Géopolitique de l`Asie du Sud-Est. Introduction. Il y a 11 États dans l

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GEOPOLITIQUE DE L’ASIE DU SUD-EST.
Introduction.
Il y a 11 États dans l'Asie du Sud-Est : la Birmanie, les Philippines, le Laos, le Vietnam, Brunei, la
Thaïlande, le Timor Oriental, le Cambodge, la Malaisie, Singapour, et l'Indonésie.
 Approche globale :
La superficie des terres est de 4,5 millions de km2, peuplé d'environ 500 millions d’habitants. La
région est plutôt maritime, baignée par les mers (Océan Pacifique, Golfe du Bengale, Mer
d’Andaman, Mer de Chine du Sud, Océan Indien), et il n’y a que le Laos qui soit enclavé et
devienne donc un pays tampon. Mais, depuis la création de l’ASEAN, l’enclavement du Laos cesse
d’être un handicap, et ce pays cherche à être un trait d’union avec la Chine. Il y a dans la région une
grande influence dans la région de la Chine et l’Inde.
Aussi, la région qui n’a pas d’unité, et est très hétérogène. Diversité dans les reliefs : plaines au
Cambodge, montagnes au Laos, ou encore large archipel en Indonésie (13 000 îles) et Philippines
(7 000 îles), ce qui est difficile à administrer (certaines régions éloignées de la capitale demandent
l’autonomie, puis l’indépendance). Aussi, importance du facteur religieux (sécession demandée par
les indépendantistes musulmans) : l’Indonésie est le plus grand pays religieux du Monde, attentats
islamistes en Thaïlande.
La mer de Chine du Sud est une mer fermée, une méditerranée (mer fermée, avec des interactions
entre les États riverains). Importance des îles Paracel et Spratly, qui sont revendiquées par les pays
voisins (Chine, Vietnam, Malaisie et Philippines). Pour en sortir, au sud, le détroit (majeur) de
Malacca, et au nord, vers Taïwan et Hong-Kong. Piratage très important dans la région, favorisé par
le nombre des îles. Des porte-conteneur entiers sont détournés, de voitures, nourriture, armes,
carburant... Singapour est indépendant de la Malaisie depuis 1965.
La région est appelée l’Asie des moussons, entre juin et octobre. Le climat marque le cycle de
l’agriculture et le cycle de la géopolitique. L'État occidental le plus proche est l’Australie, qui
s’implique dans la région (Mission de paix au Timor Oriental).
 Approche toponymique (étude des noms de lieu) :
La région a reçue de nombreuse appellations, toutes extérieures, de l’Occident ou des voisins.
Reflète donc les fantasmes des étrangers, sorte l’eldorado, avec or et épices. Ainsi, le Laos ou la
Thaïlande, sont appelés « Suvarnabhumi » (le pays de l’or). En Chine, on appelait la région « la
contrée des mers du sud », donc une sous-région de la Chine. Les anglais étaient établis en Inde et
appelaient l’Asie du Sud-Est : « l’Inde extérieure ». Le terme d’« Asie du Sud-Est » est né dans la
seconde guerre mondiale, quand le Japon avait envahi la région, appelée par eux « sphère de coprospérité ». Dans la guerre contre l’Axe, le front en Asie du Sud-Est était dirigé par Lord
Mountbatten (vice-roi des Indes) et le Général Stillwell, avec une coalition, le South-East Asia
Command. Laos, Cambodge et Vietnam sont souvent regroupés sous le nom d'Indochine.
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Partie 1 : Données géopolitiques.
Chapitre 1 : L’importance de la mer et de l'eau.
Section 1 : Les espaces maritimes et le concept de « Méditerranée asiatique ».
Superficie des terres : 4 494 000 km2. Superficie des mers : 9 306 000 km2. Le ratio est donc de
2,07. 110 000 km de côtes. Yves Lacoste dit que l’Asie du Sud-Est se compose de trois entités
majeurs : un isthme (Thaïlande et Malaisie), une péninsule (l'Indochine), des archipels (Philippines
et Indonésie). Le Mékong vient de l’Himalaya est traverse la péninsule.
La chaine annamitique divise le Laos et le Vietnam. Cette montagne a servi de barrière naturelle à
l’expansion chinoise et indienne (très peu de cols). Donc, à l’est, influence de la Chine et du Japon,
avec un bouddhisme aménagé, Hinayana ou du « grand véhicule », à l’ouest, influence de l’Inde et
du bouddhisme contemplatif, Théravada ou du « petit véhicule ». Les modes de pensée ou de
gouvernement sont aussi différents, avec une large influence chinoise au Vietnam, plus forte au nord
qu’au sud. Entre les deux bouddhismes, il y a eu un schisme, sans guerres de religions.
En 1975, le Vietnam devient communiste. Beaucoup fuient par la mer (boat people), vers Taïwan,
les Philippines, la Thaïlande ou la Malaisie. Le long des voies de passage se créent des comptoirs
maritimes et des ports en eau profonde (Malacca, puis Singapour, Hong Kong et Macao).
Section 2 : La mousson et les royaumes agraires.
Avec la mousson, il n’y a que deux grandes saison dans la région, la saison des pluies et la saison
sèche. La préoccupation des gouvernements est de nourrir les habitants pendant la saison sèche, en
essayant de retenir l’eau. Ainsi, à Siem Reap (Cambodge), le roi a fait construire des bassins
(Baray) en faisant fabriquer des digues. Il y a la même structure à Borodudur en Indonésie.
Les empires anciens ont un pouvoir absolu, une économie agricole, une armée puissante et se sont
auto-détruit en se faisant la guerre. Pour les pouvoirs, importance de la maitrise de l'eau. Parmi ces
empires, on peut citer l'empire Khmer (Cambodge), les royaumes d'Ayudhya et de Sukhthai
(Thaïlande), de Lan Kang (Laos), de Bayan (Birmanie) et de Champa (Vietnam).
Section 3 : Géopolitique de l'eau.
Il y a dans l'espace péninsulaire quatre grands fleuves : l'Irawady (Birmanie), le Chao Phraya
(Thaïlande), le Fleuve Rouge (Chine, Vietnam) et le Mékong (Tibet, Laos, Cambodge et Vietnam).
Ces fleuves reçoivent beaucoup d'affluent. Avec l'incidence de la mousson, le réseau fluvial est très
important. Dans la saison sèche, il y a de l'agriculture vivrière le long des fleuves, avec la culture de
légumes dans le limon. Dans la saison des pluies, les fleuves sont pleins et débordent. Il y a dans ces
fleuves beaucoup de poissons. Les populations se regroupent le long des fleuves, qui, selon les
saisons peuvent être des voies de navigation. Ce sont les zones les plus habitées.
Les fleuves ont un rôle important durant les guerres, les mouvements de troupes étant compliqués
durant la saison des pluies. A cause de ça, les troupes américains ont eu des problèmes pendant la
guerre du Vietnam, l'armée étant mécanisée et décoller en hélicoptère n'étant pas sans risques,. Et
leurs adversaires vietnamiens, fantassins, avançaient.
Les fleuves représentent des richesses considérables. Donc on a tenté, surtout sur le Mékong, de
maitriser les cours d'eau. Ça peut poser des problèmes entre les pays, car il y a la nécessité d'un
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partage équitable des ressources du fleuves. Par exemple, entre le Laos et la Thaïlande, il y a un
problème d'érosion des rives du Mékong, la violence de l'eau sapant les berges qu'il faudrait
protéger par du béton, ce qui nécessite des accords internationaux, comme la Commission du
Mékong. Les fleuves sont aménagés. Il y a ainsi au Laos des barrages hydroélectriques (depuis
1971) et exporte beaucoup d'électricité notamment vers la Thaïlande, alors que la Laos n'est pas
totalement électrifié. Il n'y a pas de train au Laos (sauf des vestiges français entre des îles sur le
Mékong au sud du pays).
