Cours de seconde année 2010 /2011 Partie 1 : Ménages et consommation.
Martine Gosse.
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Partie 1 : Ménages et consommation.
Problématiques :
- Comment les revenus et les prix influencent ils les choix des consommateurs ?
- Comment le revenu disponible se répartit il entre consommation et épargne ?
- Quel est l’effet des variations du revenu et des prix sur la consommation ?
- Quel est l’effet de l’évolution du pouvoir d’achat sur la structure de la consommation ?
- La consommation un marqueur social ?
- Nos choix de consommation dépendent ils de nos caractéristiques sociales et
démographiques ?
Que veulent exprimer les individus par leurs choix de consommation ?
Objectifs :
- Définir le revenu disponible et montrer comment il se répartit entre la consommation et
l’épargne.
- Présenter les différentes formes d’épargne et les déterminants de la consommation des
ménages.
- Montrer comment ont évolué le pouvoir d’achat et les effets de son évolution sur la structure
de la consommation des ménages.
- Interpréter les valeurs significatives des élasticités (prix et revenu) et montrer l’intérêt de cet
outil pour l’économiste.
- Montrer que les choix de consommation sont socialement différenciés.
- S’interroger sur l’influence de la mode et de la publicité sur les comportements de
consommation.
Vocabulaire à maîtriser.
Notions de base : Revenu disponible, consommation, épargne, pouvoir d’achat,
consommation ostentatoire, effets de distinction et d’imitation, élasticité-prix, élasticité-
revenu.
Notions complémentaires :
Inflation, revenu nominal, revenu réel, revenus primaires, revenus de transferts, prestations
sociales, prélèvements obligatoires, cotisations sociales, impôts, épargne financière, épargne
non financière, coefficient budgétaire.
Bibliographie :
E Combe « Précis d’économie » coll Major PUF 2009.
J Généreux « Introduction à l’économie », coll points , Le Seuil 2001.
G Mermet, Francoscopie 2010, Larousse.
INSEE, France, portrait social, 2009.
INSEE, Statistiques sur les ressources et les conditions de vie », 2006.
M Montoussé « 100 fiches pour comprendre la sociologie » Bréal 2009
Nicolas Herpin, D Verger, « consommation et mode de vie en France » La découverte, coll
Repères 2008
Nicolas Herpin « Sociologie de la consommation » La découverte, 2004.
P Bourdieu « La distinction, critique sociale du jugement » Paris Minuit 1979
M Halbwachs « La classe ouvrière et les niveaux de vie » Alcan 1912 (travaux empiriques
sur la consommation).
P Ruitort, « Précis de sociologie », PUF, coll Major, 2004.
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Plan du cours :
I) Comment les revenus et les prix influencent ils les choix des
consommateurs ?
A) D’où proviennent les revenus des ménages et à qui servent – ils ?
1) La diversité des origines des revenus.
2) Le revenu disponible disponible pour la consommation et l’épargne.
3) L’épargne des ménages peut être financière et non financière ; elle évolue en fonction du
niveau du revenu et du taux d’intérêt.
B) Quel est l’effet des variations des revenus et des prix sur la consommation ?
1) La consommation finale des ménages est plus ou moins sensible aux variations relatives de
leur RDB : cette sensibilité se mesure grâce à l’élasticité – revenu de la demande.
2) La consommation finale des ménages est plus ou moins sensible aux variations relatives
des prix : cette sensibilité se mesure grâce à l’élasticité – prix de la demande.
C) Quel est l’effet de l’évolution du pouvoir d’achat sur la structure de la
consommation ?
1) Le pouvoir d’achat mesure la quantité de biens et de services que peuvent se procurer les
ménages grâce à leur revenu disponible et son évolution résulte de celle des revenus et celle
des prix.
2) La structure de la consommation finale des ménages se transforme grâce à l’évolution de
leur pouvoir d’achat.
II) La consommation : un marqueur social ?
