Introduction générale Tout message verbal est organisé selon les règles du système linguistique quelle que soit la dénomination utilisée pour désigner ce système : « langue, dialecte, variété de langue, patois etc..». Parmi ces règles figurent les règles phonétiques/phonologiques : un système linguistique se réalise d’abord sous forme d’unités ou d’énoncés qui sont complexe sonores. Tout message est produit par un locuteur, articulé d’une certaine manière et adressé à un auditeur ou interlocuteur. Le premier encode le message, le second le décode. Ce parcours de message constitue le circuit de la parole. On y distingue 5 phases : Encodage - Emission – Transmission – Réception – Décodage La première et la dernière phase relèvent du domaine de la linguistique et de la psychologie. Les trois autres procèdent du domaine propre à la phonétique et permettent de distinguer trois approches ou études des sons d’une langue ; d’où la phonétique articulatoire ou physiologique (émission) ; la phonétique acoustique (transmission) et la phonétique auditive (perception). Le schéma présenté permet de donner de la phonétique une 1e définition ; c’est la discipline linguistique qui étudie la réalisation concrète des sons ou phones d’une langue i-e indépendamment de ce que signifient les unités linguistiques (mots, groupes de mots etc.). Définition La phonétique articulatoire définit les sons (les phones) du point de vue de leur articulation c'est-àdire de leur production. Chaque son de la langue est articulé d’une certaine manière parce qu’il est matériellement caractérisé : il est définit par les organes de l’appareil phonatoire qui entrent en jeu dans sa réalisation. 1-1 l’appareil phonatoire Les sons de la parole se produisent par la modulation d’une masse d’air. Lorsque le diaphragme s’élève, l’air est rejeté des poumons par les bronches jusqu’ à l’extérieur ; c’est donc le mécanisme de la respiration (inspiration et expiration) qui est à l’origine de la production des sons. A la sortie de la trachée artère l’air passe par le larynx qui est un corps cartilagineux qui se situe au niveau du cou et qui se manifeste à l’extérieur par ce qu’on appelle la pomme d’Adam. Aux quatre cartilages qui composent le larynx sont attachées. Les ligaments qui constituent les cordes vocales (les cordes vocales sont à l’intérieur du larynx). Le larynx sert d’enveloppe aux cordes vocales qui sont un élément essentiel de l’articulation. Les vibrations qui produisent un effet de sonorité sont provoquées par un jeu d’ouverture et de fermeture rapide de ces muscles ; lorsque les cordes vocales vibrent nous entendons un son d’une certaine qualité : la sonorité (toutes les voyelles sont sonores). L’espace entre les cordes vocale est appelé la glotte. Pendant la respiration normale la glotte est moyennement ouverte (position normale). Son ouverture et sa fermeture dépendent du passage de 1 l’air (la glotte est un espace). Au-delà de larynx nous trouvons ce qu’on appelle les cavités supra laryngales. L’air sorti du larynx traverse trois cavités : la cavité pharyngale, la cavité buccale et la cavité nasale correspondant respectivement aux (pharynx, à la bouche et aux fosses nasales). Le pharynx constitue la première cavité que rencontre l’air venant de la bouche et il est situé à l’arrière de la bouche et il joue le rôle d’un résonateur, il est limité par le larynx et vers le haut par le voile du palais (palais mou) et par la racine de la langue. Au-dessous du pharynx se trouve le voile du palais (palais mou par opposition au palais dur). Si ce voile est relevé la cavité nasale est fermée et l’air sort par la bouche ce qui donne un son oral, ce qui s’oppose au son nasal quand le voile du palais est abaissé. Dans ce dernier cas une partie de l’air passe par la cavité nasale. La cavité buccale est la plus importante des trois cavités (elle commence dès la sortie du pharynx et se termine avec les lèvres ; elle contient des organes passifs (articulation mobiles≠ articulation non-mobiles). L’organe actif le plus important est la langue. La langue comprend trois parties : l’apex, le dos et la racine. Les autres organes actifs sont le voile du palais dont l’extrémité s’appelle la luette (les lèvres peuvent s’écarter, se fermer, se projeter vers l’avant). Le maxillaire peut modifier le volume de la cavité buccale. Les organes passifs sont les dents, les alvéoles et le palais dur ; c’est au niveau de la cavité buccale que s’effectue la différence entre les consonnes et les voyelles. 