Samedi 23 octobre 2010 Numéro 42 BULLETIN D’INFORMATION DU G.M.P.A.O. Groupement Midi-Pyrénées des Amateurs d’Orchidées – Siège social : 10 allée d’Oloron - 31770 Colomiers http://www.gmpao.org/ – : 05.61.80.58.65 Rédaction de Caroline Caussé Sommaire COMPTE RENDU DE LA RÉUNION DU 23 OCTOBRE 2010 1- Edito…..………………………………………………………….…1 2- La Gazette………………………………..................1 et 2 3- Les Orchidées du Québec………………………..….2 à 6 4- La Présentation de Plantes…..……….............................6 La Gazette Nouveaux Adhérents Notre Prochaine Réunion Bienvenue à Sébastien DAUSSE MARTY de Toulouse, notre 141ème adhérent de l’année. Notre prochaine réunion mensuelle se tiendra le 20 novembre à 14h00, à la Banque Populaire Occitane, 33 avenue Georges Pompidou à Balma. Rappel : L’accès à la banque étant sécurisé, nous vous prions de ne pas être en retard. Toutefois, en cas exceptionnel, et après 14h30, vous pouvez appeler le 06.19.35.41.39. Ce sera le débriefing de notre exposition. Suivront ensuite la collation, la présentation des plantes ainsi que le tirage de la tombola. Visiteurs Nous accueillons aujourd’hui deux visiteurs lointains : MarieDominique Méresse-Doré de Rouen ainsi qu’une amie canadienne d’Annie Vialatte. Tombola 11 plantes, commandées à l’Orchidium, seront en jeu : Aerangis biloba, Angraecum didieri, Cleisostoma discolor, Cycnoches barthiorum, Epidendrum criniferum, Paphinia herrerae, Paphiopedilum chamberlainianum x kolopakingii, Paraphalaenopsis laycockii x Christensonia vietnamica, Pomatocalpa acuminata, Phragmipedium besseae, Vanda « Kaltance Golda Tesselolater ». Les billets sont à acheter auprès de notre trésorier Henri Lafitan durant la pause, la tombola étant tirée en fin de réunion. APPEL A CANDIDATURES Comme chaque année à cette période, nous essayons de vous inciter à participer plus activement à la vie de notre association en vous engageant au conseil d’administration. Cette année, nous ne serons plus que 9 membres et un secrétaire adjoint pour seconder notre secrétaire serait le bien venu. C’est pourquoi nous vous sollicitons pour le bien être de notre association. Fiches d’Inscription Comme vous avez pu le constater plus personne ne se charge de photographier les orchidées présentées lors de nos réunions. Aussi, nous faisons appel à volontaires. Edito par Denise ROUCOULE Vous trouverez sur l’estrade un certain nombre de fiches pour vous inscrire pour : l’emprunt d’ouvrages à la bibliothèque, des fiches de culture de Dendrobium, de fournitures, de feutre horticole et enfin les fiches d’inscription pour participer à l’une ou l’autre des tâches citées pour l’exposition. par Denise ROUCOULE Pastiches et tremblements (le jour J de l’expo). Oyez, oyez, braves gens ! La bonne ville de L’Union n’est plus que tremblements. Les fourgons des exposants montent, en vrombissant, à l’assaut de la Grande Halle. A l’intérieur des véhicules, des milliers d’orchidées palpitantes attendent le grand moment de la Parade. Devant les portes, la foule est en liesse et s’apprête à atteindre l’extase ! Les cartes bleues se mettent à frémir, tel le coudrier trouvant l’eau salvatrice. Ce soir (pardon Ronsard !), Monsieur susurrera à Madame : « Chérie, allons voir si mignonne Qui ce matin avait désclose Sa robe de pourpre au soleil, A point perdu ceste vesprée, Les plis de sa robe pourprée, Et son teint au vostre pareil » (Petite variante au dernier vers, si conjoint excédé : « Il ne manquerait plus que çà, elle m’a coûté assez cher … ») Expositions Un ancien adhérent espagnol (de Saragosse), nous informe de l’expo photos qu’il organise du 6 novembre au 31 décembre. A regarder l’annonce dans le classeur. En ce moment et jusqu’à dimanche soir, week-end Plantes rares à St Elix le Château par l’association Kerozen. Présence de Falcinelli. Entrée 5€. Rappel : ce week-end, Expo-vente de végétaux à Muret les 23 et 24 octobre . Entrée libre. Calendrier de l’A.O.S. Les calendriers 2011 de l’A.O.S. sont arrivés. Venez les réclamer à Denise Roucoule pendant la pause. 