Dans un modèle de souris C57Bl/6 résistantes à l’infection par Leishmania major, nous avons montré que le récepteur TLR9
est impliqué dans la résistance étant donné la plus grande sensibilité des souris TLR9-/-. Des différences au niveau de
l’expression des cytokines entre les lignées C57BL/6 et TLR9-/- dans les ganglions drainants le site d’infection indiquent que
l’établissement d’une réponse Th1 est retardé dans la lignée TLR9-/-. L’hypothèse d’un rôle précoce du TLR9 dans la
réponse immunitaire nous a amené à comparer les propriétés des cellules dendritiques (DCs) de souris TLR9-/- et C57BL/6.
La stimulation in vitro par L.major induit l’expression de molécules de co-stimulation et de cytokines pro-inflammatoires
dans les DCs de C57BL/6 mais pas dans celles de TLR9-/-. Nous avons montré que le composant du parasite capable
d’interagir avec ce récepteur était l’ADN génomique de L.major. Il produit un effet semblable à celui du parasite en
stimulant les DCs de façon dépendante de TLR9. De plus, cette activation s’est révélée très spécifique de l’ADN du parasite
puisque les ADNs de vertébrés sont incapables de stimuler les DCs. Ce point soulève une importante question sur la nature
de l’ADN parasitaire et son mode de pénétration dans la cellule.
L’L’objectif de ce projet est de comprendre des mécanismes qui soustendent le rôle protecteur de l’ADN de L.major dans
l’infection. Nous étudierons les bases de l’activation spécifique du TLR9 par l’ADN de L.major en vérifiant deux
hypothèses: la première est que l’activation spécifique peut être liée à la composition de l’ADN de parasite , la seconde
qu’elle peut être dépendante de la pénétration de l’ADN dans la cellule.
Il est admis que le TLR9 interagit avec les séquences CpG non méthylées de l’ADN bactérien. Cependant la charpente
déoxyribose du DNA est déterminante pour l’interaction TLR9-DNA et son affinité pour TLR9 est augmentée non
seulement par les motifs CpG mais par d’autres motifs. Dans ce contexte, il a été précédemment observé que les ADNs
d’autres protozoaires (B. bovis, T. cruzi, and T. brucei) sont capables d’activer les macrophages, même s’ils ont été
méthylés. Une partie de ce projet sera consacré à rechercher si l’ADN d’autres protozoaires (P. falciparum, T. cruzi, T.
vivax ,T. africain partagent les mêmes propriétés que l’ADN de L.major. On sait par exemple que L.major et autres
protozoaires ont un ADN circulaire d’environ 20 kb, le kinétoplasme qui peut comporter quelques thymidine convertis en
base j (D- glucosyl HOMeDU). Les motifs ou des éléments de séquence présents et caractéristiques de différents génomes
de protozoaires pouvant être à l’origine de structure particulière seront recherchés par des méthodes d’analyse
bioinformatique. La capacité de ces différentes séquences à activer TLR9 présents sur les DCs ou des macrophages in vitro
seront évaluée. Si les ADN de protozoaire s’avéraient partager tous la même capacité à activer spécifiquement les cellules
présentatrices d’antigène via TLR9, cette propriété pourrait être prise en compte dans des stratégies d’activation de la
réponse immunitaire.
L’activation du TLR9 n’est pas conditionnée uniquement par la reconnaissance du ligand mais par sa localisation cellulaire.
En effet le récepteur TLR9 dans l’endosome ne peut être stimulé par l’ADN de vertébré alors qu’un TLR9 chimérique
exprimé à la surface cellulaire peut l’être. Au cours de son interaction avec de l’ADN, le récepteur TLR9 migre du
réticulum endoplasmique vers l’endosome ou il est clivé et devient alors capable alors d’interagir avec les molécules
nécessaires à la signalisation. IL a été montré que l’asparagine endopeptidase (AEP) est responsable du clivage de TLR9