Tibor Takács
1
Le Terrorisme international peut-il déclencher une guerre mondiale ?
(L’assassinat de François-Ferdinand á Sarajevo)
Introduction
L’archiduc d’Autriche François-Ferdinand, en 1863 à Gratz, a joué sans aucun doute un
rôle fondamental de l’histoire européenne et mondiale du XXéme siècle
2
. Après le suicide
tragique du prince héritier Rodolphe, François-Ferdinand, petit-fils de l’archiduc François-
Charles, est devenu le prétendant virtuel au trône, ce titre ne lui ayant été jamais attribué.
Après avoir conclu un mariage morganatique avec la comtesse Sophie Chotek, future
duchesse de Hohenberg, il a été nommé inspecteur général de l’ensemble des forces armées
autrichiennes en 1913, mais tout en restant écarté des affaires de l’Etat, il a pris la conscience
de la nécessité de réformer la monarchie. Son assassinat à Sarajevo, le 28 juin 1914, par des
partisans serbes, provoque le déclenchement de la Première Guerre mondiale.
Son assassinat ne peut pas être considéré comme un crime isolé, mais au contraire, comme
élément et exemple du terrorisme international. Naturellement, l’action des jeunes fanatiques
serbes a été soutenue secrètement par les mouvements radicaux et ultra-serbes, qui étaient
soutenus par des personnes jouant un rôle important dans la vie publique et politique serbe.
Chronique de l’assassinat
Avant le voyage à Sarajevo de prince héritier, la question de savoir pourquoi l’empereur
François-Joseph 1er, qui connaissant la situation réelle de Balkan, n’a pas empêché ce voyage,
a été soulevée par la Cour autrichienne. Au moment le projet des manœuvres militaires de
l’armée autrichienne à côté de la frontière serbe a été mis au jour, Jovan Jovanovic,
l’ambassadeur serbe à Vienne, s’est adressé directement à Bilinski, ministre de la finance
austro-hongrois, chargé des affaires bosniaques, pour empêcher le voyage de prince héritier. Il
a fait valoir que le déroulement de ces manœuvres militaires le jour de Vidovdan, fête
nationale de la Bataille de Kosovo Polje de 1389, bataille héroïque des peuples sud-salves
contre les oppresseurs turques, serait considéré par les nationaux serbes comme provocation
dangereuse contre l’indépendance de la Serbie
3
. Le problème était d'autant plus accru que le
prince héritier avait l’intention de diriger personnellement et naturellement sur terre les
manœuvres, d’autant plus qu’il était considéré personnellement comme l’ennemie du peuple
serbe
4
. Le général Potiorek
5
, dirigeant desdites manœuvres militaires, a expressément forcé la
1
Tibor Takács est assistant universitaire au Département d’Histoire de Droit à la Faculté de Droit, de
l’Université de Miskolc.
2
Pour un aperçu plus complet concernant la vie de prince ritier, cf. Fejtõ Ferenc : Rekviem egy hajdan volt
birodalomért (Ausztria-Magyarország szétrombolása) [Requiem pour un empire défunt] Budapest, 1997, pp.
136-146 ; A. J. P. Taylor : A Habsburg Monarchia 1809-1918 (Az Osztrák Birodalom és az Osztrák-Magyar
Monarchia története) [La Monarchie austro-hongroise de 1809 à 1918] pp. 254-277
3
Eöttevény, Olivér : Ferenc Ferdinád [François-Ferdinand], Budapest, 1942, p. 329
4
Franz Herre : Ferenc József [François Joseph], Budapest, 2000, pp. 341-342
5
Auparavant, le général Potiorek a été professeur de Kriegsschule, Haute école militaire à Vienne, ce qui peut
nous montrer, par son propre fait, sa capacité pour carrière militaire. Immédiatement après le déclenchement du
réalisation du plan d’origine, et l’a jugé absolument nécessaire pour ne pas montrer la
faiblesse de l’armée autrichienne. Le prince héritier, lui-même, a refusé de prendre des
mesures de sécurité plus élevées ou d’abandonner son voyage
6
.
