Les Institutions politiques

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IEP 1ère Année
Introduction aux systèmes politiques / Darras
Introduction : l’approche scientifiques des phénomènes politiques ; définitions.
1 système = 1 modélisation.
Système politique :
EASTON : « est défini par l’ensemble des interactions par lesquelles les objets de valeurs sont répartis par voie
d’autorité dans une société. »
Intérêts :
Limites :
-
Comparaison avec un modèle
Intégrer la fonction interne et l’environnement externe
La rétroaction (feedback loop)
Prendre en considération les effets de système ou « effets de composition » (Boudon), effets pervers.
Consensus + ou – nécessaire autour de l’idée même de système.
notion peu pertinente pour comprendre les crises.
Analyse ahistorique, approche synchronique (plus qu’achronique).
Approche systémique explique souvent comment mais pas pourquoi ça marche.
Glorification à outrance du système politique.
Dérives comparatistes des systèmes politiques (écueil de l’ethnocentrisme)
Caractéristiques conservatrices :
Organicisme : stigmatisation d’une approche trop systémique.
Terme de politique :
Polysémie : GB polity (institutions), policy (politique publique), politics (compétition).
Un problème politique = socialement labellisé comme tel par société. Elevé à ce rang par ceux qui sont intéressés par la
labélisation du problème.
WEBER dans Economie et société : l’Etat n’a pas de fonction politique. Ses pouvoirs diffère selon les sociétés.
 Action sociale : « Une action sociale est orientée politiquement lorsqu’elle a pour objet d’influencer la direction d’un
mouvement politique, en particulier l’appropriation, l’expropriation, la redistribution ou l’affectation des pouvoirs
dictatoriaux. »
 Puissance : signifie « toute chance de faire triompher au sein d’une relation sociale sa propre volonté ». Relation
asymétrique.
 Domination : « la chance, pour des ordres spécifiques, de trouver obéissance de la part d’un groupe déterminé
d’individus » ; ordre au sens d’injonction ; structure, agencement objectif et stable de la relation sociale. Permet
entretenir l’intérêt vital des dominants.
 Pouvoir politique : s’impose à tous sur un territoire et une population déterminés.
 Dernier recours du politique : la contrainte physique légitimée.
Pourquoi obéit-on ? Crainte, peur, tradition, croyance, en validité d’une injonction. Etant socialisés, on apprend à obéir,
habitude (conditionnement). + attente d’un avantage en retour.
Pouvoir politique veut rendre tolérable et désirable la domination. Vécue comme nécessaire.
Dominants = mystifiés. Relation pouvoir / savoir. Pouvoir doit assurer l’unité du groupe. Permet de transformer
des rapports de force en rapport de sens. Il est le support de la force. Derrière lui il y a la contrainte physique. Relation
impersonnelle et institutionnalisée. Tant qu’il y a monopole de cette contrainte légitime, l’Etat perdure.
Sera qualifié de groupement de domination politique (« politischer Verban »)celui dont « l’existence et la validité
des ses règlements sont garantis à l’intérieur d’un territoire géographique déterminable par l’application et la menace
d’une contrainte physique de la part de la direction administrative ». Sous sa forme moderne emblématique moderne
l’Etat : «une entreprise politique de caractère institutionnel, dont la direction administrative revendique avec succès dans
l’application des règles le monopole des contrainte physique légitime » Weber.
Weber : typologie analytique et idéal-typique.
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3 types de dominations légitimes :
 légale rationnelle ou statutaire : croyance en légalité des directives donnés par ceux appelés à exercer
domination. Le droit est la fois le cadre et le vecteur du pouvoir. Domination propre à l’Etat moderne.
 traditionnelle : croyance quotidienne en sainteté de tradition atemporelle et en la légitimité de ceux appelés à
l’exercer.
 charismatique : soumission extraordinaire au caractère sacré, héroïque ou à la valeur exceptionnelle d’une
personne. Mode de domination provisoire, de transition, elle ne peut se pérenniser sous sa forme originelle, elle est vouée à
se transformer ou à se « routiniser ». C’est la domination des crises. Fonction du crédit que les masses lui accordent.
Homme providentiel. Elle cède la place à une autre domination.
1ère partie : SOCIOLOGIE HISTORIQUE DES SYSTEMES POLITIQUES
CHAPITRE I - LA POLITIQUE DES SOCIETE DE L’ORALITE
SECTION I - La division du travail social et l’émergence d’un centre politique
A - Les solidarités mécaniques et organiques(Tönnies, Weber, Durkheim)
1. Sociétés traditionnelles : pas ou peu institutionnalisées, monopolisation
insuffisante de la violence physique.
On y distingue : Solidarité mécanique : société traditionnelle, stable, pas de mobilité spatiale et sociale, autosubsistance,
contrôle social est assuré, c’est « l’éternel hier ».. (Durkheim)
Solidarité organique : différenciation croissante où il y a complémentarité et émergence d’un centre du
pouvoir en charge de coordonner, unifier, parce qu’il faut organiser la division du travail. (Durkheim).
Tönnies, quant à lui, fait la distinction entre Gemeinschaft et Gesellschaft.
Gemeinschaft : ensemble d’individus unis par des liens durables, à la fois affectifs et non volontaires : Ceux du
village ou de la corporation professionnelle, ceux de la famille ou du groupe ethnoculturel.
Gesellschaft : Association d’individus fondée sur une participation volontaire, et tournée vers une utilité
commune.
