Exposé : Marie Perrin et Quentin Clairembourg Les réseaux sociaux

Exposé : Marie Perrin et Quentin Clairembourg
Les réseaux sociaux
INTRODUCTION
En quelques années, le site Facebook s’est hissé dans le quatuor des sites internet les plus
visités au monde. Cotoyant ainsi les moteurs de recherche de Microsoft, ceux et Google et
de Yahoo, le site de Mark Zuckerberg a une particularité : c’est un réseau social.
Cette popularité du seau Facebook couronne ainsi la tendance des internautes au
« réseautage ». Nous allons présenter ce phénomène mondialement accepté, de ses
origines et sa fulgurante progression après le passage à l’an 2000 jusqu’aux enjeux éthiques
et financiers soulevés par ses dernières évolutions technologiques.
1) Un réseau social, qu’est ce que c’est ?
D’un point de vue technique, nous pouvons retenir la définition de Danah Boyd, spécialiste
des médias sociaux à l’université de Berkeley (Etats-Unis : « Un site de seau social est une
catégorie de site web avec des profils utilisateurs, des commentaires publics semi-persistants
sur chaque profil, et un réseau social public navigable traversable ») affiché en lien direct
avec chaque profil individuel ». Il est nécessaire de décortiquer cette définition afin de
percevoir toutes les dimensions visuelles et ainsi reconnaître un réseau social quand on en
voit un. :
- Un site web avec des profils utilisateurs : un réseau social est un donc un site internet
joint via une URL, avec des internautes qui s’y inscrivent et y remplissent un profil
utilisateur visible par les autres (les ‘autres’ variant selon les paramètres de
confidentialité et les règles du réseau).
- Des commentaires publics semi-persistants sur chaque profil signifie que les autres
utilisateurs peuvent non seulement voir votre profil et vos activités mais également
interagir avec elles en les commentant par exemple.
- Un réseau social public navigable traversable ») affiché en lien direct avec chaque
profil individuel est un des moteurs du réseau social avec le principe de « Les amis de
mes amis sont mes amis », les internautes peuvent alors enrichir leur réseau
personnel via leurs contacts existants.
Une autre définition, sociologique, concerne le « fond » du réseau social. Le terme lui-
même vient du sociologue américain John Barnes, qui suite à une expérience menée
dans une île de pêcheurs norvégiens, remarque que les individus sont reliés par quatre
relations d’interconnaissance maximum. Le principe de « Social Networking » est posé.
En 1967, son confrère et compatriote Stanley Milgram remet le concept au goût du jour
et tente de démontrer la théorie de Barnes à travers une expérience nationale. Il en
arrive à la conclusion que deux individus chacun à l’autre bout du monde peuvent être
reliés via six degrés de séparation (six personnes/relais),et que le réseau social
s’intensifie : « It’s a small word » .
Les six degrés de séparation selon Stanley Milgram
Cette même idée des 6 degrés de séparation et du petit monde fait ici écho au travail de
l’écrivain hongrois Frigyes Karinthi qui craignait que le monde « se trecisse » avec la
mondialisation et la révolution technologique, toutes juste naissantes en 1929. Depuis,
ces six degrés sont souvent contestés (de 5 à 7 selon les auteurs). De la science-fiction, le
réseau social est passé une existence bien réelle à la fin du XXème siècle.
Cependant le réseau social ne s’est pas présenté tout seul aux portes du XXIème siècle. Il
est accompagné, imbriqué, dans la cohorte des réseaux sociaux. S’il est possible de dire
que tous les réseaux sociaux sont des médias sociaux, l’inverse est faux. Un média social
est avant tout un « médium » au sens strict, à savoir un support. En l’occurrence, ce
support est un site internet, qui grâce à l’évolution technologique, peut proposer aux
internautes de partager du contenu. Celui-ci peut être de la vidéo comme pour YouTube
ou Dailymotion, des jeux vidéos (World of Warcraft, de la musique comme Deezer, etc.
