« la même sincérité » (l. 19), « la même franchise » (l. 10-11) « toute la vérité » (l. 2) C’est
encore une fois un signe d’objectivité. En plus, l’expression « toute la vérité » montre qu’il s’agit
d’une vérité absolue. Il y a une affirmation véhémente d’une volonté de vérité.
Pour Rousseau, les premières lois sont celles de la propriété et sont donc basées sur des rapports de force.
Dans son Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes, il dit : « Le premier
qui, ayant enclos un terrain, s’avisa de dire : ceci est à moi, et trouva des gens assez simples pour le
croire, fut le vrai fondateur de la société civile ». A partir du moment où il y a une différence, il y a une
comparaison et donc de la jalousie, de l’insatisfaction et de la frustration. La société forme donc des
hommes de plus en plus frustrés. Pour Rousseau, jouer le jeu de la société, c’est devenir prisonnier.
Répétition « nature » (l. 3, 6) Rousseau n’analyse pas l’homme en société mais dans sa nature.
L’expansion du nom, « la vérité de la nature » est intéressante car pour Rousseau la nature est ce
qu’il y a de meilleur chez l’homme, il est bon à l’état naturel.
Le Ruban volé : Dans son jeune âge, Rousseau vole un ruban mais lorsqu’on demande qui est coupable de
cette faute, il laisse accuser une jeune domestique qui va se faire renvoyer, laissant la porte ouverte à la
mendicité et à la prostitution. Rousseau montre qu’il a été vil et méprisable mais se défend en rejetant la
faute sur la société qui ne lui a pas parlé gentiment. Il ne pensait qu’à sa propre « survie ». Rousseau est
le premier à renverser la faute sur la société : l’Homme est bon.
On remarque que ce texte a valeur apologétique car malgré une volonté d’objectivité, on a pu analyser une
certaine part de subjectivité.
B) Les Destinataires
Périphrases « le souverain juge » (l. 9), « Etre Eternel » (l. 16) Le destinataire est D.ieu et est
désigné par plusieurs périphrases. Rousseau donne ainsi plusieurs gages d’authenticité. Le titre du
livre, Les confessions, donne également un aspect religieux au texte. Il ne l’appelle cependant pas
D.ieu mais emploie des périphrases. Il parle en quelques sortes au « D.ieu des philosophes » et pas
à celui d’une religion particulière. Le « souverain juge » dévoile l’optique du jugement.
Champ lexical du jugement (juger, jugement, juge) Le livre de Rousseau devient plaidoyer ce
qui trahit Rousseau. En effet, alors qu’il est censé dénoncer ses fautes, Rousseau va s’en servir pour
se défendre. De plus, le fait que ce soit un plaidoyer provoque un manque d’objectivité.
Discours direct à D.ieu (l. 9-20) La mise en scène est théâtrale. Le but est de prendre D.ieu à
témoin. C’est une garantie de franchise et de vérité car on ne peut pas mentir devant D.ieu. C’est
une caution, un gage d’authenticité.
Le XVIIe siècle est le siècle où l’on s’attaque à la religion. Les humanistes sont des croyants : ils donnent
une place énorme à l’homme mais ont simplement changé leur manière de lire la Bible. Mais le XVIIe
siècle, lui, ne va pas se contenter de penser à l’homme, mais à la société. Les penseurs de ce siècle sont
des penseurs de l’organisation sociale. Ils vont être anticléricaux (contre la religion). Parmi eux, certains
croient en D.ieu mais ce qu’ils voient, c’est que si la religion n’est pas forcément mauvaise, ce qui est sûr,
c’est qu’elle crée des différences sociales et entraîne la jalousie (Diderot). Les sociétés sont si
autocentrées qu’elle considère leur religion comme La bonne sans connaître les autres. Les philosophes
des Lumières sont très mal vus par l’Eglise.
« voilà ce que j’ai fait, ce que j’ai pensé, ce que je fus » (l. 9-10) Il attache une grande
importance à ce qu’il a été et une importance moindre à ce qu’il a fait. Cette phrase est d’autant
plus mise en valeur par le rythme ternaire qui donne un aspect théâtral. Il y a également une
gradation ascendante dans l’importance de ce qu’il dit : il commence par les faits pour arriver à ce
qu’il fut. Pour Rousseau, l’homme est fondamentalement bon mais est perverti par la société. La
preuve que l’homme est bon, c’est que lorsqu’il fait du bien, il se sent bien.