___________________________________________LE DIAGNOSTIC D’UN « DIAGNOSTIC » 3
Parons à la « paranoïa »
Après avoir appâté l’entourage du « patient » au moyen des graines constituées par le « trouble de la
personnalité paranoïaque », le « délire paranoïaque », voire les « bouffées délirantes aiguës »1 (attention : fumer
nuit à la santé…), le « PIA »2 peut alors envisager de passer aux choses « sérieuses ». Le « patient » lui
étant livré « symptômes en mains », il a carte blanche pour lui appliquer sa « thérapie » d’oiseleur.
(Rappelons qu’il n’y pas nécessairement de malignité intentionnelle dans l’élaboration de ce type de
processus « thérapeutique ». Au contraire, on observe le plus souvent –tant de la part de l’entourage que
de celle du « thérapeute »- un souci constant de bienveillance « sanitaire ». Ce n’est pas un hasard si l’on
prétend que l’enfer est pavé de bonnes intentions… Celles-ci relevant des seules apparences délivrées par
l’analyse d’un ressenti instantané, il s’agit de les « transcender » afin de porter un regard objectif sur les
résultats.)
Le « diagnostic » va être ici porté à son paroxysme. Ce qui va justifier les « soins » afférents. Si
« l’oiseau-patient » se laisse mettre en cage, il peut écrire une lettre d’adieu à sa liberté… comme à sa
santé. Étiqueté « paranoïaque » -quelles qu’en soient les nuances sémantiques-, il entre dans un univers
regorgeant « d’experts »… mais réputé quasi incurable ! (La « paranoïa » partage d’ailleurs cette
redoutable réputation avec son double négatif : la « schizophrénie ».) À cela, rien de si étonnant puisque
cela répond à une logique d’une simplicité enfantine : une maladie imaginaire ne peut qu’aboutir à une
guérison du même ordre !
L’imaginaire étant sans limites, il fournit nonobstant une vaste littérature sur un sujet qui, par
définition, n’existe pas : la « symptomatologie » confluant vers la « paranoïa » ne saurait déroger à cette
règle. Examinons donc la version originale de cette effrayante « maladie »… toujours avec les « sous-
titres » de traduction (entre crochets), comme il se doit.
La paranoïa (du grec pará « à côté » et noûs « esprit ») est au sens premier une maladie mentale chronique du groupe des
psychoses, caractérisée par un délire d'un type particulier dit délire paranoïaque pour lequel il existe plusieurs thèmes récurrents. Il
faut en différencier la personnalité paranoïaque, qui est un caractère particulier chez certains sujets, mais sans développement
d'un délire (même si une personnalité paranoïaque peut évoluer vers une authentique paranoïa). Dans un sens rivé, le terme
paranoïa est aujourd'hui dans le langage commun ou journalistique utilisé pour rendre compte d'états comme la méfiance ou la
suspicion, qui ne sont pas en eux-mêmes pathologiques. [ Bien entendu, nous retrouvons dans cette définition commune
toutes les pierres avec lesquelles le mur de la « maladie » aura été bâti : le « délire » sous toutes ses déclinaisons
rebaptisées « thèmes » (sans doute pour les forts en la matière…), le « développement » se calquant sur celui d’un
virus destructeur de cellules (!), sans omettre l’incontournable « trouble de la personnali». Afin d’ajouter un soupçon
de crédibilité à cette marée aussi montante que nauséabonde, on accordera le bénéfice du doute au commun et au
journaliste qui ont l’honneur de se voir accorder un certificat de bonne santé ! ]
Présentation générale
Historiquement, le terme de paranoïa était utilisé en Allemagne tout au long du XIXe siècle pour qualifier tout type de délire. En
1879, Richard von Krafft-Ebing isole les formes hallucinatoires (paranoïa hallucinatoria) des autres délires (paranoïa combinatoria).
C'est Emil Kraepelin qui définit plus précisément la paranoïa à la fin du XIXe siècle comme le « développement lent et insidieux
d'un système délirant durable et impossible à ébranler, et par la conservation absolue de la clarté et de l'ordre de la pensée, du
vouloir, et de l'action »[1].
