Ce centième anniversaire de la Journée internationale de la femme est pour nous l'occasion de célébrer les réalisations des femmes et leur contribution à toutes les sphères de l'activité humaine à travers le monde. En un peu plus d'un siècle, 40 femmes ont remporté le Prix Nobel, une trentaine exercent des fonctions en tant que Chef d'État et de gouvernement dans des domaines comme la science, la diplomatie, la culture, le sport; les femmes ont atteint des niveaux d'excellence qui ont rendu notre monde meilleur. Mais ces avancées ne peuvent pas faire oublier le fait qu'aujourd'hui, en de nombreux points du globe, les femmes demeurent économiquement et socialement désavantagées. Sur le milliard de pauvres que compte notre planète, 70 pour cent sont des femmes. Les femmes sont moins bien payées que les hommes pour le même travail, elles risquent davantage d'être victimes du travail forcé, elles ont moins de chance d'obtenir les crédits dont elles ont besoin pour créer leurs propres entreprises. Et la lutte contre ces inégalités économiques et sociales suppose une réforme fondamentale des politiques à la fois au niveau national et au niveau mondial, et le commerce international peut faire partie de la solution. Il est évident que le commerce peut contribuer à la création d'emplois, à la 1 croissance, ce qui peut aider à réduire la pauvreté qui pèse de manière disproportionnée sur les femmes, sur leur famille. Une étude récente a montré que, dans les pays en développement à revenu intermédiaire, les femmes représentent entre 50 et 90 pour cent de la main-d'œuvre dans les secteurs économiques tournés vers l'exportation. Et bien souvent, ces emplois sont mieux rémunérés; bien sûr, de meilleures conditions de travail que les emplois dans d'autres secteurs du marché. Et, en outre, la participation à l'économie internationale peut donner accès à un plus grand nombre d'emplois mieux rémunérés. En l'absence d'accès à ces emplois et à ces possibilités, c'est la spirale bien connue de la pauvreté et de l'inégalité qui, alors, s'enclenche. Évidemment, le commerce ne suffit pas en soi pour remédier aux multiples injustices auxquelles les femmes sont confrontées aujourd'hui. Les femmes ont besoin d'un meilleur accès aux soins médicaux, à l'éducation, d'une plus grande équité sur le marché du travail, d'une protection sociale qui assure leur bien-être et le respect de leurs droits. Mais l'amélioration du statut économique des femmes profite en fait à tous les segments de la société. 2 Dans de nombreux pays, la participation des femmes à la vie économique progresse rapidement. En Chine, aujourd'hui, 20 pour cent des chefs d'entreprise sont des femmes, aux États-Unis 40 pour cent, au Brésil un peu plus de 50 pour cent. Et, dans de nombreux pays, les entreprises dirigées par des femmes représentent le secteur de la main-d'œuvre qui croît le plus rapidement. À mesure que les entreprises qu'elles ont créées se développeront, ces femmes chercheront naturellement des possibilités hors de leurs frontières, et le système commercial mondial doit leur assurer toutes les chances de les saisir. L'autonomisation des femmes et l'application de stratégies leur permettant d'accéder à l'éducation, à la santé, à des activités économiques viables permettent d'améliorer la productivité, de développer de nouveaux marchés et donc de contribuer à la résolution de problèmes mondiaux pour notre bien collectif. Nous célébrons donc aujourd'hui les réalisations des femmes, les progrès qu'elles ont accomplis, mais nous reconnaissons aussi que nous devons continuer à agir ensemble pour rendre ce monde plus équitable pour nos mères, pour nos sœurs, pour nos filles. À l'OMC, nous sommes prêts à apporter notre contribution. 3 4