3 sont encore disponibles au prix de 7,25€. Bibliothèque Hervé Pons, notre bibliothécaire, ramènera tous les ouvrages de notre bibliothèque au mois de décembre. Entre temps, vous pouvez passer commande en remplissant la feuille ou en le contactant par mail : [email protected] ou par téléphone au 06 62 87 10 47 ou au 09 81 13 97 65 quelques jours auparavant. -1- Rappel : Les ouvrages sont prêtés d’un mois sur l’autre. En cas d’empêchement, il vous faut contacter Hervé ou Denise mais en aucun cas cet emprunt ne peut durer au-delà de 2 mois. reviendrait à environ 1 500€ par an et notre association comptant 141 adhérents à ce jour, une augmentation de 10€ serait nécessaire. Notre trésorier nous informe que le maire de L’Union serait favorable pour nous accueillir dans une de ses salles. Cependant, dans cette hypothèse, nous devrions changer la domiciliation de notre siège social. Or, aucun de nos adhérents n’habite dans cette commune. Dans ce cas, il peut être domicilié à la mairie mais l’inconvénient est de récupérer régulièrement notre courrier. Il est rappelé qu’une solution doit être trouvée assez rapidement. Commandes Groupées Dernier jour pour passer vos commandes de fournitures chez Chiloé, livrables à l’exposition. Je rappelle les conditions : -25% sur le prix public. Les commandes de feutre horticole sont disponibles à la pause auprès de Geneviève Lafitan. Pendant la pause, Jean-Noël Dedieu distribuera comme prévu l’engrais Humifirst aux personnes qui se sont manifestées. Appel à Artiste Denise Roucoule a en préparation une plaquette sur les pièges de la culture des orchidées. Malheureusement nulle en dessin, elle aurait besoin de trouver quelqu’un pour faire des illustrations humoristiques. Salle de Réunion A partir de cette réunion et vu qu’il n’y a plus de membre de l’association qui travaille à la Banque Populaire Occitane, nous avons été mis en demeure de payer les services d’un vigile pour chaque occupation des locaux, au tarif de 20€ l’heure. Aujourd’hui, par exemple, cela va nous coûter environ 200€. Certes, à cette condition, nous ne sommes pas à la rue mais il va falloir réfléchir au problème. Il est signalé par un de nos visiteurs, que les mairies prêtent gratuitement des salles à leurs associations. Cette même personne nous informe que les agences bancaires prêtent, elles aussi, leur locaux en soirée ou en week-end. Il reste à les contacter pour s’informer. Il est souligné que la salle où se déroulent nos réunions est vraiment exceptionnelle mais la somme demandée par an nécessiterait une augmentation de cotisation, l’association ne pouvant à terme régler la facture. La présence d’un vigile nous Livre Gérard Joseph nous informe de la parution d’un Guide des plantes protégées de Midi-Pyrénées aux éditions Biotope dans la collection Parthénope. Prix 25€. Offre Martine Dudognon, adhérente qui vient de l’Aveyron, a apporté châtaignes, potimarrons, betteraves cuites et autres légumes provenant de son jardin. Nous la remercions beaucoup de sa générosité. Les Orchidées du Québec Par Elisabeth et Jean-Luc ROUX Ce Voyage entrepris au Québec du 1 au 19 juillet 2009 avait pour objectif la découverte des orchidées indigènes du continent nord-américain, continent qui est riche d’une cinquantaine de genres pour un total d’environ 250 espèces dont la très grande majorité sont des orchidées terrestres. Avec une superficie de près de 1 700 000 km² (soit 3 fois la France métropolitaine) et une population de 7 700 000 habitants, le Québec est la province la plus vaste et la plus peuplée sur les 9 que compte le Canada. La population québécoise se concentre essentiellement le long du fleuve Saint-Laurent, surtout dans la partie sud de la belle province entre Montréal et Québec. Le reste du territoire, soit les ¾ de la superficie, est constitué de vastes espaces naturels recouverts au 2/3 de forêts et alimentés par un riche réseau hydrographique. Du nord au sud, divers paysages se succèdent : la toundra dans l’extrême nord (Nunavut), la forêt boréale constituée de sapins Baumier, d’Epinettes, de Bouleaux entrecoupée de tourbières et de lacs dans la partie centrale du Québec, enfin, la forêt tempérée mixte faite d’un mélange