Dès lors, la paranoïa est définie comme un délire chronique, organisé, structuré, logique dans son développement, comportant le
plus souvent un sentiment de persécution, entraînant une forte adhésion du patient, mais n'entravant pas les autres fonctions
psychiques. Ce type de délire, dit délire paranoïaque apparaît préférentiellement chez des sujets marqués par un trouble de la
personnalité paranoïaque pré-existant.
En français, l'adjectif qui correspond à paranoïa est paranoïaque et il ne doit pas être confondu avec le terme paranoïde, de sens
très différent (délire paranoïde) et utilisé pour décrire certains types de schizophrénie.
[ Le souci d’inscrire la « maladie » dans une sorte de continuum historique lui confère naturellement son autorité,
flattant sans doute l’inconscient collectif qui veut que la sagesse vienne avec l’âge ! Remarquons en passant cette
savante distinction opérée entre « paranoïaque » et son antithèse « paranoïde », portant en germe la synthèse que
formera le « trouble bipolaire »…]
(1) cf. « le diagnostic d’un "diagnostic" » (1 et 2), dans la même rubrique sur ce blog.
(2) « PIA » : cf. « Vous avez dit Carême ? », dans la même rubrique sur ce blog.
Les personnalités ou caractères paranoïaques
Le diagnostic de troubles de la personnalité suppose, chez les personnes affectées, un ensemble de traits de personnalité fixes et
rigides apparaissant généralement lors de l'adolescence et remarquablement stables dans le temps. Ils entraînent soit une
souffrance, soit des dysfonctionnements. [ Qui détermine les normes de la « fonctionnalité » ? ]
Il est d'usage de distinguer deux types de personnalités paranoïaques : la personnalité (ou caractère) paranoïaque proprement
dite, et la personnalité sensitive. Ils sont susceptibles de diverses complications. [ …dans leur interprétation, sûrement ! ]
Il faut cependant noter que dans certaines situations (syndrome dépressif, trouble anxieux, stress) on peut observer des traits qui
pourraient faire évoquer une personnalité sensitive, mais qui sont liés à l'état psychologique, et donc contextuels, transitoires et
réversibles. On ne peut donc pas parler dans ce cas de trouble de la personnalité. [ Avant de plonger en apnée en eaux
troubles, il est parfois bon de remonter respirer l’air moins pollué du réel !… ]
La personnalité (ou caractère) paranoïaque
Ce trouble affecte 0,3 à 2,5 % de la population générale[2]. D'un point de vue sémiologique les personnalités paranoïaques se
caractérisent par quatre traits fondamentaux qui entraînent à terme une inadaptabilité sociale :
1. la surestimation pathologique de soi-même ;
2. la méfiance extrême à l'égard des autres ;
3. la susceptibilité démesurée ;
4. la fausseté du jugement.
Le DSM-IV définit ainsi le trouble de la personnalité paranoïaque[3] :
État de méfiance soupçonneuse envahissante envers les autres dont les intentions sont interprétées de manière malveillante. La
personnalité paranoïaque implique la présence d'au moins quatre des sept symptômes suivant :
le sujet s'attend, sans raisons suffisantes, à ce que les autres l'exploitent, lui nuisent ou le trompent.
Il est préoccupé par des doutes injustifiés concernant la loyauté ou la fidélité de ses amis/associés.
Il est réticent à se confier à autrui car il craint que l'information ne soit utilisée contre lui.
Il discerne des significations cachées, humiliantes ou menaçantes dans les événements anodins.
Il ne pardonne pas d'être blessé, insulté ou dédaigné.
Il perçoit des attaques contre sa personne ou sa réputation, auxquelles il va réagir par la colère ou la contre-attaque.
Il met en doute de manière répétée et sans justification la fidélité de son conjoint.
