Envoyé par Christophe. LES CONSTRUCTIONS ATTRIBUTIVES L’usage actuel réserve le terme d’attribut à la fois à un type générique de fonction et aux constituants de forme variable qui remplissent cette fonction. Dans cette perspective, l’attribut du sujet est le 2ème constituant d’un GV dont le verbe introducteur est le verbe être ou un verbe d’état susceptible de lui être substitué. Il s’interprète comme un prédicat qui exprime une caractéristique du sujet. Le même rapport prédicatif est établi par certains verbes transitifs entre leur complément d’objet et un 3ème constituant du GV dit attribut du complément d’objet direct (je trouve Pierre gentil. On a retrouvé Jean sain et sauf). L’attribut du sujet La construction généralement directe de l’attr du sujet en fait le deuxième constituant du GV où il occupe la même position structurale qu’un COD. La cohérence et la solidarité du grp qu’il forme avec le verbe introducteur sont confirmées par les tests usuels de mise en évidence des syntagmes, et en particulier par les procédures de détachement et par l’aptitude de la séquence (V+attr) à fonctionner isolément comme sujet, attribut et complément (d’un verbe, d’un nom, d’un adj) Toutefois, l’attr se distingue du COD par des différences syntaxiques qui tiennent à : - la variété des parties du discours susceptibles de jouer le rôle d’attr du sujet - la nature du sous-ensemble de verbes qui se construisent avec un attr du sujet - au type de rapport prédicatif qui unit ces deux constituants un attr se trouve en tête de structure phrastique avec inversion du sujet nominal → lorsqu’il se réalise sous la forme de tel anaphorique (tel est ton caractère) → lorsqu’il est mis en relief par détachement dans les phrases exclamatives et les formules concessives (grde fut ma surprise. Si intelligent que soit Jean, il ne trouvera pas la solution) → dans des constructions comparatives ou relatives à valeur causative explicative (intelligent comme tu es tu comprendras vite) Les formes de l’attribut du sujet La forme prototypique de l’attr du sujet est l’adjectif, catégorie inapte à la fonction de complément d’objet, qui s’accorde avec le sujet, se pronominalise par la forme invariable le et est représentée par la proforme tel(le) dans les constructions comparatives et consécutives (luc n’a jamais été souple et ne le sera jamais. Son retard est tel qu’il ne le rattrapera pas) D’autres catégories peuvent également jouer la rôle d’attr du sujet : - participe adjectivisé (il est désespéré) - N sans déterminant (il est ingénieur) - GN (P est un voisin agréable) - Pronom (lui c’est lui, moi c’est moi. Ils sont plusieurs) - Relative substantivale (le coupable n’était pas qui je croyais) - G Prep (P est de bonne humeur) - Adverbe (P est ainsi, bien, mal…) - Construction infinitive ( souffler n’est pas jouer) - Circonstancielle temporelle ou hypothétique (l’inflation, c’est quand l’argent perd de sa valeur)…..construction typique du langage familier, réprouvée par les puristes Les verbes attributifs 1) verbes essentiellement attributifs être et un paradigme restreint de verbes d’état qui lui sont traditionnellement associés. Ces verbes se construisent obligatoirement avec un attribut du sujet dont l’effacement rend la phrase agrammaticale ou entraîne une interprétation différente du verbe la négation d’une construction attributive nie l’existence du rapport de caractérisation que le verbe copule instaure entre l’attr du sujet et le sujet 2) verbes occasionnellement attributifs il s’agit de verbes transitifs ou intransitifs qui figurent occasionnellement dans des constructions où ils sont suivis d’un élément qui appartient aux classes grammaticales susceptibles d’avoir la fonction attribut du sujet , cet élément s’accorde avec le sujet et caractérise ce dernier à la manière d’un attribut du sujet il est rentré ivre à la maison ( il était ivre) il est sorti furieux de son bureau (il était furieux) Les V occasionnellement attributifs n’ont pas le statut de copule. Ils conservent leur complémentation, mais se construisent en plus avec un élément qui fonctionne comme l’attribut de leur sujet. En fait, leur sujet combine une construction verbale ordinaire avec une construction à attr du sujet sans copule exprimée. Ainsi, la phrase Paul est sorti de mon bureau furieux s’analyse comme l’amalgame de la phrase Paul est sorti de mon bureau et de la P attributive Paul était furieux. Si l’attr indique tjs une caractéristique du sujet, le type de caractérisation varie avec la catégorie notionnelle dénotée par l’attr, on distinguera trois cas : attr indique une propriété inhérente , l’état ou le statut du sujet , il revêt alors la forme prototypique de l’adjectif, d’un G Prep ( être en colère), N employé sans déterminant (il est fonctionnaire). Attr nominal précédé de l’article indéfini identifie le sujet comme une occurrence du type dénoté par le N Attr nominal est précédé de l’article défini, il entretient avec le sujet une relation d’équivalence référentielle, deux expressions différentes se trouvent alors désigner un même référent singulier ou deux ensembles qui se recouvrent au point d’être indiscernables (le roi de Prusse est mon cousin. Les casseurs sont les payeurs) L’attribut du complément d’objet Ce n’est pas un constituant interne du GN COD comme le serait par exemple un adj epithète immédiatement antéposable au N qu’il qualifie et compris dans la pronominalisation de l’ensemble du COD. Il entretient avec le CO n1 le même rapport qu’un attr du sujet avec le sujet dans la phrase correspondante n1- être – X. Ainsi, la phrase il a trouvé ton projet irréaliste établit entre l’objet et son attribut une relation paraphrasable par ton projet est irréaliste (l’attr du CO suit normalement le COD mais le précède lorsque ce dernier est relativement plus volumineux et en particulier lorsqu’il a la forme d’une complétive ou d’une construction infinitive) On distingue 4 gds types d’attr du CO : Attr propositionnels qui représentent la réduction d’1 sub complétive attributive dont le sujet devient l’objet du verbe principal (j’ai trouvé le repas excellent…j’ai trouvé que le repas était excellent) Un gd nombre de V transitifs sans complément propositionnel admettent sur le modèle des verbes à attr du sujet occasionnellement attributifs, l’élargissement par un élément prédicatif portant sur le COD (il m’a rendu mon livre tout déchiré) (il a coupé mon veston trop court) Le V avoir se construit également avec un attr du CO lorsque son objet n1, précédé de l’article défini, s’interprète comme une partie constitutive du sujet n0 (les maisons alsaciennes ont la toit pentu) Les séquences introduites par les présentatifs voici, voilà et par le verbe impersonnel falloir occupent la position structurelle d’un COD. Elles peuvent être suivies d’un élément prédicatif fonctionnant comme un attr du CO (le voici enfin libre) (il me le fallait plus grand)