Géographie du Canada 1231 : L’étude de cas : « L’arctique » Nom:___________________________________________ Lis l’article « L’arctique » et réponds aux questions au dessous. 1. Définir la pensée systémique. 2. Dans vos propres mots, définir durabilité (page 69). 3. Regardez le tableau au dessous. Dans la première colonne, nomme les groups intéresses a résoudre le problème. Dans la deuxième, explique le lien entre chaque groupe et le problème. Groupes intéresses a résoudre le problème Qu’est ce que cette groupe faire pour résoudre le probleme? 4. Crée un diagramme en étoile comme celui a la page 75, qui souligne les principaux enjeux du problème. L'Arctique : L'environnement Territoire éloigné et peu peuplé, l'Arctique subit néanmoins des assauts de nature écologique provenant surtout de régions éloignées. La composition géographique de l’Arctique détermine sa façon de réagir aux changements environnementaux. Comme l’eau occupe les deux cinquièmes de la surface située au nord du 60e parallèle, la région est essentiellement un océan entouré de terres. Il existe trois grandes préoccupations d’ordre environnemental concernant l’Arctique : le changement climatique, le changement de la biodiversité et l’utilisation de substances toxiques. Les effets de ces changements se manifestent de plus en plus dans le Nord et, de fait, l’Arctique semble préfigurer les changements que connaîtra la planète, tout en en étant un déterminant clé, en particulier sur le plan climatique. Le présent document aborde brièvement certains des problèmes écologiques, souvent interreliés, qui touchent le Grand Nord. Il décrit aussi certains des efforts entrepris au niveau international et au Canada pour assurer la protection de l’environnement dans l’Arctique. Le changement climatique Le changement climatique anthropique (causé par l’activité humaine) tient à l’accumulation des gaz à effet de serre (GES) dans l’atmosphère, qui résulte en grande partie de l’utilisation de combustibles fossiles depuis la révolution industrielle et des changements dans l’utilisation du sol liés à la déforestation. Les GES emprisonnent dans l’atmosphère de l’énergie qui pourrait s’échapper dans l’espace. Les effets du réchauffement ne sont pas connus avec certitude, mais on croit qu’ils seront considérables, y compris la hausse du niveau des mers et l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des phénomènes météorologiques violents. L’Arctique se réchauffe deux fois plus vite que le reste de la planète, ce qui entraîne des changements qui touchent déjà la vie des habitants du Nord : le pergélisol est moins constant, l’aire de distribution des espèces animales change, rendant la chasse plus difficile, et la glace de mer recule, aiguisant l’intérêt pour les ressources de l’océan Arctique. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC)(1) des Nations Unies a conclu en 2007, dans son Quatrième rapport d’évaluation(2), que les preuves du réchauffement du climat mondial sont désormais irréfutables et qu’il est probable à plus de 90 p. 100 que les émissions anthropiques de GES ont causé la plus grande partie du réchauffement depuis le milieu du XXe siècle. Incidence du changement climatique dans l’Arctique. Si la température moyenne du globe a augmenté d’environ 0,7°C depuis 100 ans, ce taux a été le double dans l’Arctique, malgré une grande variabilité. Ainsi, depuis 50 ans, l’ouest et le centre de l’Arctique canadien se sont réchauffés de 2 à 3°C, alors que l’est de l’Arctique se serait plutôt refroidi de 1 à 1,5°C, la tendance étant cependant au réchauffement depuis une quinzaine d’années(3). L’incidence du changement climatique a d’abord été évaluée en particulier pour l’Arctique dans un rapport marquant produit en 2004 par le Conseil de l’Arctique (forum intergouvernemental de haut niveau sans autorité contraignante créé en 1996 à des fins de coopération, de coordination et d’interaction entre les États de l’Arctique)(4). Ses résultats ont été cités et développés dans le rapport 2007 du GIEC en ce qui concerne de façon générale les effets en zone polaire (d l’Antarctique). Voici certaines conclusions du rapport(5) : Le changement climatique présente des effets très variables d’une région polaire à l’autre et à l’intérieur d’une même région. Un climat moins rigoureux dans le Nord aura des retombées économiques positives pour certaines populations. Les