Le voyage de François-Ferdinand et de son épouse a été riche en événements sinistres. Ils ont
pris le train à la gare de Chlumec
7
, petite ville tchèque, mais le commandant de cette gare,
prenant peur, a annoncé la surchauffe du principal essieu de la voiture de salon réservée
strictement à l’usage de couple héritier. A cause de cet incident, selon le mémoire de baron
Morsey, le prince héritier s’est adressé à son épouse : « Tu vois, il commence comme ça.
D’abord, une voiture surchauffée, puis un attentat à Sarajevo, et si tout ça ne sert à rien, une
explosion sur la navire Viribus unitis »
8
. Le deuxième incident inattendu s’est produit à la
gare de Vienne ; l’éclairage de la voiture est tombé en panne, quelques minutes avant le
départ du train. Comme on n’avait pas suffisamment du temps pour remédier à cette panne,
quelques bougies se sont substituées à l’éclairage habituel
9
.
D’après les récits des personnes proches du prince, le couple héritier, sur le conseil de baron
Rummerskirch - qui, pendant la duré des manœuvres militaires, résidait à Ilidza, ville d’eaux
très fréquentée, prés de Tarcin, - a demandé que l’on abandonne la parade militaire pour
retourner immédiatement à Vienne. Cependant, le lieutenant-colonel Merrizi, officier
d’ordonnance du général Potiorek, a ordonné le maintient de la parade militaire, en expliquant
la haute importance de cette visite parmi les membres dirigeantes bosniaques. En même
temps, il a affirmé que l'abandon de cette parade exercerait une influence négative sur les
relations politiques autrichiennes et que l’état d’esprit du peuple étaient excellent à Sarajevo.
Le voyage du prince héritier est sous de mauvais auspices, ce que François-Ferdinand n’a
pas su prendre en considération. Mais, le déroulement des événements historiques ne pouvait
pas être arrêté.
Le 26 et 27 juin 1914, le prince héritier s’occupait des manœuvres militaires, tandis que son
épouse, en compagnie de baron Morsey, visitait la ville de Sarajevo
10
. Au soir de 27 juin, le
couple héritier a donné à dîner à Ilidza les dirigeants des autorités civiles étaient invités
11
.
Le matin de 28 juin, François-Ferdinand a fait appeler le baron Morsey pour lui montrer sa
nouvelle cravate militaire qui fonctionnait avec un bouton à pression, détail qui joua un rôle
important après l’assassinat puisqu’il permit un rapide déshabillement du prince héritier.
Après avoir participé à la messe, ils ont pris un train particulier à 9 heures et demi, en
compagnie des membres de leur suite pour arriver à la gare de Sarajevo, où le général
Potiorek les ont accueillis. Suite à la visite du camp militaire, ils ont pris les voitures dans
l’ordre suivant : dans la première voiture se sont installés le couple héritier, le générale
premier conflit mondial, il a été libéré d’urgence de ses fonctions, en raison de la maladie encéphalique très
grave. V. Eöttevény, Olivér, p. 330.
6
Sur la base de mémoire de comte Ottokar Czernin, nous avons la possibilité de descendre dans les détails du
voyage de prince héritier à Madrid, à l’occasion du couronnement d’Alphonse XIII, en 1902. François-Ferdinand
s’est assisaux fêtes dudit couronnement, bien qu’il ait été préalablement inforsur la risque d’un attentat
éventuel contre un grand-duc russe ;s tout au long du défilé, il a pris sa place à côté de ce grand-duc et a refusé
de prendre toutes mesures de sécurité. Ce cas peut nous montrer son esprit de détermination et son fatalisme.
