CANIVET Gaëtan PELLETIER Philippe Avril 2005 B U R E AU D ’ E T U D E S F L U X 2 D FOUR A INDUCTION 2ème année Filière Energie Série D Ecole Nationale Supérieure d’Ingénieurs Electriciens de Grenoble. Préambule Voici le message que nous avons malheureusement rencontré au cours de chaque simulation. Le temps perdu à chaque tentative d’ouverture des modules de Flux ne peut s’être que repercuté sur nos simulations. Ce message nous ait apparu plus de la moitié du temps. Aussi, pour pouvoir avancer notre travail, le nombre d’heures passé hors Be a été plus que conséquent. 1. Description du problème. Le chauffage par induction consiste à chauffer une pièce conductrice grâce aux pertes Joules liées au passage de courants induits. L’inducteur est localisé sur les zones à chauffer et la maîtrise de son, alimentation, tant en tension qu’en fréquence permet un contrôle fin de l’échauffement. Celui-ci est de plus rapide et sans contact. Le contrôle de la fréquence permet en particulier de jouer sur la profondeur de pénétration du champ magnétique, et donc de chauffe. L’effet de peau permet ainsi de ne chauffer qu’une épaisseur bien définie, ce qui se révèle particulièrement utile pour les traitements de surface. Le sujet de ce bureau d’études est d’étudier un four à induction de réchauffage de produits métallurgiques. Il est représenté sur la figure 1 et comporte : - La pièce à chauffer (‘induit’ ou ‘charge’) de forme cylindrique magnétique ou amagnétique, - Un solénoïde (inducteur) parcouru par un courant sinusoïdale, - Une culasse de fermeture de flux. Les données du dispositif sont les suivantes : - Fréquence de la source d’alimentation : 50 Hz, - Résistivité de la pièce à chauffer: 10-6 .m - Perméabilité relative de la pièce à chauffer: 1 - Perméabilité relative de la culasse feuilletée: 1000 - Densité de courant dans les inducteurs: 1A/mm² Dans le but de prendre en compte les rapides variations des grandeurs liées à l’effet de peau, il est nécessaire d’effectuer un maillage convenable. Pour cela, on constate que deux couches d’éléments au minimum sont nécessaires : il faut placer deux éléments triangulaires au minimum dans l’épaisseur de peau . C’est dans cette épaisseur que les courants induits sont les plus importants. Plus on pénètre en profondeur dans la pièce à chauffer et plus les courants induits sont faibles. Il faut donc un maillage relativement fin au niveau de l’épaisseur de peau et moins important quand on s’en éloigne. L’épaisseur de peau a pour expression 2. . Nous avons disposé la frontière de tel sorte que cette dernière n’influence pas la valeur de l’induction sans pour autant la placer trop loin afin de ne pas augmenté la taille du problème inutilement. Nous allons appliquer Dirichlet aux limites de notre système (frontière) car lignes de champs y sont parallèles. 2. Etude principale, problème magnétodynamique. a. Les lignes équiflux (lignes d’induction). On constate que les lignes de champs tangentes les limites de notre domaine d’étude ce qui conforte notre choix d’utiliser Dirichlet comme condition aux limites. La culasse canalise les lignes de champs produites par la bobine et permet ainsi de limiter les dispersions dans l’air. Ainsi on a moins de fuites magnétiques. Plus la perméabilité magnétique de la culasse (ici 1000) utilisée est élevée et plus les lignes de champs vont pouvoir être canalisées. Par contre si le matériau est saturé une partie des lignes de champs est canalisé et l’autre traverse la culasse. La charge ayant tout comme l’air une perméabilité relative de 1, le trajet des lignes de champs n’est pas affectée par la présence de la charge. On constate au niveau de la charge que c’est la partie la plus proche de la bobine qui a la concentration de lignes de champs la plus importante. b. L’induction le long du rayon de la charge. On constate que plus on s’éloigne du centre de la charge, plus l’induction donc les courants induits sont importants. c. La répartition de la densité de puissance. Plus on s’éloigne du centre de la pièce et plus la densité de puissance est importante. On constate donc que la répartition de la densité de puissance résultes de celle des lignes de champs. En effet, plus dans une zone on a une concentration de lignes de champs importantes plus les courants induits sont importants et plus la valeur de la puissance est importante. d. La puissance dissipée dans la charge. Les courants auxquels on donne le nom de courants de Foucault, provoquent un échauffement, par effet joule, de la charge. La chaleur dégagée correspond à une puissance liée à la fréquence et à la tension d’alimentation ainsi qu’à la nature de la charge. Si on étude l’influence de la tension d’alimentation on constate que plus elle est importante et plus les courants induits ont une amplitudes élevées et donc la puissances est aussi plus importantes. On trouve au niveau de la charge une puissance engendrée par le phénomène de l’induction électromagnétique de 62W. On comprend donc qu’une machine électrique fabriquée avec un rotor en un seul bloc serait porté au