continuité de la transmission si elles sont absorbées par un anophèle. Elles y accomplissent un
cycle de multiplication long, en comparaison de la vie d’un anophèle adulte, avant de le rendre
infectant. La transmission du paludisme exige la présence concomitante de ses trois acteurs, le
Plasmodium, l’anophèle et l’Homme, seul réservoir connu de parasites.
Les anophèles ont une vie larvaire aquatique avec des exigences de biotope strictes,
différentes selon les espèces. Les modifications de l’environnement, en particulier le
défrichage pour la création de zones de culture, leur sont en général favorables. Cette situation,
évidente en Afrique, l’est moins en Asie et dans les Amériques où les destructions du couvert
végétal dense peuvent être défavorables à des espèces endémiques ombrophiles.
Une seule infection palustre réussie permet la multiplication intense des protozoaires chez
l’homme. Elle aboutit, en absence d’immunité acquise efficace ou de traitement, à une maladie
aiguë. Celle-ci peut tuer en quelques jours (cas de Pl. falciparum) ou provoquer des crises
itératives se répétant pendant quelques mois (cas des autres Plasmodium). Les médicaments
antipalustres sont nombreux. L’essentiel est la possibilité d’un accès rapide à une structure de
soins capable d’établir un bon diagnostic et de procurer un traitement efficace. C’est avant tout
une question d’organisation, de formation des hommes, de disponibilité de revenus, certains de
ces traitements étant onéreux (jusqu’à 40 euros pour le traitement d’un accès). Le paludisme
est surtout grave pour les populations démunies, sans accès à des professionnels de la santé
compétents et à des soins.
Le paludisme a été présent dans une grande partie du territoire brésilien. A partir de 1870,
l’attention a été portée sur les épidémies atteignant les nombreux émigrants quittant les régions
arides du Nord-Est, dans l’ensemble libres de cette infection, et qui allaient s’installer en
Amazonie pour la récolte de l’hévéa sauvage. Les plaines côtières des états de Rio de Janeiro et
de São Paulo furent également atteintes par de graves épidémies à la fin du 19ème siècle, peut-
être liées à une détérioration du drainage et de l’irrigation. La deuxième guerre mondiale
entraîna une nouvelle forte demande de latex amazonien et un accroissement des cas. Pour une
population de 55 millions d’habitants, le nombre annuel de cas au Brésil était estimé durant les
années 1940 entre 4 et 5 millions, plus de la moitié provenant de l’Amazonie. Une
cinquantaine d’espèces d’anophèles ont été observées au Brésil. Les vecteurs principaux sont
An. darlingi et An. aquasalis. Ce dernier a été signalé dans l’intérieur du Nord-Est, où il est le
seul vecteur endémique, jusqu’à 200 km de la côte et 600 m d’altitude (10-12).