L’augmentation des investissements dans les villes durables est cruciale pour l’amélioration de de la gestion efficace des ressources et l’éradication de la pauvreté L’écologisation des infrastructures urbaines peut favoriser la croissance économique avec une faible utilisation des ressources Nairobi, 17 avril 2013- Investir dans des infrastructures durables et des technologies ayant une gestion efficace des ressources dans les villes représente une opportunité majeure pour assurer la croissance économique avec des taux inférieurs de dégradation de l'environnement, réduire la pauvreté et les gaz à effet de serre, et améliorer la qualité de vie selon un nouveau rapport publié par les Nations Unies aujourd'hui. Environ trois quarts des ressources naturelles de la planète sont déjà consommés dans les villes, alors que la proportion de la population mondiale vivant dans les zones urbaines devrait augmenter de 70 pour cent d'ici 2050. Atteindre le développement durable inclusif pour tous, indique l'étude de l'ONU, exige de «découpler» les taux de croissance économique des villes de la consommation non durable des ressources naturelles qui a caractérisé la plupart du développement urbain jusqu’à ce jour. Etant donné que le prix des ressources naturelles qui s’épuisent continuent d'augmenter alors que celles-ci diminuent, la promotion des infrastructures urbaines durables peut protéger les villes d’une potentielle instabilité économique et social dans un 21ème siècle de plus en plus limité en ressources. La ville de Melbourne, en Australie, a connu une baisse de 40 pour cent des émissions en introduisant de mesures énergétiques efficaces dans les bâtiments publics, tandis que au Cap, en Afrique du Sud, une réadaptation des logements sociaux a été réalisée avec des chauffe-eau solaires et un éclairage efficace. Ce qui a permis d'économiser plus de 6.500 tonnes de carbone par an, diminuer les maladies respiratoires de 75 pour cent, créer de l’emploi vert et réduire le coût de l'eau chaude pour les ménages les plus pauvres. Trente études de cas similaires sont présentées dans le rapport, City-LevelDecoupling: Urban Resource Flows and the Governance of Infrastructure Transitions (découplage: au niveau des villes : le flux des ressources urbaines et la gouvernance des transitions de l’infrastructure) produit par le panel des ressources internationales hébergé par le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE). D'autres efforts consistent à réduire la consommation de pétrole en favorisant le développement des transports en commun alimenté par l'électricité ou le rétablissement de fermes au niveau des zone péri-urbaines pour fournir des aliments cultivés localement. «À ce jour, l'urbanisation est accompagnée d'une pression accrue sur l'environnement et un nombre croissant de citadins pauvres,» a déclaré le Secrétaire général adjoint des NU et Directeur exécutif du PNUE, Achim Steiner, lors du lancement du rapport à Nairobi. « Mais il existe au niveau des villes des opportunités uniques conduisant vers l'écologisation de l'économie mondiale. Ces opportunités sont liées à l’augmentation de la productivité des ressources et l'innovation, tout en réalisant d'importantes économies financières et en relevant les défis environnementaux. Bien que de nombreuses villes saisissent ces opportunités, une vision holistique des centres urbains du futur est encore nécessaire. » L’écologisation de l’infrastructure L'étude indique que beaucoup plus d'efforts sont nécessaires pour sountenir une nouvelle infrastructure améliorée pour l'eau, l'énergie, les transports, les déchets et les autres secteurs. Cela permettra aux villes de se séparer des modes de consommation non durables, et éviter de graves conséquences économiques et environnementales pour les générations futures. 