A) Nos choix de consommation dépendent ils de nos caractéristiques sociales et
démographiques ?
1) Le niveau de vie influence fortement les choix de consommation mais il n’explique pas
toutes les différences de consommation.
2) Les différences de consommation, socialement marquées résultent également de choix plus
ou moins influencés par l’environnement social.
B) Que veulent exprimer les individus par leur choix de consommation ?
1) Consommer permet d’affirmer son identité sociale.
2) La publicité joue des effets d’imitation et / ou de distinction pour influencer les choix des
consommateurs.
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I) Comment les revenus et les prix influencent ils les choix des
consommateurs ?
A) D’où proviennent les revenus des ménages et à qui servent – ils ?
1) La diversité des origines des revenus.
Les ménages disposent de revenus dont l’origine apparaît très diverse. Ils perçoivent des
revenus primaires, résultant soit de leur participation directe à l’activité productive, soit de la
détention d’un patrimoine. Ces revenus primaires sont soumis à des prélèvements obligatoires
(impôts et cotisations sociales) et complétés par des revenus de transferts (que les allocations
familiales).
Document n°1 : Du salaire au revenu disponible.
Pour la grande majorité de la population, les revenus se limitent aux salaires. Mais il existe
d’autres types de ressources. À commencer par les revenus du patrimoine : les loyers perçus
par les propriétaires qui louent des biens immobiliers, les dividendes1 et les intérêts reçus par
les détenteurs d’actions, etc. D’autres personnes travaillent mais ne perçoivent pas de salaires
: honoraires des médecins ou des architectes, bénéfices des commerçants. Enfin, les retraités
et les chômeurs perçoivent des revenus sociaux. Afin de prendre en compte l’ensemble des
revenus, l’Insee épluche les déclarations d’impôt. Sur cette base, il évalue « le revenu
disponible », l’argent dont dispose effectivement chaque ménage pour consommer et
épargner. Pour y parvenir, il ajoute aux revenus déclarés les prestations sociales non
imposables (comme les allocations familiales et logement) et en retire les principaux
prélèvements directs (impôt sur le revenu, taxe d’habitation, contribution sociale généralisée
et contribution à la réduction de la dette sociale).
Source : Louis MAURIN, « Les Revenus des Français », Alternatives économiques, n°
279, avril 2009.
1. Titre de propriété représentant une partie du capital d’une entreprise.
En contrepartie son propriétaire reçoit une part des bénéfices de l’entreprise sous forme de
dividendes.
Questions
1. Comprendre. Pourquoi, pour la grande majorité de la population, les revenus se limitent-
ils aux salaires ?
2. Déduire. Quelles catégories de population perçoivent le plus de revenus du patrimoine ?
Quelles catégories perçoivent le plus de prestations sociales ?
3. Expliquer. Expliquez le mot « disponible » dans l’expression « revenu disponible ».
Quelles sont ses deux utilisations ?
Synthèse : réalisez un schéma montrant comment on passe du revenu primaire au revenu
disponible.
Conclusion :
Les ménages perçoivent des revenus primaires qui rémunèrent leurs activités
productives et leurs capitaux (salaires, revenus des entrepreneurs individuels, intérêts,
dividendes, loyers,..), mais également des revenus de transfert (pour les chômeurs, les
retraités, les pauvres, les malades, …). En enlevant à ce total, les cotisations sociales et les
impôts sur leurs revenus et leurs patrimoines, on obtient le revenu disponible brut (RD B).
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2) Le revenu disponible pour la consommation et l’épargne.
Les ménages sont perçus comme des consommateurs, c’est à dire comme des agents
économiques qui dépensent une partie de leur revenu pour acquérir des biens et des services
afin de satisfaire leurs besoins, et comme des épargnants.
Document n°2: Formation et utilisation du RDB des ménages.
France; 2008 ; en milliards d’euros.
