
Bioéthique  3  16/04/17 
Cette dignité peut induire des restrictions aux libertés individuelles, dissociables des 
exigences collectives (limitation des ventes d’organes…). 
Le  rapprochement  Europe  et  Amérique  n’est  pas  encore  complet,  ce  qui  peut 
expliquer des divergences. L’enjeu est représenté par les droits de l’homme. 
 
 
Conséquentialisme et non conséquentialisme 
 
Le conséquentialisme base les actions en fonction d’un résultat (conséquence) qu’il 
soit favorable pour la personne ou pour le plus grand nombre. 
Le  non-conséquentialisme,  sous  la  forme  de  la  morale  kantienne,  repose  ses 
principes sur les notions de dignité de la personne et sur le principe d’universalité. 
 
Prométhée, Faust, Frankenstein et les autres… 
 
Je  reprendrais  volontiers  le  mythe  de  Frankenstein  qui  explique  parfaitement 
l’inquiétude  de  l’humanité  face  à  la  connaissance.  La  science  actuelle,  et  la 
technologie tout particulièrement, nécessite une éthique qui empêche le pouvoir de 
l’homme de devenir une malédiction pour lui-même. 
L’homme  a  peur  aujourd’hui  d’un  « Hiroshima  cellulaire ».  En  effet,  la  biologie 
moderne, et la génétique, est supposée s’attaquer à l’homme et le transformer. 
 
Y aurait-il des « connaissances interdites » ou des « crimes du savoir » ? L’éthique 
ne  peut  se  résumer  à  des  règles  ou  à  une  fidélité  envers  des  textes,  il  s’agit  de 
s’interroger à la fois sur la nature du mal et sur la perspective du bien, sans tomber 
dans le manichéisme. 
 
Une autre façon de mieux identifier la bioéthique et de mieux la comprendre est de 
rechercher ses racines  (Pierre-André Taguieff) : 
- La chrétienté et l’église catholique : Dieu a créé les hommes à son image, la 
vie humaine st donc sacrée. Il existe donc des interdits aux 2 extrêmes de la 
vie (conception, mort). Le livre de la Vie (le génome) est lui aussi sacré et 
donc intouchable. 
-  La  position écologique  issue  de  la  « deep  ecology ».  Tout est  lié,  tout  est 
sacré. Ce n’est pas la vie humaine qui est sacrée mais la vie en tant que telle. 
- L’humanisme, position située  entre  les  2 précédentes.  L’homme est un dieu 
pour l’homme, qui doit améliorer ses facultés et son bien être en maîtrisant la 
nature d’un point de vue technoscientifique. 
 
Dérives possibles : 
 -  La passion scientifique :  le  désir  d’  être  performant,  de  réussir,  d’établir  sa 
notoriété. 
- L’intérêt  de  la  recherche  pour  le  reste  de  l’humanité :  dérive utilitariste qui 
pousse  à  rechercher  un  objectif  jugé  noble  mais  sans  tenir  compte  des 
valeurs de base. 
-  La  sous-estimation  du  niveau  du  sujet  comparé  au  bénéfice  des  autres : 
pratique  de  la  recherche  au  détriment  de  certains  individus  ou  groupes 
d’individus,  qui  ne  sont  pas  considérés  à  un  niveau  égal  à  celui  des 
bénéficiaires potentiels.