L'empire Khmer est à son apogée vers 1200 (comprend le Cambodge, le Laos et une partie de la
Thaïlande). Le lac Tonle Sap à une particularité hydrologique. A la saison de la mousson, le débit du
Mékong est tel que le fleuve va remplir le lac et le débit du fleuve Tonle Sap s'inverse. Les deltas
(du Mékong et du Fleuve Rouge) recouvrent des centaines de kilomètre carrés, et sont navigables,
avec un important trafic.
Chapitre 2 : Les facteurs humains et culturels.
Section 1 : Diasporas et ensembles ethniques.
Diaspora : une population émigre (volontairement ou non), plus ou moins loin de son pays, en
continuant d'utiliser la langue de son pays d'origine, perpétuant des liens avec le pays d'origine et
avec sa culture.
En Asie du sud-est, il existe des diasporas, la plus importante étant la diaspora chinoise. Ils sont
bien intégrés dans ces pays, gardant la langue d'origine mais connaissant les traditions des pays
d'accueils. Par exemple, en Thaïlande, la dynastie Chakri (celle du roi Rama IX) a une ascendance
chinoise, et l'ancien Premier Ministre Thaksin Shinawatra est également d'origine chinoise. A
Singapour aussi, l'intégration est réussie. Lee Kwan Yew, Go Chok Tong et Lee Hsien Loong, les
trois Premier Ministre depuis l'indépendance (1965), ont une origine chinoise. En effet, en 1965, les
Malais, inquiets de la montée en puissance de la communauté chinoise, ont donné l'indépendance à
Singapour et tous les Chinois y sont allés. Ainsi, la cité-État est gouvernée par la diaspora. Dans les
autres pays, les Chinois contrôlent le commerce (« Je vais au chinois » veut dire « je vais faire les
courses »).
La diaspora partant d'Indochine s'est elle répartie dans beaucoup de pays dans le monde, comme en
France (car francophones), aux USA (beaucoup d'entre eux travaillaient dans l'administration US)
ou encore en Australie (proche et nécessitant de la main d'œuvre). Cette diaspora a cessé et certains
sont revenus au pays, pour le business ou définitivement.
Il n'y a pas d'homogénéité ethnique dans la région. Les cultures sont différentes, les langues sont
différentes, les traditions, croyances, religions sont différentes, ce qui donne une richesse à la
région, tout en posant des problèmes pour l'unité nationales des pays.
Il y a deux grands groupes linguistiques :

Les langues sino-tibétaines : avec la famille sinique, avec par
exemple le mandarin, et la famille tibéto-birmane.

Les langues austriques : avec le sous-groupe miao-yao, quatre
langues et 15 millions de locuteur, la famille austro-asiatique, avec le khmer, le vietnamien
et 17 autres langues, la famille thaï, avec le thaï et le lao, la famille austonésienne, qui
comprend plus de 1000 langues et dialectes, avec l'indonésien, le malais et le talagog (qui est
parlé aux Philippines).
Il y a aussi des influences coloniales, avec l'anglais, le français (en Indochine), l'espagnol (dans les
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Philippines), le portugais (au Timor), le néerlandais (en Indonésie).
Les pays ont parmi leurs populations un grand nombre d'ethnies :
 A Singapour, il y a essentiellement des Chinois (78%), puis des Malais (15%) et des Indiens.
 En Malaisie, il y a 60% de Malais, 30% de Chinois, 8% d'Indiens et des autochtones (îles).
 A Brunei, 70% de Malais, 18% de Chinois.
 En Indonésie, à Java, il y a des Javanais et des Soundanais. Sumatra est l'île la plus islamisée et
d'ethnie malaise. Bali est la seule île indonésienne dominée par les hindouistes.
 Au Myanmar, il y a 70 à 80% de Birmans, le reste étant composé de minorités ethniques,
comme les Arakan, les Karen (christianisés et rebelles), les Kachin, les Chan, les Mon, etc.
 Au Cambodge, l'ethnie dominante est celle des Khmers (90%), il y a une forte diaspora chinoise,
une minorité vietnamienne importante, ainsi qu'une minorité cham, musulmane.
 Au Vietnam, l'ethnie dominante est celle des Viets (90%), et il y a des Hmongs, dans les
montagnes, et au nord-ouest, les Khmers krons.
 Le Laos compte 5 millions d'habitants et entre 47 et 67 ethnies, classées selon l'altitude. Les Lao
Soung, vivent au dessus de 1 000 mètres et on trouve parmi eux les Hmongs, nomades,
animistes, rebelles vis à vis du pouvoir central et cultivateurs du pavot et les Yao, eux aussi
nomades et animistes. Viennent ensuite les Lao Theung, Lao des plateaux, qui cultivent le riz.
Parmi eux, les Kha (veut dire esclave). Enfin, les Lao Loum, Lao d'en bas, qui vivent le long du
Mékong. On trouve parmi eux l'ethnie dominante (60% de la population), celle des Lao-Thai,
bouddhistes et sédentaires.
 En Thaïlande dominent les Thaï (80% de la population). Au sud, il y a une minorité malaise,
musulmane, qui pose des problèmes au gouvernement à cause de la volonté d'indépendance. Au
nord se trouvent des Hmongs, et au nord-ouest, des Karens. Au nord-est, les Thai Isarn.
Section 2 : Les ensembles religieux.
Quantitativement, la religion qui domine est l'Islam, qui a pris racine en Malaise et surtout en
Indonésie. Cette islamisation s'est faite par les marchands et caravaniers, à partir du XIVème siècle.
L'extrémisme musulman est minoritaire. La deuxième religion qui domine est le bouddhisme, qui a
supplanté l'hindouisme. Le bouddhisme est principalement implanté en Birmanie, au Laos, en
Thaïlande et au Cambodge. Puis il s'est répandu vers l'est et le nord, vers le Vietnam, la Chine, la
Corée et le Japon. Se déplaçant, il s'est transformé, en « grand véhicule » au nord et à l'est, et
s'appelle « petit véhicule » dans les foyers d'origine.
Il y a aussi les religions de la colonisation. Dans les Philippines, la religion la plus importante et la
religion Catholique. On retrouve la religion chrétienne au Vietnam, en Indonésie, chez les Karens.
Au Vietnam, on trouve aussi le Caodaïsme, inventée au XIXème siècle. Parmi les divinités, Victor
Hugo, Jeanne d'Arc, Pasteur, Churchill, Lénine ou Shakespeare.
Chapitre 3 : Le poids de l’histoire et des événements.
Section 1 : Convoitises coloniales.
La principale puissance coloniale dans la région est la Grande Bretagne. Ils sont allés de l'Inde vers
la Birmanie, puis vers la Malaisie, Malacca, Singapour et Hong Kong. Les Néerlandais ont colonisé
l'Indonésie. Les Epagnols étaient en Philippines. Les Portugais se sont établis au Timor et Macao.
Enfin, les Français sont arrivés en Indochine, remontant le Mékong.