de plusieurs espèces de conifères et de feuillus parmi lesquels la Pruche du Canada, différentes espèces d’érables dont l’érable à sucre, le hêtre, le bouleau, le chêne, etc. Cette nature sauvage est parsemée d’espaces protégés, parcs nationaux et régionaux, réserves fauniques, réserves écologiques, qui contribuent à la préservation des espèces les plus rares. Au début du siècle dernier, le frère Marie Victorin a entrepris un inventaire de la flore du Québec. L’ouvrage qu’il a publié sous le titre de «La Flore Laurentienne » fait encore référence de nos jours. Parmi les plantes les plus emblématiques figure l’Iris versicolore. C’est une espèce fréquente que l’on rencontre en milieu humide et dont le Québec a fait son emblème floral en 1999. Sur le plan des orchidées, le Québec abrite 51 espèces sur les 77 que compte le Canada. Ces 51 espèces sont réparties en 19 genres dont 12 sont représentés en Europe : Calypso, Coeloglossum, Corallorhiza, Cypripedium, Epipactis, Goodyera, Liparis, Listera, Malaxis, Platanthera, Pseudorchis et Spiranthes. Parmi les espèces appartenant à ces genres, seules 6 sont communes avec l’Europe. Sept genres enfin se différentient de nos genres européens et parmi ceux-ci, les genres Amerorchis, Arethusa, Calopogon et Pogonia. La floraison des orchidées québécoises s’étale sur 6 mois, de mai à octobre. Le pays sort de son long et rigoureux hiver au mois d’avril et les premières orchidées commencent à fleurir dès le mois de mai. Le pic des floraisons se concentre sur la période entre mi-juin et mi-juillet. C’est donc à cette période que l’on peut observer le plus grand nombre d’espèces. -2- Notre parcours nous a conduits de Montréal à la région de Saguenay – Lac Saint Jean, puis le long du Saint-Laurent pour atteindre la Minganie et son archipel d’iles. De là, nous sommes redescendus vers le sud, pour traverser le SaintLaurent et atteindre la Gaspésie. Enfin, nous rejoignons la ville de Québec puis Montréal. C’est dans les proches environs de Montréal que nous entamons nos prospections. La progression dans ces milieux boisés et humides est rendue difficile par l’enchevêtrement de bois morts et les marécages. Pogonia ophioglossoides : La Pogonie langue-de-serpent ainsi nommée à cause de son apparence de serpent qui dresse la tête est notre 1ière orchidée nord-américaine. Le genre Pogonia renferme 3 espèces dont 2 asiatiques et P. ophioglossoides est une espèce spécifiquement nordaméricaine. C’est une plante de taille moyenne dont la tige porte en général une seule fleur à la teinte rose pâle. Elle peut former des colonies d’individus parfois denses et il n’est pas rare de la rencontrer au Québec. Nous l’avons aperçue à plusieurs reprises en milieu de tourbière humide et également sur des sols sablonneux. Platanthera psycodes : Cette espèce appartient au genre Platanthera abondant en Amérique du nord avec 34 espèces dont 13 au Québec. Belle plante de haute stature, P. psycodes est un des représentants du superbe groupe des Platanthères frangées et ne subsiste qu’en Amérique du nord. Elle présente une inflorescence de plusieurs fleurs couleur lilas dont le labelle attire l’œil. Elle vit en milieu humide au milieu des herbes et aux abords des bois. Répandue sur tout le sud du Québec, elle est cependant peu abondante et nous avons eu de la chance de pouvoir l’observer. En marge des orchidées, la région abrite de nombreuses autres plantes comme la Rudbekie, le Calla des marais, diverses espèces de Lycopode, l’Osmonde royale, l’Iris versicolor et le Monotrope uniflore. Une mention particulière pour l’Herbe à Puce qu’il convient de savoir identifier sur le terrain car c’est une plante urticante pouvant provoquer de sévères lésions. Nous quittons la région de Montréal pour gagner plus au nord le Fjord du Saguenay et le lac Saint-Jean via la ville de Québec. Le fjord du Saguenay est une vaste entaille au fond de laquelle coule la rivière qui porte son nom. Long d’une centaine de kilomètres entre les villes de Chicoutimi et Tadoussac, il offre un paysage unique où se mêlent eaux douces et eaux salées. Ce fjord est protégé