changements hydrologiques (liés au cycle de l’eau) et cryosphériques (liés au pergélisol, à la glace de mer, à la glace de lac et à la neige) en cours auront un effet considérable sur les écosystèmes d’eau douce, riverains et côtiers de l’Arctique. Le recul de la banquise arctique depuis quelques dizaines d’années(6) a amélioré l’accès pour la navigation, changé la production biologique et l’écologie côtières, nui à plusieurs mammifères marins qui dépendent des glaces et intensifié l’action des vagues sur les côtes. Les changements futurs dans les régions polaires entraîneront une rétroaction qui aura des conséquences importantes à l’échelle planétaire pendant le prochain siècle(7). Par une démarche parallèle à celle du GIEC, le gouvernement canadien a considérablement mis à jour son évaluation de 2004 sur les effets du changement climatique et l’adaptation à celui-ci au Canada(8). Plusieurs conclusions du rapport final sur l’évaluation, parues en mars 2008, reprennent les résultats de 2007 du GIEC(9). Incidence du changement de l’Arctique sur le climat mondial Autant le réchauffement planétaire touchera l’Arctique, autant les changements dans l’Arctique contribueront fort probablement au réchauffement planétaire, et de façon peut-être radicale. Trois mécanismes sont souvent invoqués : diminution du pouvoir réfléchissant (albédo) de la Terre, changement dans la circulation océanique et libération de carbone par la fonte du pergélisol. L’albédo de la Terre pourrait changer à mesure que le réchauffement planétaire réduira l’englacement et accroîtra ainsi les surfaces d’eau libre, plus foncée. Alors que la glace réfléchit la lumière, l’eau libre l’absorbe et se réchauffe en même temps. Ce phénomène accélère la fonte de la banquise et donne lieu à une séquence réitérée (ou rétroaction positive) : le changement du climat de l’Arctique amplifie le changement climatique mondial qui augmente à son tour le changement dans l’Arctique(10). Les courants marins et la circulation mondiale de l’eau déplacent d’énormes quantités d’énergie autour de la planète. La densité de l’eau, facteur clé de la circulation océanique, est fonction à la fois de la température et de la salinité : plus l’eau est salée et froide, plus elle est dense. L’eau du Nord, froide et peu salée, descend, tandis que les eaux tropicales, plus chaudes et plus salées (à cause de l’évaporation) remontent, ce qui provoque un mouvement analogue à celui d’un transporteur. Comme les eaux denses de l’Arctique sont un moteur important de la circulation océanique, un apport appréciable d’eau douce plus chaude et moins dense – issue de la fonte des glaciers et des précipitations accrues que risque d’entraîner le changement climatique – pourrait modifier la circulation océanique. On s’inquiète en particulier du risque d’une fonte massive de la banquise du Groenland, qui contient le dixième de l’eau douce du globe, puisqu’elle relèverait le niveau de la mer de 7 m. Les sols de l’Arctique renferment de grandes réserves de carbone. On connaît mal la dynamique de la fonte du pergélisol et de la libération de ce carbone stocké, mais certains chercheurs pensent que la quantité de carbone libéré par la fonte du pergélisol pourrait dépasser de beaucoup les émissions anthropiques actuelles. Par conséquent, le réchauffement de l’Arctique pourrait accélérer celui de la planète qui, à son tour, entraînerait une augmentation du carbone libéré par les sols de l’Arctique(11). Changement de la biodiversité Les peuples du Nord dépendent beaucoup, à la fois pour leur alimentation et pour des raisons sociales et culturelles, de la diversité et de l’abondance des organismes vivants, c’est-à-dire de la biodiversité. Selon l’Évaluation des écosystèmes pour le millénaire, réalisée par les Nations Unies et achevée en 2005(12), la biodiversité profite aux peuples plus que par sa seule contribution au bien-être matériel et au travail : elle contribue à la sécurité, à la résilience, aux relations sociales, à la santé et à la liberté de choix et d’action. La biodiversité change radicalement dans le Nord à la suite de la surexploitation des espèces, de la perte d’habitat dans les lieux d’hivernage et les haltes migratoires des espèces migratrices et, surtout, à cause du changement climatique. On prévoit un bouleversement de la biodiversité de l’Arctique, qui résultera surtout du changement climatique. Changements