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Un aspect central du chômage est la protection des chômeurs. Le
nombre moyen de bénéficiaires du système de protection en cas de
chômage a augmenté en 2009 et 2010, en atteignant son point
culminant cette dernière année. Ensuite, en 2011 il a commencé à
chuter, essentiellement à cause de la fin du droit aux allocations de
chômage. En ce qui concerne le taux de couverture sociale, selon les
données du Service Public pour l'Emploi, il s'est produit une
augmentation au cours des premières années de la crise jusqu'à
atteindre son niveau maximum en 2010. Ensuite, il s'est produit une
chute continue dudit taux jusqu'à atteindre 66,5 % en 2012, à cause de
l'augmentation de la proportion de personnes qui n’avaient plus le droit
de toucher les prestations. Il s'agit d'un phénomène grave, car il
implique qu'une part de plus en plus grande de chômeurs ne perçoit pas
les faibles revenus attribués par prestations sociales
.
Dans ce contexte, il n'est pas étrange de constater l'augmentation de la
pauvreté en Espagne, ce qui est lié au fait que 476 000 membres de
familles étaient au chômage en 2012. Entre 2004 et 2011, le taux de
pauvreté a augmenté de trois points jusqu'à 21,8 %. Ceci en tenant
compte que le niveau qui signale le seuil de pauvreté a été réduit, ce qui
implique que les pauvres sont encore plus pauvres, bien que leur
nombre et proportion sur l'ensemble de la population progresse plus
lentement dans le temps
.
La situation de l'économie explique l'arrivée ou le départ des émigrants,
comme facteur d'attraction ou d'expulsion. Ainsi, dans une situation de
croissance, l'offre d'emplois qui se génère exerce un facteur d'attraction
et, au contraire, la récession réduit les emplois, détruit les emplois
existants et fait augmenter le chômage, en provoquant le départ des
travailleurs
. Dans ce cas, les étrangers maintiennent difficilement leurs
postes de travail, il y a moins d'arrivées d'immigrants et certains
abandonnent le pays. À leur tour, comme cela arrive maintenant, les
travailleurs espagnols émigrent. Cependant, il faut également prendre
en considération les profils sociologiques et culturels des travailleurs et
leurs attentes quant au style de vie auquel ils aspirent. Ainsi, si le facteur
économique est décisif, d'autres éléments stimulent également ce qu'on
appelle la nouvelle mobilité. Par exemple, dans le cas d'un groupe
Ibid
Servicio de Estudios de la Fundación 10 de Mayo, Empobrecimiento de la
población en España. Encuesta de condiciones de vida, Madrid, Fundación 1o
de Mayo, Colección Informes, no 53, 2012
Javier SILVESTRE RODRÍGUEZ, “Las emigraciones interiores en España, 1860-
2007”, Historia y Politica, 2010, no 23, pp. 113-134