60 pour cent de l'environnement construit doit répondre aux besoins de la population urbaine d’ici 2050. Le coût pour satisfaire les besoins en infrastructures urbaines des villes dans le monde entre 2000 et 2030 est estimé à 40 milliards de dollars USD – Il s’agit à la fois de construire de nouvelles infrastructures (principalement dans les pays en voie de développement) ou de rééquiper les installations existantes (principalement dans les pays développés). Il y a une opportunité majeure, que souligne le rapport du panel, relative à la concentration de ces fonds au niveau d’une infrastructure durable qui réduit les émissions de carbone, améliore la productivité des ressources, et évite une planification urbaine qui repose sur une gestion intensive des ressources. En outre, les projets d'infrastructure ont en commun des programmes de relance budgétaire et des plans de développement actuellement mis en avant par les Etats-Unis, la Chine et l'Union africaine - qui fournissent une fenêtre d’investissement importante pour une action concertée et une transition internationale vers une économie verte. «Les villes plus anciennes pourraient avoir besoin de rééquiper et remplacer l'infrastructure inefficace dans laquelle elles ont été enfermées pendant des décennies pour parvenir au découplage, mais les villes nouvelles et en expansion ont pour avantage la flexibilité. Elles peuvent «bien entreprendre les choses" pour la première fois », a déclaré Joan Clos, le Secrétaire général adjoint des NU et Directeur exécutif, d’ONU-Habitat. «À une époque où l’on assiste à une hausse des prix de l'énergie, une transition précoce vers des systèmes consommant des sources d'énergie renouvelables de plus en plus abordables permettra un recouvrement rapide des coûts », a ajouté M. Clos. Lorsque nous analysons les dépenses croissantes en infrastructures urbaines à travers le globe, nous devons nous interroger sur les types de villes du futur envisagées par les designers et les constructeurs de ces nouvelles infrastructures a déclaré Mark Swiling, un des auteurs en chef du rapport. « Ces infrastructures préparent-t-elles les villes pour un 21ème siècle qui opère une transition faible en carbone et vers un futur plus équitable et plus efficient en ressources? Où poursuivront-elles lors des 25 à 50 années à suivre des modes de planification et des technologies urbaines du 19ème siècle qui devront être démantelées dans 10 ou 20 ans? » Les autres cas d’études du rapport incluent: Transport: Lagos, au Nigeria. Présentation d’un système : Bus Rapid Transit (BRT) pour réduire les embouteillages chroniques et les problèmes de pollution dans la ville. Soutenu par la Banque mondiale et les investisseurs privés, le système BRT a contribué à une baisse de 13 pour cent des émissions de carbone dues au transport urbain. En outre, environ un quart des voyageurs utilisent ce service et les temps de parcours ont été réduits jusqu'à 50 pour cent. Déchet: Le site d'enfouissement de Mariannhill près de Durban, en Afrique du Sud, collecte et traite les déchets toxiques liquides à partir du site avant de les réutiliser pour l'irrigation. La décharge convertit le méthane émis par les déchets en électricité équivalent à 20 000 dollars par mois. Une pépinière préserve des plantes locales et évite la perte de biodiversité potentielle causée par la décharge. Eau: Face à une quantité limitée de ressources naturelles, Singapour met en œuvre un plan national visant à réduire la consommation d'eau au niveau domestique de près de 10 pour cent d'ici 2030. Des technologies de pointe sont utilisées pour traiter les eaux usées les rendant propres à la consommation et aptes à une réutilisation industrielle. Les eaux usées traitées peuvent répondre à 30 pour cent des besoins en eau de Singapour d’ici à 2030. Les investissements dans des usines de dessalement, la réparation des fuites des tuyaux et d'autres efforts signifient que l'état insulaire est en voie d'atteindre son objectif de 10%. Les projections montrent un accroissement de 3 milliards de personnes qui s’ajouteront à la population globale d’ici à 2050 et qui vivront majoritairement dans les villes asiatiques et africaines. . Investir dans des infrastructures urbaines produisant peu de déchets et faibles en émission de carbone - comme à Linköping, en Suède permettra aux villes en expansion de s'adapter à un avenir affecté par le manque de ressources naturelles, tout en offrant de meilleurs services nécessaires pour réduire la pauvreté et créer des emplois. Dans la ville de Linköping, un système de