
déséquilibre entre les sphères de la consommation et de la production, les entreprises peuvent 
produire  sans  que  la  consommation  soit  adaptée  Les  entreprises  innovatrices  absorbent 
beaucoup de capitaux et ne peuvent rembourser que plus tard, il y a donc un déséquilibre entre 
besoin d’épargne et capacité de financement. 
Pour Schumpeter, la récession est une nécessité du capitalisme, elle permet la résorption et la 
liquidation de l’économie car certains profitent de cette récession. La crise est le passage d’un 
équilibre à un autre, la dépression se prolonge tant que le nouvel équilibre n’est pas réalisé, 
nouvel  équilibre  qui  se  caractérise  par  un  produit  social  plus  élevé  et  de  composition 
différente, de nouvelles fonctions de production, un taux d’intérêt minimal, des profits nuls et 
des prêts nuls (hé bé ! c’est moyen réjouissant tout ça !). La justification du rôle de la crise est 
à la base de la théorie des cycles, dans lesquels Schumpeter distingue 4  phases : récession, 
liquidation, dépression, renouveau. Les cycles s’emboîtent :  
- cycles Kitchin (40 mois) ou cycles sectoriels 
- cycles Juglar (8 à 10 ans) ou cycles conjoncturels 
- cycles Kondratiev (50 à 75 ans) 
La théorie de Schumpi explique les cycles de Kondratiev qui peuvent varier entre 40, 50, et 
60 ans (selon S, la durée du cycle dépend de l’ampleur des innovations). 
La phase A, celle de prospérité est provoquée par les innovations de quelques entrepreneurs 
innovants.  La  continuation  de  cette  phase  est  due  à  l’imitation  qui  provient  des  autres 
entrepreneurs.  C’est  pour  cela  qu’il  parle  de  « grappes  d’innovations ».  Cette  période  se 
caractérise  également  par  une  hausse  des  prix  liée  à  l’augmentation  du  nombre  de  crédits 
finançant  l’innovation,  et  à  la  hausse  des  prix  que  les  entrepreneurs  innovants  peuvent  se 
permettre.  La  phase  B  est  celle  où  l’innovation  s’essouffle,  et  ne  suffit  plus  à  porter  la 
croissance.  La  demande  des  consommateurs  en  nouveaux  produits  est  comblée.  Les 
entreprises les moins performantes s’effondrent, ce qui permet de « nettoyer le terrain » pour 
faciliter la prochaine phase de prospérité. La crise est donc un mal nécessaire à la santé du 
capitalisme. 
 
2. Le rôle de l’entrepreneur 
L’entrepreneur  joue  un  rôle  particulier  dans  la  croissance ;  à  l’époque  de  Schumpeter, 
l’entrepreneur désigne déjà un mythe (forte concentration industrielle dès la fin du XIX°) : il 
devient pour lui un idéal de type wébérien.  
Schumpeter  prend  ainsi  le  contre-pied  de  la  théorie  néoclassique :  il  refuse  la  vision 
walrassienne  de  l’économie  et  le  modèle  de  concurrence  pure  et  parfait.  Dans  celui-ci, 
l’entrepreneur est annihilé par l’atomicité du marché (même les firmes ne sont qu’un point, et 
même pas… Alors ! notons tout de même qu’un point, c’est rond !), c’est une entité abstraite. 
La  recherche  du  profit  grâce  aux  rentes  n’est  possible  que  parce  que,  ben  justement,  la 
concurrence n’est PAS pure et parfaite !  
Cependant,  n’est  pas  entrepreneur  qui  veut :  pour  Schumpeter,  la  stratégie  de  l’innovation 
réclame de l’énergie, de l’ambition, de la passion, du sang-froid, de la décision, l’aptitude à 
reconnaître dans une situation donnée les facteurs qui déterminent le succès. La situation de 
concurrence  est  donc  très  rarement  établie :  il  n’y  a  pas  égalité  des  individus  face  au 
capitalisme,  les  réussites  personnelles  pouvant  conduire  à  des  situations  de  bénéfice  très 
important. Quelles sont les motivations de cet homme parfait ? Le profit qu’il pourra retirer de 
ses innovations, et aussi une certaine rationalité qui le stimule pour sans cesse réaffirmer son 
image d’entrepreneur dynamique. Ce sont les décisions stratégiques prises au bon moment qui 
expliquent  la  naissance  de  dynasties  industrielles  (les  Rockefeller,  les  Carnegie,  les 
Vanderbilt, yay !) « Il y a d’abord en lui le rêve et la volonté de fonder un royaume privé, le 
plus  souvent  quoique  pas  toujours,  une  dynastie  aussi » :  l’entrepreneur  est  un  innovateur