EPAULE 2. Unité Omo-Humérale

publicité
UNITE OMO-HUMERALE.
I.
ARTICULATION SCAPULO-HUMERALE.
1. Modèle mécanique : énarthrose.
3 axes et 3 degrés de liberté. Cette seule articulation assure 50% de la mobilité de l’épaule.
2. Pièces anatomiques.
Tête humérale :
-
Tiers de sphère d’un rayon de 30mm
-
Regarde en haut, en arrière, et en dedans.
-
Axe d’inclinaison de 135° vers le haut.
-
Axe de déclinaison de 30° en arrière.
-
Valeur angulaire : 150 / 160°
-
Découverture de la tête plus large en avant.
-
Débord du tubercule majeur / acromion.
Glène scapulaire :
-
Type sphéroïde non congruente et non concordant.
-
Recouverte de cartilage
-
Regarde en dehors, en avant, faiblement en haut.
-
Valeur angulaire : 50 / 60°
-
6 cm²
Labrum :
-
Fibro-cartilage
-
Large, volumineux et adhérent en zone inférieure et postérieure.
-
Plus réduit et libre en zone supérieure.
-
D’autant plus adhérent en région antérieure que l’on se rapproche du pôle inférieur.
-
3 types
C’est une articulation suspendue non congruente (balle de golf sur son tee)
3. Propriétés biomécaniques.
Manchon labro-capsulo-ligamentaire. Stabilisation passive de la gléno-humérale. Contribue
au piston visco-élastique (résistance aux contraintes en traction). Répartit les contraintes en
pressions et en cisaillement.
a. Stabilité de la scapulo-humérale.
Vide intra articulaire (V.I.A.)
-
Herméticité : condition indispensable.
-
Valeur moyenne = 34mmHg
-
Au repos, sans intervention musculaire, le VIA assure seul le centrage céphalique
lorsque le membre est pendant.
-
Le tonus musculaire ne modifie pas le VIA
-
Une force de traction augmente le VIA
-
Le VIA jouerait un rôle dans la nutrition du cartilage.
Capsulaire
-
Capsule lâche
-
Replis inférieurs = frenula capsulae.
-
Fibres scapulo-humérales parallèles  Serrage capsulo-ligamentaire dans les
mouvements tridimensionnels.
-
Riche en barorécepteurs qui règlent l’intensité de la réponse antagoniste. Une
capsule distendue ne transmet plus de signal adéquat au couple agoniste /
antagoniste.
Ligamentaire
-
Pas de précontrainte ligamentaire.
-
Rôle entre 0 et 60° d’élévation ?
-
Ligament coraco-huméral
o Bande fibreuse large, suspend la tête en synergie avec le supra-épineux.
o Limite la RL dans les 50 premiers degrés d’abduction.
o Tendu vers 130° d’élévation dans le plan sagittal.
o Frein de la translation postérieure, verrou antéro-supérieur.
o En extension, la tension prédomine sur le faisceau trochinien (inf)
o En flexion, la tension prédomine sur le faisceau trochiterien (sup)
-
Ligaments Gléno-Huméraux
o 3 faisceaux disposés en Z qui partent tous du bord de la glène jusque :

Partie antérieure du col anatomique

Bord medial trochin

Partie antéro-inférieur col chirurgical.
o Mise en tension des faisceaux moyen et inférieur lors de l’abduction.
o Au-delà de 90°, la bande antérieure du LGHI se met en tension et bloque
l’amplitude du bras à 130° ; la poursuite du mouvement requiert une RM
automatique. La RL met en tension les trois faisceaux, et la RM détend les
trois faisceaux.
LGHI : rôle de hamac, responsable de la RL de l’humérus lors de l’abduction
(Gagey)
-
Ligaments à distance :
o Le coraco-acromial maintien la tête fémorale vers le haut
o Le ligament transverse sur le sillon intertubérositaire stabilise le long biceps.
o Le coraco-glénoïdien : suspenseur de la capsule articulaire.
Musculaire
-
Muscles coaptateurs transversaux.
-
Muscles coaptateurs longitudinaux
o Supra et infra épineux,
o Grand pectoral
o Subscapulaire,
o Deltoïde
o Petit-rond,
o Coraco-huméral
o Longue portion du biceps
o Courte portion du bicepts.