Ces puissances ont pour point commun d'être des puissances maritimes qui cherchaient des matières
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premières à exploiter. La Thaïlande n'a jamais était colonisée, les colonisateurs le contournant. Dans
la région, le concept de nation existait seulement au Siam (Thaïlande), sous l'impulsion de deux rois
de la dynastie des Chakri, Rama IV (Mongkut) et Rama V (Chulalongkorn). Ils ont cherché à mettre
leur pays au niveau des puissances occidentales. Les colonisateurs se sont donc trouvés face à une
administration organisée, à une armée organisée. Le fils, Chulalongkorn, est éduqué à l'occidentale
par une perceptrice Galloise Anna Leonowens. Une fois sur le trône, il demande des coopérations
avec les pays occidentaux, pour ne pas dépendre d'une seule puissance, et demander de moderniser
la navigation par les Danois, l'armée par les Anglais, les chemins de fer par l'Allemagne, la
diplomatie par les Belges et le droit par les Français.
Développement de l'idée d'indépendance après la seconde guerre mondiale. Mais la mise en œuvre
n'est pas immédiatement possible, car il n'y a toujours pas d'administration et d'armée organisée
après le départ des Japonais. Mais il y reste la volonté de ne pas se refaire dominer par l'Occident.
Indépendance des Philippines en 1946, de la Birmanie en 1948, de l'Indonésie en 1949, en 1954
pour l'Indochine (seule guerre d'indépendance), de la Malaisie en 1957, etc. Au Vietnam, dès 1946,
il y a une insurrection de Hô Chi Minh (aussi appelé Nguyen Ay Quoc) avec le Vietminh,
organisation nationaliste et communiste. L'insurrection est au début appuyée par les USA, qui
s'opposent alors à la France, avant qu'Hô Chi Minh ne devienne leur pire ennemi dans les années 60.
La colonisation a eu comme souvent des effets pervers sur les frontières. Même à l'heure actuelle, il
y a des problèmes, comme entre le Cambodge et la Thaïlande avec le temple de Preah Vihear. La
Cour Internationale de Justice a donné, dans les années 1970, raison au Cambodge. Aussi, entre le
Vietnam et le Cambodge, il y a un conflit à propos de l'île vietnamienne de Phu Quoc, assez riche,
ou du « bec de canard », près de Saigon. Encore, entre la Thaïlande et le Laos, conflit à propos de la
frontière et des rives du Mékong. Autre héritage après la colonisation, les rivalités ethniques. Les
Anglais avaient résolu le problème en Inde en formant des Indiens pour en faire une classe
moyenne, administrative. Ils en ont amené en Birmanie ou Malaisie, pour occuper les postes
subalternes de l'administration. En Birmanie, les Anglais ont favorisé les Karens, ce qui entraine le
ressentiment des Birmans. En Indochine françaises, les Français ont favorisé les Viets, au détriment
des Khmers ou des Laos. Quand les colonisateurs sont partis, fortes tension entre les ethnies.
Il y a eu des points positifs, comme l'implantation des langues des colonisateurs. En Indochine, le
français est considéré comme la langue de la culture, la langue d'une petite élite, et l'anglais, langue
étrangère la plus parlée, est la langue des affaires.
Section 2 : Théâtre d'opération de la seconde guerre mondiale.
La seconde guerre mondiale oppose les armées alliées aux japonais, le Japon voulant étendre son
ère d'influence. Invasion par les forces terrestres et par la puissance navale. Les Japonais veulent
prendre l'Inde et vont donc vers l'ouest, après avoir chassé les colonisateurs européens. Pendant le
conflit, la Thaïlande, gouvernée par un maréchal après un coup d'état, était alliée des Japonais et
laissait passer ses troupes. Les Anglais ont repoussé en Inde les Japonais qui les avaient chassé de
Birmanie. Le 9 mars 1945, coup de force des Japonais qui prennent en charge l'administration
directe de l'Indochine. Après la capitulation du Japon sur le cuirassier Missouri, les peuples vont
demander leur indépendance, qui viendra plus tard, très souvent de manière pacifique, sauf au
Vietnam.
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Partie 2 : Ensembles étatiques.
Chapitre 1 : L'ensemble isthmique.
Section 1 : La Thaïlande.
I. De la monarchie absolue à la monarchie constitutionnelle.
Le pays, qui s'appelait le Siam, était gouverné par la monarchie absolue, comme dans le reste de la
région. Plusieurs périodes se sont succédées :

Sukhothai (XIIème et XIIIème siècle) : Ramkhamhaeng the Great et le
dernier, Thammaraja.

Ayudhya (XIVème à XVIIème) : développement du concept d'État avec
Narai the Great.

Thonburi (XVIIIème) : Taksin

Ratanakosin (Depuis le XIXème) : dynastie Chakri, avec le roi actuel,
Rama IX (Bhumibol Adulyadej). Son fils Vajiralongkorn, le prince héritier est haï par le
peuple, donc sa sœur cadette, Sirindhorn, plus populaire, pourrait régner.
Toutes les séances de cinéma, matches de boxe, etc. commencent par l'hymne national et l'image du
roi. Ce n'est pas fait sous la contrainte et est spontané. Le jaune permet de marquer leur attachement
à la personne du roi (et pas à la monarchie). Il conserve un grand prestige, car doté d'une grande
sagesse et éducation (né aux USA, étudie en Suisse). Il n'intervient qu'en cas de grand malheur,
toujours du côté de son peuple et des manifestants contre l'armée, a un aspect clairvoyant et une
certaine neutralité. Personnalisation du pouvoir avec des images de lui partout dans le pays. Si le
pays est bouddhiste, il reste des traces d'animisme et on prête à Rama V des pouvoirs spéciaux,
comme éloigner des esprits malfaisants. Il y a donc des portraits de lui dans les maisons ou sur des
amulettes.
La constitution de 1997 donnait un certain pouvoir symbolique au roi, il a une certaine dignité, « sa
personne est sacrée et inviolable », il est le chef des armées, confère les titres et décorations et on
doit lui prêter serment. « Le Roi est bouddhiste et est protecteurs des religions ».
II. La marche vers la démocratie.
Jusqu'en 1932, le Siam est une monarchie, jusqu'à ce que Rama VII soit renversé par un coup d'État
militaire. La monarchie n'est pas abolie, le roi devient constitutionnel. Les auteurs du coup d'État
sont des « promoteurs ». Le promoteur civil est Pridi Banomyong, le promoteur militaire, le colonel
Phibul Songkhram, admirateur d'Hitler. Pridi est un docteur en droit formé à Paris, qui va construire
une constitution pour cantonner le Roi à une rôle honorifique, avec un gouvernement émanation du
parlement, une chambre élue, une autre nommée. Dans les années 1950, Phibul va devenir un
admirateur des Américains et devient dictateur. Il est renversé par d'autres généraux, ceux de la
Classe 5, qui feront une vingtaine de coups d'État pendant plusieurs décennies. La Thaïlande a donc
était gouvernée par des régimes militaires, mais pas totalitaires.
Le pouvoir civil revient au pouvoir à la fin des années 1980. L'étape la plus importante de la marche
vers la démocratisation est la constitution de 1997. Elle a connu son aboutissement avec l'arrivée au
pouvoir du Parti Démocratique et du Premier Ministre respecté, Chuan Leekpai. Il y a dans cette
constitution : l'inviolabilité du souverain, un chapitre sur les droits et libertés des citoyens (principes
identiques au droit occidental, comme la liberté l'aller et venir, d'expression, de communication
audiovisuelle, etc.). Il y a aussi une volonté de transparence : les élus, locaux ou nationaux, sont
tenus de rendre public l'état de leur patrimoine. Une commission anti-corruption mène des enquêtes.
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La constitution a été abrogée par les militaires en 2007, après leur coup d'État pacifique de 2006,
alors que Thaksin Shinawatra était à New York. Les droits et devoirs ont été conservés, mais ça n'a
que peu d'importance, car elle n'est pas appliquée. Le paradoxe est que la nouvelle constitution a été
adoptée par le peuple, à près de 60%. Ce résultat montrait un rejet de Thaksin et de son parti Thai
Rak Thai. Thaksin avait été nommé Premier Ministre en 2001, achetant les voix aux élections.
