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Global Forest Coalition, STOP GE Trees Campaign, Airport Watch,
Biofuelwatch
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Janneke Romijn, Global Forest Coalition, +31 6 82071382, ou
janneke.romijn@globalforestcoalition.org
PUBLICATION INTERDITE JUSQU’À 00:01 HS GMT DU MERCREDI 17 MARS
2010
L’industrie aéronautique prépare un plan d’action pour
accélérer la destruction des forêts
L’utilisation de biocarburants dans les avions provoquera une accélération
du déboisement et du changement climatique ; les activistes exhortent l’UE
à supprimer les subsides aux biocarburants pour éviter une catastrophe
pour l’environnement et les populations tributaires des forêts.
Amsterdam, 17 mars 2010 Le plan d’action pour incorporer des biocarburants
au kérosène à usage commercial, qui sera examiné aujourd’hui à Amsterdam au
cours de la Conférence mondiale sur les biocarburants, accélérera le déboisement
et le changement climatique et sera désastreux pour les peuples autochtones, les
autres populations tributaires des forêts et les petits agriculteurs. La Coalition
mondiale des forêts, Airport Watch, la campagne STOP GE Trees et Biofuelwatch
préviennent que si les compagnies aériennes utilisent des agrocarburants [1]
l’impact de cette industrie sur le climat sera encore plus fort car davantage de
forêts, de prairies et de terres agricoles seront affectées à leur production et même
à la plantation d’arbres génétiquement modifiés.
La mise au point d’agrocarburants pour les avions est toute récente et le carburant
d’origine végétale sera probablement autorisé pour les vols commerciaux vers la fin
de l’année. L’entreprise finnoise Neste Oil a annoncé qu’elle peut en produire des
quantités industrielles à partir de l’huile de palme. Cette huile provient surtout de
l’entreprise de plantation malaise IOI. Or, cette entreprise est impliquée dans une
série de conflits fonciers. Au Sarawak, par exemple, les communautés autochtones
Kayak viennent d’intenter un procès parce que leurs terres ont été confisquées et
leurs forêts éliminées pour y faire des plantations de palmiers à huile qui
appartiennent aujourd’hui à IOI.
L’utilisation d’huile de palme et d’autres huiles végétales (de nos jours, la matière
première la moins chère) dans les avions inquiète profondément les communautés
autochtones. « La destruction des forêts et le déplacement des peuples
autochtones, en Indonésie, en Papouasie-Nouvelle-Guinée et ailleurs, seront le prix
à payer pour l’escroquerie de la ‘croissance neutre en carbone’ des compagnies
aériennes européennes et autres », dit Hubertus Samangun, de la Coalition
mondiale des forêts.
Le système d’échange de droits d’émission de l’UE classe tous les agrocarburants
comme ‘neutres en carbone’. Pourtant, un nouveau rapport commandé par l’UE
confirme que les politiques européennes en matière de biocarburants vont être très
nuisibles à l’environnement, et que le carbone libéré lorsque les forêts et les
prairies sont transformées en plantations dépasse les avantages des dénommés
biocarburants.
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D’après John Stewart, d’Airport Watch, les compagnies aériennes font miroiter les
agrocarburants pour faire passer pour ‘durable’ l’expansion des aéroports. « Les
émissions de gaz à effet de serre de l’industrie aéronautique augmentent plus vite
que celles de tout autre secteur économique. À présent, on se sert des
agrocarburants pour justifier une nouvelle expansion des aéroports. On passe sous
silence toutes les répercussions sur le climat, les forêts et les populations. Nous
avons besoin de politiques différentes, qui s’attaquent à la demande, plutôt que
d’utiliser les agrocarburants comme prétexte pour justifier l’expansion de
l’aviation. »
La Commission européenne est en train de financer la recherche et le
développement des agrocarburants d’aviation [3]. Cinq essais en vol ont déjà eu
lieu en utilisant des mélanges comprenant jusqu’à 50 % de biocarburant [4].
