émergent. Ils reprennent les communautés existantes alors dans la société américaine :
la communauté afro-américaine (BlackPlanet en 1999), asiatique (AsianAvenue aussi en
1999) et latino-américaine (MiGente en 2000). ClassMates était lui aussi basé sur une
idée de communautés, à savoir les étudiants… tout comme le sera TheFaceBook des
débuts. Il est à noter également que cette tendance à la reproduction des communautés
se perpétue : ainsi, il est possible d’avoir un réseau social en fonction de sa religion
(Muxlim, MyChurch), sa sexualité (ManJam, Yagg) ou même sa classe sociale (avec le très
selectif Asmallworld).
Les réseaux sociaux prennent une toute autre dimension à partir des années 2000 et de
l’explosion de la bulle internet qui consacre l’expression de Pavel Curtis : « People are
the real kill app. Of the internet ». Pour expliquer, les gens sont considérés comme les
réels moteurs de l’internet en étant non seulement des points de réception d’internet
mais aussi des émetteurs de contenu sur celui-ci. L’auteur de cette phrase, Pavel Curtis,
est un informaticien, créateur de la communauté de jeu en ligne LambaMoo, travaille
actuellement chez Microsoft et a bien connu l’effet de la bulle internet. En effet, cette
bulle spéculative est due aux investissements hasardeux dans tous les projets
« internet » développés par les starts-up de la Sillicon Valley ou du Xerox Parc (dont
Curtis faisait partie). Les grands groupes télécoms se sont quant à eux lancés dans une
course effrénée à l’équipement et aux infrastructures, multipliant les projets
technologiques et couteux. Une fois l’effervescence dissipée, les milieux financiers ont
retiré leur confiance à ces groupes et starts-up (parfois toutes juste entrées en bourse).
L’éclatement de la bulle entraîna la faillite de nombreux groupes et entreprises
innovantes.
La bulle internet a permis de recentrer l’attention sur l’internaute lui-même. Une fois
équipé et connecté au réseau (grâce aux investissements des télécoms), l’internaute a
vite réalisé qu’il pouvait être acteur sur la toile, créateur de contenu. La logique top-
down prévalait jusqu’alors (un contenu internet avec un sens descendant qui l’amenait à
l’internaute). Cette logique s’est alors inversée et le collaboratif et le participatif sont
devenus des aspects majeurs de la création de sites internet.