Revenus d’activité
(dont rémunération des salariés : 1015,77)
1314,34
+
Revenus du patrimoine
127,68
=
Revenus primaires
1442,02
+
Prestations sociales reçues
377,76
+
Autres transferts courants reçus
22,20
-
Cotisations sociales versées
391,8
-
Impôts sur les revenus et les patrimoines
167,02
=
Revenu disponible brut
1283,16
-
Consommation finale
1086,83
=
Epargne (dont épargne non financière : 120,62)
193,33
Source : Insee, comptes nationaux.
Questions :
1) Pourquoi faut-il raisonner en termes de « Revenu disponible brut » plutôt qu’en termes de
« revenus primaires » ?
2) Quelle est la source essentielle de revenus pour les ménages résidant en France ?
3) Quel usage principal les ménages font ils de leurs revenus ? Justifiez votre réponse en
calculant leur taux d’épargne.
Document n°3 : Les principaux déterminants de l’épargne.
L'épargne des nages représente le solde entre les revenus et les dépenses de
consommation. [...]
À
l'épargne financière (livrets de Caisse d'épargne, placements en
obligations, actions, bons à terme, liquidités...) s'ajoute l'endettement
à
moyen et
à
long
terme, contracté en vue de l'achat et de l'amélioration d'un logement (qui a pour effet
d'accroître le capital). [...] Au cours des années 1960, cette épargne fut principalement
utilisée pour l'acquisition d'un logement. [...] Au cours des années 2000, le taux
d'épargne national a connu un sommet en 2002 puis il a diminué, avant de revenir à
15,6% en 2007 et 15,3%
en 2008. Les Français ont réagi au ralentissement (réel ou
ressenti) de leur pouvoir d'achat pour maintenir leur niveau de consommation. Près de
deux nages sur trois déclarent mettre de l'argent de côté. Leur principale motivation
est de faire face
à
l'imprévu, en particulier la perte d'un emploi, une crainte largement
fondée depuis la fin 2008. La constitution d'un complément de retraite est un autre
objectif, mais, pour la majorité des Français, il arrive derrière la volonté d'assurer
l'avenir de ses proches.
Le taux d'épargne varie dans de fortes proportions selon la catégorie
socioprofessionnelle : il atteint environ le quart du revenu disponible brut des profes-
sions libérales, des artisans, commerçants et chefs d'entreprise, près de 20 % de celui
des cadres, mais
à
peine plus de 10 % de celui des agriculteurs et des professions
intermédiaires. L'épargne des professions disposant d'un capital professionnel est
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proportionnellement plus élevé (agriculteurs, professions libérales, commerçants ...)
que celle des salariés.
Source : G Mermet, Francoscopie 2010, Larousse, 2009.
Document n°4 : Taux d’épargne des ménages.
Questions :
1) Quels sont les deux principaux types d’épargne des ménages ?
2) Quelles sont les principales motivations qui incitent les nages à épargner depuis le
début des années 2000 ?
Conclusion :
Le revenu disponible brut des ménages est intégralement utilisé, soit pour leur
consommation, soit pour leur épargne.
L’épargne leur permet de différer leur consommation et de faire face à des dépenses
imprévues et de se constituer un patrimoine. Le taux d’épargne des ménages mesure la part
du revenu qu’ils consacrent à l’épargne. Plus le revenu est élevé, plus les ménages ont
tendance à épargner ; plus le taux d’intérêt qui rémunère l’épargne est élevé, plus les ménages
sont incités à épargner. L’épargne est pour une part, non financière (achat de logements et
de terrains) et pour une autre part financière (conservée sur des comptes rémunérés ou sous
forme de monnaie). Elle est qualifiée de « liquide » si elle répond au motif de précaution
(dépôts sur le livret A) et de « longue » si elle s’inscrit dans une logique patrimoniale (achats
d’actions, contrat d’assurance – vie, ….).
B) Quel est l’effet des variations des revenus et des prix sur la consommation ?
Les ménages font des choix en fonction de leur revenu et du prix des biens.
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