III.La place de la Thaïlande dans l'Asie du sud-est.
Rôle moteur dans l'Asie du sud-est. Front anti-communiste pendant la guerre du Vietnam avec la
création de l'ASEAN. L'ASEAN a perdu son but premier mais se développe, accueillant des États
qu'elle combattait : Vietnam, Laos, Cambodge. En 1997, krach boursier à Bangkok. Il y a un fort
attachement à la tradition, religieuse, et dans le même temps, fascination pour la modernité et
l'Occident (contrefaçon des produits de luxe, qui se déplace vers la Chine).
Section 2 : La Malaisie.
La Malaisie était un Empire du XIVème au XVIème siècle, avec pouvoir fort et système hydraulique.
Première vague de colonisation en 1641, par les Portugais arrivés à l'extrême sud, vers Singapour.
Ils seront chassés par les Britanniques qui arrivent depuis l'Inde au XIXème. En 1874, la GrandeBretagne contrôle l'ensemble de la péninsule malaise. Ils sont chassés par l'avance du Japon, qui y
reste de 1941 à 1945. A la suite de la défaite du Japon, les Britanniques reviennent et l'indépendance
définitive est accordée en 1957. La constitution donne un régime parlementaire de type britannique.
C'est une monarchie constitutionnelle, avec un roi élu. C'est une fédération d'une quinzaine d'État
dont 9 sultanats. Les sultans, Malais, désigne l'un d'entre eux pour être le roi, pour 5 ans. C'est la
consécration de l'ethnie malaise sur la Fédération. La monarchie détient un grand prestige, car le
nationalisme malais vient des sultans, qui se doivent de faire face à la grandissante diaspora venue
de Chine. Le monarque n'a qu'un pouvoir représentatif et n'a aucune ambition, comme son mandat
est limité. Le pouvoir législatif est représenté par le parlement, avec deux chambres : chambre des
représentants élu au suffrage universel direct et le chambre des États, avec deux représentants par
États et des représentants nommés par le roi. Pour le pouvoir exécutif, le roi et un gouvernement et
un Premier Ministre, issu des élections. Abdullah Badawi est l'actuel Premier Ministre. Le
gouvernement est responsable devant la chambre basse et le Premier Ministre peut demander la
dissolution au roi. La vie politique est éloignée du système parlementaire, et l'Union Malays
National Organization est le seul parti au pouvoir depuis l'indépendance. Le gouvernement est donc
de type autoritaire. Mohamad Mahathir a construit le système actuel de gouvernement et était
autoritaire, faisant condamner ses opposants (comme Anwar Ibrahim). Instrumentalisation de l'islam
(religion des Malais, religion dominante) et craignent d'être débordés par les extrémistes. Le
gouvernement va a delà des demandes des islamistes. Du coup, il y a la mention de la religion sur la
carte d'identité, et le droit civil vient de la charia, les épouses peuvent être répudiées, la polygamie
existe, tout ça, que pour les musulmans (un musulman n'a pas le droit de se souler, contrairement à
quelqu'un d'une autre religion). Le droit pénal, et le droit commercial, viennent lui de la « common
law ». Modernité néanmoins, avec les tours jumelles de Pétronas, ou la création d'une nouvelle
capitale, Putrajaya, à 60 kilomètres de l'ancienne capitale étant Kuala Lumpur. La richesse vient des
palmiers à huile. Mohamad Mahathir est à l'origine du corps de doctrine des « valeurs asiatiques ».
Section 3 : La Birmanie.
La Birmanie, ou Myanmar, est un État fédéral qui a subi la colonisation britannique, indépendant en
1948. Parmi les acteurs de l'indépendance, le général Aun San (ancien pro-japonais et nationaliste),
qui deviendra le premier Premier Ministre de l'Union de Birmanie. Il est assassiné deux ans après,
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mais le régime reste stable, les Britanniques ayant laissé en héritage un système de gouvernement de
type parlementaire. Le Président n'a que des fonctions honorifiques, et le Premier Ministre détient le
pouvoir exécutif véritable. Le gouvernement est issu de la majorité parlementaire. Ce système
fonctionnera jusqu'en 1962, date d'un coup d'État militaire du général Ne Win. A partir de ce
moment, les militaires ne lâcheront plus le pouvoir. Début de l'enfermement, isolement vis-à-vis de
l'Asie du sud-est et du monde, sauf de rares contacts diplomatique. Ce régime militaire se poursuit
jusqu'en 1990, date de l'organisation d'élections législatives, sous la pression de l'ASEAN. C'est la
Ligue Nationale de la Démocratie (Aung San Suu Kyi, prix Nobel en 1991) qui l'emporte, alors que
les militaires pensait l'emporter. Du coup, ces derniers annulent les élections, interdisent les partis
politiques, procèdent à de nombreuses arrestations et durcissent la dictature, mettant Aung San Suu
Kyi en résidence surveillée. Ils n'ont aucune idéologie, sauf un sentiment ultra-national et anticommuniste et une volonté d'autarcie, mais plus une volonté de richesse. La junte (nommée SLORC
puis SPDC) est dirigée depuis 1990 par le général Than Shwe. Les militaires restent campés sur
leurs positions autoritaires, imperméables aux pressions extérieures (Nobel ou ASEAN). Même
dans le cas de catastrophes naturelles (comme en 2008), ils ont refusé l'aide immédiate. Il y a
néanmoins des mouvements d'opposition, comme le clergé bouddhiste (normalement neutre vis-àvis de la vie politique, ils ont une autorité morale) et les Karens. Ils sont autonomistes, et vivent au
nord-est du pays. Christianisés pendant la colonisation britannique, les Birmans leur reprochent leur
manque d'intégration. Il y a de temps en temps des révoltes, prises d'otage, etc.
Au moment du changement du nom de la junte de SLORC en SPDC, les militaires ont décidé de
changé le nom du pays (Birmanie, pays des Birmans) en Myanmar (pays des merveilles), parce que
l'ethnie birmane n'est pas la seule du pays.
Section 4 : Singapour, la cité-État.
C'est une République indépendante depuis 1965, en se détachant de la fédération de Malaisie, à la
suite d'un accord entre Malais et Chinois. Système parlementaire à la britannique, avec un Président
qui a un rôle honorifique. Le Premier Ministre dirige le gouvernement, issu du parlement, élu tous
les 5 ans. Le Président est Indien, le Premier Ministre est un Chinois, le Président du parlement est
Malais. Les Premiers Ministres ont été Lee Kwan Yew (père fondateur de la Nation), Go Chok Tong
et Lee Hsien Loong (fils du premier). Les institutions gardent les traditions politiques britanniques.
Mais ce n'est pas un système démocratique, car il n'y a jamais eu d'alternance au pouvoir, car le parti
politique ultra-dominant (le PAP). C'est au contraire un système autoritaire, avec une police
omniprésente (interdiction du chewing-gum dans la rue, de jeter un papier, de ne pas traverser hors
des clous). Le pays étant petit, les appartements s'entassent dans des tours et il y a une limitation de
la circulation automobile par de fortes taxes.
Le pays a une grande réputation internationale, grâce à une réputation d'excellence, et la politique
extérieure est dictée par la volonté d'empêcher une quelconque domination régionale, et se méfie
donc de la Malaisie et de l'Indonésie, qui pourraient menacer son indépendance. Ils sont donc
favorable à une présence américaine dans la région, qui empêcherait son annexion. Ils ont aussi un
fort dynamisme économique (bébé-tigre de l'Asie du sud-est). Ils ont inventé le singlish, un anglais
spécifique, teinté de malais. La Singapour Airlines donne aussi une bonne image du pays. Ho Ching,
femme du Premier Ministre, qui est une des 10 femmes les plus puissante du monde est à la tête de
Temasek (banque, télécommunication...). Elle a racheté le groupe de communication de Thaskin.