rouge en peu de temps. Feuilleter l’induit est donc nécessaire dans le cas des machines par contre notre four aurai du mal a chauffé une pièce feuilletée. e. L’inductance des inducteurs. On trouve une inductance des conducteurs de 1.8*10^-7 Henri. f. Le schéma électrique équivalent du four. On a modélisé le four vu de ses deux bornes d’alimentation. Ce modèle via la résistance et l’inductance tient compte du caractère à la fois inductif et résistif du système. Il ne se produit aucune perte dans une pièce de fer traversée par un flux qui ne change ni d’intensité ni de direction. Ainsi, lorsqu’un électro-aimant est excité à courant continu, il se produit des pertes dans le cuivre de la bobine seulement ; il n’y a en a aucune dans le fer du noyau. Par contre, des pertes se produisent dans les parties en fer où le flux varie en grandeur ou en direction. C’est le cas de notre application où le flux est alternatif. Les pertes fer sont attribuables au phénomène d’hystérésis et aux courants de Foucault. Dans le cadre de notre application nous n’allons pas modéliser les pertes fer donc on ne tient pas compte des pertes fer dans nos résultats. 3. Etude de l’influence de paramètres. a. La charge est magnétique (perméabilité relative 100). i. Les lignes équiflux (lignes d’induction). On constate que les lignes de champs sont canalisées dans l’épaisseur de peau. Ce phénomène saura d’autant plus important si on augmente la perméabilité relative de la charge. Par rapport à la pièce amagnétique, on a une plus grandes concentration des lignes de champs sur la pièce à traiter et moins de fuites magnétiques. ii. L’induction le long du rayon de la charge. L’induction se concentre dans l’épaisseur de peau et est de plus en plus importante à mesure que l’on s’éloigne du centre de la pièce. Plus la perméabilité de la pièce est importante plus la pièce a une épaisseur de peau fine avec des lignes de champs mieux canalisées on a donc une induction importante au niveau et au voisinage de l’épaisseur de peau.. iii. La répartition de la densité de puissance. On constate que toute la puissance se situe au niveau de l’épaisseur de peau. On voit que suivant l’axe y la puissance se situe principalement dans la partie centrale de l’épaisseur de peau. Cette zone correspond à la partie de la pièce où les courants induits sont les plus importants. iv. La puissance dissipée dans la charge. On trouve une puissance de 587W soit une puissance 10 fois plus importante que dans le cas d’une charge amagnétique. Par rapport au cas précèdent, on a moins de fuites magnétiques des courants induits plus importants donc une puissance plus fortes. v. L’inductance des inducteurs. On trouve une inductance des conducteurs de 5.4*10^-7 Henry soit 3 fois plus que précédemment. Cette augmentation est liée au faite que plus on a des lignes de champs canalisées dans la pièce moins on a de fuites magnétiques plus on a des courants induits et plus l’inductance est importante. L’inductance est donc un « indicateur » de la capacité du système a développé des courants induits et permet ainsi d’évaluer la quantité d’énergie que la charge emmagasine. On obtient une pièce chauffé par induction électromagnétique uniquement sur sa surface extérieure avec une « profondeur de chauffe » d’autant plus faible que la perméabilité est importante. b. La charge est placée de manière dissymétrique par rapport à l’inducteur. i. Les lignes équiflux (lignes d’induction). On constate que les lignes de champs sont suivant l’axe y plus importantes dans la partie de l’épaisseur de peau qui reste à l’intérieur du four. ii. La répartition de la densité de puissance. Après, plusieurs essais, on constate que plus on décale la charge et plus la puissance dissipée est faible. On a une puissance au niveau de la charge de 65W. On a donc une puissance dans la charge plus faible que dans le cas où elle n’était pas décalée. En effet, quand on décale la pièce on a moins de courant induit et donc moins de puissance dissipées. iii. La puissance dissipée dans la charge. On remarque que la puissance dissipée dans la charge (60 W) est très légèrement inférieure en comparaison avec le cas où la charge a une perméabilité relative de 1. iv. L’inductance des inducteurs. On trouve une inductance des conducteurs de 2*10^-7 Henry soit moins que précédemment. On a du fait du décalage de la charge moins de courant induit ce qui explique la diminution de l’inductance. On constate donc que si on place la pièce de manière dissymétrique cette dernière est chauffée par rayonnement électromagnétique uniquement sur la zone située en face de la bobine. 4. Couplage avec les équations de circuit. On alimente la bobine en tension grâce à la possibilité qu’offre Flux2D de pouvoir coupler les équations magnétiques avec les équations de circuits électriques. On se rapprochera ainsi de la réalité, car une alimentation directe en courant est rare. Nous faisons l’étude pour les fréquences suivantes 1Hz, 10Hz, 100Hz et 1000Hz. De plus, pour le matériau de la charge, on choisira µr =100 et ρ = 10-6, ainsi que pour la bobine Nspire = 1000, = 2.10-8, foisonnement = 1 et tension = 220V. a. Relation liant Zeq, la puissance et la tension. La relation reliant l’impédance équivalente du système (charge + circuit + bobine + vide), la puissance et la tension d’alimentation est la suivante : P Re(V , I * ) Re(V .