2
développés leur imposent un modèle de croissance « raisonnable » qui ne tiendrait pas
compte de leurs spécificités nationales (niveau et attentes de développement économique,
structure de gouvernance, etc.) Les sociétés civiles voient un nouveau stade du capitalisme,
« le capitalisme vert », qui cherche de nouvelles formes d'accumulation en s'appropriant des
biens communs (eau, forets, terres, biodiversité, …), sans remettre véritablement en cause
les systèmes de production et de surconsommation actuels.
En effet, certaines organisations de la société civile craignent que ce nouveau paradigme
n'ouvre de nouveaux territoires à l’économie qui exploite les personnes et l’environnement,
alimentant ainsi le mythe que la croissance économique infinie. Elles estiment que
l’économie verte cherche à soumettre tous les cycles vitaux de la nature aux règles du
marché et à la domination de la technologie, de la privatisation et de la marchandisation de
la nature et de ses fonctions, ainsi que les savoirs traditionnels, en renforçant les marchés
financiers spéculatifs grâce aux marchés du carbone, aux services environnementaux, aux
compensations pour la biodiversité et au mécanisme REDD+ (Réduction des émissions de
CO2 provenant de la déforestation et de la dégradation forestière). De plus, elle promet
l’expansion du système alimentaire agro-industriel, l’une des causes les plus importantes des
crises climatiques, environnementales, économiques et sociales, approfondissant la
spéculation sur les aliments et favorisant les intérêts des multinationales de l’agro-industrie,
au détriment de la production locale, paysanne, familiale, des peuples indigènes et des
populations autochtones, affectant ainsi la santé de tous.
Le Secours Catholique, qui a contribué aux réflexions menées au sein du collectif français Rio
+20
, partage les différentes craintes soulevées par l’ensemble de la société civile mais reste
ouvert à la possibilité d’évolution du modèle d’économie verte et aux amendements que
ressortiront de la prochaine Conférence des Nations Unies. En effet, malgré la définition
proposée par le PNUE, il n’existe pas aujourd’hui une définition consensuelle de l’économie
verte au sein des différents Etats. A moins d’un mois de la Conférence tout reste à négocier.
Le Secours Catholique attend que des amendements au modèle incluant des garanties pour
les populations les plus fragiles et prenant en compte le pilier social du développement
durable, peu développée dans sa version actuelle, soient réalisés.
L'équité sociale repose sur les principes fondamentaux des droits de l'homme et des libertés
individuelles. Elle a pour principe la justice et la solidarité entre les pays développés et les
pays en voie de développement et entre toutes les générations. Elle vise à lutter contre la
pauvreté, l'exclusion, les discriminations et pour le respect des diversités culturelles.
Les termes équité et inclusion sociale sont mentionnés tout au long du rapport de l’UNEP, or
leur évocation lors du document Draft Zero est plus que minimaliste.
http://cupuladospovos.org.br/fr/2012/05/ce-qui-est-en-jeu-a-rio-20/
Le Collectif français RIO+20 réunit une cinquantaine d’organisations de la société civile française : des
syndicats, des ONG de solidarité internationale et des ONG d’environnement. Le Collectif fait
régulièrement des appels à participation auprès d’autres organisations souhaitant participer à la
réflexion et à la mobilisation en vue de Rio+20.
http://collectif-france.rio20.net/