touchant la végétation La limite des arbres, ligne au-delà de laquelle les arbres ne peuvent plus pousser, se déplacera vraisemblablement vers le nord, ce qui transformera la toundra en taïga en raison des conditions climatiques les plus favorables. La fonte du pergélisol pourrait transformer de grandes étendues de terres bien drainées en tourbières ou en marais. Il semble que les mousses et les lichens, nourriture essentielle du caribou et du renne en hiver, pourraient devenir moins abondants, cédant le pas aux plantes vasculaires (végétaux supérieurs, dont les plantes à fleurs, les conifères et les fougères). Changements touchant les insectes L’aire de distribution des espèces d’insectes, conditionnée normalement par les facteurs climatiques, pourrait se déplacer vers le Nord dans des zones auparavant inhospitalières. Changements touchant les poissons Le moment de la fonte de la glace de mer au printemps et en été influe sur la croissance des algues en bordure des glaces et sur la population de krill, petits crustacés importants pour l’alimentation de nombreux animaux comme la morue de l’Arctique, elle-même la proie des bélugas, des narvals et des phoques. Par conséquent, les changements que subirait la glace de mer auraient des effets importants qui se répercuteraient sur toute la chaîne alimentaire dans la région arctique. Dans l’Arctique, le réchauffement régional pourrait avoir contribué à la progression récente de Salmonidés vers le Nord. Les changements de l’état de la glace de mer accroîtront les possibilités de pêche commerciale dans le Nord. Dans l’est de l’Arctique, la pêche à la crevette du Nord et au flétan du Groenland aurait le potentiel de développement le plus immédiat. Changements touchant les oiseaux L’Arctique constitue l’aire de nidification de nombreuses espèces d’oiseaux migrateurs qui hivernent ailleurs. Le changement climatique devrait favoriser la migration des espèces vers des destinations plus nordiques. Cependant, la perte d’habitat et les changements de la disponibilité de la nourriture influeraient également sur certaines de ces espèces. Changements touchant les mammifères terrestres Plusieurs troupeaux de caribous sont en déclin et certaines populations figurent sur la liste des espèces en voie de disparition, menacées ou préoccupantes dressée sous le régime de la Loi sur les espèces en péril du Canada. Le changement climatique pourrait nuire à ces populations, en favorisant les événements météorologiques violents et en influant sur la disponibilité de la nourriture. Avec l’expansion de l’aire des espèces vers le Nord, les espèces résidantes sont délogées quand il y a accroissement de la concurrence pour l’habitat et les ressources. Ainsi, l’expansion de l’aire du renard roux vers le Nord, l’habitat du renard arctique, plus petit, menace la survie de celui-ci. Certains herbivores qui ont un régime alimentaire très adaptable pourraient passer de la forêt boréale à la toundra arctique. Changements touchant les mammifères marins On prévoit que la diminution de l’étendue et de la quantité de glace de mer modifiera la distribution saisonnière, l’aire géographique, les voies de migration, l’alimentation, le succès de reproduction et, à plus ou moins longue échéance, l’abondance des mammifères marins de l’Arctique(13). Ainsi, la réduction de l’englacement et de l’accès aux phoques rendra moins fructueuse la chasse faite par l’ours blanc, entraînant une baisse de la population de ce dernier(14). Nombre d’espèces de phoques et d’otaries et le morse, en particulier les espèces habitant la glace de mer saisonnière, dépendent de la présence de glaces suffisantes pour se reposer, se nourrir, mettre bas et muer. Indirectement, les temps de l’année où se forme et fond la glace de mer modifieront les migrations et l’alimentation de ces animaux. L’accroissement de la navigation dans l’Arctique, suscité par la diminution de l’englacement et un plus grand nombre de voies de navigation libres de glace, peut également avoir une incidence sur certaines populations. Produits chimiques toxiques L’utilisation des composés toxiques menace la santé des habitants et des espèces sauvages du Nord. Les polluants qui persistent dans l’environnement et s’accumulent dans les tissus (polluants organiques persistants ou POP) sont particulièrement inquiétants dans l’Arctique parce qu’ils circulent dans l’atmosphère