Monsieur Christian POIMBOEUF, Directeur général de la Mutualité Française d’Ille-et-
Vilaine a exposé les trois grandes missions de la mutualité (complémentaire santé,
gestionnaire d’établissements et acteurs de prévention) avant d’aborder, depuis le manque de
lisibilité de l’accès au soins jusqu’au transfert de charges vers les complémentaires santé, ce
qui lui semble constituer les insuffisances de la réforme.
Madame Gwénola LEVASSEUR, Professeur associée de médecine générale a relayé le point
de vue des médecins en revenant sur l’enquête réalisée par la Faculté de Médecine de Rennes
au début 2006 auprès d’un panel de médecins. Cette enquête montre une certaine
insatisfaction des médecins généralistes devant les nouveautés du parcours de soins ; S’ils
apprécient la nouvelle relation du « médecin traitant » au patient, ils reconnaissent une
certaine frustration devant le risque de dévalorisation de leur métier et la crainte de jouer le
rôle de « chambre d’enregistrement » administrative…
L’idée commune et directrice de cette table ronde est le constat unanime que le système de
santé ne peut dissiper des écarts croissants devant l’accès aux soins ; constat qui concerne tout
autant l’information – « Il y a ceux qui savent et ceux qui ne savent pas ! » - que le coût–
« Cela fait bien longtemps que la santé est à plusieurs vitesses. Cette réforme ne concerne pas
les ménages les plus aisés. Il ne fait pas de doute que le pacte social est rompu ! ». Voilà qui
corrobore l’avis des ménages d’Ille-et-Vilaine exprimé dans l’enquête précitée : 84% d’entre
eux considèrent que l’accès aux soins n’est pas le même pour tous tandis que 76 % craignent
que la réforme de l’assurance maladie crée ou accroisse ces inégalités.
A la suite, les questions de l’assemblée amènent les intervenants à aborder deux points plus
techniques : d’une part l’obligation pour les médecin de faire preuve de transparence sur leur
secteur d’appartenance et donc d’afficher éventuellement leur non conventionnement
lorsqu’ils appartiennent au secteur 2, et d’autre part, la prise en charge partielle des assurances
responsabilité civile des chirurgiens par l’assurance maladie à l’heure où la progression de
leur coût est exponentielle.
rois grands thèmes ont été développés au cours de l’après-midi : la prise en charge du
patient à l’hôpital par l’intervention de Madame Odile BRILLET, Directrice des soins
au CHU de Rennes, la représentation des usagers et la prévention à travers une série de
témoignages.
L’exposé de Madame BRILLET a d’abord permis un « décryptage » particulièrement détaillé
de la prise en charge du patient à l’hôpital dans le champ du soin, à travers le chemin clinique
avant, pendant et après l’hospitalisation. Elle a expliqué les étapes théoriques et les rôles de
chacun, du médecin à l’infirmière en passant par l’assistante sociale ou l’archiviste, les
intérêts de ce mode de prise en charge et le point de vue du patient, entre ce « qu’il subit » et
ce « qu’il maîtrise ». Dans un second temps, Madame BRILLET a traité, notamment sous
l’angle juridique, la question de l’accès au dossier médical.
A la suite,la représentation des usagers dans le domaine de la santé dont les enquêtes tendent
à montrer une certaine méconnaissance du grand public ont fait l’objet d’une description
détaillée par Nicolas BRUN. Celui-ci est d’abord revenu sur l’historique de cette
représentation depuis les importantes avancées des années 1990/2000 (ordonnance Juppé de