V. Eöttevény, Olivér, p. 330.
7
Galántai József : Szarajevótól a háborúig [De Sarajevo á la guerre], Budapest, 1975, p. 24
8
Cité par Eöttevény, Olivér, p. 332
9
Pour un aperçu plus complet concernant le voyage de couple héritier, voir Eöttevény, Olivér, pp. 332-335
10
Galántai József : Szarajevótól a háborúig… p. 29
11
Pour un aperçu plus complet concernant l’assassinat de François-Ferdinand et de son épouse, cf. Vladimir
Dedijer : The Road to Sarajevo, New York, 1966 ; Eöttevény, Olivér: Chapitre XXV Sarajevo, pp. 336-342
Potiorek et le propriétaire de cette voiture; dans la deuxième voiture, ont trouvé la place le
comte Boos-Waldeck, propriétaire de la voiture, le colonel Bardolff, ainsi que le grand maître
des cérémonies Rummerckirch et le lieutenant-colonel Merrizi. Les trois autres voitures ont
été consacrées à l'aménagement des membres de la suite. Une sixième suivait le cortège des
voitures. Il peut être étonnant que dans le cadre de la visite officielle du prince héritier de la
Monarchie austro-hongroise, il ait été fait usage de voitures privées qui étaient, dans la plupart
des cas, en mauvais état et considérées comme des voitures simples ou quotidiennes.
En traversant le centre-ville, une détonation d’un coup de fusil Flaubert s’est produite à côté
du bâtiment de la Direction de la poste, et un homme s’est jeté dans le ruisseau de Miljacka.
Rapidement, une bombe a été lancée par Gabrinovic sur la première voiture ; le prince
héritier, réagissant proprement, l’a percutée, entraînant l’explosion de la bombe dans la
deuxième voiture. Les éclats de bombe a grièvement blessé le lieutenant-colonel Merrizi à la
tête. La file des voitures s’est immédiatement arrêtée, et les membres de la suite sont
descendus pour voir le couple héritier. François-Ferdinand, lui-même, est descendu pour
acquérir la certitude que personne n’avait trou la morte et pour apporter son aide aux
blessés. La voiture de comte Boos-Waldeck est devenue inutilisable et la vite pare-brise de la
troisième voiture a également été cassée. Parmi les piétons se trouvant au milieu de la file des
voitures, une vingtaine était légèrement blessé. Un coiffeur, ayant la nationalité hongroise,
résidant à Sarajevo, s’est jeté dans le ruisseau pour arrêter Gabrinovic, l’auteur de crime
12
.
Quelques minutes après l’explosion de la bombe, le couple héritier et sa suite sont arrivés à
l’Hôtel de ville de Sarajevo le maire de la ville, Fehim effendi Curcic, a commencé à
prononcer son discours solennel qui a été vu interrompu par François-Ferdinand, laissant
échapper le cri suivant : « Monsieur le Maire ! Nous sommes venus dans votre ville et ici,
nous sommes accueillis par des bombes ! Bien, maintenant vous pouvez reprendre votre
discours ! »
13
. Après avoir accueilli les salutations des invités, le prince héritier a ordonné le
baron Morsey d’accompagner la duchesse soit à la ville d’Ilidza, soit au palais du gouverneur.
Mais la demande de prince a été rejetée par son épouse. Même dans cette situation très
inquiétante, François-Ferdinand avait eu l’intention d’aller à l’hôpital pour voir le blessé
Merrizi. Le parcours qui devait être effectué par sa voiture était fixé conjointement par
Bardolff et Gerber, chef de la police municipale. Le maire et Gerber se sont installés dans la
première voiture, tandis que le couple héritier et le général Potiorek, ainsi que le comte
Harrach dans la deuxième. En prenant le chemin vers l’hôpital municipal, la première voiture
s’est trompé de route; s' apercevant de cette erreur, le chauffeur de la voiture de prince
héritier, par ordre de général Potiorek, s’est arrêté pour retourner et suivre le bon chemin. Au
moment la voiture s’est arrêtée, des coups de feu ont été tirés sur le couple héritier
14
. La
tête de la duchesse Hohenberg est tombée sur le torse de prince qui s’est rejeté au fond de la
voiture. Ils sont restés dans la même position jusqu’à ce que la voiture soit retournée au palais
du gouverneur avec la plus grande vitesse possible. L’assassin, le jeune Gavrilo Princip, a été
arrêté par le baron Morsey juste après les coups de feu ; mais selon lui, les policiers présents
sur le lieu de crime n’ont pas agit rapidement, du fait de la faiblesse des contrôles réalisés le
jour de l’assassinat dans toute la ville de Sarajevo
15
.