et les océans et finissent par s’accumuler dans la nourriture que consomme la population du Nord, par exemple la graisse de baleine. Les vents et les courants marins transportent les composés chimiques persistants, dont beaucoup sont toxiques, jusque dans l’Arctique. L’exploitation minière et pétrolière dans le Nord canadien, la mer de Barents et l’Alaska risque d’accroître la charge chimique dans l’Arctique. L’augmentation de la navigation résultant du changement climatique exposera l’Arctique à un plus grand risque de pollution. En outre, des déchets radioactifs, vestiges de la guerre froide provenant surtout de l’ex-Union soviétique, se retrouvent dans l’Arctique. Beaucoup de produits chimiques s’accumulent dans les graisses; les animaux qui vivent longtemps peuvent donc en présenter de grandes concentrations dans leurs tissus adipeux. Comme ces contaminants se concentrent à mesure qu’on monte dans la chaîne alimentaire, les prédateurs situés à son sommet, comme l’ours blanc et le loup, présentent les concentrations les plus fortes. Les peuples indigènes de l’Arctique, qui comptent sur la faune locale pour leur survie, absorbent quotidiennement des substances toxiques à des taux qui peuvent être dix fois supérieurs au niveau tolérable; ces polluants passent ensuite dans le sang et le lait maternel pour contaminer les fœtus et les enfants(15). Les composés chimiques suivants sont particulièrement préoccupants : les POP comme les biphényles polychlorés (BPC), le DDT et certains pesticides organophosphatés, ainsi que les métaux lourds comme le mercure. D’autres substances problématiques ont été identifiées récemment : les ignifugeants polybromés comme l’éther diphénylique polybromé (EDP) et les composés perfluorés comme le perfluorooctane sulfonate (PFOS) et l’acide perfluorooctanoïque (APFO), utilisés respectivement dans la préparation de produits antitaches et de revêtements antiadhésifs. Interventions internationales et nationales d’ordre environnemental dans l’Arctique Mesures internationales Les problèmes environnementaux de l’Arctique proviennent surtout de l’extérieur de la région. Alors que le changement climatique se fait sentir le plus fortement dans l’Arctique, les GES qui provoquent le réchauffement sont émis partout dans le monde. Les POP sont produits à l’extérieur de l’Arctique, mais y arrivent en raison de la circulation atmosphérique et s’accumulent ensuite dans la chaîne alimentaire. Si les activités économiques qui menacent l’environnement de l’Arctique ne sont pas menées de façon durable, les problèmes environnementaux ne feront que s’aggraver. Par conséquent, l’action internationale est absolument essentielle pour répondre aux problèmes environnementaux de l’Arctique. Plusieurs accords environnementaux multilatéraux visent l’Arctique, mais aucun ne traite explicitement des problèmes de l’Arctique. Les accords suivants sont particulièrement pertinents : la Convention cadre sur le changement climatique des Nations Unies et son Protocole de Kyoto, la Convention sur la diversité biologique des Nations Unies et la Convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants. Certaines de ces mesures semblent avoir un effet dans l’Arctique. Ainsi, des dosages réalisés dans le Nord canadien indiqueraient que la concentration de certains polluants visée par l’action internationale a diminué depuis dix ans : DDT, chlordane, toxaphène, certains composés industriels comme les BPC(16). Cependant, certains ne croient pas que la plupart des accords environnementaux multilatéraux actuels puissent résoudre les problèmes de l’Arctique. Invoquant l’échec de la plupart des pays pour ce qui est de protéger l’environnement, les changements écologiques toujours rapides et la pléthore d’organismes engagés dans la gouvernance de l’Arctique, deux organisations non gouvernementales (ONG) du secteur de l’environnement, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN)(17) et le Fonds mondial pour la nature (WWF), soutiennent que la mise au point d’un nouveau régime législatif ou d’un nouveau traité international propre à l’Arctique s’impose. L’UICN suggère de renforcer entre-temps les instruments juridiques existants(18). D’autres pensent qu’il est non seulement presque impossible de rédiger un nouveau traité pour l’Arctique, parce que des pays souverains y sont déjà présents, ce qui n’est pas le cas en Antarctique