La pompe à Apokinon
La pompe à Apokinon est un petit dispositif électronique relié au tissu cutané via un cathéter.
La pompe à Apokinon permet d’administrer au patient parkinsonien une perfusion continue
dopaminergique (débit horaire ou flux). De même le patient peut tout au long de la durée de
la pose de la pompe s’administrer des bolus en fonction de son état moteur.
Dans la maladie de Parkinson, on observe une altération de certains neurones ce qui entraine
un défaut de dopamine, substance ayant un rôle régulateur sur le mouvement. A fin de
compenser ce déficit en dopamine, votre médecin neurologue est amené à prescrire ce
traitement d’appoint des fluctuations sévères d’activité de la dopathérapie au cours de la
maladie de parkinson (périodes ON/OFF)
Cette pompe est discrète, et son utilisation est aisée aussi bien pour l’IDE libérale qui
intervient au domicile que pour le patient ou sa famille.
La pompe est branchée le matin (au lever) par le patient ou sa famille ou l’IDE libérale.
Elle peut être retirée le soir (au coucher).
Certains patients sur prescription médicale peuvent la garder la nuit.
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La pompe : est-ce efficace ?
Malheureusement, aucune étude randomisée contrôlée n’est disponible à ce jour.
Pour évaluer l’efficacité de la pompe à Apomorphine, on ne peut s’appuyer que sur les expériences
personnelles de chacun ou certaines études non contrôlées.
Concernant l’efficacité motrice on a une réduction constante de la durée du temps off dans la journée
>50% et une réduction des dyskénies allant de 0 à 60% qui est clairement influencée par le choix du ou
des médicaments remplacés par l’apokinon, l’effet sur les dyskénies est net quand on utilise
l’apokinon en monothérapie. Il est en revanche beaucoup plus modeste quand on remplace juste les
agonistes per os par l’apomorphine.
Le bénéfice est donc clair sur l’état moteur. Il reste à évaluer l’effet exact sur les signes non-moteurs.
III. Efficacité sur les fluctuations non motrices
Effet favorable sur la cognition
Une étude en ouvert comparant le traitement par apomorphine et la stimulation cérébrale profonde
suggère que l’évolution cognitive est plus favorable sous apokinon.
Effet sur les hallucinations visuelles
On observe clairement moins d’hallucination avec l’apomorphine qu’avec les agonistes per os.
Effet inconnu sur la douleur et les symptômes dysautonomiques
IV. Tolérance
Contre les nausées, le Motilium prescrit en systématique est préconisé 3 jours avant de débuter le
traitement par apokinon.
Les hallucinations restent un problème rare. Ce n’est qu’exceptionnellement un facteur d’arrêt de
l’Apokinon.
Les états psychotiques aigus : arrêt définitif (rare)
Somnolence (fréquent) : en augmentant les doses progressivement, on peut arriver à limiter ces états
de somnolence.
Effets cutanés constants : ce n’est que rarement un facteur d’arrêt de l’Apokinon. Dans ce cas, il ne
faut pas hésiter à diluer car ces effets paraissent en partie concentration-dépendants.
IV.1 Tolérance cutanée
On observe une apparition quasi systématique de nodules.
Dans ce cas, il existe des pommades anti-hémorroïdaires type Proctolog® à appliquer en local. Il est
conseiller d’effectuer une compression légère afin d’évacuer le « surplus » d’Apokinon en sous-cutané,
effectuer des massages ++ au niveau des nodules. De même il est préconisé des changements de site
d’implantation réguliers du catheter.
IV.2 Quels patients ?