CHAPITRE 11 : LA CONDUITE DE LA POLITIQUE MONÉTAIRE : OBJECTIFS, RÈGLES ET RÉSULTATS
a été nettement négatif pour la première fois depuis fort longtemps, ce qui a été accompagné par une
hausse du taux de chômage, suite à la restructuration de l’économie. Bien qu’il en est subi les
contrecoups, le Canada n’a pas été touché aussi durement et n’a pas connu de récession.
L’arrivée de Volker 1979-82. En 1978-79, un autre choc pétrolier devait frapper (suite à la révolution
iranienne) et les taux d’inflation canadien et américain devaient reprendre leur ascension jusqu’à 12%
et 10% respectivement. En toile de fonds, l’arrivée de Paul Volker à la tête de la Fed américaine et la
mise en place d’une politique restrictive reposant sur les principes monétaristes, a donné lieu à des
hausses sans précédents des taux d’intérêt et à deux récessions aux États-Unis entre 1980-82. La
Canada a été particulièrement touché cette fois et a connu une hausse importante du taux de chômage
qui est passé de 7% à près de 13%. Bien plus, le Canada mettra de nombreuses années à retourner à
un niveau inférieur à 8%.
La reprise de 1992. De 1982 à 1990, on assiste à une reprise qui permet une assez longue reprise et
une baisse graduelle du taux de chômage au Canada et aux États-Unis. Les taux d’inflation canadien et
américains oscillent autour de 5% et 4% respectivement. Cette reprise s’est accompagnée d’une
hausse des taux d’intérêt beaucoup plus importante au Canada.
La récession de 1991. En 1989-90, l’invasion du Kuwait a provoqué une autre hausse du prix du
pétrole tout en créant une certaine incertitude qui, combinée à la hausse des taux d’intérêt enregistrée,
est à la source de la récession de 1990-91. Notons ici que la hausse des taux d’intérêt a été beaucoup
plus importante au Canada. Un peu comme la dernière récession, on assiste alors à une augmentation
du taux de chômage de 5,2% à 7,6% au États-Unis (une augmentation de 2,4%) mais de 7,5% à
11,7% au Canada (une hausse de 4,2%). Février 1991 marque aussi l’introduction au Canada des
cibles inflationnistes.
1992-? La plus long reprise de l’après-guerre et l’apogée de Greenspan. De 1991 à aujourd’hui,
nous avons connu la reprise la plus longue de l’après-guerre avec une baisse des taux d’inflation et des
taux d’intérêt, une diminution des taux de chômage à un peu plus de 4% aux États-Unis et à un peu
plus de 7% au Canada. Nous avons aussi observé une hausse de la croissance économique, surtout aux
États-Unis.
Que retenir de cet épisode s’étalant sur 40 ans sinon que l’histoire est un éternel recommencement. On a
bouclé la boucle! Après 3 chocs pétroliers, 2 récessions majeures, des niveaux de taux d’inflation et
d’intérêt jamais vus, des taux de chômage inquiétants, nous sommes revenus à une environnement assez
proche de celui que nous avons connu au début des années 60.
Les banques centrales ont surtout retenu qu’une fois enclenché, le processus inflationniste est très coûteux à
enrayer, si on se fie aux deux récessions majeures qui ont laissé des séquelles importantes.
3. Un modèle explicatif du taux d'inflation, de la production et des taux d'intérêt (voir annexe)
LE MODÈLE
Pour expliquer l’évolution de l’inflation (PC), des taux d’intérêt (i) et de la production (Y mais plus
précisément GAP=(Y-Y*)/Y* où Y * est le niveau de production de plein-emploi), l’annexe jointe
développe un modèle simple (voir Taylor, 1998) qui repose sur 3 éléments fondamentaux :
1. Un règle de décision de la Banque centrale pour les taux d’intérêt (voir le tableau) car il s »agit là de
l ’approche suivie actuellement.