1-2 Classement des particularités phonétiques distinctives Les particularités phoniques qui permettent de distinguer les sons d’une langue peuvent être répartis en trois classes : les particularités consonantiques, les particularités vocaliques et les particularités prosodiques. Seules les deux premières particularités nous intéressent ici. Les particularités vocaliques définissent les voyelles et permettent de distinguer les une des autres et les particularités consonantiques font de même pour les consonnes. Définition Ce qui est essentiel pour une consonne ; c’est un mouvement d’ouverture avec un maximum articulatoire entre les deux points ce qui caractérise au contraire fondamentalement une voyelle c’est un mouvement d’ouverture, de fermeture avec un maximum articulatoire entre les deux points. 2 La caractéristique de consonne est donc avant tout l’établissement pendant sa production d’un obstacle et le franchissement de cet obstacle alors que la caractéristique essentielle pour une voyelle est l’absence d’un obstacle. De cette opposition fondamentale, il résulte que les particularités spécifiques aux consonnes au franchissement (occlusion/friction). occlusion→ occlusive = momentanée friction → fricative = durative = continue. Par contre les particularités propres aux voyelles ne peuvent être rattachées aux différents types d’absence d’obstacles c'est-à-dire aux différents types d’ouverture d’où la domination de particularités des degrés d’aperture. Les modes de franchissement où les consonnes et les degrés d’aperture (ouverture) pour les voyelles doivent être localisés à différentes places ou différents points de l’appareil phonatoire il en découle des particularités de localisation propre aussi bien aux consonnes qu’aux voyelles. Pour quelques sons vocaliques, consonantiques on peut dégager aussi des particularités de voisement rattachées à la cavité nasale ce qui donne des voyelles et des consonnes nasales qui s’opposent aux consonnes et aux voyelles vocales. Il faudra ajouter une autre particularité phonétique qui oppose les consonnes entre elles et l’ensemble des voyelles, cette particularité est liée à l’activité des cordes vocales. Quand les cordes vocales vibrent les consonnes sont sonores et quand elles ne vibrent pas elles sont sourdes. Toutes les voyelles sont sonores. 1-3 les voyelles 1-3-1 Caractéristiques générales - Pour l’articulation des voyelles l’air traverse librement le chenal (voie) buccal. - Toutes les voyelles sont sonores. 3 1-3-2 Caractéristiques spécifiques a - Position de la langue : aperture et localisation. Quand on prononce successivement les voyelles [i] [a] on constate que, entre l’articulation des deux voyelles il ya un agrandissement de la cavité buccale dû à l’abaissement de la langue et l’ouverture de maxillaire. Quand on prononce successivement [i] [u] on constate que pour [i] on peut le sentir, la langue se trouve près de voûte du palais et se projette vers l’avant de la bouche tandis que pour [u] la langue se déplace vers l’arrière (vers la voile du palais) en conservant la même hauteur, ce mouvement est également accompagné d’un arrondissement de lèvres. Ces observations concernant la position (hauteur) et les mouvements (avant/arrière) de la langue et permettent de dégager trois voyelles fondamentales qui s’opposent de la façon suivante : Fermée [i] antérieure Mi - fermée [e] Mi - ouverte [u] postérieure [o] [є] Ouverte [] [a] (Palatal=avant=antérieure → [i] [e] [є] [a]) (Vélaire = arrière = postérieure → [u] [o] [ ] [] [i] voyelle ; fermée ; antérieure ; non arrondie. [u] voyelle ; fermée ; postérieure ; arrondie. [a] voyelle ; ouverte ; antérieure. Entre les positions fermées ([i] [u]), ouvertes ([a]), antérieure ([i] [a]), postérieure [u] ; des positions intermédiaires sont possibles : la voyelle [e] est en français plus fermée qu’ouverte c'est-àdire plus proche de point de vue de sa réalisation de [i] que de [a] elle est donc mi-fermée. Et la voyelle [є] est plus ouverte que [e] et donc plus proche à [a] elle mi-ouverte. [i] voyelle ; antérieure ; fermée. [e] voyelle ; antérieure ; mi-fermée. [e] voyelle ; antérieure ; mi-ouverte. b- la position des lèvres c- la position du voile du palais 4