Comment compenser le manque de congruence articulaire et l’absence de précontrainte
ligamentaire en début d’élévation ?
 Existence d’une double coiffe en traction : la coiffe des rotateurs.
-
Un squelette fibreux qui change les propriétés du muscle :
o Viscoélasticité
o Force accrue
o Course diminuée.
-
Les muscles tirent sur la tête et l’appliquent contre la glène.
 Le deltoïde travaille en compression.
-
Le faisceau moyen est fortement fibreux.
-
Il s’enroule autour de la tête humérale en début d’élévation
-
Le deltoïde moyen est un muscle multi-penné qui presse sur la tête humérale.
II.
ARTICULATION SOUS DELTOIDIENNE
La voûte sous-acromiale présente :
-
l’acromion
+ le ligament coraco-acromial (ligament précontraint qui s’il est sectionné se rétracte)
C’est une fausse articulation qui n’est qu’un plan de glissement celluleux.
Bourses séreuses => gestion sophistiquée des frottements. Rôle informationnel.
III.
ANALYSE DES MUSCLES PRINCIPAUX DE L’UOH
Classification selon Bonnel pour l’humérus :
-
Suspenseurs : coraco-brachial, biceps brachial (court), triceps brachial et deltoïde.
-
Abaisseurs : supra et infra-épineux, subscapulaire, grand rond, grand pectoral, et grand dorsal
-
ADD : les 3 grands (rond, pec, dorsal)
-
RM : les 3 grands + subscapulaire
-
RL : infra-épineux et petit rond.
-
Antépulseurs : coraco-brachial, deltoïde antérieur, grand pectoral par son faisceau sup.
-
Rétropulseurs : petit-rond, grand rond et grand dorsal.
1. Plan profond : la coiffe des rotateurs.
C’est un structure complexe : il ne s’agit pas de simples câbles mais des structures orientées
à 45° les unes par rapport aux autres pour donner une véritable nappe tendineuse.
a. Le subscapulaire.
 Le plus antérieur
 Du tubercule mineur à la face ANT de la scapula
 Il renforce le ligament gléno-huméral moyen
 Participe au verrou ANT de la TH
 Il participe au plan de glissement scapulo-sérratique
 Antagoniste des RL
 Statique : participe à la stabilisation ANT/POST de la tête humérale
 Essentiellement RM, ADD, abaisseur de la tête humérale par ses fibres INF
 Il est actif de façon constante tout au long du mouvement d’ADD
b. Le supra épineux.
 Part de la fossette SUP du tubercule majeur et passe sous la voûte sous-acromiale
pour se terminer dans la fosse supra-épineuse
 Renforce le ligament coraco-huméral SUP
 Suspenseur de la tête humérale et de la capsule qu’il suspend
 Vulnérable à tout espace sous-acromial
 Ménisque actif
 Il subit toutes les contraintes de forces de cisaillement
 C’est le supra-épineux qui est le siège de tous les cisaillements (ce qui explique
son aspect multipénné)
 Ménisque actif aidant le deltoïde à réaliser l’ABD (couple deltoïde/supra-épineux)
 Très actif dès le début du mouvement
 Centrage permanent de la tête humérale (déplacement par
roulement/glissement)
 Activité maximale entre 90 et 100°
 Test de Neer (test passif), test de Jobe (test actif recherchant la rupture partielle
ou totale)
c. L’infra épineux.