carburant pour les bus et les trains à base de biogaz produits à partir de déchets municipaux permet de réduire les émissions de dioxyde de carbone de 9.000 tonnes par an. Les futurs projets urbains visant à atteindre «plus avec moins» doivent être conçus sur la base de visions cohérentes et validées par les résidents, les entreprises, les gouvernements et d'autres groupes, et doivent relever pleinement les défis de la pauvreté et la nécessité d'une plus grande équité, indique le rapport. Les services écosystémiques », comme l'eau des lacs, ou la prévention des inondations dans les zones humides jouent un rôle essentiel dans le soutien des villes. Le rapport indique que le maintien d'écosystèmes sains, et l’affacturage de leur valeur économique en plans de développement urbain, sera la clé pour la réalisation du développement durable à l’échelle de la ville. La ville de Rio de Janeiro a investi dans le reboisement pour rétablir les aquifères nécessaires à l'approvisionnement en eau, tandis que la forêt urbaine de Johannesburg de plus de 2,5 millions d'arbres dans les zones municipales soutient la biodiversité et la qualité de l'air. Conclusions et recommandations Le rapport met en relief des recommandations pour les urbanistes pour minimiser les dommages sur l’environnement et maximiser le potentiel relatif à l’utilisation durables des ressources naturelles. Les investissements publics devraient soutenir le rôle des villes dans les stratégies de développement durable au niveau national et appuyer les infrastructures qui stimulent un développement urbain, faible en carbone, efficient en ressources et équitable. D’avantages d’investissements sont nécessaires pour appuyer les capacités des gouvernements et des universités au niveau des villes à collecter et analyser les données ainsi que les ressources utilisées et les flux dans les villes comme base visant à améliorer la durabilité Les villes devraient fixer des objectifs spécifiques pour utiliser les ressources plus efficacement, (ex. litres d'eau par unité de PIB, le pourcentage de voyages des passagers par transport public) et formuler des plans pour les atteindre Pour les activités d’achat, promouvoir et utiliser des critères favorisant les biens et services de la technologie verte avec une faible teneur en carbone et efficace en ressources Le secteur privé peut jouer un rôle clé dans l'investissement et le partage d'expertise, pour entreprendre des petits projets d'infrastructures durables à l’échelle de la ville Notes aux éditeurs Le rapport complet City-Level Decoupling: Urban Resource Flows and the Governance of Infrastructure Transitions (y compris toutes les 30 études de cas), est disponible sur le lien suivant: www.unep.org/resourcepanel/ Le rapport du panel sur les ressources internationales de 2011, Decoupling Resource Use and Environmental Impacts from Economic Growth( Découpler l’utilisation des ressources et leur impacts environnementaux de la croissance économique) est disponible sur : http://www.unep.org/resourcepanel/decoupling/files/pdf/decoupling_report_english.pdf A propos du panel des ressources internationales Le Panel des ressources internationales a été créé en 2007 pour fournir de manière indépendante, cohérente une évaluation scientifique sur l’utilisation durable des ressources naturelles et les impacts environnementaux de l’utilisation des ressources au cours du cycle complet de vie. Le panel contribue à une meilleure compréhension de la façon de découpler le développement humain et la croissance économique de la dégradation de l'environnement. Les informations contenues dans les rapports du panel sont censées être pertinentes d’un point de vue politique et appuient la formulation de politique, la planification au niveau politique et programmatique et permettent l’évaluation et le suivi de l'efficacité des politiques. Le site est disponible sur : www.unep.org/resourcepanel/. Pour plus d’information, veuillez contacter : Nick Nuttall, Directeur de la communication et de l’information publique, Tel. +254 733 632 755, E-mail: [email protected] Bryan Coll, salle de presse du PNUE, Tel. +254 207623088, Mobile: +254 731666214, E-mail: [email protected]