par le statut de parc national. C’est un espace naturel recouvert de forêts de conifères denses qui abritent une riche faune terrestre. C’est aussi un des endroits au Québec où on peut observer différentes espèces de Cétacés en migration estivale. Le parc est aménagé avec de nombreux sentiers qui permettent d’approcher une nature généreuse à la végétation diversifiée dont quelques orchidées de milieu forestier. Platanthera huronensis est une plante de taille moyenne, discrète, à la couleur verdâtre généralisée même au niveau de ses fleurs. Elle est largement répandue au Québec du nord au sud et croit dans divers types de milieux humides. Malgré son aspect discret, c’est une orchidée facile et rapide à observer et qui peut être abondante au niveau de ses stations. Elle est très proche d’une autre espèce, P. aquilonis, d’allure plus grêle et pauciflore (qui a peu de fleurs). Cypripedium parviflorum var. pubescens ressemble à l’espèce européenne C. calceolus auquel il a longtemps été rattaché. Cypripedium parviflorum est devenu une espèce nordaméricaine distincte avec 3 variétés: la variété pubescens mais aussi la variété makasin que nous ne verrons pas et la variété planipetalum que nous observerons plus tard en Minganie. Le Cypripède soulier qui doit son nom à la forme de son labelle est une plante à la taille variable selon la variété. La variété pubescens se distingue par un labelle de taille plus importante et croit dans les riches forêts de feuillus. Comme nombre d’espèces végétales au Canada, c’est une plante urticante qu’il convient de ne pas toucher. Cypripedium reginae : Le cypripède royal est l’une des plus belles orchidées nord-américaine, rivalisant avec les espèces exotiques. A l’état sauvage, c’est une plante protégée au Québec par le statut d’espèce vulnérable. De taille haute, elle se remarque par la forme trapue de son labelle à la jolie couleur rose surmonté d’un périanthe blanc. Dans la nature, elle peut former de spectaculaires bouquets constitués de nombreux individus. Elle croit essentiellement sous couvert de conifères en milieu humide et se rencontre dans la partie sud du Québec. Comme le précédent Cypripède, c’est une plante urticante à laquelle il faut faire attention. Corallorhiza maculata : La Corallorhize maculée est une orchidée de petite taille sans chlorophylle ni feuille qui ressemble à l’espèce européenne Corallorhiza trifida mais en plus colorée. Elle est assez fréquente dans le sud du Québec. Son labelle est parsemé de ponctuations pourpres. Cette espèce se décline en diverses variétés et formes avec une couleur allant du rouge au jaune. C’est une plante qui pousse en milieu humide forestier sous couvert de feuillus. Corallorhiza striata : La Corallorhize striée est une espèce pour laquelle nous n’avons observé qu’un seul individu malheureusement fané. Dommage, car c’est l’une des plus belles espèces du genre Corallorhiza, remarquable par la taille de ses fleurs vivement striées de rouge. Elle est extrêmement rare et localisée au Québec où elle fait partie des espèces menacées et vulnérables. Platanthera clavellata est une orchidée que nous avons observée ponctuellement en petite colonie et malheureusement en bouton floral. C’est une plante de petite taille à la coloration verdâtre généralisée jusqu’aux fleurs, qui pousse au milieu des herbes et qui de ce fait est difficile à observer. Elle se caractérise, entre autres, par la forme plus ou moins rectangulaire et plate de son labelle. Elle croit en milieu humide, le plus souvent en tourbière et est surtout répandue dans le sud Québec, bien que peu abondante dans ses stations. Parmi les autres plantes remarquables de cette région, il faut citer : Le Cornouiller du Canada, plante forestière largement répandue au Québec et qui forme d’élégants tapis en sousbois. L’épervière orangée, largement répandue dans le sud et qui colonise des prairies entières ainsi que les lisières de bois. Les papillons ne sont pas en reste avec le magnifique Flambé et une espèce exotique pour nous Européens, le Monarque. -3- Nous quittons le Saguenay et entamons une longue