RR - 16/04/17 - 769772799 - 1/6 Première S Chapitre 5.2 3 semaines La lithosphère et la tectonique des plaques I. La lithosphère est fracturée en plaques A. Les plaques lithosphériques sont délimitées par des accidents géologiques B. Les plaques lithosphériques sont de nature variée ► TP 1. Les mouvements relatifs des plaques II. Les plaques lithosphériques présentent des mouvement relatifs A. Divergence au niveau des dorsales où elles se forment B. Convergence dans les zones de subduction et de collision où elles disparaissent C. Coulissage le long des failles transformantes (ni formation ni destruction) ► TP 2. L’enregistrement du déplacement des plaques D. Les volcans de point chaud enregistrent les directions de déplacement des plaques ► TP 3. Le moteur du déplacement des plaques III. La machinerie thermique de la Terre est le moteur du déplacement des plaques A. La dissipation de l'énergie interne entraîne des mouvements de convection manteliques B. La divergence traduit des courants montants chauds C. La partie superficielle d'une cellule de convection entraîne la plaque horizontalement D. La subduction traduit des courants descendants froids OBJECTIF La lithosphère est divisée en plaques qui se déplacent les unes par rapport aux autres (cf. 4°). On appelle tectonique les déformations et les mouvements affectant des terrains géologiques postérieurement à leur formation. On cherche à préciser les arguments scientifiques qui valident la théorie de la tectonique des plaques. Accompagnement. Réalisation de 2 schémas en carte et en coupe illustrant le principe de la tectonique des plaques. Ils constituent une référence à utiliser et à enrichir en première (divergence) et en terminale (convergence). RR - 16/04/17 - 769772799 - 2/6 I. La lithosphère est fracturée en plaques A. Les plaques lithosphériques sont délimitées par des accidents géologiques ► FIGURE 1. Répartition des séismes et des volcans dans Hatier p. 298 fig. 1. ► FIGURE 2. Répartition de la sismicité à la surface de la Terre dans Daniel p. 357. ► FIGURE 3. Les principales plaques lithosphériques et leurs frontières dans Hatier p. 305 fig. 15. ► FIGURE 4. Les reliefs terrestres (Carte du fond des océans) dans Hatier 3° de couverture et Daniel p. XVI. La distribution géographique des séismes et des volcans montre qu'ils se répartissent selon des bandes étroites se relayant sur toute la surface du globe. Ces alignements divisent la surface de la Terre en calottes sphériques rigides : les plaques. À l'exception de leurs limites les plaques lithosphériques sont peu déformables La distribution des plus forts reliefs (montagnes et dorsales océaniques) se superpose à la distribution des séismes et souligne les limites de plaques. La distribution de la plupart des volcans se superpose aux deux précédentes. B. Les plaques lithosphériques sont de nature variée ► FIGURE 5. Relevé cumulé des reliefs terrestres dans Dictionnaire des Sciences de la Terre - Encyclopædia Universalis p. 574. L'épaisseur des plaques lithosphériques est variable (en moyenne 100 km). Selon le cas cela traduit une croûte de nature continentale ou bien océanique. Cependant la répartition des plaques n'est pas en rapport avec la répartition des océans et des continents. Une plaque peut être entièrement océanique (Nazca), océanique et continentale (Afrique), uniquement continentale (Turquie). ► TP 1. Les mouvements relatifs des plaques II. Les plaques lithosphériques présentent des mouvement relatifs Les déformations aux frontières de plaques (séismes, reliefs...) sont la conséquence de leurs déplacements. A. Divergence au niveau des dorsales où elles se forment ► FIGURE 6. Âge des sédiments océaniques (forages) dans Hatier p. 301 fig. 7. 