B - Les visions du monde trifonctionnelles des indo-européens(Dumézil)
3 ordres immuables ds nos sociétés : ceux qui prient religieux
- ceux qui combattentguerriers
- ceux qui travaillentpaysans
La découverte du capitalisme entraîne une nouvelle division du travail.
SECTION II - Les quatre invariants de l’anthropologie politique: les menaces de désordre ou
les conditions d’émergence d’un chef
A - Il n’existe aucune société où les règles soient automatiquement respectées .
Occasions de conflits nombreuses, nombreuses interdictions, leur transgression entraîne l’exclusion et la mort.
B - Toute société est segmentée. (présence de clans).
Du fait de l’impératif d’exogamie (P. Clastres)
C - Il n’existe pas de sociétés égalitaires.
Le groupe politique est un groupe poly-segmentaire. Il y a toujours un groupe qui bénéficie des rapports sociaux.
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D -  toutes les sociétés doivent faire face aux sociétés voisines, aux périodes d’incertitude ou
de catastrophes naturelles…
Nécessité d’une force unifiante qui va prendre en charge l’ensemble des problèmes. Pour P.Clastres : « le pouvoir politique
est une nécessité inhérente à la vie sociale. On peut penser le politique sans la violence, on ne peut penser le social sans
le politique. En d’autres termes, il n’y a pas de société sans pouvoir, cette force unifiante possiblement provisoire. »
SECTION III - L’extraordinaire diversité des formes politiques primitives.
A - Des sociétés de l’anarchie ordonnée aux Empires africains.
Dans les sociétés de l’oralité, hiérarchie des normes règles non écrites ms très efficaces. Sociétés primitives sont
moins enclin au changement. On considérait que s’il n’y avait pas de trace d’écriture, alors il n’y avait pas d’histoire : c’est
faux ; il existe des formes sociales et politiques très variées :
1. La variété des systèmes kachins des hautes terres de Birmanie étudiées par
Edmund Leach.
Les Kachins parlent le Jigh paw, même langue mais deux modes d’organisation distincts :
-GUMLAO
Organisation patriarcale avec un système de résidence patrilocal. C’est un système aristocratique hiérarchisé et
héréditaire. Les anthropologues l’ont baptisé le système Kachin. La structure particulière de ce système est liée à leur
appropriation du sol : vivant de culture sur brûlis, ils sont contraints de vivre en petite communauté avec une chefferie de
type héréditaire ; contrainte de menace physique avec protection en échange. Leur société est divisée en 4 classes : prince,
aristocrates, peuples et esclaves. Autorités judiciaires composés d’un conseil des chefs.
-GUMSA
Modèle égalitaire et démocratique où chaque village est indépendant politiquement. Aucun village n’est supérieur à
l’autre : propre rituel, pas de distinction de sang, très social, pas de tribut à payer. Autorités judiciaires composés d’un
conseil des anciens
Les 2 modes, selon Leach, peuvent se succéder ou se juxtaposer. Mais les mythes et rituels st quasi les mêmes.
Conclusion de Leach : derrière des différences phénoménologiques, il existe des liens. Théorie cyclique du
changement social : on peut passer du type gumsa à gumlao mais il y aura toujours un retour au mode gumsa. Le mode
Gumsa incite à la rébellion et instaure un ordre temporaire Gumlao qui ne peut lui traiter sur un pied d’égalité les lignages
qui le compose, théorie cyclique du changement social.
2. L’Etat du Rwanda pré-colonial étudié par Jacques Maquet
2 ethnies :
- les Hutus (80% de la population et qui sont essentiellement des paysans).
- les Tutsis (20% de la population et qui sont des pasteurs et des guerriers sédentaires).
Distinction par leurs vêtements, leur apparence physique…
Situation initiale : Au XVIème, il s’agissait d’une société sans écriture qui était homogène et sans différenciation
de classe car souvent pas de propriété. La société était fondé sur l’unité politique et linguistique, le Roi et l’armée levant les
impôts et faisant régner l’ordre. Jusqu’au XIXème, histoire de conquêtes, de luttes dynastiques, de réformes
institutionnelles mais stoppé par la colonisation.
Tutsis : structure sociale très hiérarchisée, ils entretiennent des rapports de type féodal en maintenant sous leur
dépendance le Hutus. Concentration du pouvoir sous un seul seigneur se fait progressivement. La dynastie des Tutsis est les
Mwamis. Tous les gouvernants sont Tutsis et dominent les Hutus. Après l’indépendance, les Tutsis pour retrouver leur
autorité ont opéré des massacres contre les Hutus, ce qui causa de forts exodes de population dans le Rwanda.
3. Les sociétés acéphales ou sociétés de l’anarchie ordonnée : les Nuers du
Soudan étudiés par Evans-Pritchard et la chefferie chez les Indiens d’Amérique
du Sud étudiées par Pierre Clastres.
Les Nuers au Soudan
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Les Nuers st des agriculteurs et éleveurs ; leur société repose sur un mode de filiation patrilinéaire et de classe
d’âge. Ils se déplacent suivant les saisons, la vie est organisé autour du problème de l’eau, mariage, commerce et guerre
entre les tribus. Aucune organisation institutionnelle si ce n’est un chef en peau de léopard. Il règle les litiges mais n’a pas
le monopole : il ne peut pas utiliser la force pour imposer son pouvoir qui n’est pas quelque chose en soi. Ils se rassemblent
tous contre les Dinkas pour faire la guerre. Evans- Pritchard montre qu’il y a du politique en dehors de l’Etat, c’est ce qu’il
appelle « l’anarchie ordonnée ».