Des méthodes commerciales de fabrication de carburants d’aviation à partir
d’arbres et de canne à sucre sont déjà à l’étude. Un projet nord-américain, annoncé
au Maryland, consiste à manipuler génétiquement des peupliers dans le seul but de
produire ces carburants.
Les militants pour les forêts rappellent les dangers que comportent les arbres
génétiquement modifiés.
« La fuite de pollen et de graines des plantations d’arbres génétiquement modifiés
va contaminer inévitablement et de façon irréversible les forêts indigènes à des
centaines de kilomètres de distance. Il a été prédit que cette contamination
génétique aura des résultats très graves pour les humains et pour la faune », dit
Anne Petermann, coordinatrice de la campagne STOP GE Trees. « En outre, la
fabrication de carburant d’aviation à partir d’arbres va créer une énorme demande
de bois qui, à son tour, va accélérer la déforestation dans le monde entier, pour
l’expansion des plantations d’arbres et pour la pâte de bois. »
Il y a bien des tentatives de fabrication de biocarburants ‘novateurs’, surtout à
partir d’algues, mais ceux-ci sont très loin d’être viables [6].
Les organisations rejettent les déclarations sur les ‘biocarburants durables’ pour
l’aviation, car ce nouveau marché viendra s’ajouter à l’industrie des agrocarburants
pour voitures et centrales électriques, déjà en pleine expansion et très
destructrice ; elles réclament en revanche des mesures pour freiner l’expansion des
aéroports en Europe et ailleurs.
NOTES :
[1] Beaucoup d’organisations écologistes préfèrent utiliser le terme ‘agrocarburants’
à la place de biocarburants, pour refléter l’origine agro-industrielle des matières
premières utilisées pour les fabriquer. Voir aussi le rapport ‘The true cost of
agrofuels’,
http://www.globalforestcoalition.org/img/userpics/File/publications/Truecostagrofue
ls.pdf.
[2] Enquête de la BBC sur les activités de l’IOI au Sarawak :
http://news.bbc.co.uk/today/hi/today/newsid_8400000/8400852.stm.
[3] Pour plus d’informations sur le financement européen de la recherche et du
développement de biocarburants d’aviation voir :
www.biofuelstp.eu/air.html#ec_projects.
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[4] Virgin Atlantic Air New Zealand, Continental Airlines, Japan Airlines et KLM ont
fait des vols d’essai ; Jet Blue, Interjet et Aigle Azur en ont annoncé d’autres à
accomplir en 2010.
[5] Voir http://biofuelsdigest.com/bdigest/2010/03/01/fly-the-poplar-skies-
research-teams-developing-processes-for-carbon-negative-renewable-jet-fuel-
higher-poplar-yields/.
[6] Une étude récente évaluée par les pairs montre que le bilan énergétique et la
consommation d’eau des biocarburants à base d’algues sont bien pires que ceux de
l’éthanol de maïs et des autres agrocarburants : Life-Cycle Assessment of Biofuels
from Microalgae, L. Lardon et al, Environment Science Technology, 27 juillet 2009.
En ce moment, il n’existe pas de production commerciale de biocarburant à base
d’algues ou de plantes halophiles.
La Coalition mondiale des forêts est un réseau mondial d’ONG et d’organisations
de peuples autochtones de 35 pays, qui s’occupe des politiques forestières fondées
sur les droits.
www.globalforestcoalition.org
Airport Watch est un mouvement de coordination qui réunit plusieurs
organisations écologistes nationales et les groupes communautaires qui s’opposent
à la politique agressive de croissance de l’aviation décrite dans le Livre blanc de
l’aviation. www.airportwatch.org.uk/index.php
La Campagne STOP GE Trees est une alliance nationale et internationale
d’organisations dont le but est de faire interdire l’introduction d’arbres
génétiquement modifiés dans l’environnement car elle aurait des effets
dévastateurs sur l’écologie et la société.
www.globaljusticeecology.org/stopgetrees.php?tabs=0
Biofuelwatch est une organisation qui fait campagne contre la bioénergie
industrielle. www.biofuelwatch.org.uk
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