[ pour tous ces « symptômes », cf. Le diagnostic d’un "diagnostic" 2, dans la même rubrique sur ce blog ]
La personnalité sensitive
C'est un type de personnalité paranoïaque marqué par un sens élevé des valeurs morales, l'orgueil (une haute estime de soi-
même, qui conduit à se considérer comme jamais suffisamment reconnu à sa juste valeur), une hyperesthésie relationnelle
entraînant une grande vulnérabilité dans les contacts sociaux, et une tendance à l'autocritique, à l'intériorisation douloureuse des
échecs et à la susceptibilité. On ne retrouve pas l'hypertrophie du moi ni la quérulence présentes chez les autres personnalités
paranoïaques. [ Idem ]
Description de la psychose paranoïaque ou paranoïa
Il existe plusieurs types de paranoïas qui possèdent cependant un certain nombre de caractères communs. [ Nous avons
échappé de peu à la dispersion… ]
Caractères communs
La paranoïa est une affection mentale chronique du groupe des psychoses. Elle survient en général entre 30 et 40 ans, chez des
individus qui présentaient le plus souvent une personnalité paranoïaque préalable, et elle est centrée sur un délire. [ Laissons aux
jeunes le privilège des simples « bouffées délirantes »… ] Le délire est un trouble du contenu de la pensée caractérisé par la
permanence d'idées délirantes (c'est-à-dire des idées manifestement en désaccord avec la réalité et les croyances habituellement
partagées) dont le sujet est convaincu[4] [ Prière de ne rien changer aux petites habitudes liées à une « réalité »
consensuelle, sous peine d’y perdre sa « santé » ! ] Au cours de la paranoïa, ce délire est dit délire paranoïaque, et il est
complètement différent du lire paranoïde observé quant à lui dans la schizophrénie. C'est une différence de nature et pas de
degré qui existe entre les deux termes comme le montre le tableau suivant :
Délire paranoïde vs délire paranoïaque
Délire paranoïde
Délire paranoïaque
Mécanisme délirant
Mécanismes multiples (hallucinations,
interprétations, etc.)
Mécanisme principalement interprétatif
Thématique délirantes
Thèmes multiples
Thème unique (persécution, préjudice, complot,
jalousie, etc.)
Degré de systématisation du
délire
Non systématisé (pas de cohérence interne)
Hautement systématisé
Le délire paranoïaque présente donc plusieurs particularités :
il utilise presque uniquement pour s'édifier un mécanisme d'interprétation. Autrement dit, le sujet perçoit bien ce qui lui
arrive, mais il attribue à son expérience un sens différent de la réalité. (Exemple : « Le feu est passé au rouge quand je suis arrivé
en voiture, cela montre bien qu'on me surveille. »)
Les thèmes (c'est-à-dire le contenu) du délire sont variés, mais concernent souvent des idées de persécution, de préjudice,
de jalousie, de complot, etc.
Le délire est dit hautement systématisé c'est-à-dire qu'il présente un haut degré de cohérence interne. Dans la mesure où il
se développe de manière parfaitement cohérente et logique, même si cela est sur des prémisses fausses, il peut entraîner
l'adhésion complète de l'auditeur. [ On jurerait le descriptif -plus vrai que nature- d’un « diagnostic » !… ]
Enfin, le délire paranoïaque est dit :
o soit en secteur lorsqu'il reste limité à un domaine de la vie du patient (exemple : un homme délire sur le fait qu'il est trompé
par sa femme, mais ne présente aucune idée délirante dans les autres secteurs de sa vie) ;
o soit en réseau, lorsque le délire concerne peu à peu tout le fonctionnement psychique du sujet et tous les secteurs de sa vie
(comme dans la théorie du complot généralisé).
Le délire peut être en sourdine plusieurs années, avant que n'éclatent les troubles. [ Sans doute est-ce grâce à ce genre de
brillant constat que l’on a pu mettre au point les bombes à retardement… ] Lorsque la maladie est déclarée, elle devient
chronique, évoluant par poussées. [ On ignore encore si l’accouchement est douloureux… ] Il existe trois types principaux de
délires paranoïaques : délires passionnels, délire d'interprétation et délire de relation des sensitifs.