Pour les réseaux sociaux, le contenu est l’internaute lui-même : sa vie, ses préférences,
ses amis, sa famille. Il partage sa vie (ou ce qu’il en laisse apparaître) avec son réseau.
Cette confusion vient du fait que les médias sociaux et les réseaux sociaux se sont
développés grandement tous les deux grâce au « web 2.0 » (appellation un peu fourre-
tout mais symbolisant l’aspect « collaboratif/participatif » renforcé sur Internet). Ils
partagent ainsi les mêmes outils, les réseaux sociaux en rassemblant la plupart des sites
traditionnels (messagerie, courrier, envoie de fichiers) lors de leur création. Depuis, la
logique s’inverse quelque peu avec ces mêmes sites (Msn Messenger a intégré des
caractéristiques de réseaux sociaux lors de sa transformation en Windows Live
Messenger en 2007).
Panorama des médias sociaux, www.fredcavazza.net
L’émergence des réseaux sociaux :
Les premiers pionniers s’appellaient Classmates (1995) et SixDegrees (1997). Cependant
seul le second a pu s’inscrire dans l’histoire du réseau social en raison d’une différence
« technique ». En effet, ClassMates permettait de constituer son profil (sommaire) et se
faire référencer sur le réseau de leurs écoles. SixDegrees franchit le pas
deux ans plus tard en améliorant la qualité du profil et surtout en réalisant le principe
des six degrés de séparation avec l’ajout d’amis et surtout d’amis d’amis. Il faut
également s’y inscrire et on peut consulter les profils des autres internautes,
conformément à la définition de Danah Boyd.
Après le succès de SixDegrees (qui fermera cependant ses portes 4 ans plus tard, faute
de rentabilité économique et à des rachats successifs), plusieurs seaux sociaux
émergent. Ils reprennent les communautés existantes alors dans la société américaine :
la communauté afro-américaine (BlackPlanet en 1999), asiatique (AsianAvenue aussi en
1999) et latino-américaine (MiGente en 2000). ClassMates était lui aussi basé sur une
idée de communautés, à savoir les étudiants… tout comme le sera TheFaceBook des
débuts. Il est à noter également que cette tendance à la reproduction des communautés
se perpétue : ainsi, il est possible d’avoir un réseau social en fonction de sa religion
(Muxlim, MyChurch), sa sexualité (ManJam, Yagg) ou même sa classe sociale (avec le très
selectif Asmallworld).
Les réseaux sociaux prennent une toute autre dimension à partir des années 2000 et de
l’explosion de la bulle internet qui consacre l’expression de Pavel Curtis : « People are
the real kill app. Of the internet ». Pour expliquer, les gens sont considérés comme les
réels moteurs de l’internet en étant non seulement des points de réception d’internet
mais aussi des émetteurs de contenu sur celui-ci. L’auteur de cette phrase, Pavel Curtis,
est un informaticien, créateur de la communauté de jeu en ligne LambaMoo, travaille
actuellement chez Microsoft et a bien connu l’effet de la bulle internet. En effet, cette
bulle spéculative est due aux investissements hasardeux dans tous les projets
« internet » développés par les starts-up de la Sillicon Valley ou du Xerox Parc (dont
Curtis faisait partie). Les grands groupes télécoms se sont quant à eux lancés dans une
course effrénée à l’équipement et aux infrastructures, multipliant les projets
technologiques et couteux. Une fois l’effervescence dissipée, les milieux financiers ont
retiré leur confiance à ces groupes et starts-up (parfois toutes juste entrées en bourse).
L’éclatement de la bulle entraîna la faillite de nombreux groupes et entreprises
innovantes.
La bulle internet a permis de recentrer l’attention sur l’internaute lui-même. Une fois
équipé et connecté au réseau (grâce aux investissements des télécoms), l’internaute a
vite réalisé qu’il pouvait être acteur sur la toile, créateur de contenu. La logique top-
down prévalait jusqu’alors (un contenu internet avec un sens descendant qui l’amenait à
l’internaute). Cette logique s’est alors inversée et le collaboratif et le participatif sont
devenus des aspects majeurs de la création de sites internet.
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