l’école de Soto met l’accent sur la recherche de soi et de son expérience que
l’école Rinzai se porte d’avantage sur l’intellect notamment par les koan. C’est un courant
qui entra aux USA au début du XXème siècle et reste discret en Europe.
Obaku : Cette école se différencie des deux autres notamment parce qu’elle suit
d’avantage le courant bouddhisme notamment avec sa notion de Terre pur. Cependant,
elle s’est imprégnée du courant zen par l’étude des koan et la pratique du Zazen. Il
apparu au Japon au XVIIème siècle avec la création d’un monastère sur une montagne du
nom Huangbo, par le maitre Ryuki. Il semble que cette école soit la moins connue des
trois sans doute à cause de sa récence.
2. Histoire
a) Origine
L’origine du Zen remonte selon une légende au sermon de Bouddha à ses disciples. Celuici étant relaté dans un recueil de discours prononcés par Bouddha lors de son arrivée au
Sri Lanka, cet ouvrage est appelé le Sutra Lankavatara.
Cette légende raconte que Bouddha cueillit une fleur silencieusement
Pour tenter d’expliquer un point de son enseignement, il se contenta de cueillir
silencieusement une fleur d’Udumbara, plante qui a une origine divine. Aucun de ses
disciples n’aurait compris le message qu’il tentait de faire passer, à l’exception d’un, qui
aurait souri au Bouddha. Ce disciple aurait alors dit devant l’assemblée que Bouddha lui
avait ainsi transmis son trésor spirituel le plus précieux.
b) Evolution
Le bouddhisme zen, depuis le sermon de Bouddha, évolua grâce à un moine bouddhiste
Bodhidharma. Bodhidharma était considéré comme le 28ème patriarche de Bouddha et son
1er patriarche chinois. Celui-ci fonda l’école Chan, aussi connue sous le nom d’école
Lanka qui est basée sur le Sutra Lankavatara. La légende de l’origine du zen est un des
préceptes de la philosophie du Chan : « Pas d’écrit, un enseignement, qui touche
directement l’esprit pour révéler la vrai nature de Bouddha. »
Ce mouvement philosophique prit des noms différents dans chaque pays.
Au IXème siècle, le bouddhisme Chan appelée Son en Corée fut intégré au bouddhisme
déjà présent depuis le IVème siècle. Le Son pratique la prosternation, le chant, la
méditation assise. Il utilise les Gong’an ou koan en japonais. Notion que Nicolas vous
définira plus tard.
Le mouvement philosophie que se propagea dans la quasi-totalité de l’Asie. Le paysage
Zen japonais est constitué des écoles Obaku, Soto et Rinzai. C’est au XIIIème siècle que
le maître Dogen importa le Zen Soto, et le maitre Esai, le Zen Rinzai. A l’époque, ce fut le
zen Rinzai qui s’imposa politiquement. Le courant Zen et sa pratique eurent beaucoup de
succès au Japon et s’accompagnèrent du développement par les moines de plusieurs arts et
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techniques soit importé de Chine soit créé localement mais influencé par le passé du
mouvement Zen.
3. Le Zazen.
a) Objectif
Le but en soi est d’atteindre le Satori. Il ne faut garder à l’esprit aucune pensée. Ils doivent
être « nuages passant dans le ciel » sans s’en préoccuper ou à les analyser. On arriverait à
un état de « non-pensée », au-delà de toute pensée, vacuité de l’esprit. Cet état d’esprit
résulterait de la profonde concentration sur la respiration et sur la posture.
Il faut se couper du monde qui nous entoure et d’intégrer simplement le monde qui nous
Entoure. Dès lors, l’esprit s’attend à l’inattendu et permet de s’y adapter dans l’Ici et
Maintenant pour vivre au-delà. On abandonne son égo avec les attentes et attachements
Inhérent à la détermination de parvenir à ses fins. On nomme l’esprit de non profit le
Mûshotoku. Le but est d’intégrer naturellement le monde qui nous entoure : « Un bol
plein d’une substance ne peut plus contenir autre. Un bol vide est disponible pour recevoir
n’importe quoi. »
On peut atteindre par la pratique du Zazen, une certaine euphorie qui peut sembler être
L’état du Satori mais n’est qu’une illusion de l’esprit, la pratique du Zazen permet de
Perfectionner et de dépasser toutes les appréhensions de l’esprit.
b) Pratique
Le Zazen s’effectue généralement dans un dojo qui sert de salle de méditation. En
alternance avec des périodes de marche méditative (kinhin). Elle débute par le triple
tintement de la cloche (shijosho) et prend fin avec un unique tintement (hozenzo). On
utilise un coussin spécifique pour méditer, c’est le zafu.
L’assise se manifeste par plusieurs positions :
- la position du lotus ou du demi-lotus,
- en tailleur et en seiza,
- une posture à genou avec un petit banc ou zafu.