Chapitre 2 : L'ensemble péninsulaire.
GEOPOLITIQUE DE L’ASIE DU SUD-EST.
Cambodge, Laos et Vietnam ont formé dans l'histoire l'Indochine, angle entre la Chine et l'Inde. Paul
Mus, géographe français a appelé la région l'angle de l'Asie. C'est une région traversée par la chaine
anamitique, qui part du sud de la Chine et qui sert de frontière entre Laos et Vietnam. Cette chaine a
servi de barrière entre les civilisations indienne, à l'ouest, et chinoise, à l'est. L'Indochine n'est donc
pas homogène culturellement : le vietnamien se rapproche du chinois, le laotien et le khmer, au
sanscrit. Deux guerres, entre 1948 et 1954 et entre les années 1960 et 1975.
Les trois pays on été colonisé par la France au XIXème (1860), même si il y avait des missionnaires
dès le XVIIème. Le Vietnam était une colonie (tout était administré par la France, affaires intérieures,
extérieures et armée), le Laos et le Cambodge, des protectorats (prise en charge par la France des
affaires extérieure et de la défense).
Section 1 : Le Cambodge.
Le pays s'appelle Kampuchea, la capitale, Phnom Penh. Il y a eu des heures de gloire au moment de
l'Empire d'Angkor. Au moment de la colonisation, c'est un petit royaume, avec une monarchie
absolue. Le pays devient indépendant au début des années 1950, à la suite d'un mouvement
indépendantiste du Prince Norodom Sihanouk, qui succède à son père, Norodom Suramarith qui
abdique à l'indépendance. Le Cambodge devient une monarchie parlementaire à la française. Le Roi
règne mais ne gouvernement, il y a un Premier Ministre et deux chambres parlementaires (la
chambre haute, le Conseil du roi est composé de membres désignés par le Roi et les députés).
Sihanouk abdique en faveur de son père, pour pouvoir agir politiquement, et devient chef du
gouvernement. A la mort de Suramarith, il change le régime, qui devient un peu présidentiel, devient
chef de l'État et du gouvernement. Il n'y a pas de Roi. Il est très charismatique, car simple et bon
vivant. En 1970, coup d'État par le général Lon Nol, à la demande et avec l'aide des américains,
alors que Sihanouk est à Pékin. Il est renversé en pleine guerre du Vietnam, car Sihanouk avait
implicitement autorisé les Nord-vietnamiens a traverser le Cambodge pour prendre à revers les
américains, car il avait l'intuition que les Nord-vietnamiens allaient gagner (donc pour se faire bien
voir du futur gouvernement). Lon Nol proclame la République Khmère et devient le chef de l'État.
Et les Américains vont demander aux Cambodgiens de s'opposer aux communistes vietnamiens. A
ce moment vont émerger les khmers rouges, mouvement politique puis véritable armée. Ils
existaient avant 1970 et s'opposaient déjà à l'armée régulière. Ils se disent communistes, mais ne
sont pas du tout avec les Nord-vietnamiens. Il y aura donc cinq années de conflit sanglant. En avril
1975, victoire des khmers rouges (et leurs chefs Pol Pot, Khieu Samphan et Ieng Sary) qui entrent
dans Phnom Penh. Ils s'effondrent entre fin 1978 et 1979, attaqués par les Vietnamiens, et les
khmers rouges reprennent le maquis. Ils avaient pour seul allié les Chinois, qui en représailles va
entrer de 200 kilomètres au nord du Vietnam. Les Vietnamiens vont mettre en place un régime provietnamien, la République Démocratique du Kampuchea. Entre 1979 et 1990, un conflit oppose
khmers rouges, sihanoukistes (armée dirigée par le fils de Sihanouk, Norodom Ranariddh),
nationalistes de droite et ceux du « régime de Phnom Penh » (le gouvernement installé par les
Vietnamiens, avec Hun Sen). En 1990, les sihanoukistes, les nationalistes et le régime de Phnom
Penh entament des pourparlers, pour cesser la guerre. En 1991, accords de Paris, pour s'entendre sur
le dos des khmers rouges qui n'ont pas voulus des pourparlers. Jusqu'en 1993, c'est l'APRONUC qui
dirige le pays. En 1993, élection supervisée par l'APRONUC (ONU), qui devait aussi approuver une
nouvelle constitution, que les sihanoukistes (FUNCINPEC et Ranariddh) vont l'emporter. Hun Sen
n'admet pas la défaite et menace de faire un nouveau pays indépendant. Il y aura donc deux Premier
Ministre, le premier est Ranariddh (contrôle les interventions extérieures), le second Hun Sen
(contrôle l'intérieur, la défense). Cela dure jusqu'en 1997, quand Hun Sen renverse Ranariddh, qui
était à Aix en Provence. Ce dernier revient en 1998, ne gagne pas les élections, mais devient
Président de l'Assemblée, jusqu'en 2006, quand il démissionne. Le Cambodge est une monarchie
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constitutionnelle, avec Norodom Sihamoni comme Roi et Hun Sen comme Premier Ministre.
Section 2 : Le Laos.
Est aussi appelé « Lan Xang » (pays du million d'éléphants). C'était aussi un protectorat français. Il
acquiert à cette période ces actuelles frontières. Sa frontière ouest est en grande partie délimitée par
le Mékong. Devient indépendant en 1956. A subi des contrecoups de la guerre en 1946 et 1954,
période pendant laquelle se forme une guérilla communiste qui va combattre le gouvernement royal.
Elle prend le nom de « Pathet Lao » (les patriotes lao). La guérilla s'installe dans le nord-est, région
propice militairement.
C'était une monarchie parlementaire, avec un parlement bicaméral (Assemblée Nationale et un
Conseil du Roi de 12 membres). Le gouvernement a à sa tête le Premier Ministre, chef de l'exécutif.
Cela fonctionne jusque dans les années 1960, avec le prince Souvanna Phouma comme Premier
Ministre, qui avait une politique internationale neutraliste, même sur la guerre du Vietnam. Le
gouvernement est contraint de lutter contre la guérilla communiste et s'éloigne donc du neutralisme.
Au rythme des élections, il y a une alternance. En 1960, la droite qui est au pouvoir accentue la lutte
contre les communistes, Souvanna Phouma est dans l'opposition. La droite est renversée par un
coup d'État dirigé par un officier neutraliste. Souvanna Phouma revient au pouvoir. Il existe donc
trois tendances :
 Neutraliste avec le Prince Souvanna Phouma.
 Droite avec le Prince Boun Oum.
 Communiste avec le Prince Souphanouvong.
Souphanouvong est dans le maquis et obtient de l'aide des communistes vietnamiens. En 1965,
tournant décisif dans la guerre du Vietnam, quand les Américains entrent directement en guerre. Il y
a au Laos « la guerre secrète », avec un trafic de l'opium par la CIA, car les Hmong, cultivateurs de
l'opium et redoutables soldats, seront utilisé par les Américains. Dans l'armée royale, le général
Vang Pao, Hmong, commande une unité de Hmongs. Ils sont ravitaillés en armes par la CIA, qui
repart en avion avec de l'opium. Il y a eu des tentatives de gouvernement d'union nationale, qui ont
tous échoué. Ceci jusqu'en 1973, quand le conflit a évolué. Les communistes vietnamiens finissent
par l'emporter, pareil au Laos. Les communistes vont donc former un gouvernement, mais Souvanna
Phouma réussi a former un nouveau gouvernement de coalition, qui va durer deux ans, et permettre
au Laos de faire une transition en douceur vers le communisme. Un cessez-le-feu est aussi signé. En
avril 1975, chute de Saigon, qui tombe aux mains communistes, et prise de Phnom Penh par les
Khmers Rouges. Donc, au Laos, révolution dans le calme et les communistes prennent tous les
pouvoirs. Le Laos cesse d'être une monarchie devient la République Démocratique Populaire Lao.
