
I. Introduction
L’IRM a complètement révolutionné l’étude morphologique et fonctionnelle du système
nerveux, modifiant ainsi l’approche thérapeutique des pathologies crânio-encéphaliques
et contribuant aux progrès de la neurochirurgie. Elle est aujourd’hui la modalité
d’imagerie de référence pour l’essentiel des pathologies neurologiques et
neurochirurgicales. Selon le guide des Bonnes Pratiques des examens d’imagerie publié
par la Société Française de radiologie (SFR), l’exploration du système nerveux central
(SNC) en urgence doit relever de l’IRM (en dehors de la céphalée aiguë suspecte
d’hémorragie méningée et des traumatismes crâniens).
L’IRM est notamment désignée comme l'examen de choix pour la prise en charge
des patients suspects d’accident vasculaire cérébraux (AVC), en particulier pour
détecter et évaluer l’étendue des lésions ischémiques et pour adapter le traitement.
Malgré ces recommandations le scanner cérébral reste l’examen le plus utilisé en
France dans le cadre de l’urgence et ce, en raison d’un faible accès à l’IRM. Chez un
patient présentant un déficit neurologique d’apparition brutale et suspect d’AVC, le
scanner ne permet de détecter qu’un accident hémorragique, certes avec une grande
sensibilité mais le plus souvent cet examen reste normal en cas d’accident ischémique
exploré dans les 12 premières heures. Ainsi, les études antérieures ont montré qu’une
proportion importante de patients hospitalisés en neurologie à la suite du scanner pour
une suspicion d’AVC présentent en réalité une autre pathologie (migraine accompagnée,
crise partielle,...). Une exploration complémentaire par IRM cérébrale dans les jours
suivants est le plus souvent nécessaire, à la suite et en plus du scanner, afin de confirmer
ou infirmer l’AVC, ce qui conduit à des hospitalisations parfois inutiles ou prolongées.
Alors qu’un examen IRM, réalisé d’emblée, dès l’admission du patient, permettrait une
meilleure prise en charge, d’orienter le patient vers l’unité d’hospitalisation appropriée,
d’éviter des examens inutiles, et de raccourcir la durée d’hospitalisation notamment chez
les patients présentant une pathologie non neuro-vasculaire, un infarctus mineur ou un
accident ischémique transitoire.
Une IRM entièrement dédiée aux urgences a été installée au CHU de Lille en avril 2009.
Son installation à proximité du service d’accueil des urgences (SAU) du CHU de Lille
qui accueille chaque année environ 90 000 patients est une avancée incontestable car cet
examen permet de porter un diagnostic précoce dans la plupart des maladies du système
nerveux central.