Suit toute une litanie de « délires » -déclinés depuis les trois cités ci-dessus- déjà aperçus dans le
premier « épisode » de Diagnostic d’un « diagnostic ».
De la personnalité paranoïaque
Le risque est principalement l'évolution vers une psychose paranoïaque constituée. Elle n'est pas systématique, et le patient peut
montrer jusque-là une parfaite adaptation sociale (normopathie). [ Même dans la normalité, il faut y ajouter du pathos ! ]
De la psychose paranoïaque
Syndrome dépressif avec risque suicidaire (c'est dans la paranoïa sensitive que cela est le plus fréquent)
Passage à l'acte hétéro-agressif sous-tendu par des motivations délirantes. Cela peut aller jusqu'au meurtre du persécuteur
désigné. [ Ce dernier ne perd pas au change : il gagne ainsi le statut protégé de victime potentielle, avec la bénédiction
d’une « science » médicale qui s’est donnée pour mission d’exploiter sa peur. ]
Dangerosité [ Nous franchissons ici une étape décisive dans le suivi « médical »… ]
La dangerosité psychiatrique des patients affectés par des psychoses paranoïaques n'est pas à gliger. Elle est d'autant plus à
craindre :
qu'il existe un persécuteur désigné, c'est-à-dire un individu précis, jugé comme étant responsable des persécutions que le
sujet pense endurer [ De fait, l’énorme pression psychologique que subit le « patient » ne s’est pas enflée à partir de
rien : il a donc fallu qu’une personne précise manifeste en premier lieu sa suspicion « sanitaire » à son égard. Cette
personne est donc bien le responsable des persécutions qui s’en sont suivies, et que le sujet fait bien davantage que
« penser » endurer. Ce « persécuteur désigné » est autant à plaindre qu’à blâmer, car on oublie simplement de
préciser que ses « motivations » à lui sont uniquement fondées sur la peur de l’autre. La PEUR est ici le maître-mot, le
travail du « thérapeute » consistant précisément à rassurer ceux qui ont peur, et à transférer cette peur sur le
« patient ». Sa méthode ? Cristalliser la peur existante en la « justifiant » par la « dangerosité » du « patient » ! Par le
seul poids des mots, ce dernier devient une sorte de prédateur. Ce qui ne manque pas d’ajouter de la peur à la peur, et
d’envenimer ce qui reste de saines relations humaines. C’est là l’antithèse absolue de toute thérapie digne de ce nom,
puisqu’il s’agit d’isoler froidement un frère en humanité en le suspectant a priori d’être sur le point d’adopter un
comportement de bête fauve ! À un niveau aussi vil, l’alibi de la « santé » est-il encore crédible ? Certes, le « patient »
peut perdre patience devant un tel monceau de sottise… mais QUI attise implacablement son impatience ? ]
que le délire évolue de longue date et s'est enrichi au cours du temps
qu'il existe un trouble de l'humeur concomittant [ Être de mauvaise humeur face à la mauvaise foi ambiante relève-t-il
vraiment de la « pathologie » ? ]
qu'il existe un alcoolisme et/ou une consommation excessive de cannabis [ Quoi de si étonnant ? La tentation de
recourir à des moyens ponctuels d’évasion d’un réel littéralement infecté par une atmosphère « sanitaire » peut même
fournir une sorte de soupape de détente… ]
Diagnostic différentiel
La paranoïa ne doit pas être confondue avec :
La schizophrénie (mais on observe dans cette dernière un repli autistique, un syndrome dissociatif, et le délire y est de type
paranoïde) ;
La psychose hallucinatoire chronique (le mécanisme du délire y est presque uniquement hallucinatoire);
La paraphrénie (le délire est à thème fantastique, imaginatif, sans persécution);
La bouffée délirante aiguë (il s'agit d'adultes plus jeunes, les troubles apparaissent brutalement et sont transitoires de l'ordre
quelques semaine à quelques mois);
Une confusion mentale
Un syndrome démentiel débutant (association à une détérioration mentale débutante).