La duchesse a trouvé la mort au moment du coup de feu ; le médecin Feuer a tout tenté pour
la sauver, mais rapidement, il a déclaré ne pouvoir plus rien faire : « Toute aide est
12
Eöttevény, Olivér, p. 338
13
Cité par Eöttevény, Olivér, p. 338
14
Eöttevény, Olivér, p. 339
15
Galántai József : Szarajevótól a háborúig… pp. 29-30
impossible ; sa Majesté est décédée ! »
16
. Le Père Puntigam a fait la dernière onction sur le
prince héritier. L’archevêque de Sarajevo, accompagné des prêtes, a prié à côté du corps de
François-Ferdinand.
Quatorze ans après son mariage le 28 juin 1900 , le prince héritier et son épouse ont trouvé
la mort à Sarajevo sous le tirs d’un jeune ultra-serbe, Princip. Cet événement est considéré
comme la cause immédiate du déclenchement de la Première Guerre mondiale et a ouvert une
des pages les plus noires de l’histoire européenne et mondiale.
Situation politique de l’époque dans les Balkans
Le 7 octobre 1879, une alliance a été conclue par l’Allemagne et la Monarchie austro-
hongroise
17
, afin d’assurer une aide militaire mutuelle en cas d’agression de l’une des parties
au traité par la Russie
18
. L’alliance a été indirectement soutenue par la plus grande puissance
du monde de l’époque, l’Angleterre
19
, la France et la Russie étant considérées comme ses
ennemies. Pendant les quinze années suivantes, la zone d’influence de la Monarchie a été
élargie dans les Balkans. En 1881, les relations entre la Russie et l’Allemagne ont été
améliorées grâce à la politique de Premier ministre allemand, Bismarck, qui avait commen
à rapprocher les intérêts allemands et russes concernant la situation politique dans les
Balkans. Au cours de la même année, un traité secret a été conclu par la Monarchie et la
Serbie dont la situation économique a été raillée, de plus en plus, à la Monarchie. Toutefois,
l’opposition politique serbe a progressivement vu le jour ; c’est d’ailleurs en 1881 que le parti
radical de Pasic a été fon
20
. Une alliance tripartie entre la Monarchie, l’Italie et l’Allemagne
a été signée le 20 mai 1882 à Vienne, dans le but de sauvegarder le principe de la monarchie
dans chacun de ces trois pays, mais il servait à assurer les intérêts de ces pays contre la
France. Ces trois dits traités avaient pour finalité de renforcer la Monarchie dans les Balkans,
car il lui garantissait le soutien allemand et la neutralité italienne en cas de conflit avec la
Russie
21
. Le renforcement de la Monarchie et l’isolement de la Russie ont abouti, en
Roumanie, au refoulement de l’influence française et à la conclusion d’une alliance, en 1883,
entre la Monarchie et la Roumanie.
Ces événements ont abouti au renforcement de la position politique autrichienne dans les
Balkans. Ces années peuvent d’ailleurs être considérées comme l’âge d’or de la Monarchie
dualiste
22
. Grâce à cela, presque tout le territoire de Balkans est tombé sous l’influence
autrichienne et inversement la Russie en a été refoulée
23
. La politique sud-slave de la
Monarchie des années de 1880 tendait à créer et à intégrer sous l’autorité de la Couronne des
16
Cité par Eöttevény, Olivér, p. 341
17
Galántai, József : A Habsburg Monarhia alkonya [Le déclin de la Monarchie austro-hongroise], Budapest,
1985, p. 255
18
Fejtõ, Ferenc : Rekviem egy hajdan volt birodalomért (Ausztria-Magyarország szétrombolása) [Requiem pour
une empire de jadis] Budapest, 1997, p. 144
19
Pour un aperçu plus complet concernant l’appréciation anglaise de la situation externe de la Monarchie austro-
hongroise, voir notamment Jeszenszky, Géza : Az elvesztett presztizs [Le prestige perdu] Budapest, 1994, p. 282
et s.
