
prises de décision.. S’il importe de reconnaître et de traiter les limites de ces programmes
et de les
examiner plus avant du point de vue du genre, ils constituent des exemples positifs du potentiel du
commerce éthique/équitable en matière d’autonomisation des femmes. Une évaluation d’impact du
programme Fair Trade d’Oxfam a montré que quand les revenus du commerce équitable vont
directement dans les mains des femmes, leur autonomie augmente dans la sphère domestique et
dans la communauté. Néanmoins, c’est la participation des femmes à la prise de décision dans les
groupes de producteurs qui détermine véritablement les bénéfices économiques et sociaux qu’elles
tirent du commerce équitable.
Le commerce équitable en chiffres:
Les organisations de commerce équitable importent en provenance de 45 pays du Sud et
sont en contact avec environ 800 partenaires commerciaux. Cet échange a permis à près
de 800 000 familles productrices, soit quelque 5 millions de personnes, d'améliorer leur
niveau de vie au quotidien. Les revenus des producteurs de la filière du Commerce Equitable
sont supérieurs des 2/3, voire du double, à ceux des producteurs du commerce traditionnel.
Volume des produits faisant l’objet d’un commerce équitable (en 2000) : 200 millions
d’Euros, soit à peine 0,1% du commerce européen avec le Tiers Monde, avec un taux
annuel moyen de croissance : 5%.
2500 produits « équitables ».
3000 magasins du mouvement équitable dans 18 pays (120 en France contre 60 en 1995),
impliquant près de 100 000 volontaires.
Points de vente de produits équitables : 70 000 points de vente, 33 000 commerces ordinaires
et 50 chaînes de supermarché.
Produits alimentaires : en moyenne 60% du chiffre d’affaires au détail du commerce
équitable.
Re-politiser les enjeux du commerce équitable dans l’économie solidaire…
La perspective d'économie solidaire renoue avec l'origine de l'économie sociale mais elle se doit aussi
de tenir compte des enseignements fournis par l'histoire de cette économie sociale. Avec le temps
dans l'économie sociale, le rôle économique des organisations s'est renforcé aux dépens de la
dimension politique. La démocratisation des rapports sociaux a été envisagée uniquement à l'intérieur
des organisations et en termes de propriété collective. Or les expériences ne peuvent se développer
qui si les cadres institutionnels leur sont favorables et la propriété des moyens de production, si elle
est nécessaire, n'est pas suffisante pour assurer la démocratie interne. Des initiatives de mise en
réseau entre des organisations de l’économie solidaire de par le monde son entrain de voir le jour.
Le commerce équitable, qui ne représente que 0,02% du commerce mondial, enregistre pourtant une
hausse annuelle de 50%.Alors que 9% des Français connaissaient l’expression "commerce équitable"
en 2000, ils sont désormais 74%, selon une enquête Ipsos. Principale explication : la vente
progressive des produits issus du commerce équitable dans les supermarchés a fortement contribué à
sa renommée. Malgré cela, le commerce équitable demeure un levier marginal en termes d’impact sur
les conditions de vie et de travail des groupes de producteurs au Sud et sur les règles du commerce
international.
La perspective du « commerce transparent » essaie d’ouvrir d’autres débats sur la responsabilité
sociale des organisations du commerce équitable et de la grande distribution. En effet, la grande
distribution commerciale jusqu’à 70% des produits équitables. Aujourd’hui, les grandes enseignes de
la distribution ont compris que la vente des produits du commerce équitable était un moyen efficace
de lutter contre la méfiance grandissante des consommateurs. Les grands supermarchés ont
désormais des linéaires réservés au commerce équitable, redorant par la même occasion leur image
de marque. Ceci donne lieu à une « dénaturation et la banalisation du terme « Commerce équitable »
et à son utilisation sans aucune garantie ni traçabilité. L’attrait d’un marché à très fort potentiel de
croissance attire les convoitises d’une multiplicité de structures existantes qui ne se sont jamais
préoccupées de l’équité dans leurs relations commerciales, et d’une course à la labellisation entre
Sur ce sujet, voir CNUCED 2004 et Carr 2004.