Un trouble de l'humeur, en effet certains cas de dépressions comportent un délire persécutif. Dans ce cas-là, les signes de
paranoïa apparaissent de manière contemporaine au trouble de l'humeur. [ Certains « patients » peuvent en effet être abattus
par les persécutions idiotes qu’ils subissent… ]
Des éléments paranoïaques sont fréquemment observés au cours des encéphalopathies alcooliques comme le syndrome
de Korsakoff
Enfin, certaines tumeurs cérébrales, notamment dans la gion du lobe frontal du cerveau, peuvent donner des tableaux
évoquant la paranoïa. [ Afin de ne pas oublier que l’être humain est aussi incarné, on revient de temps à autre au soma !
En se limitant au cerveau, bien entendu : l’élément le plus noble… et le moins connu, même par les « experts ».
Surtout par les « experts » ?… ]
Certains produits peuvent donner des réactions paranoïaques transitoires
On parle alors communément de "bad trip" ou de "trip parano". Les produits suivants sont les plus souvent incriminés :
Cannabis et tous les dérivés du THC
Cocaïne et Crack
Hallucinogènes
[ L’accent est ici porté sur les substances illicites, destinées à détourner l’attention sur TOUTES LES AUTRES : celles
qui vont constituer le « traitement »… ]
Traitement
Compte tenu du déni des troubles qui accompagne cette affection, bon nombre de personnes qui en sont atteintes restent sans
suivi. Le délire paranoïaque installé est pris dans le caractère et la construction même de la personnalité. Souvent toute proposition
de soins est interprétée comme une agression. [ Tout simplement parce qu’elle EST une agression caractérisée. ] Du fait
des modalités relationnelles particulières des patients paranoïaques, et du risque que le soignant soit intégré au délire et désigné
comme persécuteur, la prise en charge est rarement possible en cabinet, souvent elle est institutionnelle, faisant appel à une
équipe pluridisciplinaire de soignants. [ Et si les « soignants » commençaient par soigner LEUR déni ? ]
La relation avec le patient paranoïaque
La relation thérapeutique avec le patient paranoïaque est difficile. Le risque est que le thérapeute soit initialement idéalisé, avant
que cet amour ne se transforme en haine et en sentiment persécutif. [ Dans un premier temps, le « soignant » peut encore
faire illusion. Fatigué du vent de folie qui secoue son entourage, le « patient » place ses denières espérances en lui,
supposant qu’il puisse remettre de l’ordre dans ce climat délétère, et que lui au moins tienne compte de sa souffrance
morale (et non psychique). Puis il prend assez vite conscience du traquenard dans lequel on l’a poussé : car il lui
apparaît que ce n’est pas LUI que « soigne » le « soignant »… ] Dans ces circonstances, il n'est pas rare que de tels patients
développent une relation délirante avec leur médecin ou leur thérapeute. Il est ainsi important de garder toujours une position
chaleureuse mais suffisamment distante, et de travailler en équipe autour du patient. [ Équipe musclée, il va sans dire… ]
Traitement médicamenteux
Le traitement médicamenteux de fond de la psychose paranoïaque fait principalement appel aux neuroleptiques dits incisifs, c'est-
à-dire possèdant des propriétés antidélirantes (halopéridol, risperidone, olanzapine...) qui permettent de réduire le délire sans
parvenir toujours à le supprimer complètement. [ On ne parvient pas à « supprimer complètement » le contact au réel du
« patient » : on pourrait suggérer le retour à une « thérapie » plus radicale, comme l’était la… guillotine. ]
Au cours des phases dépressives et dans le délire de relation des sensitifs, un traitement antidépresseur peut-être indiqué.
Lors des exacerbations anxieuses, des périodes d'agitation ou de risque de passage à l'acte, un neuroleptique plus sédatif
peut être prescrit (cyamémazine, chlorpromazine, lévopromazine...) de manière transitoire.