par exemple, mais encore que cela est inutile parce que plusieurs accords existent déjà(19). On pourrait les renforcer ou les modifier à mesure que les changements se produisant dans l’Arctique rendent leur application à cette région plus pertinente. L’Accord des Nations Unies sur les stocks de poissons (ANUP) est un instrument de ce genre(20). Il fournit un cadre pour la conservation et la gestion des stocks de poissons chevauchants ou grands migrateurs dans les zones de haute mer réglementées par des organisations de pêche régionales. Les conditions océaniques changeantes dans l’Arctique peuvent donner lieu à des situations favorables à l’établissement et à l’expansion des pêches commerciales dans le Nord. Par conséquent, le Congrès américain a récemment accepté d’entamer des discussions à l’échelle internationale avec d’autres pays de l’Arctique afin de créer, sous le régime de l’ANUP, une nouvelle organisation internationale de gestion des pêches chargée de gérer les stocks de poissons dans l’océan Arctique. Mesures nationales Si les mesures internationales sont importantes pour la gestion de l’environnement arctique, il faut aussi que les pays de l’Arctique jouent un rôle actif. Le Canada s’est doté de politiques et de lois qui concernent l’Arctique, mais à l’instar des mesures internationales, ses grandes mesures axées sur le changement climatique, la biodiversité et les substances toxiques ne touchent l’Arctique qu’indirectement. Comme certaines mesures sont assez récentes, elles sont difficiles à évaluer. Quant aux mesures visant à réduire le changement climatique, le vérificateur en matière d’environnement au Canada, la commissaire à l’environnement et au développement durable, notait en 2006 que cinq plans avaient été mis en œuvre, mais qu’aucun n’avait réduit les émissions de GES(21). La commissaire avait réclamé une action beaucoup plus rapide pour réduire les émissions. Elle notait également l’absence de stratégie pour aider les populations locales à s’adapter au changement climatique. Le gouvernement fédéral a accepté les recommandations de la commissaire : en 2007, il a fait paraître Prendre le virage, plan qui avait pour objet de réduire les émissions nationales de GES de 20 p. 100 entre 2006 et 2020(22). Le premier plan a été critiqué par la Table ronde nationale sur l’environnement et l’économie soit pour avoir surestimé les objectifs de réduction de GES ou pour ne pas les avoir suffisamment justifiés. La principale loi canadienne relative à la protection de la biodiversité est la Loi sur les espèces en péril (LEP) de 2002. Cette loi peut toucher plusieurs animaux qui habitent le Nord. Ainsi, le Canada envisage présentement d’inscrire l’ours blanc et d’autres espèces importantes comme le béluga au nombre des espèces en péril sous le régime de la LEP. Entre-temps, le gouvernement a été poursuivi deux fois pour avoir négligé d’identifier l’« habitat essentiel » d’espèces en péril, ce à quoi l’oblige la LEP. Dans son rapport de 2008, le commissaire à l’environnement et au développement durable note que le programme de rétablissement n’a pas été achevé ou que l’habitat essentiel n’a pas été déterminé pour la plupart des espèces pour lesquelles ces mesures sont prévues. Le Canada protège également le milieu naturel dans ses parcs nationaux et son réseau d’aires protégées, dont les refuges d’oiseaux migrateurs, les réserves nationales de la faune et les réserves marines de la faune sous le régime de la Loi sur la faune du Canada et les aires marines protégées sous le celui de la Loi sur les océans. Le plan canadien de gestion des produits chimiques(23), rendu public en décembre 2006, a été généralement bien accueilli, y compris par les ONG du secteur de l’environnement. Il fait intervenir la Loi canadienne sur la protection de l’environnement (1999) dans l’examen de plusieurs produits chimiques (« liste intérieure ») dont la toxicité naturelle a été étudiée au départ pour répondre aux exigences de cette loi. Ces examens ont pour but d’établir si les substances visées posent des risques. Grâce à ce plan, le Canada a ainsi été le premier pays à effectuer l’évaluation des risques d’un produit courant utilisé dans la fabrication de certains plastiques, le bisphénol A, et à conclure qu’il était dangereux pour les jeunes enfants et l’environnement et qu’il devait donc faire l’objet d’un contrôle. De nouveaux