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des propriétés de fixation plus haute et une dissociation plus lente de l’enveloppe virale. Ils ont également 
montré que cet anticorps modifié présente une plus grande efficacité de neutralisation que VRC01 et 
NIH45-46 en les testant in vitro sur lots de virus différents. L'amélioration de l’activité de neutralisation 
implique que le Tryptophane créé en position 54 forme une interaction hydrophobe favorable avec la 
cavité de gp120 observée également dans l’interaction VRC03-GP120. 
L’immunisation  passive  d’anticorps  neutralisants  modifiés  au  laboratoire,  ou  leur  expression  par 
thérapie  génique,  pourrait  être  une  option  supplémentaire  dans  la  lutte  contre  l’infection  par  le  VIH. 
Grâce à leur efficacité, ils pourraient être utilisés à des concentrations plus faibles, ce qui réduirait les 
effets secondaires néfastes. L’anticorps dérivé de VRC01, développé dans cette étude, apparait des plus 
efficaces parmi ceux  disponibles actuellement. Il  pourrait fournir la  base  à des  tests cliniques sur les 
patients, seuls ou associés à d’autres anticorps neutralisants. 
 
Increasing the potency and breadth of an HIV antibody by using structure-based rational design. Diskin R, 
Scheid  JF,  Marcovecchio  PM,  West  AP  Jr,  Klein  F,  Gao  H,  Gnanapragasam  PN,  Abadir  A,  Seaman  MS, 
Nussenzweig MC, Bjorkman PJ. Science. 2011 Dec 2;334(6060):1289-93. 
 
 
 
On comprend mieux la transmission de cellule à cellule  
  
Pendant la phase aiguë de l’infection par le VIH les patients subissent une virémie plasmatique très 
haute  contrôlée  par  une  réponse  immunitaire  vigoureuse  mais  cependant  inadaptée.  Les  raisons  pour 
lesquelles  le  virus  arrive  à  outrepasser  cette  gigantesque  réponse  immunitaire  restent  inconnues.  La 
plupart des études se concentrent sur les infections de particules virales libres vers les cellules. Toutefois, 
le transfert par contact direct entre cellules infectées semble plus efficace pour le VIH et lui permet de 
résister à la réponse par les anticorps neutralisants. On comprend mieux aujourd’hui les mécanismes de ce 
transfert de cellule à cellule. 
Le passage du virus par contact cellule-cellule est rendu possible par une structure intercellulaire 
appelée synapse virologique.  Celle-ci se  forme lorsque  l’enveloppe  virale  présente  à  la  surface  de  la 
cellule infectée entre en contact avec le récepteur CD4 sur la cellule non infectée. Un grand nombre de 
protéines cellulaires interviennent pour consolider cette structure (cholestérol, protéines du cytosquelette, 
intégrine…). Suite  à la  formation  de cette synapse, l’accumulation des  virus  dans la  cellule  hôte  prend 
plusieurs heures. On les retrouve dans les compartiments intracellulaires, les endosomes. Des chercheurs 
américains ont étudié les mécanismes permettant au virus de fusionner avec les membranes pour qu’il 
puisse se retrouver dans le cytoplasme.  
Pour  cela,  ils  ont  utilisé  la  combinaison  de  techniques  de  cytométrie  en  flux  et  microscopie  à 
fluorescence. Ils ont  montré tout  d’abord  que  les  anticorps  présents dans le sérum des patients sont en 
général beaucoup moins efficaces contre les infections par transfert  de cellule à cellule que les  virus 
libres. Les anticorps monoclonaux agissent de la même façon sur les deux types d’infection alors que les 
anticorps polyclonaux
 inhibent partiellement le transfert de cellule à cellule. Ils ont montré alors que les 
particules virales subissent une fusion avec la membrane des endosomes suite à leur transfert à travers la 
synapse  virologique.  Ils  ont  ensuite  remarqué  que  cette  fusion  est  retardée  par  rapport  à  celle  de 
l’infection  des  virus  libres.  Ils  ont  également  observé  que  la  fusion  des  particules  virales  et  des 
membranes  cellulaires  dépend  de  l’état  de  maturation  des  virus.  Plus  ils  sont  immatures  moins  les 
particules  virales  pourront  fusionner.  Des  analyses  plus  approfondies  ont  montré que  celles  qui  sont 
transférées  via  la  synapse  virologique  sont  sous  forme  immature.  Elles  deviennent  matures  dans  les 
endosomes sous la dépendance de la protéase virale et pourront ainsi fusionner avec la cellule. Cette étape 
de maturation joue un rôle de régulation dans ce processus.  
 
 
 Les anticorps polyclonaux sont un mélange d'anticorps reconnaissant différents épitopes sur un antigène donné.