Elle se caractérise également avec la colonne vertébrale droite, le menton retiré et la
nuque étirée. La main gauche est posée sur la droite, paumes dirigées vers le haut. Celles
ci reposent les cuisses, en appui sur le bas ventre où se trouverait le kikaï tanden ou hara,
océan d’énergie. Épaules détendues, le regard doit fixer un point sans y prêter attention à
un mètre de distance. Il ne doit pas se troubler pour n’importe quelle raison. La respiration
est également un fondement de la pratique du Zazen, elle doit être naturelle, calme et
puissant, douce et longue ; Inspirer et expirer silencieusement par le nez sans forcer la
respiration.
4. Le Koan
a) Concept
Le koan est une courte phrase absurde ou paradoxale. Il est utilisé comme un objet de
méditation ou pour déclencher l’éveil ou de discerner l’éveil de l’égarement. Elle est utilisée
différemment suivant les écoles. L’école Rinzai met en avant l’enseignement des koan tandis
que l’école Soto les dénie et préfère le Zazen. Il existe différent type de koan suivant leur
complexité qui sont divisé en cinq niveaux : Hosshins koan, Kikan koan, Gonsen koan, Nanto
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koan et Go-i koan (étant le niveau le plus haut donc les plus difficile). Il est à signaler que
l’apprenti qui reçoit le koan, reçoit également de son maître un commentaire qui lui permet de
lui ouvrir la voie. Le but est que l’apprenti comprenne de lui même le koan et la vive par lui
même.
b) Textes
Le zen s’imprègne beaucoup du bouddhisme, il retient notamment les Trois corbeilles :
‐ Vinaya Pitaka : il constitue la morale, énonce les règles de la discipline monastique, les
interdits et préceptes. On y demande également d’observer les Gokai ou préceptes
ainsi que les trois trésors.
‐ Sûtra Pitaka : il est constitué des discours, sermons et entretiens de Bouddha avec ses
disciples qui forment son enseignement.
‐ Abhidharma Pitaka : Ce sont des commentaires doctrinaux qui approfondissent ou
interprètent tel ou tel point de la loi ou sutra. Chaque école a écrit son Abhidharma
pour justifier ses positions.
Les cinq premiers préceptes ou Gokai forment les règles essentielles on y retrouve :
‐ Ne pas tuer
‐ Ne pas voler
‐ Ne pas mentir ou déformer la réalité
‐ Ne pas avoir d’attitude immorale (visant ici une mauvaise sexualité : inceste, adultère,).
Les trois Trésors sont constitués de
‐ L’esprit pur (Bouddha)
‐ Les enseignements (Dharma)
‐ L’Assemblée des croyants (Sogya)
On retrouve également dans le Zen les quatre Vérité du bouddhisme :
‐ l’existence est douleur : naissance, maladie, mort, réunion avec ce que l’on n’aime pas,
séparation ce que l’on aime, non obtention de ce qu’on désire
‐ L’origine de la douleur est dans la soif, les appétits ou passions, la soif de jouissance
(désirs), d’existence, d’inexistence.
‐ L’arrêt de la douleur est l’arrêt de la soif degénératrice des renaissances, associées au
plaisir et à la passion.
‐ Le « Chemin qui mène à l’arrêt de la douleur » est une voie Octuple.
Dans cette voie Octuple, on y retrouve la sagesse, la moralité, la concentration d’esprit,…
Le zen reprend des idées générales du bouddhisme comme la notion du Karma, le processus
du Samsâra, de l’impermanence de l’être,…
5. Influence
Le zen a affecté le quotidien de ses pratiquants. Une des pratiques qui fut beaucoup plus
répandue notamment grâce au mouvement zen est celle de l’art du thé et de toute sa
cérémonie traditionnelle et ancestrale. D’après une légende d’ailleurs, les feuilles de théier
auraient vu naissance des paupières que Bodhidharma se serait coupé afin de garder les yeux
perpétuellement ouverts.
La calligraphie ou la peinture sont également imprégnées du Zen.
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L’art floral est basé sur des concepts bouddhiques dont celui de l’écoulement du temps. On
peut y retrouver les notions de passé, présent et futur ainsi que l’évocation des quatre saisons
suggérées par différentes étapes de croissances des éléments végétaux, agrémentée et
ordonnée autour de celles-ci.
La constitution et l’arrangement des jardins sont également influencés par le Zen. Ils sont
mondialement reconnus par leur beauté et leur dépouillement. Les jardins zen obéissent au
précepte suivant : l’homme ne doit pas chercher à soumettre ses lois, mais au contraire se
fondre en elle en observant ses rythmes subtils et primordiaux pour mieux trouver sa place au
sein.
On peut également citer l’art de la poterie, l’art de la poésie ou le théâtre Nô.
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