Le « Pathet Lao » devient parti unique et est renommé le Parti Populaire et Révolutionnaire Lao.
Souphanouvong devient le premier Président de la République, et n'a aucun pouvoir. Le Premier
Ministre dirige l'action du gouvernement. C'est le secrétaire général du parti qui détient le vrai
pouvoir. Le parlement (Assemblée Nationale) est composé de députés élus au suffrage universel
direct. Le PPRL contrôle tout, par son Congrès (tous les cinq ans, il désigne les candidats aux
élections, le Président, le Premier Ministre, les membres du gouvernement et de la Cours Suprême),
par le Comité central (quarantaine de membres, détient la réalité du pouvoir, se réunit souvent). De
1975 à 1985, collectivisation à outrance (nationalisation, abolition de la propriété privée, séminaires
de rééducation politique). 1985, c'est aussi l'événement de Gorbatchev et Laos et Vietnam vont
perdre leur principal allié en 1991. La Laos s'est donc assoupli, avec des profondes réformes en
politique intérieure (promotion des nouveaux mécanismes économiques), en politique extérieur.
Consécration du droit de propriété (donc réforme agraire). L'économie revient donc de marché, s'est
le socialisme de marché. Intégration régionale, avec l'entrée dans l'ASEAN (créé en 1967 comme
rempart contre le communisme). Les richesses viennent du bois, comme le teck, l'éco-tourisme et
des pierres précieuses (rubis, saphir). Le pays est bouddhiste, les dirigeants le pratiquent. Le
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gouvernement essaye de fixer les nomades, d'où une répression contre les Hmongs qui le refusent.
Section 3 : Le Vietnam.
« La perle de l'Indochine », pays le plus vaste, le plus peuplé, plus de 1 000 km de côtes. « Les
vietnamiens plantent le riz, les cambodgiens le regardent pousser, les laotiens l'écoutent pousser ».
C'est le pays qui a le plus souffert de la guerre, et, de 1946 à 1975, ils n'ont jamais connu la paix.
Avant la période coloniale, le pays avait été occupé par la Chine pendant le premier millénaire, donc
profondément imprégné de culture chinoise, comme de son administration. L'imprégnation est plus
forte dans le nord. Il y a trois grandes régions, les trois Ky (provinces) :
 le Tonkin au nord, avec Hanoi.
 l'Annam au centre, avec Hué.
 la Cochinchine au sud, avec Hô Chi Minh ville.
Les premiers occidentaux à débarquer sont des missionnaires catholiques et français, au XVIIème
siècle. Les militaires n'interviendront qu'à la fin du XVIIIème, sous les prétexte de persécution des
missionnaires, arrivant par le sud. Les Français vont installer la capitale à Hanoi, qui devient le
siège du gouvernement général. Le Vietnam est une colonie, donc toutes les affaires sont dirigées
par les Français. Les Français vont donc former des cadres vietnamiens. Les intérêts français étaient
alors beaucoup liés à l'hévéa, avec Michelin. Après la défaite japonaise, les Français reviennent et
débute l'insurrection nationaliste au nord, encouragée par les Japonais puis par les Américains. C'est
le Vietminh, communiste, dirigé par Hô Chi Minh, leader politique du mouvement, et par Vo
Nguyen Giap, chef militaire. Débute alors la première guerre d'Indochine. C'est une guerre de
guérilla qui commence en 1946 et qui finira en mai 1954 avec la défaite de Dien Bien Phu.
Pourparlers en vue de la paix à Genève, signature des accord en mai 1954 : cessez-le-feu,
reconnaissance de l'indépendance du Vietnam, qui sera partagé en deux, à hauteur du 17ème
parallèle, avec au nord la République Démocratique du Vietnam au nord, et au sud les prooccidentaux.
Actuellement, en République socialiste du Vietnam (réunifiée après la défaite des américain, en
1975), les communistes sont encore au pouvoir. Comme au Laos, ils se sont ouvert à la fin de la
guerre froide (Reconstruction en 1985, c'est le Doi Moi, l'économie étant privatisée, sauf l'énergie).
Les personnages importants de l'État sont le Président de la République, rôle honorifique, le Premier
Ministre, un exécutant, et le secrétaire général du PCV, qui a le plus de pouvoir, décidant des
orientations du pouvoir. Ces postes sont divisés entre les trois provinces et entre les différentes
lignes politique (un réformateur, un partisan du statut-quo et un orthodoxe). Placage des institutions
du Parti sur les institutions de l'État. L'Assemblée est dominé par les membres du Parti unique, ceux
qui n'en font pas partie ayant eu l'assentiment du Parti. Beaucoup d'investissement viennent du
Japon, de la Corée du sud et les Vietnamiens de l'étranger (Viet Khieu), surtout depuis les années
1990. Le régime est autoritaire, la presse, radio et télévision appartient et est contrôlée (même la
presse étrangère) par le Parti. Pas de censure sur l'internet. Répression contre certaines religions et
certaines minorités ethniques (comme les Hmongs).
Chapitre 3 : L'ensemble archipélagique.
Section 1 : L'Indonésie.
État le plus vaste de la région, avec près de 17 000 îles, la plupart inhabitées. Les plus habitées sont
Sumatra, Java, Bali et le sud de Bornéo (Kalimantan). C'est le premier État musulman de monde,
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90% des 220 millions d'habitants étant musulman. Il y a 200 ethnies. Était colonisé par les PaysBas, avant l'occupation japonaise. Le premier Président, à l'indépendance en 1949, était Sukarno. Ce
dernier a, en 1955, provoqué la réunion de la conférence de Bandung, avec les non-alignés et la
naissance du Tiers Monde. Étaient présent Nehru, Sihanouk, Nasser, etc. Il a aussi lancé un
programme politique pour son pays, le « Panca Sila » (cinq principes), doctrine politique qui dit que
la République d'Indonésie est un État de type présidentiel, avec une administration centralisée et une
unité du pays, malgré les 200 ethnies et 400 dialectes : croyance en un seul Dieu, démocratie,
nationalisme, internationalisme et humanitarisme, et prospérité et justice sociale. La devise du pays
est : « Unité dans la diversité ». Sukarno dirige le pays jusqu'à un coup d'État militaire, par le
général Suharto, en 1966, car ils estiment Sukarno trop proche des pays communistes (Chine,
URSS). Le gouvernement de Suharto est de type militaire, mais pas une junte, car il y a des civils. Il
va ruiner l'Indonésie, confisquant l'économie et installant la corruption. Il pratique le népotisme et
ne partira que sous la pression des États-Unis, en 1998. Il n'est alors pas inquiété, bien que détesté.
Le successeur de Suharto, Habibie est assez faible et démissionne. Des élections organisées en 2000
émerge Megawati Sukarnoputri, la fille de Sukarno. Le gouvernement devient démocratique, et
Megawati va se trouver face à l'armée qui tentera de la renverser. En 2004, les militaires reviennent
à la suite d'élections avec le général Adhuyono.