Les sociétés amérindiennes
Les Indiens d’Amérique du Sud, production de subsistance, division du travail par sexe. La violence qui existe non
pas d’une classe par rapport à l’autre mais d’un homme sur un autre. Le pouvoir du chef est infini, il répète les mythes, et
parle tout le temps ; supériorité technique mais pas politique, il apaise et persuade. Mais il n’a pas le droit de faire plus car
il pourrait le payer de sa vie. Pour Clastres, « une société est primitive s’il lui fait défaut le roi comme source légitime de
la loi », ils sont « sans foi, sans loi, ni roi ». Les gens de la tribu n’ont aucun devoir envers lui. Si jamais le chef provisoire
se prend au jeu, on l’exécute, ainsi on se prémunit d’un système étatique.
B - Les modes de régulation primitifs : L’opinion publique, les mythes, les rituels.
1. L’opinion publique
Les sociétés sans pouvoir politiques sont régulées par un pouvoir non officiel de l’opinion publique(Lowie)
Dans ces sociétés primitives, l’opinion individuelle n’existe pas ou peufaible division du travail.
La vie collective n’est pas née de la vie individuelle, mais c’est au contraire, la seconde qui est née de la
première . (Durkheim). La place de chacun est déterminée et l’opinion se rattache à de petites sociétés.
Rôle de la parenté est également important ds des sociétés gentilistesfonctionnement p/r à la famille ou rapports
sociaux p /r au sang.
2. La structure des mythes
Ce sont des représentations collectives et croyances représentées dans les mythes réactivés périodiquement par des
rituels en vue de socialisation. Malinowski le définit comme une charte sociale garantissant la forme existante de la
société avec son système de distribution du pouvoir, des privilèges et de la propriété.
Balandier ajoute :dans les sociétés segmentaires, les seuls gardiens du savoir portant sur le passé, st
généralement les détenteurs du pouvoir ; dans les sociétés étatiques, la conscience historique parait plus vive et
étendue.
Toutes les sociétés humaines vont construire des mythes, il y a équivalence entre l’ordre du cosmos et l’ordre
social.
Durkheim et Mauss vont montrer que la place de chacun dans les sociétés archaïques obéit à une logique duale :
Ex :opposition de la Vie et de la mort, de l’homme et de la femme et en même temps complémentarité car nécessité de
l’homme et de la femme  ordre mythique rend ici compte de l’ordre social :
On distingue : Ordo rerum (ordre des choses)
Ordo hominum (ordre des homes).
3. Les rites
Les mythes sont réactualisés à travers les rituels.
a) L’échange du don et du contre don :
Les groupes de bénéficiaires dépendent paradoxalement parce qu’ils sont contraints de rendre par contre don, il
permet d’éviter la guerre par lé dépendance des échanges. Il s’agit de la forme archaïque du contrat selon Mauss.
b) La Kula des tribus polynésiennes et de Nouvelle-Guinée.
Personne morale qui pratique le don et le contre don selon Malinowski après on a redéfinit la Kula comme une
organisation politique, car les plus riches sont les plus actifs.
c) Le Potlatch des indiens du Pacifique Nord :
Ensemble de cérémonies marquées par des dons que se font entre eux les groupes sociaux distincts, qui
témoignent, par le nombre ou la valeur de ces dons, d’une rivalité symbolique entre ces groupes. Rituel où un chef de clan
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va jeter un défit de don (richesses) il va falloir pour les autres clans répondre au don et celui qui ne peut pas devra se
soumettre à l’autorité du plus riche, ainsi on évite d’avoir recourt à la guerre.
d) Les duels et chants des Inuits :
Leur mode de vie traditionnel est conditionné par la chasse et la pêche. Ils sont complètement acculturés ; mais
l’importance économique de leur territoire a contribué à leur faire prendre conscience de leur identité.
Ils se sont adaptés au temps et à la vie grâce à un système politique et aux innovations. Ils refusent toute forme
d’autorité individuelle et de pouvoir coercitif. C’est un modèle de société acéphale, les conflits sont réglées par le chaman,
on ridiculise l’autre publiquement par le rire.
e) La torture rituelle
On inscrit sur le corps les valeurs du groupe : la douleur est importante. Ex des indiens du Chaco qui se mettent un
os de jaguar dans les parties génitales ou encore les Indiens Mandans qui doivent faire 4 jours de jeûne sans dormir.
L’écriture sur les corps :
Le corps médiatise l’acquisition d’un savoir et ce savoir s’inscrit sur le corps. Il s’agit de créer une cicatrice
ineffaçable qui sera la mémoire du groupe. Pour Clastres, il s’agit de prévenir des abus de Pouvoir et de faire ainsi
dissuasion : « tu n’auras pas le désir du pouvoir, tu n’auras pas le désir de soumission ». Il y a également des rites
d’institutions (Bourdieu) qui servent à marquer le passage de l’enfant à l’homme.
Goffman étudie les « institutions totales » qui cherchent à réduire la sphère privée afin que l’individu se
conforme aux normes du groupe au travers de technique de mortification (utilisation d’un numéro, standardisation de la
vie, déstructuration temporelle et spatiale).
SECTION IV - Des sociétés semi-différenciées
A - La politique en Mésopotamie
1. Les traces d’une civilisation millénaire oubliée
-3200-3800 : invention de l’écriture (-3200). Rayonnement scientifique et culturel, les Sumériens s’installent en
Mésopotamie entre le Tigre et l’Euphrate. 3 grands Dieux : Enlil, Enki et An. Lagash, Kish et Ur st alors les 3 capitales
successives.