POP, comme la plupart des EDP et des APFO, sont également ciblés. Il existe aussi une loi concernant spécifiquement l’Arctique, la Loi sur la prévention de la pollution des eaux arctiques : elle interdit le rejet de déchets dans les eaux arctiques ou partout où ces déchets pourraient aboutir dans les eaux de l’Arctique. En août 2008, le gouvernement fédéral a annoncé son intention de modifier cette loi pour qu’elle s’applique aussi aux eaux arctiques de 100 à 200 milles marins. Le gouvernement fédéral est aussi responsable des mines abandonnées et des autres sites contaminés au nord du 60e parallèle. Le commissaire à l’environnement et au développement durable, dans son rapport de mars 2008, affirme que le gouvernement fédéral a progressé dans la voie de son objectif ultime d’éliminer d’ici 2020 son obligation de 3,1 milliards de dollars reconnue à ce jour relative à ces sites contaminés. L’éloignement de certains de ces lieux dans le Nord rend l’intervention difficile(24). Conclusion Trois grandes questions environnementales sont évidentes dans l’Arctique : le changement climatique, le changement de la biodiversité et l’utilisation des produits chimiques toxiques. Le changement climatique est un facteur déterminant qui touche tous les aspects de la vie dans l’Arctique, et pourtant les GES à l’origine du réchauffement récent émanent de l’activité industrielle et des changements dans l’utilisation des sols qui se produisent dans des régions très éloignées de l’Arctique. Les changements relatifs à la biodiversité tiennent en grande partie au changement climatique, mais ils sont également causés par la chasse et la pêche et par les changements d’habitat qui surviennent ailleurs dans les zones d’hivernage et le long des routes migratoires. Les substances toxiques, qui parcourent des milliers de kilomètres de leur point d’origine dans le sud, s’accumulent dans la chaîne alimentaire. Les mesures internationales sont donc nécessaires pour répondre aux problèmes environnementaux de l’Arctique. Certaines mesures sont prises, mais plusieurs autres s’imposent. Ce constat a alimenté un débat visant à établir si l’ensemble actuel d’accords internationaux sur l’Arctique doit être renforcé ou si un nouvel accord international axé expressément sur l’Arctique est nécessaire. À mesure que les Canadiens prennent davantage conscience de l’importance des changements écologiques qui ont lieu dans l’Arctique, leurs gouvernements voient mieux l’intérêt d’une action plus énergique en prenant de nouvelles mesures ou en modifiant les programmes existants pour répondre aux défis qui s’annoncent. † Les documents de la série En bref de la Bibliothèque du Parlement sont des survols de sujets d’actualité. Dans certains cas, ils donnent un aperçu de la question et renvoient le lecteur à des documents plus approfondis. Ils sont préparés par le Service d’information et de recherche parlementaires de la Bibliothèque, qui effectue des recherches et fournit des informations et des analyses aux parlementaires, ainsi qu’aux comités du Sénat et de la Chambre des communes et aux associations parlementaires, et ce, de façon objective et impartiale. [ Retour au texte ] Sources 1. Pour plus d’information sur cet organe scientifique, voir le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (consulté le 10 juin 2008). 2. Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat des Nations Unies, Changement climatique 2007, rapport de synthèse PDF (5.46 Mo, 114 pages), Genève, 2007 (consulté le 23 mai 2008). 3. Chris Furgal et Terry D. Prowse, « Nord du Canada », dans Donald S. Lemmen et al. (dir.), Vivre avec les changements climatiques au Canada : édition 2007, Ottawa, Gouvernement du Canada, 2008, p. 57 à 118 (consulté le 23 mai 2008). 4. Artic Climate Impact Assessment (ACIA), Cambridge University Press, 2005 (consulté le 23 mai 2008). Le Conseil de l’Arctique est un forum intergouvernemental de haut niveau réunissant les huit États de l’Arctique : Canada, Danemark, États-Unis, Finlande, Islande, Norvège, Russie et Suède, ainsi que les populations autochtones et les autres habitants de l’Arctique. Il sert à promouvoir la protection de l’environnement et du développement durable dans l’Arctique. 5. Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat des Nations Unies, M.L. Parry et al. (dir.), Climate Change 2007 – Impacts, Adaptation and Vulnerability: Working Group II Contribution to the Fourth Assessment Report of the Intergovernmental Panel on Climate Change, Cambridge (R.