INVITATION
SOUPER-CAUSERIE 2011 du GEI
Quand? Le vendredi 10 juin 2011 à 18h
Où? Le Pèlerin-Magellan, 330 Ontario est, Montréal
L’envie d’aller (ou de référer) ailleurs…:
Le thérapeute face à ses sentiments d’impuissance et d’incertitude
Tel que nous l’avons fait depuis quelques années à nos soupers causeries annuels, nous
proposons au menu des réflexions, des témoignages et des échanges sur différents aspects du
vécu du thérapeute dans le contexte d’une approche intersubjective. L’année dernière, nous
parlions de nos moyens de prendre soin de nous-mêmes alors que notre approche nous appelle
à une plus grande implication émotionelle avec nos patients. Cette année, nous proposons de
réfléchir autour de « L’envie d’aller (ou de référer) ailleurs… » lorsque nous sommes confrontés
à l’ambiguïté de nos compréhensions, à nos sentiments d’impuissance et d’incertitude de
pouvoir « aider » ou répondre aux attentes souvent pressantes de nos patients souffrants.
La perspective intersubjective appliquée au processus thérapeutique établit la relation
entre le(la) patient(e) et le(la) thérapeute comme étant le facteur central de l’action
thérapeutique. Orange (1995) définit le traitement psychanalytique «comme les tentatives
dialogiques de deux personnes pour comprendre l’organisation de l’expérience émotionnelle de
l’une des personnes en ‘tentant d’élaborer ensemble les significations’ de leur expérience
émotionnelle partagée ». Toute une entreprise de collaboration conjointe très exigeante à la
fois pour les patients poussés par leur besoin d’être soulagés, et pour les thérapeutes poussés
par leur propre besoin d’être efficaces et compétents à soulager! Tel que nous le disions l’année
dernière, très souvent, nous devenons thérapeutes à partir d’expériences où notre survie
psychologique dépend de notre capacité à guérir les autres. Notre espoir, notre foi, nos
certitudes d’efficacité ou de compétence dans l’entreprise thérapeutique de guérison subiront
continuellement des fluctuations très déstabilisantes tout au long de notre pratique.
Que faire alors lorsque nous perdons la foi dans la relation thérapeutique ou dans la
compétence que nous offrons à nos patients? Souvent nous avons envie d’aller ailleurs, de
changer d’école de pensée. La TCC nous attire avec son approche souvent ciblée sur la réduction
des symptômes, une réalité très souffrante et débilitante chez beaucoup de nos patients. Il y a
la solution de l’ecclectisme, c’est-à-dire aller chercher dans d’autres théories et techniques les
aspects les plus applicables qui semblent nous manquer et les mélanger pour répondre aux
besoins des patients. Ou encore, mettant en doute nos capacités à offrir à nos patient(e)s ce
qu’ils ou elles recherchent, nous songeons à référer nos patient(e)s ailleurs, à un autre
intervenant, « plus compétent », ou avec une approche plus ciblée, qui saura «quoi faire» avec
la personne pour la soulager. Plusieurs d’entre nous ont exploré ces solutions.
Par ailleurs, nous croyons que chaque théorie de l’esprit humain comporte sa propre
vision du monde et de la souffrance, de laquelle sont dérivés les principes de l’action
thérapeutique –la guérison. Devenir thérapeute, tout comme devenir parent peut-être,