formation de base chez des adultes présentant une faible littératie. Cependant, les buts poursuivis
dans cet ouvrage se démarquent selon Béliste de cette conception parcellaire de l’apprentissage
tout au long de la vie. À l’opposé, l’auteure propose une dimension de l’apprentissage tout au
long de la vie qui intègre des endroits, des moments et des situations variés dans lesquels l’adulte
peut apprendre. Ces espaces étanches où l’apprentissage de l’adulte s’exerce, ont l’avantage de
contribuer à la « reconnaissance » ou à la « validation » officielle des expériences antérieures par
l’État ou ses mandataires. Néanmoins, ce processus de sanction des acquis pose problème selon
Béliste, car les adultes qui n’ont pas suivi une formation scolaire disposent d’une expérience de
vie et d’une éducation basée sur l’action, les interactions sociales qui ne se retrouvent pas dans le
curriculum scolaire. Ce dernier valorise l’écrit que ce soit dans les documents officiels ou dans
les étapes de validation des apprentissages. Il s’agit donc d’un obstacle majeur que l’ouvrage, à
l’aide de la théorie, tente d’éviter en analysant la place de l’écrit dans la vie de tous les jours dans
un contexte d’apprentissage informel.
Dans le deuxième aspect, l’auteure adopte une approche définitionnelle des termes « informel,
non formel et formel », en convoquant les instructions de l’UNESCO et de l’OCDE, mais aussi
en précisant leur sens polysémique dans la théorie et la façon dont les auteurs qui ont contribué à
l’ouvrage les utilisent dans leur analyse. En effet, selon Béliste, ces termes sont employés pour
caractériser l’apprentissage extrascolaire et ses contextes de développement tels que « les modes,
les cadres, les activités, le processus d’apprentissage », etc. Les références théoriques qu’elle
fournit montrent l’étendue de cette triade. Mais, on est en mesure de savoir que l’éducation dite
formelle mène à l’obtention d’un diplôme, alors que celle qui est non formelle n’aboutit pas à une
diplomation. L’apprentissage formel peut renvoyer à un contexte scolaire ou de travail. En
revanche, la triade est maintenue dans les textes de l’ouvrage et pour Béliste, les « avantages et
les inconvénients » des trois adjectifs peuvent être clarifiés par les textes de l’ouvrage selon
l’approche de chaque auteur. Mais, à ce niveau de l’analyse on sait déjà que l’apprentissage
informel renvoie à des contextes de travail ou de vie.
Le troisième aspect, qui analyse l’écrit à la fois comme objet à apprendre et moyen d’apprendre,
définit d’abord la littératie (literacy), aborde ensuite l’écrit dans son usage scolaire ou dans la vie
de tous les jours, développe enfin les trois familles de situations dans lesquelles s’exerce la
pratique de l’écrit. En effet, selon Béliste la littératie, terme rempli d’ailleurs de sens différents,