remontée vers le nord en direction de la Minganie. La route 138 que nous empruntons est baptisée route des baleines. En effet, en période de migration estivale, diverses espèces de cétacés remontent le Saint-Laurent jusqu’au fjord du Saguenay et il n’est pas rare d’en apercevoir au large. Progressivement, le Saint-Laurent s’élargit pour se jeter dans le golfe du même nom au niveau de la Pointe des Monts dont le pittoresque phare est un des plus vieux d’Amérique du nord. Chemin faisant, nous allons nous arrêter à différents endroits pour découvrir de nouvelles espèces d’orchidées. Platanthera dilatata est une orchidée qui peut atteindre des tailles assez importantes et dont l’épi peut porter jusqu'à une soixantaine de fleurs. C’est une plante élancée et remarquable par la couleur blanc pur de ses fleurs. Largement répandue au Québec sauf dans l’extrême nord, elle peut être abondante au niveau de ses stations et cohabite souvent avec la Platanthère huronensis avec laquelle elle s’hybride très facilement. C’est une plante de milieu humide que l’on peut rencontrer aussi bien en forêt boréale que dans les forêts de feuillus plus tempérées. Cypripedium acaule : Le Cypripède acaule, encore appelé Sabot de la Vierge, est une orchidée à la hampe florale élancée largement répandue dans la partie sud du Québec et très abondante dans ses stations. A la mi-juillet, ce Cypripède est complètement fané au sud alors qu’il est encore visible à l’approche de la Minganie. Il se distingue par son labelle rose parcouru de nervures plus foncées et fendu en deux qui lui permet d’attirer et de piéger les insectes pollinisateurs à l’intérieur du sabot. A l’approche des Mingan, le paysage change et les forêts denses laissent la place à des milieux ouverts avec une végétation boréale et de vastes espaces de tourbières alimentés de cours d’eau et de lacs. Le Québec, l’été, est infesté de moustiques que les québécois appellent maringouins et de toutes sortes de mouches dont la redoutable Simulie. Pour s’en prémunir, un chapeau muni d’une moustiquaire constitue une bonne protection. Cette tenue qui peut rappeler celle des apiculteurs est très appréciable dès que l’on souhaite évoluer dans les espaces naturels humides, n’importe où au Québec. Arethusa bulbosa : L’Aréthuse bulbeuse appartient au genre Arethusa qui ne compte que 2-3 espèces dans le monde, 2 asiatiques et une nord-américaine. A. bulbosa, bien que relativement rare dans le sud de la province, est très présente en Minganie où elle peut former d’abondantes colonies d’individus aux fleurs roses. C’est une orchidée de petite taille dont la tige ne possède en général qu’une seule fleur de couleur rose vif et une discrète feuille fine et étroite. Elle croit dans les tourbières au milieu des Sphaignes et des éricacées. S’étendant de Longue Pointe à Aguanish, l’archipel des îles Mingan, constitué d’une quarantaine d’îles et îlots, abrite une faune et une flore exceptionnelles. C’est l’action cumulée de l’érosion et du gel qui a façonné le littoral calcaire de ces îles, sculptant ainsi de curieux monolithes très caractéristiques. C’est un endroit propice à l’observation des grands mammifères marins (baleines, phoques) et d’importantes colonies d’oiseaux marins tels que macareux, sternes, guillemots, plongeons et eiders. Le paysage des îles Mingan se compose d’une végétation boréale, laquelle se décline en divers milieux successifs: bords de mer, landes, tourbières et forêt boréale. Diverses espèces végétales, dont un grand nombre d’endémiques et d’orchidées peuvent y être observées. De par son statut de Parc national, l’accès aux îles est réglementé et limité en nombre de visiteurs. Il se fait essentiellement en kayak de mer et zodiac. Sur les îles, des sentiers sont aménagés pour randonner le long du littoral ou à l’intérieur. On peut même, sur autorisation, camper sur des aménagements prévus à cet effet. Nous sommes restés 3 jours en Minganie dont 2 consacrés à la visite de 3 îles au départ de Havre Saint Pierre. ier Le 1 jour, nous l’avons entièrement passé sur l’île du Hâvre qui se trouve juste en face de Havre