L'Indonésie doit faire face à des problèmes. Parmi ceux-là, la menace ethnique (surtout la minorité
chinoise, qui représente 3% de la population, qui contrôle 70% de l'économie du pays. Il y avait eu
des émeutes anti-chinoises à Jakarta. La population chinoise cherche à s'intégrer par les mariages
mixtes). La seconde menace est l'intégrisme musulman, entre mouvements violents et attentats
spectaculaires contre des intérêts occidentaux. Du coup, le gouvernement donne des gages au
musulmans : le port du voile est autorisé dans les écoles, Suharto est allé à la Mecque, etc. Ceci
mécontente les modérés et les autres croyants, chrétiens. Le troisième danger est le séparatisme, les
îles les plus éloignées, ignorées du pouvoir, vont demander autonomie puis indépendance, comme la
province de Aceh, autonomistes doublés d'islamistes. Après le tsunami, le pouvoir a engagé un
dialogue avec les rebelles. Iran Jaya, loin aussi de Jakarta, a également de velléité de départ. Au
Timor oriental, l'indépendance a été acquise, alors que la région avait été annexée dans les années
1970, après le départ des Portugais.
La langue nationale est le bahasa, avec des emprunts aux occidentaux (par exemple : Konfrontasi,
Texi, Bas). C'est un régime présidentiel, élu au suffrage universel et assisté d'un vice-Président, il
n'y a pas de Premier Ministre et le pouvoir législatif est incarné par deux chambres.
Section 2 : Les Philippines.
Le nom du pays vient du nom de l'infant d'Espagne (futur Philippe III). Ce pays est un des fondateur
de l'ASEAN, allié de États-Unis. A été occupé par les Espagnols, les Américains (voulaient en faire
le 50ème État), puis par les Japonais. Le pays est moins morcelé que l'Indonésie, mais il y a quand
même des menaces sécessionnistes, comme avec la guérilla d'Abu Sayyaf (qui avait capturé des
occidentaux en Malaisie, puis les avait emmené à Jolo). L'armée des Philippines combat cette
guérilla et aurait tué Abu Sayyaf.
Après la seconde guerre mondiale, les Philippines indépendantes en 1946, adoptent un régime
présidentiel à l'américaine, avec une Président, un vice-Président (pas sous la forme d'un ticket) et
un Congrès avec deux chambres. Le dictateur Ferdinand Marcos, avec sa femme Imelda, a marqué
le pays. Il était adulé puis hais par le peuple, à cause de la corruption. L'opposition était incarnée par
Benino Aquino. Sous la pression des USA, Benino revient d'exil, mais il est assassiné devant son
avion en 1983. L'opposition se déchaine et la veuve, Corazon, reprend le flambeau, pour les
présidentielles, et elle est élu en 1985. Elle réintroduit la démocratie. Aux présidentielles suivantes,
en 1992, un acteur, populiste, incompétent et corrompu, Jospeh Estrada est élu. La vice-présidente,
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Gloria Arroyo, est la fille du premier Président, Macapagal. Elle est ensuite élu présidente, qu'elle
est encore.
Section 3 : Brunei.
C'est la seule monarchie absolue de la région, doublé d'un régime autoritaire. Il n'y a ni vie politique
ni impôts. Le pays est à peine plus grand que Singapour. C'est un sultanat qui se trouve au nordouest de l'île de Bornéo, enclavé sur dans la province de Sarawak, qui appartient à la Malaisie. Il y a
400 000 habitants. La langue officielle est le malais, l'anglais y est couramment pratiqué. Les Malais
sont majoritaire (68%), suivent Chinois (19%) et autochtones (les Dayaks).
C'est un État récent, ancienne possession britannique. Peu après son indépendance, le régime a failli
disparaître sous la menace d'un coup d'État, mais les troupes britanniques (les gurkha, népalais) ont
rétablit le régime, pour des questions géostratégiques, le pays étant riche de pétrole, à la demande de
British Petroleum, qui y exploite le pétrole. L'idéologie, la doctrine du sultanat, est le MIB, c'est à
dire « Melau Islam Beraya » (Monarchie Islamique Malaise). Il y a une Constitution écrite. Il n'y a
pas de Premier Ministre, le sultan cumule les postes, de chef de l'État, Premier Ministre, ministre de
la défense et des finances. Le prince héritier est ministre d'État.
Section 4 : Timor oriental.
Histoire mouvementée. Découverte au XVIème par les portugais. Mouvement autonomiste a réclamé
l'indépendance au Portugal à la faveur de la décolonisation d'après-guerre, que le Portugal de
Salazar refuse. En 1974, Salazar est renversé et le gouvernement de gauche reconnaît l'autonomie au
Timor, mais ils se font voler cette autonomie par les Indonésiens, l'armée envahissant le pays. Les
événements s'aggravent, avec une répression de la part de l'armée sur les mouvements autonomistes,
les leaders étant emprisonnés à Jakarta. Parmi ces derniers, Xanana Gusmao et José Ramos Horta.
Véritable guerre d'indépendance est lancée, alors que l'Indonésie commence une politique
d'assimilation forcée, on leur interdit de parler leurs langues et religions, et ceci sous tous les
gouvernement autoritaires indonésiens. Le Timor obtient son indépendance le 20 mai 2002, ce qui
vaudra à Gusmao et Horta le Prix Nobel de la Paix. L'ONU a envoyé des contingents australiens et
néo-zélandais dès 1999.
Le pays, de 750 000 habitants, est fragile, avec 86% de la population catholique. Le pays est riche
de pétrole. L'espérance de vie est de 57 ans. Incidents en 2006, quand le chef de l'État a limogé un
des chefs de l'armée qui s'était opposé à la réduction de l'effectif des armées. Le gouvernement a
redemandé l'aide de l'Australie, pour se protéger du chef de l'armée, musulman, qui est entré en
rébellion. Pourrait-être une tentative de déstabilisation de l'Indonésie. Le pays n'est pas encore
membre de l'ASEAN.
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Partie 3 : Émergence d'une solidarité
régionale.
Chapitre 1 : Guerres du Vietnam.
La guerre française commence en 1946, après la défaite du Japon. Une organisation nationaliste
communiste demande à la France l'indépendance, ce que la France refuse. La guerre est conduite par
Hô Chi Minh, idéologue et leader. Le militaire est le général Vo Nguyen Giap. Le mouvement
s'appelait le Vietminh. Guerre de guérilla que la France ne parvient pas à remporter. La bataille de
Dien Bien Phu met fin à la guerre, après trois mois de combats. Des pourparlers sont donc engagés
en finissent par la signature des accords de Genève en 1954, avec cessez-le-feu, retrait de la France
et partition du Vietnam en deux, à hauteur du 17ème parallèle. Le Vietnam avait un empereur, Bao
Dai. Et le Vietnam du sud organise un référendum pour connaître le nouveau régime du pays. Et
choisie la République, Bao Dai s'exile à Grasse. Chacun des pays envisage de réunifier le pays, mais
chacun veut le dominer. Au nord, c'est une dictature communiste, très stable, au sud, un régime
présidentiel, à l'américaine. Le premier Président est Ngo Din Diem, qui appartient à la minorité
catholique. Il devient un dictateur civil et devient impopulaire, à cause aussi de son frère, Ngo Din
Nhu, et de sa belle-sœur, qui auraient une mauvaise influence sur lui. Il y a beaucoup de
manifestations de moines bouddhistes contre le régime, s'immolant par le feu.