-1750 : Babylone s’impose comme capitale, s’effondre et renaît plusieurs fois. Chute en –330 suite par Alexandre
le Grand.
Le Roi le plus connu est Hammourabi ; d’où le code Hammourabi qui fonde principes et sanctions
Eléments : vallée fertile, conditions naturelles favorables, système d’irrigation développé qui est la base du
système monarchique (domination hydraulique). Appropriation de la périphérie par le centre, plus l’idéologie religieuse
particulière, plus la loi du monopole Elias : toute libre concurrence engendre un monopole, une cité veut toujours en
vassaliser une comparable.. Invention de l’écriture va permettre de transmettre les ordres.
Les monarques ne bénéficient pas d’un pouvoir absolu : ils avaient besoin de l’adhésion de 2 assemblées. Une
assemblée était la chambre des anciens et l’autre la chambres des citoyens en état de porter des armes. On a même retrouvé
la trace d’un procès verbal. Samuel Noa Kramer parle même de société démocratique. (Même si cela est un peu
anachronique).
2. l’épopée de Gilgamesh
Textes de littératures retrouvés sur des tablettes d’argile : Le thème de Gilgamesh, roi d’Ourouk, qui devant le
pouvoir grandissant d’Agga, roi de Kish veut la guerre. Mais l’assembles des anciens refuse, celle des citoyens accepte.
3. les récits de la vie politique des Dieux
Importance de la religion : assemblée de Dieux de 3 à 50 membres et qui sont aussi nombreux que les déesses. Ce
sont des dieux qui ont un défaut : jaloux, en colère qui mentent mais qui sont pourtant vénérés par la population qui érige
des temples en leur honneur. Les déesses sont membres de l’assemblée céleste à l’inverse des Démons. Le Dieu des dieux
et Présiden de l’assemblée des Dieux est Anu.
Vision tripartite :
 Anu est le Dieu des dieux
 Enki est le souverain des eaux et propose des amendements et des modifications aux lois annoncées par Enlil.
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
Enlil est le défenseur de la politique du gouvernement
Réunion des dieux non pas pour exercer un pouvoir absolu mais ils décident du destin des hommes, ils sont en
quelques sortes un exemple pour ces sociétés de l’oralité. Par exemples, les Dieux cherchent des compromis par rapports
aux décisions à prendre. A la base, l’homme était tapageur et empêchait les dieux de dormir, c’est pourquoi les dieux les
ont fait mortels et malades au lieu de les tuer.
Dans ces sociétés, la femme a souvent un certain nombre de droit : elle peut faire du commerce, accéder à l’élite,
et faire de la médecine.
B - La démocratie  athénienne : les institutions politiques à Athènes restent symptomatiques
d’une civilisation orale.
1. A Athènes, l’information en matière d’affaires publiques était principalement
diffusée par le héraut, le tableau d’affichage, les bavardages et les rumeurs, les
rapports oraux et les discussions dans les diverses commissions et assemblées
qui constituaient les rouages gouvernementaux. (Finley).
Démocratie athénienne comprenait 45000 citoyens. Chaque cité possède ses propres institutions, règles de droit et
monnaies… Société beaucoup plus collective et orale. Le processus de division du travail social est peu développé
2. Il n’existe pas de bureaucratie
Responsabilités administratives sont tirées au sort. On a qques esclaves qui sont propriété de l’Etat qui ont pour
mission de conserver des infos importantes ds des listes.
3. Les institutions politiques sont fondamentalement différentes : conseil des
Cinq cent, ecclésia, Tribunal de l’Héliée.
Le conseil des Cinq cent : conseil législatif dont les membres sont tirés au sort (symbole de la démocratie pour les
Grecs)chaque année par une liste de volontaires de plus de trente ans. On ne peut être conseiller que 2 fois dans sa vie, il
faut avoir du temps libre donc des esclaves, savoir bien parler en public et une certaine notoriété acquise par les liturgies.
L’ecclésia : ouverte à tous les citoyens de plus de 20 ans, réunie 40 fois par an, mais participation qui donnait lieu
à une contribution. Nombre de personnes présentes est de 6000 voire plus. Les orateurs n’étaient pas contraints par le
temps.
Le tribunal de l’Héliée : comprend des jurés tirés au sort parmi une liste de 6000 citoyens volontaires chaque
année.
tous les citoyens peuvent participer à la vie politique en aillant une fonction politique importante.
4. l’absence de fisc
A Athènes, pas d’impôt sauf en temps de guerre, les revenus de l’Etat viennent de location de maisons ou des amendes. Le
court circuit du trésor public évite le montée en puissance de l'Etat. Liturgies organisées par les praticiens les plus riches.
5. L’économie esclavagiste est au fondement de la démocratie athénienne.
La guerre, pour Aristote, se justifie par la recherche de ceux qui méritent d’être esclaves (l’esclave est une propriété
instrumentale animée). Les Athéniens vivent du travail des autres qui s’occupent des chantiers, des mines, …
C - L’obéissance à la loi dans une société indifférenciée
Solon (v. 640 - v. 558 av. J.-C.), législateur et poète athénien, l’un des Sept Sages de la Grèce. Archonte v. 590, il
abolit les dettes et la contrainte par corps, réforma le système des poids et mesures, et transforma la Constitution athénienne
en utilisant, au mieux des intérêts populaires, l’ancienne division de la population en quatre classes payant le cens électoral.