[ Jusqu’à présent, le « patient » ne subissait « qu »’un viol psychologique, social et spirituel. Un pas de plus est ici
franchi, puisque qu’on va à présent porter une atteinte décisive à son CORPS. Au moyen de neuroleptiques dont on ne
cache pas qu’ils sont incisifs, on va introduire des substances chimiques lourdes dans un organisme SAIN. Autrement
dit, on va nécessairement créer de toutes pièces de profonds désordres organiques dont nul ne maîtrise les
conséquences, puisqu’elles varient d’une personne à l’autre. Licites, ces substances produiront -entre autres- les effets
analogues à ceux décrits un peu plus haut propos des drogues illicites). Derrière les « propriétés antidélirantes » se
tapissent des effets particulièrement pervers, puisque ces produits vont générer des perturbations redoutables, d’ordre
neuronal ou cérébral, sous couvert d’une « stabilisation » de surface. Ce ne sont que les effets primaires. Les effets
secondaires sont multiples, tant dans l’espace que dans le temps. ]
Psychothérapie
La place des psychothérapies dans le traitement est restreinte pour ces patients qui ne se considèrent généralement pas comme
malades et qui possèdent de faibles capacités d'introspection et de remise en question. Elles peuvent cependant être proposées
dans certains cas.
[ De fait, la psychothérapie est censée traiter un mal-être personnel dûment ressenti, et non la projection fantasmatique
du mal-être des autres sur soi ! Les « faibles capacités d’introspection et de remise en question » ne sont rien d’autre
qu’une saine résistance à hériter malgré soi d’un mal-être collectif. Elle peut « cependant être proposée dans certains
cas » : lesquels ? Ceux le « patient », de guerre lasse, consent à assumer la lâcheté de son entourage afin de
relâcher la pression ? ]
Hospitalisation [ Dans ce contexte sulfureux, c’est l’autre nom de l’emprisonnement d’un innocent ]
Idéalement, les soins s'organisent en ambulatoire, mais dans certains cas, une hospitalisation est nécessaire :
Lors de phases dépressives faisant courir un risque de passage à l'acte suicidaire, parfois accompagné
d'homicide (suicide étendu). [ La pression psychologique insoutenable qui s’exerce sur le « patient » reste évidemment
un facteur majeur de « phases dépressives ». Comme toujours, on traite les effets du « risque » : rarement -sinon
jamais- ses causes. ]
Au cours des phases d'exacerbation délirante, sutout s'il existe un persécuteur désigné, c'est-à-dire une
personne que le patient rend responsable des ennuis qu'il traverse (une personne à l'origine du complot contre lui, des
persécutions qu'il endure, etc.) Dans ces cas-là, un risque d'agression voire d'homicide existe faisant de
l'hospitalisation une urgence absolue. [ L’atout du langage « médical » est qu’il autorise une apparence de
« prudence » après avoir créé un état d’affolement général qui suscite cette prétendue « urgence absolue ». La
« dangerosité » ne s’applique pas à un criminel avéré, mais à un criminel « potentiel » ! Au nom de la « prévention
médicale », bien entendu. ]
En France, l'hospitalisation doit alors se faire sur le mode de l'hospitalisation sous contrainte, et plus précisément de
l'hospitalisation d'office (HO)3, mesure administrative décidée par le Préfet et permettant l'hospitalisation des patients
représentant un danger pour l'ordre public et la sûreté des personnes, lorsque ce danger est lié à un trouble mental.
[ Ce faux alibi d’un « trouble mental » va ainsi permettre la confiscation de la liberté individuelle. Non seulement cette
confiscation sera-t-elle opérée en toute impunité, mais elle va être avalisée -voire recommandée !- par la loi… ]
L'hospitalisation permet la prise en charge par une équipe soignante pluridisciplinaire, ce qui autorise le plus souvent
un apaisement et une stabilisation des troubles si une relation thérapeutique parvient à être ébauchée.
