LE SYSTEME D’ARME NIKE
(Description établie d’après un document de Louis PICARD et avec son accord)
Le NIKE est le premier système d’arme antiaérien réalisé. C’est la première fois qu’à partir d’un
concept global unique, on réunit et on intègre des matériels différents et interactifs qui assurent la
détection, la conduite de tir, le lancement des projectiles et les missiles.
Les missiles NIKE
Le NIKE possède deux types de missiles.
L'AJAX est un engin dont la portée avoisine les 50 kilomètres pour une altitude maximum de 70.000
pieds, alors que l'HERCULES de cette époque
peut intercepter un aéronef jusqu'à 120 kilomètres et à
une altitude de 90.000 pieds. Le premier est uniquement sol-air alors que le second peut avoir une
mission sol-sol et sa portée peut alors atteindre 180 kilomètres. L'AJAX et l'HERCULES possèdent une
charge militaire à fragmentation tout à fait classique, destinée à exploser devant l'objectif.
L'HERCULES peut être armé avec une charge nucléaire
.
L'AJAX est un missile à deux étages, dont le premier est constitué par un propulseur de lancement à
poudre solide, "le booster", qui sert principalement au décollage. A la séparation des deux étages se
produit l'allumage du moteur de croisière, propulseur à carburant et comburant liquides, dont la
combustion dure une vingtaine de secondes. La conception et le fonctionnement de l'HERCULES sont
semblables mais, le missile étant plus lourd, il possède un assemblage de quatre boosters à poudre
pour l'aider à décoller et son moteur de croisière est un propulseur à poudre solide. Cette
configuration rend sa manipulation opérationnelle et sa maintenance beaucoup plus rapides et
surtout plus sûres pour les servants.
Les deux missiles sont lancés à la verticale. Typiquement, ils montent à une altitude supérieure à celle
de la cible, puis plongent sur elle en effectuant un piqué télécommandé appelé "le seven G dive", qui
se produit à un moment critique car c’est le premier ordre émanant de la conduite de tir que le missile
doit exécuter.
1958
Les missiles acquis par la France étaient équipés de ce type de charge mais les dispositifs d’armement des têtes
nucléaires restaient en possession d’une équipe américaine, présente sur chaque site, seule chargée et en mesure
de procéder au tout dernier moment au « matting » nucléaire (installation à bord du missile d’un équipement ad
hoc). Cette procédure était le même pour toutes les unités des Alliés à capacité nucléaire, placées sous contrôle
du 5°USAAAG.