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chez Agnès et revient avec elle ; à l’acte III Arnolphe s’installe dehors " au frais " pour lui faire
la leçon sur ses devoirs de future épousée puis lui ordonne de rentrer ; entre l’acte III et IV
Arnolphe monte chez Agnès où se trouve déjà Horace enfermé dans une armoire. Entre IV et V,
Horace, cherchant à gagner l’intérieur de la maison, est refoulé ; Agnès sort le rejoindre et à
l’acte V, il la remet entre les mains d’Arnolphe qui, tout en lui promettant le " cul d’un
couvent ", l’enferme dans sa propre chambre dans l’autre maison d’où elle ne ressortira que
lorsqu’il la fera quérir pour l’emmener dans la retraite promise.
L’Espace et le jeu permanent entre l’intérieur et l’extérieur qu’il induit, racontent une
imposture, figurée par la double maison et la conquête de la liberté qui est l’histoire d’Agnès.
5. La structure :
L’analyse de la temporalité et de l’espace de la pièce conduit à repérer sa structure. En effet, si
les actions se passent hors scène, ce sont les récits, et dans une moindre mesure, les apartés et
les monologues qui en constituent la dramaturgie.
On pourra étudier quelques uns de ces récits et les comparer pour voir avec quel art consommé
Molière joue de la répétition d’un même procédé tout en introduisant des variantes, afin
d’obtenir un comique de répétition pimenté d’audaces de nouveautés toujours plus audacieuses.
Le reproche d’avoir écrit une comédie tout en récits est le principal reproche des détracteurs de
Molière au cours de la querelle de
L’Ecole des Femmes
. Il leur répondra essentiellement dans la
scène 6 de
La Critique de L’Ecole des Femmes
, protestant que dans sa pièce les récits sont des
actions. En effet, " ces innocents récits font entrer Arnolphe dans une confusion propre à
réjouir les spectateurs " et l’amènent à prendre de nouvelles mesures pour se prémunir.
CF Lessing dans
La Dramaturgie de Hambourg
à propos de
L’Ecole des Femmes
: " Il s’agit
bien moins des faits qui sont rapportés que de l’impression qu’ils font sur le vieillard trompé
quand il les apprend. C’était surtout les travers de ce vieillard que Molière voulait représenter;
il faut donc que nous voyions comment il se comporte en présence du malheur qui le menace, et
c’est ce que nous n’aurions pas vu aussi bien si le poète avait mis sous les yeux les choses qu’il
met en récit et en récit celles qu’il met sous les yeux. "
Un travail sur les monologues et leur évolution mettra en lumière comment le personnage
d’Arnolphe oscille du type comique au personnage pourvu de profondeur psychologique.
On voit comment une réflexion sur l’espace, les lieux et le temps d’une part et sur la structure
d’autre part conduit à l’étude des personnages.
6. Les personnages :
Agnès. : Il faut étudier le personnage d’Agnès dans son évolution Evolution remarquable et
rapide de la jeune gourde à la femme émancipée. Explicable certes par sa naissance qui l’a
dotée d’intelligence, par son absence d’éducation qui a maintenu jusque là son intelligence en
friche, par la nature elle-même qui s’impose sous l’impulsion de sens réveillés, voire révélés par
l’émoi amoureux. Néanmoins cette évolution est difficilement vraisemblable en si peu de temps.
Les critiques en reprocheront à Molière l’invraisemblance. C’est oublier qu’on est au théâtre.
En effet le théâtre est un concentré de vie, d’émotions ; ce n’est pas la vie dans son