[ « L’apaisement » par un état déclaré de guerre « sanitaire » : il fallait oser… Derrière les murs de « l’hôpital », la
« stabilisation » s’opère en effet par des moyens de contention physique, chimique, neurochirurgicale… voire électro
chirurgicale : sans doute est-ce là « l’équipe soignante pluridisciplinaire » !… ]
L’impressionnante loghorrée juridique de la loi n°90-527 relève du souci -légitime, au demeurant-
d’éviter les internements dits arbitraires. Le législateur n’est pas avare de multiples précautions destinées à
contrecarrer ce risque dans tous les cas. Cela n’a visiblement pas suffi puisqu’on s’inquiète en haut lieu
d’une étrange croissance d’internements de ce type ! Et pour cause : le problème de fond n’est JAMAIS
posé. Parmi les « multiples précautions », QUI présente un « avis motivé » au représentant de la loi ? Sur
QUI repose la décision « légale » d’internement prise par ce dernier ? Sur un -voire plusieurs- de ces
« experts » qui établissent les « diagnostics » et décèlent les « symptômes » décortiqués dans ces
pages !… C’est dire que par définition, la loi s’oppose d’emblée à la justice puisque TOUT internement
s’avère arbitraire par essence.
Théories sur l'origine de la paranoïa
Il n'y a pas de cause univoque biologique ni génétique reconnue à la paranoïa. Pour la psychanalyse, la paranoïa
trouve sa source sur une blessure narcissique précoce (lors des premières interactions entre un sujet, plus ou moins
fragile et son milieu plus ou moins capable de le rendre encore plus vulnérable). Les premières identifications sont
défaillantes et le trouble de la personnalité progresse souvent de manière latente jusqu'à l'adolescence. Freud et Lacan
se sont intéressés à la psychanalyse de la paranoïa, notamment à travers l'étude de l'autobiographie d'un magistrat, le
Président Schreber. Ils ont décrit des mécanismes de défense prévalents au cours de la paranoïa : le clivage du moi, la
projection et le déni. [ Comme toute « maladie » de ce type, ses « causes » relèvent de pures hypothèses d’écoles. Ce
qui ne dissuade personne d’en administrer des « traitements » dont les conséquences, elles, ne seront plus du tout
hypothétiques. ]
Problèmes posés par l'utilisation de ce diagnostic
Certaines recherches du champ de la sociologie ont mis en évidence que l'attribution du diagnostic de paranoïa pouvait
constituer un moyen de délégitimer la parole de groupes minoritaires[6]. [ Était-il nécessaire d’entreprendre de longues
recherches sociologiques pour « mettre en évidence »… une pareille évidence ? ]
Selon certains auteurs le fonctionnement paranoïaque pourrait être appliqué de manière collective à des
groupes, notamment à certains groupes à fonctionnement totalitaire. [ Toujours le mécanisme de la projection.. ]
Un diagnostic de paranoïa posé dans un contexte totalitaire est hautement suspect. [ À qui le dit-on ! Certains
contextes « médicaux » totalitaires ne sauraient déroger à la règle… ] Il a parfois été utilisé pour museler les opposants
politiques en les faisant interner, comme en URSS : Alexandre Soljenitsyne fut ainsi considéré comme paranoïaque par
les autorités de son pays.
La paranoïa entretien des liens étroits avec la théorie du complot. [ Ce dernier lien -moins étroit !- apporte
naturellement une assise historique à cette fameuse « théorie » qui préexiste tant et si bien à ce système « sanitaire »
soigneusement verrouillé qu’on ne saurait le suspecter une seconde de le récupérer à son profit… ] Il est parfois trés
difficile de faire la part des choses, les délires paranoïaques apparaissant souvent comme fortement logiques et
cohérents, ils sont susceptibles de convaincre les auditeurs. [ La pathologisation forcenée du propos a bien sûr pour
objet de briser cette conviction. ] Dans un certain nombre de cas, les individus affirmant connaître une théorie du
complot et se faisant le devoir d'en prévenir le monde, sont des sujets paranoïaques.
À suivre…
(3) HDT et HO : cf. le texte complet de la loi n° 90-527 du 27 juin 1990.
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