chef de l’Etat qui sera conçu comme étant un arbitre national, il doit garantir la stabilité et
chercher une issue démocratique aux crises qui pourraient se présenter. Cet arbitre doit être
au-dessus des partis et doit, s’il le faut, invoquer l’arbitrage du peuple pour répondre à une
crise.
C’est dans le discours de Bayeux que l’on évoque la notion d’arbitrage national qui fasse
valoir la continuité au milieu des combinaisons. Il évoque également les moyens dans les
discours de Bayeux et d’Epinal : le président doit être indépendant du parlement. Donc il
conçoit au départ que le président de la République doit être élu par un collège électoral qui
vont garantir cette dépendance du président. C’est le président qui doit procéder à l’investiture
du gouvernement. Cela signifie que le gouvernement va dépendre du président de la
République. Le président doit assurer la présidence du conseil des ministres, il doit pouvoir
également assurer, s’il le faut, la dissolution de l’Assemblée et doit en période exceptionnel
pouvoir disposer de tous les pouvoirs.
Il s’agit de réagir contre les déviations, en renforçant le pouvoir exécutif? Mais comment?
C’est un système multipartiste. C’est avec ce paysage là que les constituants de 1958 vont
devoir jouer. Pour De Gaulle il s’agit de la séparation des pouvoirs pour mieux équilibrer les
rapports entre les institutions politiques.
L’objectif véritable est de renforcer le gouvernement.
Cependant il y a une volonté démocratique très importante chez De Gaulle. Il y a chez lui en
permanence la nécessité de préserver la démocratie.
c) La préservation de la démocratie : la place du peuple
On trouve cette revendication dans le discours de Bayeux et d’Épinal.
Dans tous ces contextes, dès 1946, il y a le souci de rappeler la nécessité de préserver
l’origine populaire du pouvoir. Il faut que le peuple puisse intervenir pour trancher des
questions de fond.
Le Président de la République doit lui aussi être élu au suffrage universel. Cette idée va
s’élaborer progressivement, car il y a crainte que les partis politiques s’y opposent. Une
solution intermédiaire va donc prévaloir pour séparer l’exécutif du parlement.
Le Président de la République va donc être élu par un collège.
Le peuple doit donc être consulté à intervalle régulier sur la politique de la nation :
valorisation du référendum (le P va demander au peuple de se prononcer). Le référendum doit
être l’instrument qui règle les conflits.
Même les élections, normales (législatives) vont prendre un tour plébiscitaire.
Sur un plan plus technique, il y a un 2ème inspirateur : Michel Debré.
2) L’apport de M. Debré
C’est le ministre de la justice, le garde des seaux.
C’est un farouche partisan du régime parlementaire, il est donc opposé au régime présidentiel
américain. Il faut par conséquent rationaliser le parlementarisme.
M. Debré est un technicien du droit, c’est un homme qui a été influencé par le courant
réformiste qui recherchait des solutions pour stabiliser le régime parlementaire.
Il a contribué pendant la guerre à des projets sous Pétain.
C’est d’une part d’édifier un chef de l’état qui soit en capacité de pouvoir symboliser la
continuité de l’État, de la République, mais aussi de dénouer les crises. Il va proposer des
solutions pour éviter que le parlement ne déborde de son domaine législatif d’action.