1. une société traditionnelle, de petite taille et fortement traditionnelle
A Athènes, l’intériorisation de la loi par les sujets est parfaite car les sujets sont associés aux décisions. Chacun
respecte la loi parce que la société reste traditionnelle, coutumière et religieuse. Les institutions sont données par les Dieux,
le crime d’impiété est le plus sévèrement puni.
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2. Préserver l’autonomie
L’autarcie et l’autonomie (menacée par Sparte), est le but vers lequel tend la cité, ceci renforce aussi la cohésion. Ceci en
trois vagues successives : agriculture, artisanat et industrie, commerçants  thalassocratie.
Mais la cité est tributaire des imports de blé, ce qui la rend dépendante.
3. l’éducation
L’intériorisation de la loi passe par l’éducation. L’individu n’existe pas, seul le citoyen est impliqué. Socrate
meurt certes injustement mais légalement.
4. la familiarité politique du citoyen athénien
Ces citoyens exercent des charges politiques importantes, ils sont très concernés par les débats de l’ecclesia, ils
votent leur propre départ en campagne ! La société d’Athènes est donc peu différenciée.
Différenciation : Parsons : « processus de longue durée qui abouti à la division des unités élémentaires d’un
système en plusieurs unités dont les caractéristiques et les fonctions pour le système sont différentes ». Le politique n’est
pas séparé du religieux.
SECTION V - La définition introuvable du politique
A - La politique comme force unifiante
Comment définir alors le politique alors qu’il existe des sociétés sans pouvoir ? Il n’existe pas de définition
unanime :
- Pour Freud, le politique, c’est la force ordinatrice par excellence.
- Pour Radlif Brown : elle « assure l’établissement et le maintien de la coopération interne et de l’indépendance
externe ».
- Pour Balandier le pouvoir est en même temps accepté (car il unifie), révélé (socialisé) et contesté (car il justifie et
entretient les inégalités).
B - Des taxinomies usuelles peu satisfaisantes
Elles reposent soit sur :
1- le nombre de chefs politiques
On classe le régime politique par rapport au fait qu’il s’agit d’une monocratie, d’une aristocratie ou d’une démocratie.
2- Les visées, finalités, buts, mission des chefs ou des institutions politiques.
Pour Max Weber, l’Etat n’a pas de caractéristiques propres à part le monopole de la contrainte physique. La recherche du
bon gvt n’est pas recevable pour la science politique, distinction savant/politique.
3- L’intensité du pouvoir des chefs
Ex : régime totalitaire ou autoritaire. Le concept qui intègre des considérations d’ordre politiques.
4- Le mode de désignation des chefs
La démocratie est définie comme un régime où il y a des élections multipartisanes au suffrage universel.
5- L’étendue de la population, du ressort ou du territoire sur lesquels les chefs exercent leur compétence.
Problème du seuil : ou commence l’Etat et ou s’arrête l’Empire ?
Pour Rousseau, la société idéale serait composée de 10000 hab. ; Pour Durkheim, une telle ligne de démarcation serait
flottante
6- Plutôt qu’une définition, on préfère adopter une échelle.
On préfère adopter un continuum, une gradation du politique à partir de 3 indicateurs :
 le degré de monopolisation de la coercition
 Le degré d’institutionnalisation de la production des normes valant pour l’ensemble de la société.
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 Le degré de différenciation vis-à-vis du pouvoir religieux
Le pouvoir politique est-il localisable ?  pas clair
Le pouvoir politique est-il distinct du pouvoir religieux ?  Non
Lucy Mair distingue 3 types de gouvernements :
 Gouvernement minimal : basé sur 3 critères : l’étroitesse de l’économie, le nombre
restreint des détenteurs du pouvoir, faiblesse de ce pouvoir.
 Gouvernement diffus : qui relève de l’ensemble de la population mâle.
 Gouvernement étatique : pouvoir qui est différencié, institutionnalisé et où le monopole
de la contrainte physique est mieux appliqué.
Cette institutionnalisation du pouvoir va provoquer un fractionnement, une division, une spécialisation des fonctions
politiques. cette division interne du travail politique se divise en 4 fonctions (Braud):
 Edictions des normes établissant les frontières du permis et du défendu, du licite et de l’illicite, et qui
vaut pour enseignement de la communauté. (législation).
 Mise en œuvre des normes (administration).
 L’arbitrage des litiges nés de l’application des normes (juridiction).
 Garantie d’exécution des normes en dernière instance par l’existence d’une coercition organisée. (police).
C - Mort et résurrection de la typologie de Max Weber
1. La légitimité charismatique est-elle obsolète dans un monde sécularisé ?
Aujourd’hui, le charisme est un concept incontournable pour comprendre l’évolution des démocraties modernes.
Dogan : leaders charismatiques  légitimation des crises. Chef au caractère extraordinaire, change le monde et ses valeurs.
Pour Dogan, il n’existe plus de grand leader charismatique. La plupart des sociétés modernes sont laïcisées. Mais
la communication politique, le marketing politique st des nouveaux moyens qui renouvellent le concept weberien. Yves
Mény : le charisme est le marketing politique en phase avec la volonté du peuple. Discours du « don de soi », se donner à
la politique.
2. La légitimité traditionnelle caractéristique des sociétés d’Ancien Régime n’est
elle pas en voie d’extinction ?
Légitimité de « l’éternel hier » ; chef politique/chef religieux + confusion personne physique/ personne morale.