1. L'âge maximum des sédiments océaniques augmente au fur et à mesure que l'on s'éloigne de l'axe de la dorsale et il est symétrique par rapport à cet axe (océan Atlantique). ► FIGURE 7. Les données du paléomagnétisme dans Hatier p. 308. 2. Les anomalies magnétiques alternativement positives et négatives forment des bandes parallèles, symétriques et de plus en plus anciennes à mesure que l'on s'éloigne de l'axe de la dorsale. ► FIGURE 8. Âge des fonds océaniques dans Hatier p. 309 fig.22. RR - 16/04/17 - 769772799 - 3/6 Certains minéraux du basalte (magnétite) s'aimantent en fonction du champ magnétique au moment de leur mise en place puis conservent cette orientation après refroidissement (magnétisme rémanent). Lors des mesures en milieu marin le champ magnétique actuel se combine au champ fossile des basaltes. Quand le champ fossile est « normal », il s’ajoute au champ actuel on enregistre une anomalie positive. Quand le champ fossile est « inverse » il se retranche au champ actuel, on a une anomalie négative. NB. Cela concerne la direction du champ magnétique et non la position exacte des pôles qui varie par ailleurs. ► FIGURE 9. Éloignement par mesure GPS dans Hatier p. 309 fig. 23. ► FIGURE 10. Mouvements relatifs aux limites de plaques dans Nathan p. 304 fig. 2. 3. Le positionnement par satellite (GPS : Global Positionning System) permet des mesures annuelles (précision de l'ordre de quelques mm) qui confirment les observations géologiques portant sur des durées élevées. Il y a divergence au niveau des dorsales. On utilise au moins 4 satellites émetteurs qui envoient des signaux de longueur d'onde micrométrique (qui traversent les nuages) sur des balises au sol. On réalise une mesure au moins tous les 3 ans et idéalement au bout de 10 ans pour obtenir une valeur de vitesse dont l'erreur relative soit acceptable. Des ellipses d'erreur sont en général présentées sur les documents présentant les mesures de vitesses GPS. À partir de 2008 le système européen Galiléo aura la même fonction que le système américain GPS. Ces observations montrent que la lithosphère océanique : - prend naissance au niveau des dorsales (actuel dans l'axe de la dorsale) ; - diverge à partir des dorsales (symétrie des âges, et GPS) ; - se renouvelle complètement (= disparaît) en 180 Ma. La divergence de l'océan Atlantique est de l'ordre de 2 cm/an alors que celle de l'océan Pacifique est d'environ 15 cm/an. B. Convergence dans les zones de subduction et de collision où elles disparaissent ► FIGURE 8. Âge des fonds océaniques dans Hatier p. 309 fig.22. Les fonds océaniques sont jeunes. Leur âge ne dépasse jamais 180 Ma. La croûte océanique d'âge supérieur disparaît. ► FIGURE 11. Activité sismique sous le Japon dans Hatier p. 302 fig. 8. ► FIGURE 12. Profil tomographique au niveau du Japon dans Hatier p. 303 fig. 9. ► FIGURE 4. Distribution des reliefs (Carte du fond des océans) dans Hatier 3° de couverture et Daniel p. XVI. La surface de la Terre est constante, il disparaît donc autant de croûte océanique qu'il ne s'en forme. Ainsi, ans les zones de convergence, on observe soit un excès de lithosphère (chaîne de montagne) soit une subduction. La convergence sera étudiée en Terminale S. C. Coulissage le long des failles transformantes (ni formation ni destruction) ► FIGURE 13. Déplacement relatif et coulissage de deux plaques dans Nathan p. 313 fig. 2 et Hatier p. 304 fig. 13. RR - 16/04/17 - 769772799 - 4/6 Les plaques lithosphériques se déplacent sur une sphère. Leurs mouvements relatifs impliquent des coulissages entre deux plaques voisines le long de failles transformantes. Il est possible de mettre en évidence ces coulissages en observant le décalage de marqueurs symétriques au voisinage d'une dorsale. ► TP 