Trouble d`anxiété généralisée : Atteintes et pathologies : http

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Trouble d'anxiété généralisée
Anglais : Generalized anxiety disorder
Description / définition
L'anxiété, contrairement au sentiment de peur, est l'appréhension d'un danger qui n'est pas associée à un
stimulus précis ou identifiable, et qui est accompagnée de symptômes tels que l'agitation, la dyspnée et la
tachycardie (Dirckx, 2001). L'anxiété pathologique serait issue d'une menace interne, vague et inconnue. Elle
devient pathologique lorsqu'elle génère de la souffrance et qu'elle a un impact négatif au quotidien, sur
l'ensemble des activités de la personne, autant celles qui sont des soins personnels, de l'apprentissage, de la
socialisation ou de la vie professionnelle. Le trouble d'anxiété généralisée est relativement fréquent et il se
développe souvent au cours de l'enfance ou de l'adolescence. Il se caractérise par une anxiété excessive, de
l'inquiétude et de l'incertitude qui sont présentes quasi quotidiennement pour une période d'au moins six mois.
La cause du trouble d'anxiété généralisée, contrairement à l'anxiété dont le stress d'origine est identifiable, est
imprécise. Il peut être traité efficacement grâce à la psychothérapie et à la pharmacologie, le plus souvent par
une combinaison des deux. Sans intervention, les symptômes ont tendance à s'amplifier avec le temps.
Données populationnelles
Au Canada, près du tiers de la population vivrait de l'anxiété, à des degrés divers qui ne sont pas tous
pathologiques. De 5 à 10% de la population serait atteinte d'un trouble d'anxiété généralisée, où le sentiment
d'anxiété est extrême et pathologique. Cette proportion populationnelle est relativement stable depuis de
nombreuses années.
Dans les cliniques spécialisées pour les atteintes à la santé mentale, environ 25% des clients reçoivent un
diagnostic de trouble anxieux, incluant le trouble d'anxiété généralisée.
Étiologie et facteurs de risques
La cause de cette atteinte demeure inconnue, mais plusieurs chercheurs y attribuent une origine
multifactorielle : génétique, biochimique et existentielle. Le plus souvent, le développement d'un trouble
anxieux serait la résultante d'une combinaison d'expériences de vie, de traits psychologiques et de composantes
génétiques, qui entraîneraient un déséquilibre dans les niveaux de neurotransmetteurs cérébraux. Les
perspectives sur les causes du trouble anxieux sont de trois ordres : la perspective psychanalytique, l'approche
cognitivo-comportementale et la perspective existentielle. Selon la théorie psychanalytique, des conflits
internes non résolus seraient à la base du trouble anxieux généralisé. L'École cognitivo-comportemental avance
plutôt qu'une perception non réaliste ou incorrecte du danger serait responsable de cette atteinte. Selon la
perspective existentielle, ce trouble serait dû à un profond sentiment d'absence de sens à sa propre vie, n'étant
attribuable à aucun stimulus précis.
Facteurs de risques et de protection
Les femmes seraient deux fois plus à risques de développer un trouble d'anxiété généralisée que les hommes.
La cause de cette disproportion est inconnue.
Divers composés chimiques peuvent faire augmenter le niveau d'anxiété chez la personne, entre autres, la
caféine et certains médicaments sans prescription. Par contre, la pratique régulière d'exercices pourra aider à
réduire les niveaux d'anxiété.
La somme des stresseurs dans la vie d'une personne pourra aussi faire varier les taux d'anxiété, mais ils sont
compensés par le nombre de stratégies de gestion du stress dont dispose chacun. Cependant, le nombre seul
des stresseurs, même s'il est élevé, n'explique pas la présence d'un trouble d'anxiété généralisée chez une
personne. Certaines pourront gérer un nombre impressionnant de situations stressantes sans s'en trouver
affectées.
Pathogenèse
Selon les théories biologiques, une réaction excessive du système nerveux autonome serait à l'origine de
l'anxiété. Il en résulterait une production accrue de catécholamines et de noradrénaline. La baisse simultanée
des niveaux d'acide gamma aminobutyrique (GABA) mènerait à l'hyperactivité du système nerveux central.
Une hausse de l'activité dopaminergique et une diminution des niveaux de sérotonine seraient aussi liées à
l'augmentation de l'anxiété. Ce processus expliquerait l'augmentation de l'intensité de l'anxiété chez les
personnes, à la rendre pathologique, mais ce qui provoque et entretient ce processus biologique serait
probablement en lien avec les prédispositions génétiques de la personne et ses expériences.
Signes et symptômes
Contrairement à d'autres désordres d'origine psychiatrique, le trouble d'anxiété généralisée ne se manifeste pas
par des symptômes précis tels que les hallucinations, les délires, les attaques de panique ou l'embarras en
public. L'ensemble des signes et symptômes possibles est plutôt diffus. Ils peuvent inclure les tremblements, la
sudation excessive, les plaintes somatiques multiples et/ou l'épuisement. Quels qu'en soient les symptômes,
l'anxiété généralisée a des impacts sur les activités quotidiennes de la personne, notamment leur éducation, leur
productivité au travail, leurs loisirs et leur participation sociale.