Légitimation de la longue durée par rituels. Autorité souvent héréditaire. Tire un surplus de légitimité du religieux.
Le religieux dans son rapport au politique continue de subsister dans des pays démocratiques (serment du
président sur la bible aux USA). Dans démocraties libérales, il ne s’agit plus que d’un soutien symbolique. C’est la religion
républicaine qui est le vrai symbole.
Ce ne serait par la peur de la sanction qui fait tenir la société mais la religiosité qui nous fait incorporer les règles.
Force  « ultima ratio » selon Weber.
Mény : 2nde Chambre est une tradition qui n’a plus lieu d’être. Mény constata qu’il existe des traditions politique
qui perdurent comme le septennat sous la 5ème République.
3. La légitimité légale rationnelle n’apparaît-elle pas comme la seule case
pleine.
Domination statutaire, le pouvoir politique est encadré par le droit et institutionnalisé. Le chef de l’Etat n’est pas
propriétaire des biens de l’Etat. Dogan dit que 70 pays sont dans ce cas. Mais il regrette qu’avec la typologie de Weber,
on ne puisse distinguer société totalitaire de société démocratique. Dogan propose une typologie basée sur la légitimité des
gouvernants, qui apparaît grossière quant au seuils qu’elle propose :
 démocraties pluralistes avancées
 régime autoritaire bureaucratique
 régime totalitaire
 régime dont les sujets sont indifférents.
Elle est évolutionniste et ethnocentrique conforme à la définition américaine de la démocratietrop de parti
prit. Celle de Weber est elle simplement analytique, puisque les trois catégories sont des idéaux types.
Démocratie pluraliste : Mode de gouvernement fondé sur la libre compétition des candidats et des partis pour
assurer la représentation du peuple.
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CHAPITRE II - L’INVENTION DE L’ETAT EN OCCIDENT
Etat : « entreprise politique de caractère institutionnel lorsque et tant que sa direction administrative
revendique avec succès dans l’application des règlements, le monopole de la contrainte physique légitime. »
N. Elias : La dynamique de l’Occident. Reprend la définition de Weber. Evolution en France : comment s’est installé le
monopole légal aux dépens du pouvoir royal ?
 Centralisation territoriale ; L’Etat exerce une juridiction et le monopole de la violence physique sur un territoire
délimité par des frontières.
 Différenciation ; entre le politique et le religieux. Laïcisation du pouvoir d’Etat en occident, sécularisation. Distinction
du public/ privé.
 Spécialisation ; des rôles politiques et administratifs : L’Etat pour exercer le pouvoir s’appuie sur un appareil
bureaucratique spécialisé.
 Institutionnalisation ; on distingue le chef de l’Etat, personne privée, de l’Etat en lui-même, personne morale (apparaît
entre le 14 et le 16ème siècle.)
SECTION I - La loi du monopole
A - la dynamique de l’Occident
Comment s’est installé le monopole du pouvoir royal au dépens des seigneurs : Grâce au monopole des moyens
répressifs. Hélias : « la société que nous appelons société moderne est caractérisée en Europe par un haut niveau de
monopolisation, la libre disposition des moyens militaires est retirées aux particuliers et réservée au pouvoir central,
quelque soit la forme qu’il revêt ».
Loi du monopole : « Tout équilibre fondé sur la compétition libre porte en lui le germe de son dépassement par
la monopolisation » ; les conquêtes des chances de puissances sociales entraînent à chaque fois un vainqueur et un
vaincu. Le vainqueur s’approprie les chances de puissances sociales du vaincu. Ces lois du monopole s’appliquent aux
mécanismes économiques.
Le paysan est soumis à l’autorité du seigneur. Avec la féodalité, la souveraineté n’est jamais concentrée en un seul
point. Superposition de souveraineté politique. L’église exerce une juridiction temporelle. Il en résulte un véritable
labyrinthe juridique. Le roi, être sacré, n’est qu’un seigneur parmi les autres. Le système féodal interdit l’émergence d’une
administration centrale et empêche les prétentions du roi d’intervenir. La féodalité est née de l’effondrement de l’Empire
romain. La féodalité correspond à une régression dans la division du travail social.
Les routes et moyens de communication issus de l’Empire n’ont pas été entretenus ; du coup, l’échange a diminué
pour retourner à une simple autosuffisance.
1. le processus historique de l’an Mil à Louis XIV
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Phase de concurrence entre féodalité et pouvoir royal. An mil : consolidation de la monarchie capétienne avec
Louis VI le Gros + renforcement de Paris.
Luttes des grandes maisons princières(France, Angleterre, Bourgogne). Le 27 juillet 1214: bataille de Bouvines : les
troupes de Philippe Auguste, qui comprenaient pour la première fois des contingents des communes, y vainquirent une
coalition (Allemands, Flamands, Anglais) formée par l’empereur germanique Otton IV, le comte de Flandre Ferrand et
le roi d’Angleterre Jean sans Terre (Cœur de Lion). Cette victoire évita le démembrement du royaume et donna à la
monarchie son caractère national par sa lutte.
Guerre de cent ans ( 1337-1441) définit ce qu’est la France et ce qu’est l’Angleterre. Rôle de la guerre qui permet
d’unifier les consciences et de renforcer le sentiment d’appartenance à une identité nationale. Il permet d’imposer
l’impôt. Rôle symbolique de Jeanne d’Arc symbole de la France.