Saint-Pierre. Une journée, une île : idéal pour la randonnée tranquille tout en recherchant des orchidées. Le second jour, nous avons visité successivement, le matin, l’île du Quarry connue pour ses monolithes et l’après-midi l’île de Niapiskau. Cypripedium parviflorum var. planipetalum est un des joyaux des îles Mingan. C’est au niveau de la lande jouxtant le bord de mer qu’on le rencontre, à découvert ou sous les épinettes. C’est une orchidée de petite taille, plus petite que la variété pubescens présentée précédemment dans le Saguenay. Le nom planipetalum vient du fait que la fleur à la coloration jaune présente des pétales plus ou moins plats. Il est assez abondant au niveau de ses stations et forme habituellement de merveilleux bouquets. Amerorchis rotundifolia : L’Amerorchis à feuille ronde, unique représentant de son genre, est une orchidée exclusivement nord-américaine dont la présence au Québec peut être qualifiée de localisée et rare. C’est une plante de petite taille, dotée à la base d’une unique feuille et au sommet d’une inflorescence pauciflore. La forme des fleurs rappelle le genre Orchis auquel l’espèce a été longtemps rattachée. La couleur et les motifs des fleurs présentent une certaine variabilité. C’est une plante qui affectionne les substrats calcaires en des endroits frais et humides et plutôt ouverts. Calypso bulbosa dont nous avons raté la floraison précoce (mai-juin) et n’avons observé que des plantes fanées, possède une répartition circumpolaire. Au Québec, elle est localisée essentiellement en Minganie, Gaspésie et Bas Saint- Laurent. L’espèce se décline en plusieurs variétés : americana de Terre Neuve à l’Alaska, occidentalis de l’Alaska à la Californie, speciosa en Asie et enfin bulbosa en Europe. C’est une plante de très petite taille à la très belle fleur complexe et colorée. Platanthera obtusata : La Platanthère à feuilles obtuses est une discrète plante de sous-bois à la large répartition nordaméricaine de Terre Neuve à l’Alaska. Plus proche de nous, on trouve également cette espèce en Scandinavie. Au Québec, elle est répandue sur tout le territoire et peut être très abondante au niveau de ses stations si bien que, malgré sa petite taille et sa coloration verte, elle reste facilement observable pour les amateurs. Elle pousse au Québec du nord au sud sur divers milieux, plutôt en sous-bois et affectionne les endroits frais. Corallorhiza trifida : La Corallorhize trifide, unique espèce du genre américain Corallorhiza à étendre son aire jusqu’en Europe, est largement répandue sur tout le territoire -4- Québécois où elle peut former, sur ses aires, d’importantes colonies. C’est une plante de petite taille, discrète qui colonise les sousbois de résineux et qui affectionne les milieux humides. Listera borealis : La Listère boréale est une orchidée rare au Québec où on la trouve essentiellement en Minganie. C’est une plante de petite taille, à la couleur verte généralisée même au niveau de ses fleurs. Elle présente à sa base deux feuilles opposées de forme ovale caractéristiques du genre Listera. Le détail de son labelle plat et rectangulaire révèle un joli vert parfois translucide. C’est une plante difficile à observer qui pousse sous les épinettes sur de la mousse humide et qui forme de petites colonies peu fournies en individus. Listera cordata : La Listère cordée est l’une des orchidées les plus répandue au monde avec sa large répartition en Amérique en Asie et en Europe. Au Québec, elle occupe quasi tout le territoire et se révèle abondante au niveau de ses stations si bien qu’il est facile de l’observer. C’est une discrète orchidée à la très petite taille avec ses feuilles opposées en forme de cœur et la coloration rougeâtre de ses très petites fleurs. On la rencontre du Nord au Sud en sous-bois où elle affectionne les endroits très humides. Cypripedium passerinum : Ce Cypripède que nous n’avons pas observé est extrêmement rare au Québec où il n’est à l’heure actuelle connu que de certaines des îles Mingan alors qu’il est plus répandu vers l’ouest du Canada et jusqu’en Alaska. Il est protégé au Québec