Page 3 - & théologie no 11 – Novembre 2015
pleinement humaine. Il n’est de culture que de l’homme, par l’homme et pour l’homme. C’est toute
l’activité de l’homme, son intelligence et son affectivité, sa quête de sens, ses coutumes et ses repères
éthiques. La culture est si naturelle à l’homme que sa nature n’a de visage qu’accomplie dans sa
culture. » (Cf. Conseil Pontifical de la Culture. « Pour une pastorale de la culture », I, 2).
Pour l’auteur, les croyants sont invités à « inculturer » aujourd’hui la foi, à reconnaître les
valeurs culturelles contemporaines (individualisme, mondialisation, interconnexion, etc.), et à
critiquer leur ambiguïté quand elles conduisent à l’injustice, à la violence et aux dérives
sectaires. Un des intérêts de cet ouvrage est d’apporter une analyse intéressante sur le devenir
culturel de la foi et une approche originale du dialogue entre culture et foi.
Henri DERROITTE, André FOSSION (Dir), Cours de religion et citoyenneté à l’heure de
l’interconvictionnel, Collection « Haubans », n°8, Ed.° Lumen Vitae, Namur, 2015, 200 p.
« Intergénérationnel », « interculturel », « interconfessionnel », « interreligieux », et voici une
nouvelle réalité : « l’interconvictionnel » ! Dans cet ouvrage, les auteurs montrent que
l’enseignement des religions tout comme celui des convictions non confessionnelles, ont leur
place dans l’école publique. André Fossion explique en effet que celle-ci a le devoir de
« promouvoir la connaissance des traditions, de leur histoire, de leurs représentations, de leurs
pratiques, etc. L’inculture religieuse, en effet, serait une inculture tout court. De plus, on sait
qu’une religion vécue sans culture, sans connaissance critique ni regard lucide sur elle-même,
dérive vite vers le communautarisme, l’obscurantisme voire le fanatisme ».
Une question transversale est implicitement posée : comment passer d’une neutralité
« aplatissante », voire « aseptisée » à une neutralité « ouverte » et bienveillante » ? Le devoir de
réserve - tant chez les enseignants que chez les apprenants - garantit le respect de la liberté de
conscience ; il permet de garder une juste distance par rapport aux « convictions » qui peuvent
être si facilement érigées en idéologies. Seule une culture exigeante du dialogue peut permettre
aux contemporains de se positionner en connaissance de cause dans le champ interreligieux
actuel.
Le débat « interconvictionnel » permet de redéfinir « notre rapport aux croyances, qu’elles
soient religieuses ou laïques », de bâtir un « vivre ensemble » dans le respect des différences, de
promouvoir une citoyenneté solidaire et active.
Christine AULENBACHER
Nouvelles de la faculté et autres
Du 17 au 19 novembre 2015, Colloque International organisé par l’UMR DRES (Droit,
religion, entreprise et société) : L’enseignement universitaire de la théologie musulmane :
perspectives comparatives. (Palais Universitaire de Strasbourg – salle Pasteur).
Programme : http://dres.misha.cnrs.fr/IMG/pdf/programme_de_finitif.pdf
Le 19 novembre 2015, conférence de M. François Boespflug organisée par l’UMR DRES :
La liberté d'expression inconditionnelle comme idole, et le grief de blasphème comme
prétexte. (Palais Universitaire de Strasbourg – salle Tauler à 17 h).