20
V. notamment Eöttevény, Olivér, pp. 317-320
21
Op. citée : Eöttevény, Olivér, p. 321
22
Barbara Jelavich : A Balkán története, II. kötet [L’Histoire de Balkans, Vol. II.] Budapest, 2000, pp. 99-100
23
Galántai, József : A Habsburg Monarchia alkonya, p. 261
unités de province des peuples sud-slaves ; mais, dans le même temps, l’opposition serbe
encourageait une politique d’unification
24
.
Au moment de la Révolution industrielle, et compte-tenu des différences de développement
économique au sein du continent européen, les positions politiques ont été profondément
organisées. L’Autriche-Hongrie était beaucoup moins développée économiquement que la
France, l’Allemagne, et, par conséquent, elle est devenue au début des années de 1900 un
pouvoir de seconde ordre, notamment en matière de politique extérieure
25
. L’alliance tripartie
[réunissant l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie et l’Italie] de 1882 a encouragé le rapprochement
économique et politique entre la Russie et la France. Si la conclusion de l’alliance, en 1894,
entre la Russie et la France, a été considérée comme aboutissement négatif, elle n’a pas pour
autant modifié la situation dans les Balkans. La situation des pays membres de l’alliance
tripartie a largement évolué : le rôle de l’Allemagne a connu un réel développement au
préjudice de la position autrichienne et italienne. La Monarchie se trouvait intégrée à une
alliance dont le principal ennemie était l’Angleterre, tandis que la position russe était
encouragée par la France et l’Angleterre. Cette situation a été admise au sein de la cour
autrichienne, et certains, comme le principe héritier Rodolphe, ont émis l’idée de relâcher un
peu le cadre de l’alliance tripartie.
Il était désormais évident que si l’Allemagne ne pouvait pas compter sur la Monarchie austro-
hongroise, il ne lui resterait qu’une seule solution pour préserver ses intérêts : le
rapprochement vers la Russie. Cette situation était particulièrement dangereuse pour les
intérêts autrichiens. La Cour de Habsbourg a bien reconnu qu’au regard de cette nouvelle
situation, il était nécessaire de régler définitivement ses relations avec la Russie tsariste pour
faire obstacle à une alliance germano-russe. A l’occasion de la visite officielle de François-
Joseph 1er à Saint-Pétersbourg, un traité a été conclu entre la Monarchie et la Russie pour
maintenir le statu quo dans les Balkans
26
.
A la fin du XIXeme comme au début du XXeme siècle, la Monarchie s’occupait de ses
problèmes internes, notamment les questions nationales et sociales, tandis que la Russie était
largement tournée vers la guerre contre le Japon. Jusqu’à ce moment, les nouveaux pays des
Balkans, notamment le Monténégro, la Serbie, la Roumanie, la Bulgarie et la Grèce, se
renforçaient tant économiquement que politiquement alors que les mouvements
d’indépendance des peuples sud-salves profitaient largement des crises internes de la Turquie,
de la Monarchie dualiste, ainsi que de la Russie tsariste. En 1903, le couple royal serbe a été
assassiné par les membres d’un groupe d’officiers permettant à la famille royale
Karadjordjevic, de monter sur le trône, soutenue en cela par la politique extérieure russe.
Dès 1907, la Monarchie est parvenue à stabiliser la crise interne, ce qui lui permit de se
concentrer sur les questions extérieures, notamment sur la crise de plus en plus profonde dans
les Balkans. Le chef d’état-major autrichien, Conrad von Hötzendorf, en accord avec
l’empereur François-Joseph 1er, a fait préparer un projet tendant à l’annexion de la Serbie au
profit de la Monarchie. En mai 1907, le ministre austro-hongrois de la finance, Burian, a
digé un rapport sur la Bosnie-Herzégovine, dans lequel il déclarait : « Actuellement, il n’y a
24
Barbara Jelavich, p. 101
25
Palotás Emil : A Balkán-kérdés az Osztrák-Magyar és az orosz diplomáciában a XIX. század végén [La
question de Balkans dans la diplomatie de la Monarchie austro-hongroise et de la Russie, à la fin de XIXeme
siècle] Budapest, 1972, pp. 226-232
26
Op. citée : Palotás, p. 231
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