pourrait être suffisant pour avoir une compréhension globale de l’histoire de l’univers
. En pratique,
un autre postulat est utilisé afin de simplifier l’analyse : il s’agit du principe cosmologique. Celui-ci
généralise au cosmos le principe de Copernic qui stipule que la terre n’a pas de position privilégiée
dans le système solaire. Le principe cosmologique énonce que l’univers est isotrope et homogène sur
de grandes échelles de distance. L’isotropie concerne l’absence de direction privilégiée quand
l’homogénéité impose l’absence de position privilégiée.
Ces trois piliers de la cosmologie théorique sont et doivent être confrontés aux observations. Ceci est
le cas de la relativité générale et du principe d’équivalence depuis les expériences du baron Eötvös
jusqu'à la physique des pulsars binaires. Le principe cosmologique est plus difficile à confronter aux
expériences. Néanmoins, sous la pression des données qui ont mené à la découverte de
l’accélération récente de l’univers, celui-ci fait l’objet d’un débat très actif.
Armé des trois hypothèses que je viens de décrire, une des premières applications de la théorie de la
relativité générale fut la découverte par Einstein de solutions qui décrivent un univers statique et
sphérique. En effet, rien ne semblait indiquer à la fin des années 1910 que l’on doive remettre en
cause la staticité de la sphère céleste, vision qui remontait aux fondements Aristotéliciens de
l’univers
. Ces solutions mettent en jeu un fluide de matière non-relativiste qui modélise la
répartition de la matière observable de l’univers et un terme d’origine physique plus mystérieuse
qu’Einstein baptisa constante cosmologique. Cette constante dans les équations de la relativité a
pour effet de contrebalancer l’attraction gravitationnelle et donc de rendre possible l’existence d’un
univers statique. Ce qu’Einstein n’avait pas entrevu mais qui fut remarqué peu de temps après par
de Sitter, c’est qu’un univers soumis à cette constante cosmologique se trouve être en expansion
accélérée sans présence de matière. Cette violation du principe de Mach
si cher à Einstein continue
de poser de grands problèmes de nos jours depuis la mise en évidence de l’accélération récente de
l’expansion de l’univers.
En fait nous savons depuis Friedmann et Lemaître que la plupart des solutions cosmologiques des
équations de la relativité générale décrivent des univers non-statiques. Leur évolution temporelle
dépend intrinsèquement du contenu matériel de l’univers. Avant de nous plonger dans la
description des différentes ères de l’histoire de l’univers, nous allons revenir sur la description
physique de la matière telle qu’elle est comprise depuis une vingtaine d’années.
Il est particulièrement important d’insister sur une propriété fondamentale de la matière : la notion
de découplage d’échelle. Celle-ci paraît si naturelle qu’elle apparaît très peu dans l’enseignement de
la physique. Il semble en effet évident que la physique puisse se décrire en termes de couches
successives. Vient en premier lieu la physique macroscopique du mouvement des corps dans
l’atmosphère par exemple, puis à des échelles de l’ordre de quelques nanomètres se révèlent les
Modulo la structure topologique globale de l’univers qui ne peut pas être comprise à partir des seules
équations de la relativité générale. En effet, celles-ci sont des équations aux dérivées partielles qui ne tiennent
compte que des propriétés locales de la géométrie et de la matière.
Les observations de Slipher dans les années 1912 semblaient cependant indiquer que l’univers n’était pas
statique puisque ses résultats montraient que ces galaxies souffraient d’un décalage vers le rouge.
Le principe de Mach est une idée issue des travaux du philosophe et physicien Ernst Mach. Mach argumentait
que l’inertie d’un corps était dû a la distribution de toutes les masses de l’univers. Einstein généralisa ce
principe et postula que la géométrie de l’espace lui-même dépend uniquement de la distribution des masses de
l’univers.