par le statut d’espèce menacée ou vulnérable. Le Cypripède œuf-de-passereau ainsi appelé à cause de la forme de son labelle est une plante de taille moyenne, à la fleur de couleur blanchâtre et qui pousse en milieu de lande jouxtant le bord de mer sur sol calcaire. En marge des orchidées, les Mingan offrent une flore remarquable avec des plantes endémiques comme la Primevère laurentienne, la Mitrelle nue, l’Iris à feuille étroite ou la Pyrole à feuille d’asaret. Nous reprenons la route cap au sud pour rejoindre en soirée la rive sud du Saint- Laurent au niveau de la ville de Rimouski. Nous consacrons la journée du lendemain à la visite du parc national du Bic. Il s'agit d’un espace naturel de 33 Km², coincé entre l’estuaire du Saint-Laurent et les collines boisées des premiers contreforts de la chaine des Appalaches. C’est un milieu riche qui permet l’observation de nombreux oiseaux marins de rivage et de phoques. La diversité de la végétation n’est pas en reste et l’endroit est connu pour abriter quelques espèces d’orchidées. Platanthera hookeri : C’est une orchidée dont l’aire de répartition se situe dans le ¼ Nord Est du continent nordaméricain. Au Québec, elle est présente au sud et le long du fleuve et du golfe du Saint-Laurent. C’est une plante de taille assez petite mais d’aspect trapu à la coloration entièrement verte même au niveau de ses fleurs. Elle pousse sous couvert de feuillus et affectionne les endroits humides. Elle peut être abondante au niveau de ses stations. Malaxis unifolia : Le genre Malaxis réparti dans le monde compte une dizaine d’espèces en Amérique dont 2 au Québec. Nous avons pu observer une seule de ces deux espèces, le Malaxis unifolié. Son aire de répartition se situe globalement sur la moitié Est du continent Nord-américain. Au Québec, on la rencontre dans la partie Sud de la province. C’est une plante de petite taille, discrète et entièrement verte. De ce fait, elle n’est pas facile à trouver. Son inflorescence a des allures de chou-fleur et porte une cinquantaine de fleurs minuscules. Ce Malaxis colonise divers milieux humides sous couvert de bois et forêts. Nous gagnons l’extrême pointe est de la Gaspésie et plus précisément le village de Percé et son célèbre rocher. Le but est de visiter l’île de Bonaventure au cœur du parc éponyme et qui est connue pour ses importantes colonies d’oiseaux marins qui viennent l’été pour nidifier et se reproduire. Parmi ces oiseaux, on peut observer principalement diverses espèces de Guillemots et surtout des Fous de Bassan qui constituent ici la colonie la plus importante au monde. L’île en partie boisée offre 4 sentiers de randonnée permettant de la traverser d’Ouest en Est et de rejoindre les falaises à oiseaux marins. Nous évoluons dans la forêt boréale et chemin faisant, nous avons pu observer quelques espèces d’orchidées déjà présentées, Pla. huronensis, Pla. obtusata, Cor. maculata et List. cordata au milieu d’une végétation assez dense par endroit. Listera convallarioides : La Listère faux muguet doit son nom à la ressemblance de ses 2 feuilles opposées avec celles du Muguet. Cette orchidée a une aire de répartition disjointe le long du Saint-Laurent et des grands lacs côté Est et sur la façade pacifique côté Ouest. Au Québec, on la trouve dans la partie Sud essentiellement. C’est une plante de taille petite, entièrement verte même au niveau de ses fleurs. Le labelle en forme de triangle aux angles arrondis est translucide. Elle affectionne les endroits humides en milieu forestier. Elle peut être abondante au niveau de ses stations. Notre périple touche à sa fin et il nous manque encore quelques nouvelles espèces d’orchidées que nous espérons pouvoir observer. Nous prenons donc le chemin du retour direction la ville de Québec. Dans les environs Sud de Québec, il existe de grandes étendues de tourbières susceptibles d’abriter deux nouvelles espèces d’orchidées Calopogon tuberosus et Pla. blephariglottis que nous rencontrons sans difficulté. Platanthera blephariglottis : La Platanthère à gorge frangée appartient au groupe des Platanthères frangées et se répartit