Chez l'enfant et l'adolescent, la maladie s'accompagne souvent d'un trouble de l'attention avec hyperactivité et
agitation. Les symptômes qui seront observés chez le jeune seront des troubles du sommeil, de la sudation
excessive, de l'épuisement et un inconfort physique causé par des douleurs musculaires, d'estomac ou des
maux de tête. Tout comme chez l'adulte, les symptômes ressentis peuvent entraîner des difficultés pour les
activités quotidiennes de l'enfant alors qu'il vivra de la détresse et une perturbation de son fonctionnement
social et scolaire.
Démarche et outils diagnostiques
Le diagnostic du trouble d'anxiété généralisée est généralement basé sur l'histoire médicale de la personne et
l'examen physique. Plusieurs outils peuvent également être utiles au diagnostic. En voici une liste non
exhaustive :
Test de Rorschach
Test d'aperception thématique de Murray
Test de Bender-Gestalt
Test du dessin de Machover
Inventaire multiphasique de la personnalité du
Minnesota II
Questionnaire sur l'anxiété chronique et
réactionnelle
Échelle d'anxiété d'Hamilton
Échelle d'auto-évaluation de l'anxiété de Zung
Pour que le trouble d'anxiété généralisée corresponde aux
critères diagnostics mentionnés dans la cinquième édition
du DSM (Diagnostic and Statistical Manual), la personne doit vivre de l'anxiété et de l'inquiétude affectant
diverses activités de son quotidien et étant difficiles à contrôler depuis au moins six mois, et ce, au moins une
journée sur deux. De plus, les angoisses vécues par la personne doivent être accompagnées d'au moins trois des
symptômes suivants :
Agitation, nervosité ou fébrilité
Fatigabilité accrue
Difficultés de concentration
Irritabilité
Tensions musculaires
Troubles du sommeil
Par ailleurs, si l'anxiété est due à l'abus de substances ou à un problème médical, dont l'hyperthyroïdie, par
exemple, le diagnostic d'un trouble d'anxiété généralisée doit être écarté et remplacé par l'atteinte d'origine.
Le diagnostic d'un trouble d'anxiété généralisée peut aussi être posé chez l'enfant ou l'adolescent qui présente
des symptômes anxieux compromettant son quotidien, et qui ne répond pas aux critères d'un autre trouble
anxieux spécifique, comme la phobie sociale, le trouble panique ou l'angoisse de séparation. Comme chez
l'adulte, pour répondre aux critères diagnostics, l'anxiété excessive et l'inquiétude doivent être présents chez
l'enfant la plupart des jours sur une période d'au moins six mois. Par ailleurs, l'anxiété doit être accompagnée
d'un seul des symptômes mentionnés ci-haut (agitation, fatigabilité accrue, difficultés de concentration,
irritabilité, tensions musculaires, etc.) pour être qualifiée de trouble anxieux généralisé.
Conditions associées
Le risque de comorbidité avec une autre maladie mentale (ex : schizophrénie, troubles de la personnalité,
troubles de l'alimentation, etc.) est élevé chez les individus atteints d'un trouble d'anxiété généralisée. L'abus
d'alcool, la phobie spécifique, la phobie sociale, la dépression majeure et le trouble panique sont d'autres
conditions souvent associées au trouble d'anxiété généralisée. Chez l'enfant, le trouble d'anxiété généralisée
peut être confondu avec le déficit de l'attention avec hyperactivité, les deux atteintes ayant en commun divers
symptômes, dont la difficulté de concentration et l'agitation.
Les troubles anxieux, outre le trouble d'anxiété généralisée, englobent un ensemble important d'autres
atteintes : le trouble panique, avec ou sans agoraphobie, l'agoraphobie, la phobie simple, la phobie sociale, le
trouble obsessionnel compulsif, l'état de stress post-traumatique et les troubles anxieux induits par une autre
condition médicale ou la consommation de substances illicites.
Intervention médico-chirurgicale
Les interventions possibles auprès des personnes qui souffrent d'un trouble d'anxiété généralisée sont de deux
ordres : pharmacologique et psychothérapeutique.
Les antidépresseurs et les benzodiazépines sont utilisés pour traiter le trouble anxieux :
Antidépresseurs : les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ex : escitalopram) et les inhibiteurs
de la recapture de la sérotonine-noradrénaline (ex : venlafaxine) sont efficaces après plusieurs semaines
d'initiation de la médication.
Benzodiazépines : bien qu'un usage continu puisse mener à une dépendance physique, les anxiolytiques (ex :
alprazolam, clonazepam, diazepam, lorazepam, etc.) sont généralement efficaces plus rapidement que les
antidépresseurs lorsqu'ils sont administrés en doses modérées.
Afin d'optimiser le traitement pharmacologique, l'administration concomitante d'un antidépresseur et d'une
benzodiazépine peut être envisagée. Dès que l'antidépresseur atteint sa dose thérapeutique, les benzodiazépines
sont cessées. Les effets secondaires connus de ces médications sont les troubles gastro-intestinaux et les maux
de tête.
La psychothérapie de durée moyenne (plus de deux mois) est démontrée efficace dans la gestion du trouble
d'anxiété généralisée, particulièrement la thérapie cognitivo-comportementale. Les approches mettant de
l'avant le remplacement d'un discours intérieur ou d'un point de vue sur soi-même négatif par une vision
positive de soi ont aussi été démontrées efficaces. Il en est de même pour les thérapies de relaxation.
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