2. L’enregistrement du déplacement des plaques D. Les volcans de point chaud enregistrent les directions de déplacement des plaques ► FIGURE 14. Point chaud de Hawaii dans Hatier 306 fig. 18. ► FIGURE 15. Alignements volcaniques dans Hatier p. 307 fig. 19 et 20. ► FIGURE 16. Le point chaud d'Hawaii dans Daniel p. 378 ► FIGURE 17. Répartition des points chauds à la surface du globe dans Dictionnaire des Sciences de la Terre - Encyclopædia Universalis p. 770. Ces volcans ne sont en général pas situés aux frontières de plaques (sauf l'Islande). Ils marquent une remontée ponctuelle et fixe de matériel du manteau profond (magma). Ils s'expriment par des éruptions massives de laves basaltiques (OIB = Océanic Island Basalt) : - si le point chaud se forme à l'aplomb d'une croûte continentale, il se forme d'épaisses coulées : les trapps ; - si le point chaud se forme à l'aplomb d'un domaine océanique il est à l'origine de plateaux océaniques épais. En milieu océanique les points chauds sont aussi à l'origine d'alignements insulaires qui enregistrent la direction des déplacements lithosphériques au dessus d'un point fixe (Hawaii). ► TP 3. Le moteur du déplacement des plaques III. La machinerie thermique de la Terre est le moteur du déplacement des plaques A. La dissipation de l'énergie interne entraîne des mouvements de convection manteliques La chaleur interne a actuellement pour origine essentielle la désintégration de certains isotopes radioactifs. Cette source d'énergie interne entraîne des transferts de chaleur depuis l'intérieur du globe jusqu'à la surface du globe ou flux géothermique. Le gradient géothermique moyen est de 20°C à 30°C/km . Le flux géothermique mesuré en surface varie de 30 à 250 mW.m-2 (moyenne 80 mW.m-2). Ces valeurs sont faibles par rapport à l’énergie externe (constante solaire = 340 W.m-2). -2 Fux géothermique (en mW.m ) Croûte océanique Croûte continentale Dorsale Plancher abyssal Vieux socle granitique 250 70 60 ► FIGURE 18. Flux de chaleur émis par la Terre dans Hatier p. 343 fig. 2. ► FIGURE 19. Tomographie sismique du manteau supérieur dans Hatier p. 344 fig. 4. RR - 16/04/17 - 769772799 - 5/6 Comme dans tous les solides ce transfert peut se faire par conduction mais les roches sont de mauvaises conductrices de la chaleur. L'inégale répartition du flux géothermique trahit l'existence de mouvements de convection thermique dans le manteau (transport de chaleur par mouvement de matière car les roches du manteau ont un comportement ductile (= plastique). ► FIGURE 20. Modèle analogique de mouvement de convection dans Hatier p. 345 fig. 8. B. La divergence traduit des courants montants chauds ► FIGURE 21. Profil de la dorsale Atlantique (séismes) dans Hatier p. 301 fig. 6. ► FIGURE 20. Vitesse des ondes P et isogéothermes au niveau d'une dorsale dans Hatier p. 345 fig. 6 et 7. ► FIGURE 18. Flux géothermique à l'aplomb d'une dorsale dans Hatier p. 343 fig. 3. ► FIGURE 25. Le moteur de la tectonique des plaques RR ► SCHEMA. Le moteur de la tectonique des plaques à partir de la figure 25 à construire pas à pas. La dorsale océanique culmine à moins 2 500 mètres, et se caractérise par : - une lithosphère océanique jeune et fine ; - un flux géothermique positif élevé ; - une sismicité élevée mais de surface. On en déduit que les fonds océaniques se forment en permanence à ce niveau, c'est l'accrétion ou expansion océanique. C. La partie superficielle d'une cellule de convection entraîne la plaque horizontalement ► FIGURE 22. Profondeurs de l'Atlantique et du Pacifique en fonction de l'âge de la lithosphère dans Daniel p. 405 ► FIGURE 23. Structure d'une dorsale (épaississement) dans Hatier p. 348 fig. 15. ► FIGURE 24. Coupe simplifiée Accompagnement fig. A et