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Les IgG ont un contenu en oligosaccharides et en acide sialique variable. Le principe actif
responsable de l’induction des FcRIIb inhibiteurs est représenté par une fraction d’IgG ayant
leurs fragments Fc sialylés (fortement glycosylés). Les IgG sialylées représentent seulement
10 % des IgIV ce qui explique pourquoi de fortes doses d’IgIV sont nécessaires pour obtenir
une protection. A terme, des préparations enrichies en IgG sialylées ou l’utilisation de
fragments Fc recombinants sialylés pourraient considérablement augmenter l’efficacité du
traitement et permettre de s’affranchir de la collecte de plasma humain.
Régulation négative des récepteurs activateurs. Les FcR activateurs (FcRI et
FcRIII) des monocytes, des neutrophiles et des macrophages sont impliqués dans la
phagocytose ou l’antibody-dependent cell-mediated cytotoxicity (ADCC) et jouent donc un
rôle important dans l’inflammation. Les IgIV diminuent l’expression des récepteurs
activateurs sur les monocytes humains des patients traités. Par ailleurs, les IgIV, en se liant
au FcRIIb, inhibent la transduction du signal activateur provenant des FcRIII et peuvent
donc s’opposer de deux manières aux effets pathogènes des auto-anticorps.
II-2.Neutralisation des anticorps pathogènes
Il existe des anticorps dits « anti-idiotypiques » dirigés contre les sites de reconnaissance
des immunoglobulines (Fab, paratope). D’autres anticorps sont polyréactifs et peuvent
notamment interagir efficacement avec un large spectre d’autres anticorps. Les préparations
d’IgIV contiennent ces deux types d’immunoglobulines qui pourraient donc agir en
neutralisant les auto-anticorps pathogènes en entrant en compétition avec l’antigène cible.
Les anticorps anti-idiotypiques sont en général de faible affinité, il est peu probable qu’ils
jouent un rôle anti-inflammatoire majeur.
II-3.Effets cellulaires non-liés aux FcR
Les IgIV, comme le sérum normal, contiennent des anticorps dirigés contre de multiples
récepteurs cellulaires. Même s’ils ont une faible affinité ces anticorps pourraient interférer
avec le fonctionnement du système immunitaire. On a rapporté la présence d’une activité
anti-Fas dans les IgIV (CD95). La stimulation de ce récepteur induit l’apoptose des cellules T
via Fas ce qui pourrait permettre l’élimination de lymphocytes auto-réactifs. Il n’existe aucune
preuve attestant de l’importance de ce mécanisme in vivo.
Les IgIV sont également capables d’inhiber la maturation et la fonction des cellules
dendritiques. Ainsi, elles diminuent l’expression de molécules de surface (HLA-DR) et de
molécules de costimulation (CD80 (ou B7-1), CD86 (ou B7-2) et CD40). Cette modulation de
la fonction des cellules dendritiques agit donc dans un sens immunosuppresseur.