en gros sur toute la façade Est d’Amérique du Nord de Terre Neuve jusqu’en Floride. Au Québec, son aire de répartition se limite à l’extrémité Sud de la province dans le bas Saint-Laurent. C’est une plante de taille moyenne à la belle inflorescence pouvant porter jusqu’à une trentaine de fleurs blanches au labelle bordé de franges. Elle affectionne les tourbières acides où elle peut composer des colonies abondantes. Calopogon tuberosus : Le genre Calopogon, exclusivement américain, renferme 5 espèces dont Calopogon tuberosus qui est le seul représentant au Québec. L’aire de répartition de cette orchidée se situe sur une bonne moitié Est du continent Nord- américain avec une large répartition Sud concernant la province du Québec. C’est une plante assez haute, élégante, dont la tige peut porter de 3 à 12 belles et grandes fleurs couleur lilas. Elle se caractérise par la structure inversée de sa fleur, le labelle se retrouvant en haut. Ainsi, l'insecte qui se pose sur le labelle va le faire basculer sous son poids vers le gymnostème qui se situe sur la partie basse de la fleur. Dans ce mouvement, -5- l'insecte récupère le pollen sur son dos et peut ainsi polliniser d'autres fleurs. Cette plante affectionne les milieux de tourbières où elle peut former d’importantes colonies. Les nombreuses tourbières du Québec abritent aussi quelques plantes carnivores telles que des Droseras ou la belle Sarracénie pourpre. Cette plante est assez spectaculaire par sa grande taille, sa fleur rouge et ses feuilles en forme d’urne remplies d’eau qui constituent des pièges pour les insectes. Il n’est pas rare de la rencontrer en compagnie de Pla. Blephariglottis et Cal. tuberosus. De retour sur Montréal, nous partons à la découverte des orchidées dont la floraison va peu à peu prendre le relais sur l’ensemble des espèces que nous avons déjà observées tout au long de ce périple, principalement les orchidées des genres Goodyera et Spiranthes. Le genre Goodyera, réparti sur les zones tempérées du globe, renferme en Amérique du Nord 4 espèces, toutes présentes au Québec et dont la floraison s’étale de mi- juillet à fin août. La floraison des individus que nous avons observés était imminente : Goodyera oblongifolia, pubescens et tesselata. Le genre Spiranthes, avec 24 espèces dont 5 au Québec, est très bien implanté en Amérique du Nord. La floraison des Spiranthes s’étale de mi-juillet jusqu’à fin septembre. Nous avons observé un seul individu sans bouton floral Spi. Romanzoffiana. Enfin, nombreux ont été les pieds d’Epipactis helleborine en bouton floral que nous avons observés dans la partie Sud tempérée du Québec. A noter que cette espèce fut introduite d’Europe sur le continent Nord-américain au 19ième siècle. Quelques autres espèces d’orchidées que nous n’avons pas vues bien qu’en floraison lors de notre voyage : Coeloglossum viride et Liparis loeselli espèces que l’on trouve chez nous, Listera auriculata très rare au Québec, Malaxis brachypoda plante très discrète, Platanthera lacera occasionnelle au Québec et enfin Platanthera orbiculata. Parmi les références, nous citerons tout d’abord le récit paru en 2000 dans la revue L’Orchidophile : « Les orchidées du Saint-Laurent, voyage SFO au Québec, 1998 », excellent article écrit par Jean-Pierre Amardeilh, relatant le parcours et la découverte des orchidées indigènes du Québec par un groupe d’orchidophiles membres de la SFO. Ensuite le très beau livre de Sylvain Beauséjour intitulé « Les orchidées du Québec » qui recense toutes les espèces répertoriées au Québec en précisant leur période de floraison et leur type de biotope. Pour terminer, quelques ouvrages de botanique que l’on peut trouver sur place. Nous remercions beaucoup Elisabeth et Jean-Luc pour ce merveilleux voyage au Québec. Présentation de Plantes Isabelle ROUSSEL Angraecum magdalenae x Aeranthes grandiflora Angraecum mauritianum x dryadum Cattleya maxima Venezuela, Colombie, Equateur et côte Nord du Pérou Alain LOUBÈRE Masdevallia hybride Masdevallia hybride Oeceoclades petiola x antsyngiensis Denise ROUCOULE Dendrobium hybride de kingianum -6-