( V * ) ) Zeq Pour le facteur de puissance, nous avons : tan Q P Q . Nous avons aussi : R 2 , L 2 P I I .2. . f b. Variations en fonction de la fréquence, Bilan de puissances, efficacité du four. Fréquence Circuit électrique I(A) L(Henry) P(W) Q(Var) Cos Résistance Bobine P(W) Q(Var) Air P(W) Q(VAR) Cylindre P(W) Q(Var) Efficacité(%) 1 10 100 1000 37,110161 0,75 4948 6494 0,60605798 3,59289077 5,20605179 0,658 230 1122 0,20081524 8,48615321 0,67807684 0,495 41,94 143,16 0,28114271 91,2159107 0,11536002 0,284 8,92 23,76 0,35146886 670,27685 4759 645,9 93 114 1,59 13,96 0,046 2,8746 0 5301 0 843 0 86,65 0 11,858 188,63 489,82 136 156 40,36 41,63 8,87 8,93 3,81224737 59,1304348 96,2327134 99,4394619 L’efficacité du four s’écrit : P(cylindre) / P(Circuit) Inductance en Henry Inductance en fonction de la fréquence 0,8 0,7 0,6 0,5 0,4 0,3 0,2 0,1 0 1 10 100 1000 Fréquence en Hertz Lorsque l’on augmente la fréquence, nous avons la puissance réactive qui diminue et étant donné que l’inductance est proportionnelle à la puissance réactive, alors l’inductance diminue en haute fréquence. La puissance réactive diminue (Q=LWI2) quand on augmente la fréquence puisque l’inductance et le courant diminuent. Résistance en Ohms Résistance en fonction de la fréquence 800 700 600 500 400 300 200 100 0 1 10 100 1000 Fréquence en Hertz Quand on augmente la fréquence les lignes de champs on du mal a pénétrer la charge. On a donc un courant qui diminue sous tension constante d’où une augmentation de la résistance. Facteur de puissance en rad Facteur de puissance en fonction de la fréquence 0,7 0,6 0,5 0,4 0,3 0,2 0,1 0 1 10 100 Fréquence en Hertz 1000 Le facteur de puissance évolue en diminuant en basse fréquence et il augmente en haut fréquence. La fréquence permet de régler la « profondeur de chauffe » de la pièce. En effet, plus on augmente la fréquence et plus on a une pièce chauffée sur une fine couche au niveau de sa surface extérieure. La chaleur ne va pas ce limiter à cette zone où sont développer les courant induits. En effet, le coefficient thermique de la charge donc la conduction thermique va fixer la zone de la pièce où on a une élévation de la température. Si on augmente la fréquence on a une pièce qui est beaucoup moins chauffée lié au fait que la puissance transmise est moindre. c. Comparaison d’impédances. On remarque, à partir du tableau, que la résistance équivalente du système augmente avec la fréquence. 5. Cas d’une charge non linéaire. On alimente le four d’une tension sinusoïdal de 600V et de fréquence de 50 Hz. Nous allons étudier l’induction et la densité de puissance au niveau de l’épaisseur de peau de la charge. On choisit via la courbe B (H) qui a une pente à l’origine de 1000, une saturation Js de 1T, ainsi qu’une résistivité constante scalaire de 10-6 Ω.m. Induction dans la charge: Le circuit magnétique étant saturée on a une induction qui n’est pas tout a fait sinusoïdale. En effet, plus le circuit magnétique est saturé plus l’induction à un taux d’harmonique élevée et plus l’induction n’est pas sinusoïdale. Densité de puissance: On augmente la perméabilité donc pour une même fréquence on a une épaisseur de peau plus faible d’où une concentration des lignes de champs, des courants induits plus importantes. Par conséquent on observe une densité de puissance importante. Evolution du courant: On remarque que notre courant n’est pas sinusoïdal. En effet, notre induction sature, ce qui introduit dans notre courant des harmoniques de rang 3. 6. Conclusion. Nous avons vu qu’un matériau magnétique contrairement à un matériau amagnétique ainsi qu’une charge centrée et contenue à l’intérieur du four permet d’avoir un échauffement efficace de la pièce. On peut uniformiser la température sur tout le long de la charge et augmenter la zone de la charge où on a une élévation de température (conduction thermique) via l’emploi d’un tapis roulant traversant le four. L’augmentation de la perméabilité relative de la charge influe sur la répartition des lignes de champs en canalisant plus le flux dans la charge. Ainsi on a une pièce qui est beaucoup plus chauffée. Plus la fréquence ou la tension d’alimentation est élevée et plus on a une pièce qui est chauffé par induction électromagnétique sur une fine couche au niveau de la surface extérieure. Le niveau de pénétration de la chaleur dans la charge est donc directement lié à la fréquence et à la tension d’alimentation du four mais aussi au coefficient thermique de la charge. Ce four donc permet de chauffer une pièce sans contact et de maîtriser via l’alimentation la profondeur de pénétration de la chaleur dans la pièce. Ce procédé est utilisé pour le traitement de surface par les industriels afin de donner certaines propriétés aux matériaux.