Juin 2005 - Spirale Numéro 15
Trois mises en évidence en Sciences Physiques
Niveau et objectifs. Nous proposons ici trois mises en évidence portant sur la viscosité, la vaporisation
et la pile électrochimique. L’objectif est de mettre en valeur un phénomène physique nouveau pour l’élève
pour l’expliquer ensuite en cours. Les mises en évidence proposées peuvent être utilisées pour illustrer
un cours en baccalauréat professionnel (unité spécifique M5 pour la viscosité, T1 pour le changement
d’état et C2 pour la pile). La démonstration sur la pile est aussi utile en BEP (Métiers du bâtiment, de
l’électricité, etc.).
Pré-requis :
Démonstration sur la viscosité : poussée d’Archimède dans un liquide, poids, mouvement rectiligne
uniforme, système soumis à deux forces.
Démonstration sur la vaporisation : pression d’un fluide et température, changement d’état.
Pile électrochimique : électron, ion, demi-équation d’un couple redox et équation-bilan d’une réaction
d’oxydoréduction, classification électrochimique.
Matériel et prix : cloche à vide 70 € ; ampoules 90 mA-1,5 V : 8,6 € le lot de 25.
Bibliographie : le professeur pourra se plonger dans la thermodynamique et la mécanique des fluides en
consultant "Toute la Thermodynamique, la Mécanique des fluides et les ondes mécaniques" – Classes
préparatoires – Bocquet, Faroux, Renault aux éditions Dunod.
Quelques conseils pour la mise en place des ces expériences
Viscosité : une perle en bois dont l’ouverture est comblée par un cylindre métallique (par exemple un
morceau de clou) chute assez lentement dans l’eau salée ou dans l’huile contenue dans une éprouvette de
100 mL (voire 500 mL) si l’on choisit judicieusement le diamètre de la perle et le clou. Pour la bille,
système composé de la perle et du cylindre, nous avons choisi un diamètre de 1,38 cm (mesuré au pied à
coulisse) et une masse de 1,60 gramme. Il faut veiller à lâcher la bille lorsqu’elle est immergée et
immobile. Le diamètre de l’éprouvette doit être suffisamment grand devant celui de la bille. Nous avons
utilisé de l’huile de tournesol assez âgée.
Vaporisation : il faut un thermomètre assez petit pour entrer dans la cloche à vide, il faut ensuite
pouvoir lire la pression de l’air dans la cloche : si la cloche ne possède pas de manomètre incorporé on
peut en placer un à l’intérieur. Il faut veiller à déposer l’eau dans la cloche lorsque sa température vaut
85 °C car à température plus élevée, la vapeur qui se dégage dans la cloche et se dépose sur les parois,
empêche toute lecture de la température de l’eau lorsque l’on fait le vide. On observe l’ébullition lorsque
la pression a été environ divisée par deux et que la température vaut 70 °C.
Pile électrochimique : pour l’électrode en magnésium on pourra utiliser un taille-crayon métallique
monobloc à un ou deux trous sans réservoir disponible dans le commerce (enlever la lame). Il est
important de choisir une ampoule très sensible 1,5 V – 90 mA disponible dans des catalogues reçus au
lycée. Pour le reste utiliser une électrode en graphite pour électrolyse et une solution d’acide sulfurique
à 1 mol/L. L’ampoule brille assez bien mais un court instant : la pile se polarise. Il faut donc mieux
procéder dans une salle sombre et plonger et ressortir l’électrode en magnésium rapidement et plusieurs
fois. Pour remédier à ce problème et donc augmenter l’efficacité de la pile, il faut empêcher la réaction
chimique de polarisation et ajouter une substance oxydante. On verse goutte à goutte près de
l’électrode de carbone, un peu d’eau oxygénée
dépolarisant, placé au voisinage de la cathode, est souvent le bioxyde de manganèse MnO2 (la réaction
chimique ne produit pas de dihydrogène : MnO2 + 4H+ + 2e- -----> Mn 2+ + 2 H2O). Un autre dépolarisant
fréquemment utilisé est l’oxyde mercurique HgO (polluant et toxique).