 Origine : facette moyenne du tubercule majeur
 Terminaison : fosse infra-épineuse
 Surface de section 2 fois plus importante que le supra-épineux
 Non contraint par l’ascension possible de la tête humérale, ne s’engage pas sous
la voute sous-acromiale
 Actions : RL, abaisseur de la tête humérale, clé de voute du centrage de la TH lors
de l’ABD
 Valence abductrice entre 40 et 60°  agoniste du supra-épineux et du deltoïde
 Pic d’activité électromyographique à 90°
d. Le petit rond :
 Origine : fossette INF du tubercule majeur
 Terminaison : bord LAT de la scapula
 Action : stabilisateur de la TH, RL, abaisseur de la TH et ADD (fermeur omohuméral)
 La coiffe des rotateurs présente un bilan rotatoire neutre : Forces RE = Forces RI
 L’équation est déséquilibrée par l’intervention des 3 grands (grand PEC, DOR, ROND)
 Le ratio RE/RI = 2/3  les RI sont plus forts que les RE
e. Le grand pectoral :
 Fx claviculaire, manubrio-costal (2 premiers arcs costaux), sterno-costal (jusqu’au
6ème arc costal)
 Tendon commun au niveau de la lèvre LAT du sillon bicipital de l’humérus
 Actions : RM, ADD horizontal, lors de la flexion du bras c’est le fx claviculaire qui
est actif
 Le fx INF peut participer à l’abaissement de la TH lors de l’ABD en cas de
déficience du supra-épineux par exemple
f. Le grand dorsal :
 Seul muscle qui relie la ceinture scapulaire à la ceinture pelvienne
 Origine : T6 à S5 + crête iliaque + 4 dernières côtes
 Actions : abaisseur et stabilisateur de la TH quand le bassin est fixe
o ADD, RM et extenseur de la scapulo-humérale
o Rétropulseur de l’épaule
g. Le grand rond :
 Malgré son nom similaire il n’a aucun point commun avec le petit rond
 Origine : lèvre médiale du sillon bicipital
 Action : participe à l’abaissement de la TH
o RM, ADD (fermeur omo-huméral) et sonnette externe quand l’humérus
est fixe (l’angle inférieur de la scapula se dirige vers l’extérieur) et EXT
h. Le biceps brachial :
 Intra-articulaire et extra-capsulaire
 Quand le biceps est atteint l’épaule est douloureuse
 Insertion sur le labrum
 La longue portion du biceps est maintenue par le ligament transverse
 Muscle relativement ANT
 Contribue à l’abaissement de la TH (par sa longue portion) et RM
 De par son insertion sur la coracoïde il fait aussi de l’ascension de la TH
 Action antagoniste ou synergique de la CPB sur le recentrage de la TH
 La force de la CPB est 2 fois supérieure à celle de la LPB
 Rupture de la LPB n’entraine pas nécessairement l’ascension de la TH
 La rupture de la LPB entraine une diminution de force d’ABD = 20%
 En statique : stabilisateur de la TH (abaissement et RM)
 CPB : suspension du bras
 Dynamique : FLE, à 90° d’ABD la LPB à une fonction de coaptation maximale en
coordination avec la CPB
 En RL il participe à l’ABD
i. Le triceps brachial :
 La LPT est en rapport avec la partie basse de la capsule et du labrum
 Renforce la capsule INF et le ligament gléno-huméral dans les élévations du bras
au zénith
 Suspension de l’humérus
 Légère ADD de la scapulo-humérale
 Coaptation de la TH quand le bras est à 90° d’ABD
 Participe à l’extension scapulo-humérale
j. Deltoïde :
 Plan superficiel
 Seul muscle LAT de l’épaule
 Protège la scapulo-humérale lors des chutes
 Plusieurs faisceaux (3-5 ou 7)
 Muscle clé de la biomécanique de l’épaule (ABD le plus puissant)
 Fx moyen multipénné car il subit un changement d’orientation de 90°
 Comparaison à un palan  puissance importante
 Son maximum d’activité se situe entre 90 et 120°
 Sa force serait = à 8.2 fois le poids du MS
 Statique : suspenseur de l’humérus
 Dynamique :
Fx ANT : FLE du bras + RM + ADD horizontale
Fx MOY : ABD physiologique
Fx POST : EXT + RL + ABD horizontale
 Le deltoïde est de façon globale un muscle élévateur. Cependant, il exerce dans
tous les cas une force d’abaissement sur l’extrémité SUP de l’humérus qui varie
entre 0.2 et 0.6 fois la force d’élévation engendrée par ce même muscle
(centrage permanent).
Il perdra son rôle d’abaisseur au cours de l’élévation LAT
Equation dans le plan vertical (lors de l’ABD ou FLE) :
 Forces verticales ascendantes = forces verticales descendantes
Seules les faisceaux INF de l’infra-épineux et du subscapulaire exercent une force
descendante
Téléchargement