La Révolution permet de faire monter l’idée de Nation. L’Etat était conçu avant la Nation. Paris au dépend de la
province : on détruit l’esprit des provinces en imposant le patois et produisant des symboles communs. 1790 : la
France est divisée en 87 départements. La langue française s’impose. Rapport de l’Abbé Grégoire en 1794 Sur la
nécessité et moyens d’anéantir les patois et d’universaliser la langue française . Rôle des hussards de la République.
2. la spécialisation des rôles bureaucratiques
Division fonctionnelle du travail : armée professionnelle + fisc + intendants + organe législatif  phénomène
bureaucratique :
 spécialisation des fonctions, plus de polyvalence du fonctionnaire
 hiérarchisation des fonctions
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Introduction aux systèmes politiques / Darras
 réglementation impersonnelle
 séparation entre les fonctions d’administration et les moyens administratifs.
 Formation et concours sont la base du recrutement
Le modèle dont on s’inspire est l’église catholique du Moyen-Age et sa hiérarchie interne.
B - Les conséquences de la monopolisation de la violence physique légitime.
1. la lutte politique comme lutte symbolique  la société de Cour
La cour centralise les deux formes de monopole : Physique et fiscal. Le roi distribue des offices dans tout le
royaume aux aristocrates. La cour invente les règles de la vie politique actuelle ainsi que le comportement des Européens.
Curialisation : guerriers qui rentrent à la Cour vont être domestiqués. La compétition est pacifique : le roi est l’arbitre des
conflits entre les élites. Le rang est fixé dès la naissance et doit être tenu sinon le roi peut le retirer. Stratégie de
l’étiquettel’ascension des uns provoque la descente des autres.
Dvt d’une société où l’on se montre : société ostentatoire qui provoque l’endettement des aristocrates au profit de
la bourgeoisie qui prête. On assiste à l’intériorisation des émotions et l’on passe ainsi de la violence physique à la violence
symbolique. Pour N. Elias, il s’agit du début du refoulement psychanalytique.
Roi : celui qui est le plus contraint par règles de comportement. Selon Claude HAROCHE : « Qui pourrait
gouverner l’Etat et les autres s’il ne sait se gouverner lui-même, gouverner son corps ? ».
2. l’abaissement du seuil de tolérance à la violence physique  la civilisation des
mœurs
Domaine de la mode. Elias : « nous sommes les produits de cette civilisation de Cour ». Les classes supérieures
délaissent les innovations au profit des classes moyennes. Augmentation générale de la sensibilité. Le monopole de la
violence physique par l’Etat suppose que l’individu ne fasse pas lui-même usage d cette violence. Les manifestations de la
violence vont apparaître de plus en plus insupportables. Cependant, ce processus de civilisation n’est pas irréversible
(Allemagne au XX°). On voit alors apparaître les bonnes manières à table et les civilités écrites dès le XVIème pour
l’éducation des princes. Dégoût des odeurs.
SECTION II - Histoire différenciée des Etats-Nations en Europe.
A - Les variables culturelles : l’esprit du capitalisme
Variation entre les Etats : la distance avec Rome, le pape et la Réforme. Réunification de certains états autour du
« pour » ou « contre » le protestantisme. Avec l’imprimerie de Gutemberg, on assiste à publication de livre dans une langue
nationale, d’où développement du sentiment identitaire qui permet aux églises protestantes d’affirmer leur indépendance.
Cette invention va provoquer la grande division de l’Europe entre le Nord protestant et le Sud.
LUTHER (1483-1546): prône la soumission de l’Eglise protestante au temporel du pouvoir de l’Etat.
Protestantisme permet développement du capitalisme alors que le catholicisme le freine. + croyance dans les thèses de la
prédestination : volonté de Dieu qui, par un décret éternel, destinerait chacune de ses créatures à être sauvée ou damnée,
sans considération de sa foi ni de ses œuvres. + puritanisme.
Elle permet la diffusion de la bible parmi les couches sociales car la langue nationale est . Elle permet
l’autonomisation linguistique et culturelle. Le protestantisme permet la sécularisation des biens temporels de l’église.
Sécularisation : Processus historique tendant à favoriser la séparation du religieux et du politique et, plus largement, à
confiner la religion dans la sphère de l’espace privé. Capitalisme naissant grâce au capitalisme.
Selon Stein ROKKAN : Nord : nations préexistent aux Etats. Sud : Etat préexiste à la nation.
B - Les variables économiques et géopolitiques
Si les cités-Etats sont fortes et nombreuses, impossible de créer un Etat unifié. Création d’Etat se fait par la montée
en puissance d’un centre par rapport à la périphérie. Au centre de l’Europe, les cités puissantes s’auto-contrent.
Géographique et politique : idée de l’optimum dimensionnel  Etat profite de taille de son territoire. Etroitesse
favorise unification (GB). Difficulté : la distance entre centre et frontières. St Empire Romain Germanique est trop grand
pour être unifié.
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C - Les limites du modèle de Stein Rokkan
Le modèle de Rokkan égalise des variables historiques très distinctes : est-ce que la religion a une incidence plus
importante que la montée en puissance des villes marchandes on ne peut pas donner de poids différencié. Ce modèle
égalise des variables historiques aux poids distincts.
Il refuse d’opposer Marx et Weber, l’économique et les valeurs. Il manque d’autres variables (pillage, esclavage,
commerces vers l’extérieur, réintroduction de sphère publique et privée, du droit public). Pourquoi l’Europe ? : Pour
Weber, les valeurs sont importantes ; pour Marx c’est grâce au matériel (économie) et par la découverte du nouveau
monde.
