peut se traduire en bienfaits pour l’humanité, présider au développement économique et à la
croissance, dans un contexte de compétition mondiale.....On retrouve ici, dans ce discours devenu
une forme de lieu commun, ces différents éléments : la croissance, l’emploi, et la compétitivité
»
On voit ici que la science, la connaissance est en tant que telle, associée à l'innovation. Ceci
soulève une question concernant les rapports entre science et techniques ou, comme on dit de nos
jours, technologies. Le lien avec la recherche, dans le syntagme recherche-et-innovation, suggère
une confusion entretenue, entre recherche scientifique et application technologique. Elle est liée au
fait que bon nombre des avancées techniques sont issues de découvertes scientifiques (les ondes
électromagnétiques, la radioactivité, les antibiotiques, le génie génétique...), et que les liens anciens
entre science et techniques se sont renforcés dans la période récente, à la fois suite à l'évolution des
pratiques scientifiques et industrielles, et par la volonté des pouvoirs publics (nous y reviendrons).
Technique et technologie : La technique, c’est l’homme. A la fois travail sur soi, objets, systèmes,
symboles et objets, elle se développe contradictoirement, sous les influences contradictoires de la
société.
Au 17e siècle le mot « technologie » se mit à signifier « étude de la technique », comme on dit
« sociologie » pour l’étude de la société. Fin 18e siècle, elle est devenue une discipline universitaire (en
Allemagne et Europe du Nord), favorisant une maîtrise politique des changements techniques. Au 19e
siècle, les courants libéraux évacuent l’action politique hors des changements techniques, et le mot
« technologies », désormais mis au pluriel, désigne les « techniques modernes », comme si elles
n’étaient que des applications des sciences, donc des « progrès » et des « innovations ». Ne devrions
nous pas, aujourd’hui, constituer une « technologie démocratique » au service des politiques de
transformation sociale ?
Transformé, le terme « technologies » est employé depuis une trentaine d'années pour
suggérer ce rapprochement. Mais dire qu'il y a une forte liaison entre sciences et techniques, même
rebaptisées technologies, ne signifie pas que ces deux pratiques doivent être confondues. C'est
pourtant ce que sous-entend le terme de technoscience
mis en avant depuis le tournant du siècle par
un courant dominant de sociologie et de philosophie des sciences, pour qui la science actuelle serait
précisément caractérisée par la suppression des frontières entre science et technologie. Cela justifie
de facto toutes les politiques scientifiques actuelles liées à la mise en place de l'économie de la
connaissance. Mais cela masque une réalité pourtant indispensable pour comprendre les enjeux
A. .Jacq.- mémoire « Thérapie génique et industrie biotechnologique et pharmaceutique en France : la trajectoire
d'une promesse. »
« La notion de technoscience vise à combler le fossé entre sciences et techniques compte tenu de la nécessité de
penser les découvertes scientifiques et les inventions techniques dans un même contexte social afin de rendre compte
de leurs interactions fortes. Le terme a été introduit dans les années 1970 par le philosophe belge Gilbert Hottois. Il
est devenu d'usage courant dans les années 1990. Il est utilisé par des auteurs américains comme Don Ihde, Hubert
L. Dreyfus ou Donna Haraway, spécialistes de la philosophie des techniques, et des auteurs français comme le
sociologue Bruno Latou r ». (Wikipédia)