-U.), Cambridge University Press, 2007, p. 23 à 78. 6. Le recul de la banquise progresse plus rapidement depuis quelques années. La plus importante perte de glace de mer observée depuis 1979 (première année de l’enregistrement de données satellite) l’a été en 2007, la deuxième, en 2008, et la troisième, en 2005. En septembre 2007, la glace de mer annuelle a atteint sa superficie la plus basse – seulement 4,13 millions de km2, soit 43 p. 100 de moins qu’en 1979, et 23 p. 100 de moins qu’en 2005. Ce minimum était inattendu et inférieur aux prévisions des modèles informatiques. Une bonne partie du recul concerne la glace pluriannuelle, qui fond beaucoup moins facilement que la glace annuelle. 7. Le niveau de certitude des données présentées dans le rapport du GIEC a été évalué à partir du jugement des experts sur l’exactitude des données de base, des modèles ou des analyses. La fiabilité des résultats pour les éléments présentés dans la liste est dénotée par un niveau de confiance très élevé (les deux premiers éléments) ou un degré élevé de confiance. 8. Donald S. Lemmen et Fiona J. Warren, Impacts et adaptation liés aux changements climatiques : perspective canadienne, Ottawa, Gouvernement du Canada, 2004 (consulté le 15 juillet 2008). 9. Furgal et Prowse (2008). 10. Richard Kerr, « Is Battered Arctic Sea Ice Down for the Count? », Science, vol. 318, 5 octobre 2007, p. 33. 11. Gabrielle Walker, « A world melting from the top down », Nature, vol. 446, no 7137, 12 avril 2007, p. 718 à 721. 12. Un aperçu de l’évaluation des écosystèmes pour le millénaire, demandée en l’an 2000 par le secrétaire général des Nations Unies Kofi Annan. 13. Cynthia T. Tynan et Douglas P. DeMaster, « Observations and predictions of Arctic climate change: potential effects on marine mammals », Arctic, vol. 50, no 4, décembre 1997, p. 308 à 322 (consulté le 3 juillet 2008). 14. La disparition prévue de la banquise d’été a poussé le gouvernement fédéral américain à inscrire l’ours blanc parmi les espèces menacées sous le régime de sa loi sur les espèces en péril, au printemps 2008. Les premières études indiquent que le changement climatique fait déjà des victimes au sein de cette espèce, en particulier dans le sud de son aire. Cette décision américaine s’accompagne d’un protocole d’entente avec le Canada pour la conservation et la gestion des populations d’ours blancs communes aux deux pays. 15. Conseil de l’Arctique, « Persistent Organic Pollutants (POPs) », projet de feuille d’information, 2000, (consulté le 15 juillet 2008). 16. Bob Weber, « Toxic chemical levels finally dropping in Arctic food animals, new study shows », Presse canadienne, 14 juillet 2007. 17. Aussi connue sous l’appellation « Union mondiale pour la nature ». 18. Linda Nowlan, Arctic Legal Regime for Environmental Protection PDF (298 Ko, 85 pages), IUCN Environmental Policy and Law Paper No. 44, IUCN, Gland (Suisse) et Cambridge (R.-U.), ainsi que Bonn (Allemagne), 2001 (consulté le 27 juin 2008). 19. Hans Corell, « Reflections on the possibilities and limitations of a binding legal regime for the Arctic » PDF (714 kilo-octets, 14 pages), Septième Conférence des parlementaires de la région arctique, Kiruna (Suède), 3 août 2006 (consulté le 27 juin 2008). 20. Le titre complet de cet accord est Accord aux fins de l'application des dispositions de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer du 10 décembre 1982 relatives à la conservation et à la gestion des stocks de poissons chevauchants et des stocks de poissons grands migrateurs. 21. Commissaire à l’environnement et au développement durable, Rapport du commissaire à l’environnement et au développement durable à la Chambre des communes, Ottawa, 2006 (consulté le 15 juillet 2008). 22. Des renseignements sur Prendre le virage, Environnement Canada (consulté le 15 juillet 2008). 23. Des renseignements sur le plan de gestion des produits chimiques du Canada, gouvernement du Canada (consulté le 27 juin 2008). 24. Commissaire à l’environnement et au développement durable, « Gestion des produits chimiques – Chapitre 3 : Les sites fédéraux contaminés », Le point – Rapport du commissaire à l’environnement et au développement durable à la Chambre des communes, Ottawa, mars 2008 (consulté le 15 juillet 2008).