Redécouverte du droit romain en Europe qui va venir soutenir la légitimation des rois. 395 : départ des élites et
administrations pour Constantinople, nouvelle capitale de l’Empire.+ Sacre des rois par l’Eglise et importance des
croisades  forte légitimité.
Deuxième Partie : Sociologie Comparée des Systèmes Politiques
Occidentaux : l’exemple de la France et des Etats-Unis.
CHAPITRE III - Les Institutions politiques
SECTION I - Gouvernements et Parlements.
Systèmes = souvent même principes mais différentes institutions. Distinction Parlementaire et Présidentiel. Centre
politique  le gouvernement.
A - L’exemple de la présidence impériale des Etats-Unis.
Exécutif : USA : Président + Conseillers.
GB : Gouvernement et son administration.
USA : exécutif monocéphale élu par le peuple. Importantes prérogatives. Usage stratégique des médias. Système
de Check and Balances  processus d’interaction avec autres pouvoirs qui affaiblit le parlement au profit de l’exécutif.
Médias  favorise le candidat charismatique, utilisation accrue depuis Einsenhower
Accroissement des missions confiées à l’Etat.
Juridicisation croissante de la société liée à complexification.
Interdiction du « temps long ».
Moyens administratifs en augmentation au profit du Président même si les textes le limitent à 13 départements.
B - Un Big Government ?
Vice Président élu sur le même ticket  légitimité. Mais aussi associé rival du Président et futur successeur.
Hiérarchisation du gouvernement comme en France.
Il agit à travers les agences fédérales (50) reliées à la Présidence. Donc le nombre réel de ministère est comparable
aux autres pays.
GB : 1978 : 113 membres du parlement sont au gouvernement.
France : 40.
Inflation des services dont la présidence dispose :
White House : 600 personnes.
Executive Office: Comités et commissions d’experts. CIA : 15 000 personnes.
C - Sociologie du personnel politique
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Origines totalement différentes entre les représentants et ceux qu’ils sont sensé représenter. Gaxie dans La
démocratie représentative : « la représentation parlementaire fournit une image inversée de la structure sociale puisque les
trois quart des députés ont issus du décile le plus favorisé socialement et culturellement de la population ». Recrutement
élitiste dans les démocraties occidentales. Ce sont les grands événements qui renouvellent le personnel politique
(guerres,…). « La probabilité d’exercer un pouvoir politique s’accroît avec la position dans la hiérarchie sociale ».
Critères :
- Etre un homme
- L’âge
- Le niveau de diplôme
Indice : % des députés issus d’une catégorie socio-professionnelle/ % CSP dans population . 100
Si l’indice est supérieur à 100, il y a sur-représentation.
Il ne faut pas passer à la diabolisation des politiques. Il peut exister une concurrence entre ces élites, ils vont
s’opposer.
Elites : lutte symbolique nouvelle qui perdure. Les 3 « C » de Mosca qui déterminent l’existence d’un élite :
Cohérence, conspiration, conscience. « Classe pour soi » selon MARX.
MITCHELS : « L’existence des chefs est un phénomène inhérent à toutes les formes de vie sociale ». Loi d’airain
de l’oligarchie : une oligarchie contrôle le reste du groupe dans toute organisation du fait de la différenciation des
organes et des fonctions, entraînant une rupture entre la masse le pouvoir des comités, ceci quelque soit l’organisation
(étude dans partis ouvriers dont les chefs étaient des hommes d’origine bourgeoise ou noble ). Dictature de la
compétence.
Mais certaines barrières existent : non cumul, direction collégiale, mandat impératif, règle de corum, tirage au
sort… La conclusion de Mitchels reste pessimiste : « ce ne sont pas les chefs qui plient, ce sont les lois qui plient ».
SECTION II - Partis et groupes d’intérêts, élections…
Parti  organisation politique durable qui vise la conquête des positions du pouvoir politique.
4 sources : les journaux ; les sociétés secrètes ; les salons littéraires ; les syndicats et paroisses.
ROKKAN et LIPSET (1964): 4 grands clivages politiques:
 Deux issus du processus d’édification des Etats-nation :
 National / local ; conflit entre le centre-édificateur d’un culture nationale et la résistance croissante des
populations locales assujetties et ethniquement, linguistiquement ou religieusement distinctes, en province et
dans les périphéries.
 Religieux / politique ; conflit entre l’Etat-nation centralisateur, standardisateur et mobilisateur, et les
privilèges corporatifs historiquement établis de l’Eglise.
 Deux liés aux effets de la révolution industrielle :
 Bénéficiaires / victimes ; conflit entre les intérêts ruraux et la classe montante des entrepreneurs industriels.
 Bourgeoisie / prolétariat ; conflit entre possédants et employeurs d’un côté et non-possédants, travailleurs et
ouvriers de l’autre.
Fonctions des partis :
- participer au débats politiques, forum de discussion, transmission de l’information
- socialiser, par l’éducation des militants
- mobiliser les soutiens en période électorale
- sélectionner les candidats.
Problèmes de dépenses et financements des partis politiques.
Financement public des partis coûte en France 2,4 milliards de FR.
Lobbies : Fondements financiers aux USA. Enregistrés au Congrès. Permet au points de vue de s’exprimer, même si ce
n’est pas en toute égalité.
Elections : rituel politique. Il lui faut des électeurs. Progressive individualisation du vote.
SECTION III - Autres institutions : justice, médias…
Cour Suprême : 107 juges, dont 84 protestants. Pas de projet ni d’intérêt communs.
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