Du coup, au sud, succession de coup d'État mené par des généraux qui se renversent. La guerre entre
nord et sud est une vraie guerre civile. Le gouvernement de Saigon se trouve face à deux front, les
armées du nord et les Viet Cong, guérilléro communistes du sud qui veulent renverser Diem. Les
Viet Cong ont a leur tête un femme, Nguyen Thi Binh. Il y a une intervention des Américains, à la
demande du gouvernement du sud. Kennedy envoie d'abord des instructeurs, pour former les
officiers.La deuxième phase est décidée par le Président Johnson, qui envoie le contingent au
Vietnam, jusqu'à 500 000 Gis. Régionalisation du conflit quand, avec l'accord de Sihanouk, les
Nord-vietnamiens se reposent au Cambodge. C'est pourquoi les américains ont renversé Sihanouk.
Les Américains ont aussi attaqué la piste Hô Chi Minh avec des produits défoliants (« agent
orange »). En 1968, offensive du Têt, le nouvel an vietnamien, entre janvier et février. Les Nordvietnamien et Viet Cong agissent de manière concertée. Ils ont attaqué Hué, Saigon, Dalat, etc., pour
montrer leur puissance. L'offensive n'a pas fonctionné, mais les communistes ont montré leur
capacité à frapper. L'opinion américaine est lasse. Du coup, pourparlers entre Henry Kissinger et Le
Duc Tho, régulièrement, à Paris. Ces tentatives sont un échec, mais ils auront quand même le prix
Nobel. En avril 1975, chute de Saigon. Le dernier Président du sud-Vietnam, Minh, est fait
prisonnier. Les civils américains partent dans la précipitation, par hélicoptère, et avec eux, les
Vietnamiens les plus compromis avec les occidentaux. Nguyen Thi Binh devient vice-présidente de
la République socialiste du Vietnam réunifié, une fonction honorifique.
Chapitre 2 : Précurseurs.
Section 1 : Tentatives supra et infra-nationale.
Coopérations économiques :
En 1947, l'ONU tente de promouvoir une forme de coopération dans la région, grâce à la création de
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la Commission Économique pour l'Asie et l'Extrême-Orient. L'objectif était de reconstruire
l'économie des États touchés par la guerre, et favoriser leurs relations avec le reste du Monde. Il y
avait 27 États membres, toute l'Asie orientale et de l'Océanie, avec USA, URSS (pas la Chine) et les
puissances coloniales.
En 1950, le plan de Colombo, initiative de la Grande-Bretagne, avait pour objectif d'associer les
pays du Commonwealth, de l'Asie du sud et du sud-est et le Japon, Corée du Sud et États-Unis. Il
prévoyait que les États membres devaient élaborer un plan de développement sur 6 années.
En 1961, Association du Sud-Est Asiatiques, première initiative d'origine locale, avec la Malaisie,
Philippines et Thaïlande. C'est une coopération dans les domaines économiques, sociaux, culturels,
scientifiques et administratifs. N'a pas marché, à cause de divergences entre les États.
Donc, en 1963, les Philippins sont à l'origine du MAPHILINDO (Malaisie, Philippines, Indonésie).
N'a jamais fonctionné.
Alliances militaires :
En 1951, création de l'ANZUS (Australie, Nouvelle Zélande et USA). Les armées de ces trois pays
pourraient intervenir en Asie du sud-est contre une attaque communiste, selon la « théorie des
dominos ».
En 1954, création de l'OTASE (Organisation du Traité de l'Asie du Sud-Est), pendant de l'OTAN.
Parmi les membres fondateurs, Australie, Nouvelle Zélande, USA, Grande-Bretagne, France,
Pakistan, Thaïlande et Philippines. C'est un pacte défensif qui prévoit l'intervention des troupes
occidentales, surtout américaine, pour « répondre à une agression communiste », y compris sous la
forme d'un subversion. Mécontentement vif de la Chine. Dissolution en 1977.
En 1964, Conseil de l'Asie et du Pacifique, créé après que la Chine ait fait exploser sa première
bombe nucléaire. Le Conseil est à l'origine de la Corée du Sud, potentiellement menacée.
Philippines, Thaïlande, Pakistan, Malaisie, Sud Vietnam, Australie, Nouvelle Zélande, USA.
Section 2 : L'ASEAN.
En 1967 est créée l'ASEAN, suite à la déclaration de Bangkok, déclaration de principe qui souligne
la nécessité d'une solidarité dans la région. A l'origine, préoccupation sécuritaire et militaire. Les
cinq pays fondateurs sont la Thaïlande, Philippines, Indonésie, Malaisie, Singapour. Containment
contre la menace communiste. Met en avant le principe du respect de la souveraineté des États
membres, non-ingérence dans la politique intérieure des États membres. Évolution rapide, avec la
fin du conflit vietnamien, et le fait que pour les États membres, le communiste n'est plus une
menace prioritaire. Les objectifs militaires et sécuritaires sont moins impératifs, et sont éclipsés par
la coopération régionale et culturelle.
Aujourd'hui, sécurité alimentaire et vis-à-vis des maladies (SRAS, grippe aviaire, sida, malaria,
dengue hémorragique), ainsi que sécurité contre les risques naturels (éruption du Krakatoa en 1883
en Indonésie, tsunami de 2004, séisme à Sumatra en 2006), Aussi, catastrophes provoquées par
l'homme, incendies de forêts, comme en 1997 sur l'île de Kalimantan.
L'ASEAN se renforce et accueille de nouveaux membres, comme Brunei en . Ensuite, elle va
accueillir les pays contre lesquels elle s'était organisée, avec Vietnam, Laos, Myanmar, Cambodge.
Il y a donc 10 États membres, 10 États très disparates, avec pour seul point commun d'être des
systèmes politiques plutôt autoritaires. Les structures ressemblent à celles de l'ONU.
Le 15 décembre 2008, célébration de l'anniversaire de la Charte de l'ASEAN, signée en 2007. Ils
s'engagent à respecter les droits de l'homme et les libertés fondamentales. Mise en place de
structures pour plus de cohérence et de solidité :
 sommet des chefs d'État de de gouvernement, qui prend les décision les plus importantes.
 secrétaire général, désigné pour cinq ans.
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conseil de coordinations
 conseils des communautés de l'ASEAN, avec un conseil de la politique et de l'assemblée, un
conseil de l'économie et un conseil de la société et de la culture.
 organes de rang ministériel, avec la réunion des ministres de l'agriculture, de l'intérieur, etc.
Les peuples ne sont pas associés de manière active (pas de parlement). L'ASEAN est donc un club
des élites, peu démocratique. Il n'est fait référence au citoyen que dans le domaine de l'humanitaire.
Il n'y a pas de sanctions possibles.
Assistance mutuelle quand un avion disparaît (était alors essentiellement des avions militaires
américains). En 1975, même type d'accord pour les navires en difficultés (alors des boat people). Le
Tsunami de 2004 éveille la conscience de l'ASEAN, qui décide alors de créer des structures, et
d'organiser chaque année des simulations de catastrophe, et ceci depuis 2005. L'ASEAN a créé
beaucoup de comités pour gérer les catastrophes.
Les obstacle sont essentiellement politiques et diplomatiques, au cœur même des déclarations, avec
la non-ingérence (exemple du cyclone Nargis en 2008 en Birmanie, ou du tsunami à Atjeh en 2004).
Aussi, obstacles économiques, certains pays, comme le Cambodge et le Laos, étant trop pauvre pour
aider leurs voisins. Enfin, obstacle culturel : pour certains bouddhistes, quand il y a un tremblement
de terre, on ne reconstruit pas, car c'est le cycle de la vie. A l'horizon 2020, solidarité culturelle.

Étapes importantes :
1976, signature d'un traité de paix et d'amitié, alors que la Guerre du Vietnam est terminée, même si
le Vietnam n'est pas encore adhérent.
ASEAN+3 : coopération entre l'ASEAN + Japon + Chine + Corée du Sud.
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