D. d’une dorsale océanique dans L'épaisseur et la densité de la lithosphère océanique augmentent à mesure que l'on s'éloigne de la dorsale. Cela provoque un enfoncement dans l'asthénosphère. Les mécanismes de l'épaississement et de l'augmentation de densité crustale sont étudiés au chapitre 5.3-IIC. Ainsi se crée une pente douce depuis l'axe de la dorsale à - 2 500 m de profondeur, jusqu'à la plaine abyssale à - 4 000 m de profondeur. Du fait de l'augmentation d'épaisseur de la plaque, cette pente est accentuée sur sa face inférieure. Cela permettrait un glissement gravitaire de la lithosphère océanique le long de cette pente qui faciliterait le déplacement lié à la convection. Voir Caron p. 93. La zone des faibles vitesse des ondes sismiques (LVZ) qui sépare la lithosphère de l'asthénosphère constitue une "couche savon" facilitant ce glissement. D. La subduction traduit des courants descendants froids ► FIGURE 18. Tomographie sismique du manteau supérieur dans Hatier p. 344 fig. 4. RR - 16/04/17 - 769772799 - 6/6 ► FIGURE 12. Profil tomographique au niveau du Japon dans Hatier p. 303 fig. 9. ► FIGURE 11. Activité sismique sous le Japon dans Hatier p. 302 fig. 8. Les fonds océaniques les plus anciens sont datés de 180 Ma et se rencontrent au niveau des fosses océaniques dont la profondeur est supérieure à 6 000 mètres (elle peut atteindre 11 000 m). Elles se caractérisent par : - des séismes dont la profondeur des foyers augmente régulièrement jusqu'à 700 km (plan de Benioff-Wadati) ; - un flux géothermique élevé en avant de la fosse mais anormalement bas à son niveau. On en déduit que la lithosphère océanique, froide, s'enfonce dans l'asthénosphère sous une lithosphère sus-jacente, c'est la subduction. Cela explique la jeunesse de la lithosphère océanique par rapport à la lithosphère continentale. La Terre est datée de 4,6 Ga. Sur les continents on trouve des terrains datés jusqu'à 3,8 Ga (Groenland) mais la lithosphère océanique a un âge maximum de 180 Ma. 180 Ma représente une "limite d'âge" pour laquelle toute lithosphère océanique a une densité supérieure à l'asthénosphère. Remarque 1. De manière hypothétique on referme la cellule de convection entre la base de la zone de subduction et la zone d'accrétion. On ignore pour l'instant si la circulation convective se fait sur un ou deux niveaux dans le manteau (voir Daniel p. 375 et 376). Remarque 2. Un point chaud correspond à un panache de chaleur lié à la partie ascendante de cellules de convection du manteau profond indépendantes de celles du manteau superficiel. Ce panache traverse les cellules de convection manteliques (= du manteau superficiel) et parvient à la surface en un point fixe. La position des points chauds est donc indépendante des limites de plaques. Le magmatisme qui en résulte a des caractéristiques différentes de celui des dorsales. BILAN Le relief de la surface terrestre ainsi que les activités sismiques et volcaniques sont les témoins d'une tectonique des plaques dont les déplacements peuvent être mesurés. Les plaques divergent au niveau des dorsales, convergent dans les zones de subduction et de collision, et coulissent le long des failles transformantes. Le moteur de cette tectonique réside dans les mouvements de convection du manteau. La dissipation de l’énergie interne du globe provoque en effet des mouvements de fluage dans le manteau solide mais très chaud. Quand ces mouvements s’exercent sur la lithosphère, essentiellement solide car froide, il en résulte des mouvements horizontaux. La limite de température entre lithosphère et asthénosphère est 1 200°C (LVZ). La distinction lithosphère - asthénosphère n’est donc pas chimique mais thermique (mécanique). Mise à jour des deux documents de travail.